Nicolas Ernault des Bruslys
Nicolas Jean Ernault de Rignac des Bruslys, né le à Brive-la-Gaillarde et mort le à la Réunion, est un général français de la Révolution et de l’Empire.
Nicolas Jean Ernault de Rignac des Bruslys | ||
Naissance | Brive-la-Gaillarde |
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Décès | (à 52 ans) La Réunion |
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Origine | France | |
Arme | Artillerie | |
Grade | Général de division | |
Années de service | 1774 – 1809 | |
Distinctions | Chevalier de la LĂ©gion d'honneur | |
Biographie
Ancien RĂ©gime
Il entre comme élève à l’école des Mineurs de Verdun le . À la suppression de cette école, le , il passe comme surnuméraire dans les gardes du corps du roi (compagnie de Noailles), et est nommé le lieutenant en second au 3e régiment d’artillerie. Embarqué à Brest en 1781, pour une expédition en Inde, qui échoue deux fois, il rejoint son régiment en Bretagne. Lieutenant en premier, le , et capitaine dans les troupes coloniales le , il accompagne l’envoyé extraordinaire du gouvernement français près le sophi de Perse.
Rentré en France en 1787, il reprend rang dans le 1er régiment d’artillerie, le , et il est nommé lieutenant en premier le , aide-de-camp du premier inspecteur général de l’artillerie. Il reçoit son brevet de capitaine en second au 2e régiment d’artillerie le , et il passe adjoint à l’état-major général de l’armée du Centre le . Il obtient du général Dumouriez le 1er septembre de cette dernière année, le grade d’adjudant-général lieutenant-colonel.
Révolution française
Le , à l’affaire de La Croix-aux-Bois, il rallie plusieurs fois et conduit à l’ennemi les bataillons qui ont été rompus pendant l’action. Dans la même journée, il sauve par une retraite habilement préparée, quatre bataillons qui allaient être enveloppés par l’ennemi, et le lendemain les équipages de l’armée attaqués par trois escadrons ennemis.
Adjudant-général-colonel le suivant, il assiste au siège de Namur en qualité d’adjudant-général de tranchée, conduit la colonne à l’attaque du fort Vilatte, et monte l’un des premiers à l’assaut de ce fort qui est emporté de vive force. Il reçoit une blessure au bras droit par un éclat d’obus le . Chef d’état-major général de l’armée des Ardennes le , et chargé de diriger les travaux de siège pendant le blocus de Maastricht, un boulet de canon vient l’atteindre à la cuisse droite le suivant.
Général de brigade provisoire le , il remplit en même temps les fonctions de chef d’état-major des trois armées du Nord, de Belgique et des Ardennes. Le il a été confirmé dans son grade par le conseil exécutif, lorsqu’une nouvelle décision du le suspend de son emploi. Arrêté, conduit à Paris et incarcéré dans la prison de l'Abbaye, il ne recouvre sa liberté que le 9 thermidor an II. L’émigration de deux de ses frères en 1791, a été le motif de cette détention.
Mis de nouveau en état d’arrestation le 22 du même mois, comme ancien chef d’état-major du général Custine, accusé d’avoir livré la frontière par la levée du Camp-de-César le , il est élargi le 19 frimaire an III, et il reçoit enfin l’ordre de se rendre à l’armée de l'Ouest.
Rappelé presque aussitôt à Paris, il défend, le 1er prairial, la Convention nationale contre le peuple insurgé, et est blessé à côté du représentant Ferrand, l’une des victimes de cette journée. Renvoyé le 26 germinal, à l’armée du Nord, le gouvernement l’emploie le 25 pluviôse an V, dans les 1re et 16e divisions militaires, et lui confie le commandement des côtes. Le 28 messidor an VI, il va rejoindre l’armée d'Angleterre qu’il quitte le 21 nivôse an VII, pour reprendre le commandement en chef provisoire des 1re et 16e divisions militaires jusqu’à l’arrivée du général Louis Antoine Pille.
Passé à l’armée du Rhin le 26 frimaire an VIII, il se fait remarquer aux journées de Fribourg et de Biberach, suit Moreau devant Ulm, maintient et défend la communication par le col du Saint-Gothard entre les armées du Rhin et d’Italie. Au mois de vendémiaire an X, il prend le commandement intérimaire de la division Souham.
Mis à cette époque à la disposition du ministre de la marine, il reçoit de ce ministre le 25 nivôse l’ordre de se rendre à Rochefort pour s’y embarquer sur la frégate la Thêmis, et passer à l’Île-de-France sous le commandement du général Magallon.
Premier Empire
Celui-ci ayant été rappelé en France, un arrêté du capitaine général Decaen nomme Desbruslys lieutenant du capitaine général et commandant de l’île de La Réunion. Il y reçoit le 4 germinal an XII, la décoration de la Légion d'honneur, et le , le brevet de général de division.
Une dépêche du général Decaen du , annonce au gouvernement que le général Desbruslys vient de se suicider. Sa fin prématurée est causée par le fait que le , les Anglais envahissent le bourg Saint-Paul, dépendant de l’île de la Réunion. Desbruslys, qui ne peut disposer que de 50 hommes de troupes de ligne et de 800 gardes nationaux, se retire devant l’ennemi dans la direction de Saint-Denis, laissant au capitaine Saint-Mihiel l’ordre de parlementer avec les Anglais.
Une convention signée à Saint-Paul le 23, et portant suspension d’armes, est présentée à sa signature le lendemain, et il refuse de la ratifier. Le jour suivant 25, il se brûle la cervelle et on trouve près de lui un billet ainsi conçu : Je ne veux pas être traître à mon pays ; je ne veux pas sacrifier des habitants à la défense inutile de cette île ouverte. D’après les effets que j’entrevois de la haine ou de l’ambition de « quelques individus tenant à une secte révolutionnaire, la mort m’attend sur l’échafaud… Je préfère me la donner. Je recommande à la Providence et aux âmes sensibles ma femme et mes enfants.
Madame Desbruslys obtient une pension de 1 000 francs en 1811.
Bibliographie
« Nicolas Ernault des Bruslys », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, [détail de l’édition]