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Nanobe

Un nanobe est un type de structures nanomĂ©triques — d'oĂą leur nom — de nature incertaine, dĂ©couvertes en 1996 par un groupe de chercheurs australiens dans des grès issus de forages pĂ©troliers au large de l'Australie-Occidentale par 3 400 Ă  5 100 m de profondeur[1]. Chimiquement constituĂ©s principalement de carbone, d'oxygène et d'azote dans un milieu dominĂ© par les silicates, la question de leur nature « vivante Â» demeure encore dĂ©battue, et leur identification aux nanobactĂ©ries, qui sont de mĂŞme taille, n'est pour l'heure pas attestĂ©e, ces dernières ayant une paroi bactĂ©rienne qui semble absente chez les nanobes. Avec un diamètre compris entre 20 et 150 nm, ces structures semblent en effet trop petites pour contenir Ă  la fois les enzymes nĂ©cessaires Ă  une biochimie, le matĂ©riel gĂ©nĂ©tique nĂ©cessaire pour coder ces enzymes, et les protĂ©ines nĂ©cessaires pour structurer la cellule et assembler ses enzymes[2] (un simple ribosome mesure dĂ©jĂ  typiquement 20 nm de diamètre).

Certains constituants de l'ADN ont été détectés dans ces structures, ce qui est surprenant dans la mesure où un simple brin d'ADN occuperait à lui seul près du dixième de l'épaisseur d'un nanobe ; l'hypothèse d'une contamination n'est d'ailleurs pas exclue pour expliquer la présence de cet ADN. L'analyse de coupes de nanobes a montré des structures évoquant une membrane cellulaire entourant un cytoplasme contenant en son centre une zone nucléaire diffuse, ce qui évoquerait un organisme procaryote. La question qui n'a pas été tranchée est de savoir si ces structures sont des entités biologiques ou de simples fragments d'organismes plus gros.

L'étude des nanobes a suscité un vif intérêt au début des années 2000 comme réponse possible à la question de l'origine de la vie sur Terre, appuyant une hypothèse d'abiogenèse souterraine impliquant des nanobactéries relancée par une célèbre micrographie de la météorite martienne ALH 84001 montrant une structure d'apparence bactérienne.

Structure d'apparence bactérienne sur la météorite martienne ALH 84001.

Notes et références

  1. (en) Philippa J. R. Uwins, Richard I. Webb et Anthony P. Taylor, « Novel nano-organisms from Astralian sandstones », American Mineralogist, vol. 83, nos 11-12 2e partie,‎ , p. 1541-1550 (ISSN 0003-004X, lire en ligne)
  2. (en) Branco Velimirov, « Nanobacteria, Ultramicrobacteria and Starvation Forms: A Search for the Smallest Metabolizing Bacterium », Microbes and environments, vol. 16, no 2,‎ , p. 67-77 (ISSN 1347-4405, lire en ligne)
    DOI 10.1264/jsme2.2001.67

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