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Mutinerie de la Granja de San Ildefonse

La mutinerie de la Granja de San Ildefonso ou émeute des sergents de la Granja est un soulÚvement militaire ayant eu lieu en Espagne en août 1836 contre la régence de Marie-Christine de Bourbon, afin de restaurer la constitution de 1812 et d'abroger le Statut royal de 1834.

Contexte

Le 15 mai 1836, la rĂ©gente Marie-Christine de Bourbon destitue le chef du gouvernement, le leader progressiste Juan Álvarez MendizĂĄbal, et le remplace par un modĂ©rĂ©, Francisco Javier de IstĂșriz. Or les progressistes Ă©taient arrivĂ©s au pouvoir aprĂšs des rĂ©voltes d'Ă©tĂ© 1835, et dominĂ© l'AssemblĂ©e. Ainsi, dĂšs le 22 mai, le nouveau gouvernement est dissout par l'AssemblĂ©e progressiste, et de nouvelles Ă©lections sont organisĂ©es. Ces derniĂšres sont remportĂ©es par la rĂ©gente et les modĂ©rĂ©s.

En réponse à cette défaite électorale, les progressistes initient une série de révoltes populaires dans les grandes villes, principalement à Saragosse, Malaga et Barcelone. A ces insurrections s'ajoutent celles de nombreuses unités militaires, ainsi que d'une reprise des hostilités par les fidÚles carlistes sous les ordres du général Miguel Gómez Damas (es). Ainsi, dans ce contexte général de révolte, de nombreux espagnols réclament le retour à la Constitution espagnole de 1812.

La mutinerie

Au début du mois d'août 1836, la famille royale arrive au Palais royal de la Granja de San Ildefonso pour y passer l'été. Néanmoins, la garnison du palais, sans solde depuis trois mois, se montre hostile à la Régente. Et lorsque le 12 août dans la soirée les officiers généraux sont à Madrid pour assister à un opéra, certains sergents et soldats se mettent à scander des slogans tels que « Vive la Constitution ! Vive Espoz y Mina ! Vive l'Angleterre ! ».

DĂšs minuit le soir mĂȘme, la RĂ©gente accepte de recevoir une dĂ©lĂ©gation de trois mutins (deux sergents et un simple soldat), et s'entretient avec eux trois heures durant. AprĂšs ce premier entretien, infructueux, les mutins dirigĂ©s par Higinio GarcĂ­a Muñoz (es) exigent un second entretien et forcent cette fois la RĂ©gente a signer un rĂ©tablissement de la Constitution de 1812 et l'abrogation du Statut royal de 1834. Il semble que la reine ait Ă©tĂ© contrainte de signer ce dĂ©cret Ă  la fois par peur immĂ©diate des mutins, mais aussi par la situation militaire de son pays, oĂč de nombreux gĂ©nĂ©raux lui tournaient peu Ă  peu le dos.

Conséquences

DĂšs le matin du 13 aoĂ»t, les progressistes reviennent au pouvoir Ă  la tĂȘte du gouvernement, avec le limogeage d'IstĂșriz et son remplacement par JosĂ© MarĂ­a Calatrava, MendizĂĄbal revenant en tant que ministre des Finances.

Outre une aversion désormais forte de Marie-Christine envers les progressistes, les modérés reprocheront parfois à la Régente de ne pas avoir été assez ferme et d'avoir laissé faire.

Notes et références

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