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Netbook

Un netbook, miniportable ou miniportatif[1] est un ordinateur de très petite taille, aux performances plus faibles qu’un ultraportable classique, et vendu à bas prix. Les modèles sans disque dur (mémoire flash ou SSD) sont particulièrement adaptés à une utilisation pour des usages nomades, notamment dans les moyens de transport.

Le terme « netbook » est une marque déposée par le fabricant informatique Psion[2] qui a cependant abandonné toutes ses propriétés sur la marque en 2009[3]. D’autres termes sont parfois utilisés, comme celui de mini-ordinateur ainsi que le sigle POPI (petit ordinateur pour Internet)[4].

Concept

Le netbook est conçu pour répondre à des besoins simples : navigation sur le web, traitement de texte, tableur, visualisation de contenus multimédia, etc.

Un netbook peut cependant faire tourner, mais plus lentement qu'un ordinateur portable moderne, les applications intensives qui n'ont pas besoin de fonctionner en temps réel (ex.: compression audio et vidéo). De plus, il est possible de jouer à des jeux vidéo dès lors que ceux-ci ne sollicitent pas trop intensément le circuit graphique de ces machines.

Les modèles sans disque dur sont bien adaptés à une utilisation sans risque dans les transports, du fait de leur robustesse et de leur légèreté.

Les netbooks sont à la croisée des chemins entre ordinateurs ultra-portables, assistants personnels (ou PDA), consoles de jeux portatives, lecteur de vidéo portatifs, terminaux informatiques, téléphonie mobile, et visent à cumuler leurs qualités sans leurs défauts. Le concept pourrait être résumé par trois termes : connectivité, mobilité, simplicité.

Plusieurs facteurs ont mené à cette émergence :

  • les ordinateurs modernes dits « ultra portables » sont onĂ©reux (plus de 700 € en 2008, de 500 € en 2009) : ils sont cependant plus rapides et leurs Ă©crans possèdent davantage de pixels que ceux des netbooks, limitĂ©s au maximum Ă  1 366 Ă— 768 pixels ;
  • Les tĂ©lĂ©phones portables ne permettent la bureautique qu'en seule visualisation, ne permettent pas de communication vidĂ©o de type Skype (sauf smartphone);
  • Les assistants personnels (PDA) ont un Ă©cran de faible taille ;
  • Le stockage Ă©lectronique des donnĂ©es, les Ă©crans plats et les batteries ont beaucoup Ă©voluĂ© ;
  • Les rĂ©seaux sans fil et Ă  haut dĂ©bit se gĂ©nĂ©ralisent ;
  • Les applications cĂ´tĂ© serveur se rĂ©pandent ;
  • Les standards (protocoles de communication, formats de fichiers…) sont aujourd'hui stables.

Historique

Le concept de ce type de produit avait été envisagée depuis 1985 avec la création du Centre mondial informatique et ressource humaine de Paris, sous l’égide de Jean-Jacques Servan-Schreiber et Nicholas Negroponte, pour introduire et démocratiser l'usage de l'outil informatique dans tous les domaines de la société en commençant par les enfants[5].

Dès le , la société Psion avait déposé un dossier auprès de l'USPTO (United States Patent and Trademark Office) pour enregistrer le terme Netbook en tant que marque déposée, et l'avait ensuite utilisé de manière ponctuelle pour certains de ses produits.

Le concept de notebook a ensuite Ă©tĂ© rendu public et dĂ©veloppĂ© par le MIT dans le cadre du projet One Laptop per Child (OLPC) en , ce qui a abouti Ă  plus de 3 millions d'ordinateurs portables Xo distribuĂ©s dans le cadre de ce projet.

C'est ensuite la première série de netbook Asus Eee PC annoncée au Computex Taipei de 2007, et lancée à Taiwan le , qui marque le début de l’essor des netbooks auprès du grand public et dans le monde entier.

Le terme « netbook » a alors été repris et généralisé par Intel en [6] pour décrire cette nouvelle catégorie d’ordinateurs portables.

Quelques jalons sur le chemin du netbook

  • Des ordinateurs communicants sans pièces mobiles (non compatibles PC) avaient Ă©tĂ© commercialisĂ©s par NEC au milieu des annĂ©es 1980, typiquement Ă©quipĂ©s de 32 Kio de mĂ©moire et fonctionnant sur piles. Ils avaient un BASIC en ROM (comme tous les PC de 1981 Ă  1985), un modem, pas de disque dur, et Ă©taient distribuĂ©s en France par Olivetti sous sa marque avec le nom de M10.
  • Le premier compatible PC autonome lĂ©ger avait Ă©tĂ© le Papman de Toshiba (1985[7]), comportant 640 Ko et fonctionnant sur disquettes de 8,89 cm (3,5 pouces) (avant que le PS/2 ne popularise ce format).
  • Le NEC UltraLite, sans disque dur, mais avec Mio de mĂ©moire constamment alimentĂ©e, la partie dĂ©passant 640 K servant de disque dur ; Ă©tait dĂ©jĂ  proche du concept en 1988.
  • Le Toshiba Libretto et les Fujitsu Lifebook B112 et B114 (ces derniers munis d’écran tactile) avaient popularisĂ© le format sub-A4 ultraportable.
  • Les Powerbook 12″ d’Apple sont plus difficiles Ă  classer. Sortis en 2003, ils possèdent toutes les caractĂ©ristiques recherchĂ©es par les utilisateurs de netbook, et leurs processeurs, autonomie et capacitĂ© de mĂ©moire sont supĂ©rieures Ă  celles des netbooks. Ils sont vendus d’occasion Ă  moins de 500 €, mais sont en termes de prix lĂ©gèrement au-dessus des netbooks. En revanche, le MacBook Air 11" sorti en 2010 est un netbook haut de gamme.

La première vague

Parmi les premiers modèles de netbooks, citons :

Puis plus tard :

Positionnement

Les netbooks sont moins puissants que les ordinateurs portables et les ultra-portables, et leur prix se situe en dessous de 500 €. Ils ont un format proche du A5 et, Ă©quipĂ©s au dĂ©part d’écran de 17 puis 20 ou 23 cm, ils tendent maintenant Ă  aller vers des dalles de 25 Ă  30 cm. Les capacitĂ©s des processeurs augmentent aussi avec l’évolution de ceux-ci, dont les Atom d’Intel, et ce tout en permettant l’augmentation de l’autonomie de ces machines.

Au début, la plupart des modèles étaient proposés avec la possibilité de choisir le système d’exploitation, qui pouvait être une variante de Windows ou de Linux. Linux permet le support de modèles utilisant une architecture autre que x86. C’est notamment le cas du Gdium Liberty 1000 de Emtec[8] basé sur un processeur Loongson fabriqué par STMicroelectronics en France ou en Italie, du Jupiter 0708l de Datacask[9] et du Alpha 400 de Bestlink et de tous ses dérivés, basés sur un XBurst 400. Ces architectures de type RISC, pour la plupart supportées aussi par Windows CE, visent un compromis différent entre puissance et très faible consommation. Cependant, la plupart des netbooks vendus actuellement tournent sous Windows XP et Windows 7 Starter[10].

Caractéristiques générales

Configuration

Les premiers modèles avaient des performances très limitĂ©es (512 Mio de RAM, quelques Go de MĂ©moire, gĂ©nĂ©ralement SSD (flash), puis disque dur (actuellement), puis, au fil des modèles, leur matĂ©riel est devenu de plus en plus comparable Ă  celui des notebooks. Cependant, Intel et Windows ont imposĂ© des limites hardware[11] : dĂ©but 2010, une machine doit ĂŞtre dotĂ©e au maximum de 160 Go de disque dur, d’une frĂ©quence de processeur Ă  1,6 GHz, d’un Ă©cran d’une diagonale infĂ©rieure Ă  14 pouces, et d’Go de RAM pour obtenir le droit d’être vendue sous Windows XP ULCPC (licence Windows Ultra low cost PC)[12].

Logiciels

Le netbook a eu l’effet inattendu de prolonger la vie de Windows XP, qui devait ĂŞtre retirĂ© de commercialisation en . Devant le succès rencontrĂ© par le premier modèle eeePC 701 sous Linux[13] et compte tenu de la difficultĂ© pratique de faire tourner Vista sur ces machines, Microsoft a prolongĂ© le support de Windows XP pour elles, y compris celles pourvues d’un disque dur Ă  condition que celui-ci ne dĂ©passe pas 160 Go. Des netbooks sont depuis 2010 vendus avec Windows 7 (Starter ou Home Premium), Windows 7 Ă©tant optimisĂ© pour s'adapter Ă  ces machines.

Ventes

En Suisse, la vente de netbooks a triplé en 2009 et leur prix moyen a baissé de 10 %. Toutefois, la tendance de vente de PC est à la hausse, même si le chiffre d’affaires du secteur affiche une baisse de 9 %, ce qui tend à démontrer que les PC sont achetés avec un budget inférieur, ce qui correspond aux netbooks[14].

2015

un cabinet de conseil prévoyait en 2013 la fin pour 2015

  • 32,14 millions de netbooks ont Ă©tĂ© vendus en 2010 (ce qui fait plus de 1 par seconde, record des ventes pour ce type d'appareil)
  • 14,13 millions en 2012
  • Les autres prĂ©visions du cabinet iSupply[15] sont de 3,97 millions d'unitĂ©s pour 2013, 264 000 en 2014 et plus aucun en 2015.

La raison de cette chute est que les netbooks sont pris en tenaille entre les ultrabooks pour les besoins nécessitant un clavier mécanique et les tablettes pour ceux pouvant s'en passer.

Multiplication des modèles pour les constructeurs

DiffĂ©rents constructeurs se sont mis Ă  proposer des netbook plutĂ´t orientĂ©s smartbook en 2015, principalement avec le processeur Rockchip RK3288, principalement en raison du port Chromium OS et Chrome OS par le concepteur de processeurs de Fuzhou, permettant d'avoir des netbook entre 150 et 250 $ sans faire de dumping. DiffĂ©rentes distributions Linux ont Ă©tĂ© portĂ©s sur ces modèles, parmi lesquels Arch Linux ARM[16], Des ports de Debian et Ubuntu existent et sont accĂ©lĂ©rĂ©s pour ce SoC. Le projet Kodi voit des efforts d'intĂ©gration dans ce sens avec le dĂ©codage vidĂ©o accĂ©lĂ©rĂ©[17].

  • Asus (C201 11.6" Chromebook et Chromebook Flip C100P, ce dernier pouvant faire office de tablette)
  • Haier Chromebook C11
  • Hisense Chromebook C11
  • CTL H4 Chromebook for education[18]

La concepteur de processeur taïwanais MediaTek montre en des prototypes de Netbook utilisant son SoC MT8173, comportant 4 cœurs ARM 64-bits, 2 Cortex-A53 à très faible consommation et 2 Cortex-A72 à forte puissance à destination de Chromebooks, comportant un port USB type C. Ils annoncent également que des constructeurs sont déjà sur la conception de modèles basés sur ce prototype(en) « Chromebooks with MediaTek chips coming soon », sur liliputing, .

Allwinner, un des principaux vendeurs de processeurs mobiles, de son côté sort le SoC ARM huit cœurs R58 à destination des netbooks 2-en-1 fonctionnant sous Android[19].

Microsoft de son cĂ´tĂ©, malgrĂ© les mauvaises ventes de ses Surface 1 et 2, sort en 2014 une Surface 3 sous une forme de netbook aux prix plus Ă©levĂ© de 600 euros, l'Ă©loignant de la niche de ce marchĂ©.

Notes et références

  1. « miniportatif », Grand Dictionnaire terminologique, Office québécois de la langue française
  2. (en) Netbook enthusiast web sites getting C & D using term “netbook”.
  3. Psion abandonne sa plainte contre l’appellation « Netbook », sur pcinpact.com, publié le 3 juin 2009.
  4. Un POPI — netbook — HP avec de la 3G, sur presence-pc.com, publié le 16 janvier 2009.
  5. Institut National de l’Audiovisuel – Ina.fr, « Centre mondial informatique », sur Ina.fr, (consulté le )
  6. (en)Intel to Sell Chips for Laptops Priced as Low as $250
  7. Histoire du groupe Toshiba.
  8. Les Gdium de Emtec.
  9. Les modèles Jupiter de Datacask.
  10. Par exemple, le 28 janvier 2010, 22 netbooks sont en vente sur http://www.darty.fr : 11 tournent sous Windows XP Home, 1 sous Windows XP Home et Android (les deux systèmes sont installĂ©s : voir Multiboot), 1 sous Vista Édition Familiale Premium, 8 sous Windows 7 Starter, 1 sous Windows 7 Home Premium, aucun sous Linux.
  11. « Microsoft Windows XP: 160 Go au maximum pour les netbooks », sur mobinaute.com (consultĂ© le ).
  12. « Article consacrée à l’eeePC 1000HE détaillant certaines plafonds fixés », sur 01net.com (consulté le ).
  13. Il s'agissait d'un Linux paramétré de façon à écrire le moins possible dans la mémoire flash : pas de cache, pas de mise à jour des dates de consultation des fichiers système
  14. Le chiffre - 200 000 netbooks, 20 minutes (Ă©dition suisse romande), .
  15. « Netbook : le marché disparaîtrait totalement en 2015 »,
  16. (en) « ARMv7 Platforms - Rockchip », sur Archlinu ARM (consulté le )
  17. (en) « Kodi 14.2 Linux Ported to Rockchip RK3288 with VPU Hardware Decoding », sur CNX software,
  18. (en) « CTL® Announces New H4 Chromebook for Education », sur PRWeb,
  19. (en) « Allwinner R58 Octa-core Processor Targets 2-in-1 Android Laptops »,

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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