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Nagamasa Kawakita

Nagamasa Kawakita (川喜多 長政, Kawakita Nagamasa) ( - ) est un entrepreneur japonais, producteur et importateur de films. Avec sa femme Kashiko Kawakita, et sa fille Kazuko Kawakita, il joua un rôle dans le développement de l'industrie cinématographique japonaise, finançant des acteurs et actrices, et faisant la promotion des films japonais à l'étranger[1].

Nagamasa Kawakita
川喜多 長政
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
川喜多 長政
Nationalité
Drapeau du Japon Japonaise
Formation
Activités
Père
DaijirĹŤ Kawakita (d)
Conjoint
Enfant
Kazuko Kawakita (d)
Autres informations
Distinction

Biographie

Jeunesse et formation

Kawakita est né à Tokyo. Son père, Kawakita Daijiro, un officier de l'armée impériale japonaise décoré durant la guerre russo-japonaise qui devint instructeur à l'académie militaire de Baoding de Pékin, est tué dans des circonstances mystérieuses, peut-être par trahison d'agents japonais[2]. Après des études secondaires au Japon, Kawakita part en Chine en 1922 pour étudier à l'université de Pékin[2] puis continue ses études à l'université de Heidelberg en Allemagne. Il est embauché par le studio allemand Universum Film AG et renvoyé au Japon pour devenir son représentant[1].

Carrière avant-guerre

Kawakita fonde sa propre compagnie, la Towa Trading, en [2]. Il rencontre sa femme, Kashiko, quand elle vient travailler pour lui comme secrétaire, et ils profitent de leur lune de miel en 1932 pour effectuer le premier de nombreux voyages en Europe destinés à acquérir des films pour le marché japonais. L'un de ses premiers succès est Jeunes filles en uniforme de Leontine Sagan, bien qu'il ait travaillé aussi avec de nombreux autres réalisateurs européens, comme Georg Wilhelm Pabst, René Clair, Fritz Lang et Julien Duvivier. Les films importés par Kawakita sortent sur le marché via les studios Tōhō. Kawakita apporte également des films japonais à la Mostra de Venise et d'autres festivals étrangers[1].

En 1937, il joue un important rôle dans le film germano-japonais La Fille du samouraï d'Arnold Fanck et Mansaku Itami. À la Mostra de Venise 1938, Les Cinq Éclaireurs (Gonin no sekkōhei) de Tomotaka Tasaka est nominé dans la catégorie du meilleur film, et pour la première fois, un film japonais remporte une importante récompense dans un festival international[3].

En 1938, Kawakita, qui parle couramment chinois (et allemand), tourne son attention vers la Chine, et travaille sur une coproduction sino-japonaise, Le Chemin vers la paix en Orient de Shigeyoshi Suzuki, investissant son propre argent dans un projet qu'il espère aidera Ă  apporter l'harmonie entre les deux pays. Cependant, le film est un Ă©chec commercial car le public chinois qualifie Kawakita de porte-parole de l'armĂ©e japonaise[2] et les Japonais trouvent ce film en chinois et sous-titrĂ© en japonais trop dur Ă  comprendre. L'armĂ©e japonaise demande alors Ă  Kawakita de prendre la direction des nouveaux studios China United Productions Ltd. (ou Zhonglian), une fusion entre la Xinhua Film Company (en) et onze autres studios de Shanghai. Kawakita hĂ©site d'abord, mais rĂ©alise que le projet se fera avec ou sans lui. Le studio produit des films avec des techniciens et acteurs locaux en visant le public chinois, et a une Ă©quipe de plus de 3 000 employĂ©s. Bien que Kawakita maintienne des relations avec des officiers de l'armĂ©e japonaise et le gouvernement nationaliste de Nankin (dont le maire de Shanghai Chen Gongbo est le prĂ©sident honoraire), il insiste pour que la compagnie soit indĂ©pendante et pour continuer sur les thèmes du divertissement plutĂ´t que la propagande, et rencontre ainsi une forte opposition des censeurs et officiers japonais, Ă  tel point qu'il y eut des rumeurs de complots de l'armĂ©e japonaise du Guandong[2] ou de la Kenpeitai[4] visant Ă  l'assassiner.

Carrière après-guerre

Après la reddition du Japon, Kawakita retourne dans son pays où il est arrêté par les forces d'occupation américaines et jugé comme criminel de guerre de classe B. Cependant, il est très vite relâché après que les autorités aient reçu de nombreux témoignages de Chinois et de Juifs qu'il avait protégés à Shanghai[1].

Il est autorisé à reprendre son poste de président de la Towa Trading en 1950 et change le nom de la compagnie en Toho-Towa en 1951. Il continue de s'efforcer à promouvoir le cinéma japonais à l'étranger, et apporte le film Rashōmon d'Akira Kurosawa à la Mostra de Venise 1951 où il gagne le Lion d'or[1]. Il est le producteur superviseur du film américano-japonais de 1953 Fièvre sur Anatahan de Josef von Sternberg[5].

En 1960, Kawakita fonde le conseil cinématographique du Japon pour promouvoir le cinéma japonais à l'étranger et rendre les films accessibles aux spectateurs étrangers. Il est aussi l'un des fondateurs de la guilde d'art du théâtre du Japon pour promouvoir les films d'art et essai au Japon. Sa fille, Kazuko Kawakita, est l'assistante d'Akira Kurosawa sur le film Les salauds dorment en paix de 1960. Elle épouse plus tard l'acteur Jūzō Itami[1].

Kawakita est décoré de l'ordre du Trésor sacré (2e classe) en 1973. Il meurt le [6].

Après sa mort, le prix Kawakita est créé en 1983 pour récompenser des individus ou organisations qui ont contribué à la promotion du cinéma japonais à l'étranger. Le premier récipiendaire est Donald Richie. Son ancienne maison à Kamakura a été transformée en musée[1].

Références

  1. Jasper Sharp, Historical Dictionary of Japanese Cinema, Bowman & Littlefield, , 564 p. (ISBN 978-0-8108-7541-8 et 0-8108-7541-1, lire en ligne) pages 125–128
  2. (en) Poshek Fu, Between Shanghai and Hong Kong : The Politics of Chinese Cinemas, Stanford, Calif., Stanford University Press, , 202 p. (ISBN 0-8047-4518-8, lire en ligne) pages 95–98
  3. (en) Michael Baskett, The attractive empire : transnational film culture in Imperial Japan, Honolulu, T. H., University of Hawaii Press, , 216 p. (ISBN 978-0-8248-3163-9, lire en ligne) page 121
  4. Tze-Yu Hu, Japanese Animation : East Asian Perspectives, Hong Kong University Press, , 313 p. (ISBN 978-1-61703-809-9) page 42
  5. John Baxter, Von Sternberg, University of Kentucky Press, (ISBN 0-8131-2601-0) pages 251–253
  6. (ja) « Kawakita Memorial Film Institute home page », Kawakita Memorial Film Institute (consulté le )

Liens externes

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