Niños toreros
Les Niños toreros sont Ă l'origine le nom qu'on donnait Ă des cuadrillas composĂ©es de jeunes garçons d'environ dix ans et plus[1]. Relativement nombreuses au XIXe siècle, et jusque dans les annĂ©es 1920, les cuadrillas n'Ă©taient plus, ensuite, composĂ©es que des enfants d'une famille de tradition torera comme les Bienvenidas, ou les DominguĂns.
Certaines sont restées célèbres et sont mentionnées par les historiens comme les Niños Cordobeses (1898), cuadrilla composée d'éléments qui ont fait ensuite une brillante carrière comme Joselito[2].
Les cuadrillas de niños ont disparu avec les premières lois de protection de l'enfance après 1945. Mais les niños toreros existent toujours. Ils ne se produisent plus en cuadrillas, mais seuls, ou par paires[note 1], ou bien lors des novilladas-concours, de becerradas-concours , ou de festivals spécialement réservés aux niños comme celui de Tultitlán au Mexique[note 2]
Historique des Cuadrillas
En 1798, Curro GuillĂ©n, troisième d'une dynastie de matadors, Ă©tait chef de lidia de la cuadrilla qui est probablement la plus ancienne et qui triomphait Ă chaque prestation[3]. Dans les annĂ©es qui suivirent les cuadrillas infantiles se multiplièrent. Le une cuadrilla fut formĂ©e avec les apprentis des abattoirs de la ville de Madrid. Y participait notamment CĂşchares qui s'Ă©tait inscrit Ă l'Ă©cole taurine fondĂ©e par le roi Ferdinand VII en 1830 Ă Madrid[3]. En 1858, Ă Cordoue, Lagartijo participait Ă l'âge de 9 ans Ă une cuadrilla crĂ©Ă©e par Antonio Luque[4]. La plus cĂ©lèbre Cuadrilla de niños Ă©tait la Niños Cordobese (1898) Ă laquelle participait Guerrita. Une cuadrilla concurrente, formĂ©e Ă AlmerĂa en 1889, a Ă©tĂ© Ă©clipsĂ©e rapidement par les succès des Niños sĂ©villanos dans laquelle se trouvaient Pepete âgĂ© de 14 ans et Joselito 13 ans[5].
Évolution des niños aux XXe et XXIe siècle
Les niños toreros issus de dynasties taurines ont pris le relais des cuadrillas infantiles. Outre les Bienvenida et les DominguĂn, beaucoup de dynasties ont formĂ© des niños toreros avec leurs enfants, les produisant parfois en cuadrilla : Pepe Bienvenida se produisait avec son frère Manolo Bienvenida, il a participĂ© Ă des becerradas, oĂą il se montrait plus brillant que son aĂ®nĂ©[5]
Parmi les dynasties les plus actives à former de niños toreros, on compte les Litri, Ordóñez, Camino, Chamaco, Lagravère [6]
Au XXIe siècle, les niños toreros sont surtout fameux en AmĂ©rique latine oĂą Michelito Lagravère a remportĂ© un grand succès Ă l'âge de 12 ans. Il a fait ses dĂ©buts de novillero au PĂ©rou dans les arènes de Acho en 2009[7]. ArrivĂ© en 2012 il totalisait un si grand nombre de paseos, d'oreilles et de queues, qu'il dĂ©passait le record de Luis Miguel DominguĂn, lui aussi torero prodige qui affrontait Ă cinq ans dĂ©jĂ une gĂ©nisse brave[8]. Dominguin, pour des questions d'âge, avait dĂ» prendre l'alternative en AmĂ©rique latine, Ă Bogota (Colombie) Ă l'âge de quatorze ans et demi[9] des mains de Domingo Ortega.
Michelito a fait sa présentation dans la monumentale de Aguascalientes le [10]. En France Michelito a affronté des becerros dans les arènes d'Hagetmau à l'âge de 10 ans et demi[11], après avoir été interdit à Arles.
C'est en référence aux niños toreros que de nombreux matadors ont adopté l'apodo Niño ajouté à un lieu géographique: El Niño de la Capea El Niño de la Palma et d'autres. Plus de 100 matadors ont adopté le pseudonyme « Niño de quelque part[2] »
Bibliographie
- Claude Popelin et Yves Harté (préf. Jean Lacouture et François Zumbiehl), La Tauromachie, Paris, Seuil, (ISBN 978-2-02-021433-9 et 2020214334, OCLC 416784444)
- Robert BĂ©rard (dir.), Histoire et dictionnaire de la Tauromachie, Paris, Bouquins Laffont, , 1056 p. (ISBN 2-221-09246-5)
- Paul Casanova et Pierre Dupuy, Dictionnaire tauromachique, Marseille, Jeanne Laffitte, , 180 p. (ISBN 2-86276-043-9)
- Auguste Lafront, Encyclopédie de la corrida, Paris, Prisma,
Notes et références
Notes
- En France, en 1965-1966 Nimeño II formait encore une cuadrilla avec Chinito, tous deux à peine âgé de dix ans
- festival Tultitlán
Références
- Lafront 1950, p. 188
- Casanova et Dupuy 1981, p. 115
- BĂ©rard 2003, p. 688
- Antonio Luque
- Popelin et Harté 1994, p. 43
- dynastie Taurine Lagravère
- début du novillero
- BĂ©rard 2003, p. 533
- BĂ©rard 2003, p. 534
- « débuts dans la monumentale de Aguascalientes »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- la famille Lagravère