Naima Salhi
Naima Leghlimi, de son vrai nom Naima Salhi, née le à Annaba, est une femme politique islamiste algérienne.
Député |
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Université Emir Abdelkader des Sciences Islamiques de Constantine (en) |
Activités |
Universitaire, femme politique |
Présidente du Parti de l'équité et de la proclamation (PEP) créé en 2012, elle est élue députée à l'Assemblée populaire nationale lors des élections législatives de 2017[1].
Elle est connue pour ses déclarations et propos controversés.
En novembre 2022, elle est condamnée à deux peines de prison d'une durée de six mois chacune pour « incitation à la haine raciale » et « atteinte à l'unité nationale ».
Biographie
En 1994, Naima Salhi est diplĂŽmĂ©e en sciences islamiques Ă l'universitĂ© islamique Ămir Abdelkader de Constantine.
Elle s'engage au FLN (Front de libĂ©ration nationale) et en 2005 elle fait partie de la commission de rĂ©forme du code de la famille. En 2007 elle est membre du ministĂšre de la SolidaritĂ© nationale de la famille et de la Condition de la femme crĂ©Ă© la mĂȘme annĂ©e. En 2011, Naima Salhi est Ă©galement membre de la commission des rĂ©formes politiques engagĂ©es par le gouvernement.
En 2012, elle crĂ©e le Parti de l'Ă©quitĂ© et de la proclamation (PEP) et prĂ©tend militer pour la dĂ©mocratie, la justice, les libertĂ©s, et l'Ă©galitĂ© entre les citoyens[2]. Naima Salhi se prĂ©sente aux Ă©lections lĂ©gislatives algĂ©riennes de 2012 sans succĂšs, puis se reprĂ©sente en 2017 oĂč elle obtient pour son parti un siĂšge, reprĂ©sentant la circonscription de BoumerdĂšs[1].
Le , elle tente de participer à une marche à Djelfa en faveur du maintien du processus conduisant à l'élection présidentielle du ; elle est finalement chassée de la ville[3].
En , elle est visée par une plainte pour « incitation à la haine raciale et les appels au meurtre contre des citoyens kabyles »[4].
Le , sur la page Facebook du parti de l'Ă©quitĂ© et la proclamation(PEP), elle s'est attaquĂ©e a l'hĂ©roĂŻne de la rĂ©volution algĂ©rienne, Djamila Bouhired quâelle a traitĂ©e de « produit » de la France coloniale avec laquelle elle aurait, selon ses propos, Ă©tĂ© de « connivence »[5].
Idéologie
Dans son parti du PEP, Naima Salhi fait référence au penseur Malek Bennabi[6].
Naima Salhi est contre la mixitĂ© Ă l'Ă©cole, pour la polygamie et rĂ©clame la peine de mort pour les kidnappeurs d'enfants[7]. Elle est opposĂ©e Ă la suppression de lâinstitution du tuteur pour la femme (wali) dans la conclusion du mariage existant dans le code de la famille algĂ©rien : « L'institution du tuteur (pour la femme) doit demeurer un principe fondamental et inchangĂ© du code de la famille » « toute atteinte Ă ce principe expose la femme et, Ă travers elle, toute la sociĂ©tĂ©, Ă des pĂ©rils et la prive dâune condition essentielle susceptible de protĂ©ger sa dignitĂ© et dĂ©fendre ses intĂ©rĂȘts »[8].
Polémiques
DĂ©fense de la polygamie
Naima Salhi plaide depuis 2005 en faveur de la polygamie , et dans un entretien en 2014 avec le journal arabophone Echourouk elle dĂ©clare: « Jâaccepte que mon Ă©poux se remarie » et « Mieux vaut une seconde Ă©pouse quâune maĂźtresse »[9] - [10]. Elle dĂ©clare, la mĂȘme annĂ©e, au quotidien arabophone algĂ©rien El-Hayat : « Dieu a permis Ă lâhomme dâĂ©pouser plusieurs femmes. Qui suis-je moi pour sâopposer Ă ce que notre Religion dicte comme droit ? Dieu a autorisĂ© lâhomme dâavoir plusieurs femmes car il sait que lâhomme a besoin de plusieurs femmes pour purifier la sociĂ©tĂ© »[11].
Accusations contre Ferhat Mehenni
En 2017, la dĂ©putĂ©e Naima Salhi dĂ©clare Ă la chaine tĂ©lĂ©visĂ©e El-Bilad TV que l'homme politique qui milite pour l'indĂ©pendance de la Kabylie, Ferhat Mehenni, est un « terroriste », qu'il est du devoir de « lâĂtat dâexĂ©cuter les traĂźtres » et d'ajouter « Quelquâun qui se rend en IsraĂ«l, ennemi des Arabes et des Musulmans, nâest-il pas un traĂźtre ? », en terminant par « Je ferai une intervention Ă lâassemblĂ©e pour appeler lâĂtat Ă arrĂȘter ce traĂźtre et criminel »[12].
Complotisme autour de l'épidémie de rougeole
En 2018, Ă la suite d'une Ă©pidĂ©mie de rougeole enfantine en AlgĂ©rie, la dĂ©putĂ©e Naima Salhi dĂ©clare sur son compte officiel Facebook : « Qui est derriĂšre la propagation de lâĂ©pidĂ©mie de la rougeole ?... AprĂšs quâil a ĆuvrĂ© Ă exiler le peuple algĂ©rien Ă travers la harrga et les embarcations de la mort, voilĂ quâaujourdâhui [ce rĂ©seau criminel] a prĂ©parĂ© dans ses laboratoires maudits une Ă©pidĂ©mie pour tuer et faire fuir la population du Sahara pour le vider de sa population et sâemparer de ses richesses souterraines et de ses terres agricoles »[13].
Attaque de la langue tamazight
En 2018, Naima Salhi critique dans une vidĂ©o l'enseignement gĂ©nĂ©ralisĂ© en AlgĂ©rie de la langue tamazight, et elle conclut avec des propos qui font polĂ©mique : « Ma petite fille est dans une Ă©cole privĂ©e oĂč la majoritĂ© des Ă©lĂšves sont kabyles. Elle sâest comportĂ©e avec innocence et a commencĂ© Ă apprendre. Je ne me suis pas opposĂ©e. Puisque câest devenu une obligation dâapprendre (le tamazight), je lui ai dit : si je tâentends prononcer un mot en kabyle, je te tue. Je vais tâĂ©duquer ! » [14]. Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi a rĂ©pondu Ă la parlementaire, estimant que ses propos, « n'ont Ă©tĂ© soutenus par personne, n'engageaient qu'elle », ajoutant que « La constitution a tranchĂ©. L'amazighitĂ© est une partie de notre identitĂ© »[15] - [16].
Propos dénigrant les migrants subsahariens
En 2018, Naima Salhi affirme Ă la chaine El-Bilad TV, au sujet des migrants, que « lâAlgĂ©rie est passĂ©e du stade de pays dâaccueil Ă une terre dâaccueil des maladies, des Ă©pidĂ©mies et de la sorcellerie ». Zakaria Benlahrech, avocat algĂ©rien et dĂ©fenseur de droits des migrants, appellera Ă la levĂ©e de l'immunitĂ© parlementaire de la dĂ©putĂ©e Ă la suite de ces propos[17].
Descendante du prophĂšte
En 2018, Naima Salhi affirme Ă la chaĂźne tĂ©lĂ©visĂ©e El Bilad TV qu'elle serait une descendante du prophĂšte Mahomet : « Nous sommes de la lignĂ©e du prophĂšte. Nous sommes des nobles, câest-Ă -dire que nous faisons partie dâAhl-Al-Bait »[18].
Vie privée
Son deuxiÚme époux, Mohamed Salhi, est un ancien député islamiste algérien et cadre du Mouvement pour la réforme nationale. Elle a cinq enfants.
Condamnation
En novembre 2022, elle est condamnée à deux peines de prison d'une durée de six mois chacune pour « incitation à la haine raciale » et « atteinte à l'unité nationale »[19].
Notes et références
- « ANP », sur Site officiel de l'Assemblée nationale algérienne
- (ar) « Site officiel du PEP »
- Djelfa, la marche de soutien à Gaid Salah fait un flop, Naima Salhi chassée, Site Observalgérie, 1er mai 2019.
- « Naïma Salhi visée par une plainte pour « incitation à la haine raciale » », sur TSA, (consulté le )
- Des avocats comptent introduire une action en justice : NaĂŻma Salhi sâattaque Ă Djamila Bouhired, El Watan, 16 juin 2019.
- (ar) « Statuts du PEP »
- « Naima Salhi plaide pour la peine de mort », sur Liberté
- « Naima Salhi de A à Z », sur El Watan
- « Naima Salhi signe et persiste », sur Algérie Focus
- (ar) « ÙŰčÙÙ Ű© ۔ۧÙŰÙ ÙÙێ۱ÙÙ: ÙÙ ŰŁÙ ÙŰč ŰČÙŰŹÙ Ù Ù Ű§ÙŰȘŰčŰŻÙŰŻ.. ÙâۧÙ۶۱۩â ŰźÙ۱ Ù Ù Ű§ÙŰźÙÙÙŰ© », sur Echorouk
- « Selon la présidente d'un parti algérien d'obédience islamiste l'homme a besoin de plusieurs femmes », sur Algérie Focus
- « Naima Salhi qualifie Ferhat Mehenni de terroriste », sur TSA
- « Y a-t-il un complot autour de l'épidémie de rougeole », sur TSA
- « Les propos haineux et violents de Naima Salhi », sur TSA
- « Le ministre de la culture répond à Naima Salhi », sur Le Matin
- « Algérie une députée islamiste menace de mort sa fille si elle parle en kabyle », sur France TV info
- « Un avocat demande la levée de l'immunité de Naima Salhi », sur El Watan
- « Naima Salhi suis descendante prophéte », sur Algérie Focus
- Incitation Ă la haine raciale : prison ferme pour NaĂŻma Salhi, site tsa-algerie.com, 16 novembre 2022.