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Nicétas le Patrice

Saint NicĂ©tas le Patrice (en grec : ΝÎčÎșÎźÏ„Î±Ï‚ Î Î±Ï„ÏÎŻÎșÎčÎżÏ‚, vers 761-762 – ) est un moine byzantin et un fervent opposant Ă  l’iconoclasme. Il est parfois identifiĂ© Ă  des homonymes de la mĂȘme Ă©poque, dont NicĂ©tas Monomaque (ΝÎčÎșÎźÏ„Î±Ï‚ ÎœÎżÎœÎżÎŒÎŹÏ‡ÎżÏ‚), un eunuque et gĂ©nĂ©ral originaire de Paphlagonie.

Nicétas le Patrice
Fonctions
StratĂšge
Biographie
Naissance
Vers 761
DĂ©cĂšs
Activités
Chef militaire, eunuque
PĂšre
Grégoire
MĂšre
Anna
Autres informations
FĂȘte

Il est honorĂ© comme saint par l’église orthodoxe et fĂȘtĂ© le .

Famille

Nicétas naßt en Paphlagonie vers les années 760 et ses parents se nomment probablement Grégoire et Anna. Il à au moins un frÚre, donc un neveu homonyme, qui a écrit la biographie de son oncle, aujourd'hui perdue, un résumé de cette vie est lui aussi perdue, seul le résumé du résumé de cette vie nous est parvenue.

Il Ă  peut ĂȘtre un autre frĂšre, un certain Serge, qui porte le titre Hypatos en 811.

Selon une tradition tardive, il serait un descendant de l’impĂ©ratrice ThĂ©odora, la femme de l’empereur ThĂ©ophile[1] - [2]. NĂ©anmoins, une telle gĂ©nĂ©alogie est hautement improbable mais toute relation familiale entre les deux n’est pas Ă  exclure. Il est en revanche un parents de l'impĂ©ratrice IrĂšne, le lien de parentĂ© avec IrĂšre n'est pas connue, mais selon Christian Settipani, il viendrait de Anna, sa mĂšre[3].

Biographie

Selon son hagiographie, il est castrĂ© par ses parents quand il est enfant, reçoit une bonne Ă©ducation et est envoyĂ© Ă  Constantinople Ă  17 ans[4]. Il faut prĂ©ciser qu’à l’époque, la qualitĂ© d’eunuque peut constituer un tremplin pour l’accession Ă  des postes Ă©levĂ©s dans l’administration.

Toujours selon l’hagiographie, NicĂ©tas se distingue parmi les eunuques de la cour impĂ©riale et attire l’attention d’IrĂšne l’AthĂ©nienne, la rĂ©gente depuis 780[5]. En 787, il aurait mĂȘme reprĂ©sentĂ© l’impĂ©ratrice au deuxiĂšme concile de NicĂ©e mais, Ă©tant donnĂ© l’ñge encore jeune de NicĂ©tas Ă  l’époque, ce fait pourrait avoir Ă©tĂ© inventĂ©[4].

Quoi qu’il en soit, il est promu au rang de patrice et envoyĂ© comme stratĂšge (gouverneur) de la Sicile. A ce titre, il est gĂ©nĂ©ralement identifiĂ© au NicĂ©tas mentionnĂ© en Sicile comme patrice et stratĂšge en 797. Il envoie alors une ambassade Ă  Charlemagne. Il s’agirait aussi du NicĂ©tas Monomaque qui apparaĂźt dans les sources et qui construit une Ă©glise en Sicile vers 796. NicĂ©tas quitte la Sicile entre 797 et 799 quand il est remplacĂ© par un certain Michel[6]. Il est difficile de savoir si l’épithĂšte de Monomaque est un nom de famille ou bien un surnom puisqu’il signifie en grec (« seul combattant »), mais s’il s’agit bien de son patronyme alors il serait le premier membre attestĂ© de la famille des Monomaque qui est l’une des plus importantes de l’Empire au XIe siĂšcle, produisant plusieurs hauts fonctionnaires et un empereur en la personne de Constantin IX Monomaque[7].

Dans les annĂ©es qui viennent et notamment aprĂšs la chute d’IrĂšne en 802, la vie de NicĂ©tas est trĂšs mal connue[8]. Il aurait souhaitĂ© se retirer dans un monastĂšre mais l’empereur NicĂ©phore Ier s’y serait opposĂ©. Il est aussi associĂ© Ă  plusieurs patrices nommĂ©s NicĂ©tas. Il pourrait ĂȘtre le NicĂ©tas qui est le propriĂ©taire du terrain oĂč est plus tard construit le monastĂšre de Gastria ou bien encore celui qui est l’un des fondateurs de l’église de Saint Etienne Ă  TriglĂ©ia en Bithynie. Enfin, il est souvent associĂ© Ă  l’amiral NicĂ©tas qui, en 807-808, mĂšne la flotte byzantine dans une opĂ©ration de reprise en main des territoires impĂ©riaux en Dalmatie, alors que Venise tente de sortir du giron byzantin. A cette occasion, il mate la sĂ©dition du doge Obelerio Antenoreo[9]. Cet amiral NicĂ©tas est aussi souvent considĂ©rĂ© comme le mĂȘme homme que le logothĂšte gĂ©nĂ©ral NicĂ©tas en fonction entre 808 et 811[10].

En 811, Michel Ier RhangabĂ© arrive sur le trĂŽne et c’est Ă  cette occasion que NicĂ©tas est enfin en mesure de rentrer dans les ordres. Il semblerait que l’empereur l’ait soutenu dans sa dĂ©marche et lui aurait confiĂ© le couvent de ChrysonikĂš, prĂšs de la Porte d’Or, l’une des entrĂ©es de Constantinople[4]. Il reste l’higoumĂšne (abbĂ©) de ce monastĂšre jusqu’à la fin de l’annĂ©e 815, date Ă  laquelle un renouveau de l’iconoclasme apparaĂźt sous l’impulsion de LĂ©on V l'ArmĂ©nien, le successeur de Michel. NicĂ©tas est fermement opposĂ© Ă  cette doctrine qui condamne le culte des images et il s’éloigne de Constantinople. Il est accusĂ© d’abriter des icĂŽnes qui lui sont confisquĂ©es tandis qu’il est mis sous rĂ©sidence surveillĂ©e.

Rien n'est connu de sa vie sous le rÚgne de Michel II de 820 à 829. Il réapparaßt dans les premiers temps du rÚgne de Théophile, alors que la persécution des iconophiles et notamment des moines s'accroßt.

Notes

  1. Papachryssanthou 1968, p. 313-315.
  2. Lilie 1996, p. 37, 127.
  3. Christian Settipani, « Les prĂ©tentions gĂ©nĂ©alogiques en GrĂšce: de l'Ă©poque byzantine Ă  l'Ă©poque archaĂŻque », {{Article}} : paramĂštre « pĂ©riodique » manquant, Éditions de Boccard,‎ (ISBN 9782701805115)
  4. Papachryssanthou 1968, p. 313, 315.
  5. Ringrose 2003, p. 73.
  6. Lilie 1996, p. 37, 130.
  7. Kazhdan 1991, p. 1398.
  8. Lilie 1996, p. 37.
  9. Treadgold 1988, p. 144, 147.
  10. Treadgold 1988, p. 169.

Bibliographie

  • (de) Ralph Johannes Lilie, Byzanz unter Eirene und Konstantin VI. (780-802), Francfort sur le Main, Peter Lang, , 435 p. (ISBN 3-631-30582-6)
  • (de) Ralph Johannes Lilie, Claudia Ludwig, Thomas Pratsch et Beate Zielke, Prosopographie der mittelbyzantinischen Zeit Online. Berlin-Brandenburgische Akademie der Wissenschaften. Nach Vorarbeiten F. Winkelmanns erstellt, De Gruyter,
  • Denise Papachryssanthou, Un confesseur du second iconoclasme : la vie du patrice NicĂ©tas, Travaux et MĂ©moires III, , 309-351 p.
  • (en) Kathryn Ringrose, The Perfect Servant : Eunuchs and the Social Construction of Gender in Byzantium, Chicago, The University of Chicago Press, , 295 p. (ISBN 978-0-226-72015-9)
  • (en) Warren Treadgold, The Byzantine Revival : 780-842, Stanford, Calif., Stanford University Press, , 504 p. (ISBN 0-8047-1462-2)
  • (en) Alexander Kazhdan (dir.), Oxford Dictionary of Byzantium, New York et Oxford, Oxford University Press, , 1re Ă©d., 3 tom. (ISBN 978-0-19-504652-6 et 0-19-504652-8, LCCN 90023208)
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