Accueil🇫🇷Chercher

Nicolas Garcin

Marie Nicolas Edmond Garcin, né le à Rouceux (Vosges), où il est mort le , est un militaire français, général de division.

Biographie

Diplômé de Saint-Cyr le , Garcin est sous-lieutenant au 38e régiment d’infanterie de ligne, le . Entré à l’École d'état-major, le , il en sort lieutenant d’état-major, le et fait son stage au 1er régiment de chasseurs à cheval. Passé capitaine d’état-major, le , il est employé aux travaux de la carte de France[2].

En 1859, il a fait partie de l’expédition du Maroc, puis a pris part à l’expédition du Mexique, où il a été blessé, le , cité à l’ordre et décoré de la chevalier de la Légion d’honneur à la bataille de Puebla. À son retour en France, il a été affecté à l’état-major général du 3e corps d’armée à Nancy, puis au dépôt de la guerre[2].

En 1870, il a pris part aux opérations de l’armée de Metz, à l’état-major du général de Cissey, ce qui lui vaut d’être fait prisonnier, le avec l’ensemble de l’armée du Rhin de Bazaine. Libéré le , il rejoint l’état-major du 2e corps d’armée à Versailles, le [2].

L’exécution de Millière au Panthéon.

Pendant la Commune, il a été l’aide de camp du général de Cissey et, au cours de la Semaine sanglante, a fusillé sans jugement, sur ordre de ce dernier, le député Millière dans des conditions proches de l’assassinat, exécution sommaire illégitime en raison de l’immunité de parlementaire de celui-ci[3].

La veuve de Millière, Joséphine-Louise Fourès.

Le Figaro ayant rĂ©vĂ©lĂ©, le , qu’il avait fait fusiller la mauvaise personne (Millière avait Ă©tĂ© fusillĂ© comme colonel de la garde nationale alors qu’il n’avait pas plus Ă©tĂ© colonel que dans la garde nationale lors de la Commune - il avait Ă©tĂ© confondu avec un obscur homonyme galonnĂ©)[4], la veuve de Millière, JosĂ©phine-Louise Fourès, intenta un procès Ă  Garcin en 1873, lui rĂ©clamant 150 000 francs de dommages et intĂ©rĂŞts. Il ne prit pas la peine de constituer avouĂ©, car il fut couvert par un mĂ©moire du prĂ©fet de Seine-et-Oise et par une note du Ministère de la Guerre Ă©manant de Cissey lui-mĂŞme, alors ministre[4].

La fusillade inopinée de Millière ne semble nullement avoir affecté la carrière de Garcin, couvert par le général de Cissey[5], dont il est devenu le chef de cabinet, lorsqu’il a pris le portefeuille de la Guerre. Pendant que les officiers qui s’étaient distingués par des actions d’éclat dans la guerre prussienne, étaient mis en disgrâce ou privés des grades gagnés devant l’ennemi, pendant que Denfert-Rochereau restait colonel, et que toutes les propositions d’avancement faites par le défenseur de Belfort en faveur des officiers qui avaient combattu sous ses ordres étaient systématiquement repoussées, il obtenait un avancement dont on a remarqué la rapidité inusitée[3]. Nommé chef d’escadron le , il sert comme aide de camp et chef de cabinet du général de Cissey, ministre de la Guerre de 1871 à 1876, et président du Conseil du 22 mai 1874 à mars 1875[2].

Aide de camp du général Lebrun, commandant le 3e corps d’armée à Rouen, il est passé lieutenant colonel en 1879, colonel en 1884 et a commandé le 39e régiment d’infanterie basé en Algérie puis sous-chef d’état-major du 19e corps d’armée à Alger. Nommé général de brigade le , puis général de division, le et commandant de la subdivision de Langres, Besançon et Lons-le-Saulnier, le . Après avoir commandé, en dernier lieu, la 13e division d’infanterie, à Chaumont, il a pris sa retraite le sans avoir jamais été inquiété pour son rôle durant la Semaine sanglante. Il a même été élevé à la dignité de Grand officier de la Légion d’honneur en décembre 1899[2].

Il compte huit campagnes, une blessure et deux citations. Il avait épousé, en 1884, Mlle de Montholon-Sémonvile, fille de l’ambassadeur de France et petite-fille du général de Montholon, compagnon de l’Empereur à Sainte-Hélène. De ce mariage est né un fils, mobilisé lors de la Première Guerre mondiale[2].

Écrivain militaire, il a collaboré notamment à la Revue des Deux Mondes[6]. Il était sociétaire de la Ligue française pour la défense des intérêts vitaux de la France et de ses colonies, créée en mars 1914[7].

Notes et références

  1. « https://francearchives.fr/fr/file/ad46ac22be9df6a4d1dae40326de46d8a5cbd19d/FRSHD_PUB_00000355.pdf »
  2. « Nécrologie », Le Gaulois : littéraire et politique, no 13927,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le )
  3. Camille Pelletan, La Semaine de mai, Paris, M. Dreyfous, , 412 p. (lire en ligne), p. 145.
  4. Le Masque de fer, « Échos de Paris », Figaro : journal non politique, no 153,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  5. Cissey, outré de l’audace de la veuve Millière, qui osait réclamer contre la mise à mort de son mari, demandait même avec insistance l’arrestation de cette dernière, et il a fallu rien moins l’opposition obstinée de Jules Dufaure, alors ministre la Justice, pour que la demande du ministre de la guerre ne fût pas accordée. Voir le Progrès de Lyon de l’époque.
  6. « Nécrologie », Journal des débats politiques et littéraires, no 334,‎ , p. 4 (lire en ligne, consulté le ).
  7. Ligue française pour la défense des intérêts vitaux de la France et de ses colonies, La Ligue française, Paris, (lire en ligne), chap. 2, p. 5.

Publications

  • « La Guerre de 1870 - Ă€ l’armĂ©e de Metz », Revue des Deux Mondes, 1912.

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.