Musée bruxellois du Moulin et de l'Alimentation
Le MusĂ©e bruxellois du Moulin et de lâAlimentation est abritĂ© par l'ancien moulin Ă vent dâEvere, construit au XIXe siĂšcle, qui est lâun des plus anciens tĂ©moignages du patrimoine architectural de la commune bruxelloise.
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Collections |
Meunerie, Histoire de l'alimentation |
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Adresse |
Rue du Moulin Ă Vent, 21 B-1140 Bruxelles |
Coordonnées |
50° 52âČ 23âł N, 4° 23âČ 42âł E |
Le moulin
Les premiÚres années
LâĂ©dification du moulin dâEvere par Charles Van Assche (1811-1879) date de 1841. Ă cette Ă©poque, Evere Ă©tait encore un petit village, en pĂ©riphĂ©rie de la ville, oĂč lâagriculture occupait une place importante, notamment la culture des cĂ©rĂ©ales. Contrairement Ă la plupart des moulins Ă vent en rĂ©gion bruxelloise, construits en bois et appelĂ©s « moulins pivots », celui d'Evere fut Ă©difiĂ© en briques et prĂ©sentait une forme cĂŽnique. Lâessentiel de ce « moulin-tour » Ă©tait fixe : seule la toiture â Ă©galement appelĂ©e calotte â pouvait pivoter au sommet du bĂątiment. Ce type de moulin Ă vent, qui Ă©tait moins coĂ»teux en entretien, offrait Ă©galement lâavantage dâĂȘtre plus rĂ©sistant aux intempĂ©ries et prĂ©sentait un espace intĂ©rieur plus important.
La mouture par meules
Ă lâaide dâune manivelle, le meunier pouvait Ă©tendre les toiles sur les ailes, augmentant ainsi leur vitesse de rotation. LâĂ©nergie produite Ă©tait ensuite transmise par un systĂšme d'axes et d'engrenages aux meules, situĂ©es au troisiĂšme Ă©tage du bĂątiment. Les sacs de grains Ă©taient montĂ©s vers les niveaux supĂ©rieurs du moulin Ă lâaide dâun tire-sac traversant les diffĂ©rents planchers prĂ©sents dans lâĂ©difice. Une fois la mouture achevĂ©e et la farine stockĂ©e dans des sacs, ce systĂšme permettait Ă©galement au produit fini dâĂȘtre descendu au rez-de-chaussĂ©e oĂč il Ă©tait chargĂ© dans une charrette tirĂ©e par des chevaux. EntrĂ©e par une des deux grandes portes situĂ©es au bas de la tour, celle-ci pouvait ensuite ressortir par la seconde afin de livrer la farine aux diffĂ©rents clients du moulin.
Du vent Ă la vapeur
Lâutilisation de lâĂ©nergie thermique est certainement un des aspects les plus marquants de la RĂ©volution industrielle au XIXe siĂšcle. Elle a ainsi permis le dĂ©veloppement des premiers transports de masse par chemin de fer. Mais ses propriĂ©tĂ©s ont aussi Ă©tĂ© exploitĂ©es dans le domaine industriel, y compris au moulin dâEvere. Par dĂ©finition, les moulins Ă vent fonctionnent grĂące Ă lâĂ©nergie Ă©olienne. La mouture des grains ne peut donc pas ĂȘtre rĂ©alisĂ©e les jours sans vent. Pour augmenter la productivitĂ© de son outil, Charles Van Assche dĂ©cida en 1853 dâadjoindre au moulin-tour une chaudiĂšre et un petit bĂątiment abritant une machine Ă vapeur et un systĂšme de transmission. Avec le dĂ©veloppement de lâĂšre industrielle, il devenait de plus en plus Ă©vident que la vapeur devait dĂ©passer son simple rĂŽle de source dâappoint Ă©nergĂ©tique. AprĂšs la mort de Charles Van Assche en 1879, son Ă©pouse, PĂ©tronilla, reprit en main lâexploitation du moulin et dĂ©cida de remplacer l'ancienne chaudiĂšre et machine Ă vapeur par des installations plus puissantes. La mouture ne se faisant dĂšs lors plus quâexclusivement Ă lâaide de la vapeur, les ailes furent dĂ©montĂ©es aux alentours de lâannĂ©e 1886.
La mouture par cylindres
Le dĂ©montage des ailes fut suivi en 1887 par la construction d'un bĂątiment Ă trois Ă©tages Ă cĂŽtĂ© du moulin-tour. Au rez-de-chaussĂ©e furent installĂ©s des moulins Ă cylindres, mettant ainsi un terme Ă la mouture par meules. Cette innovation technologique fut mise au point vers 1870 par le meunier-mĂ©canicien suisse Friedrich Wechman (dont le brevet fut rachetĂ© en 1874 par AndrĂ© Mechwart, directeur de la firme hongroise Ganz et Cie). Cette technique de mouture dite « hongroise » Ă©tait nettement plus efficace, tant au point de vue de la blancheur de la farine que de la qualitĂ© du pain produit. DiffĂ©rentes sortes de cĂ©rĂ©ales Ă©taient moulues Ă Evere : blĂ©, seigle, avoine, orge, ⊠La mouture Ă©tait rĂ©alisĂ©e pour des cultivateurs, des marchands, des bourgeois, des brasseurs, des boulangers, des Ă©piciers ou encore pour des particuliers. ParallĂšlement, le moulin vendait aussi directement de la farine Ă ses clients. AprĂšs le dĂ©cĂšs de madame Van Assche en 1891, lâhĂ©ritage familial fut partagĂ© entre ses neuf enfants. En 1904, un nouveau bĂątiment fut joint Ă lâĂ©difice existant. AppelĂ© « magasin », il servait de lieu de stockage mais aussi de logement pour les ouvriers qui travaillaient sur place. AprĂšs vingt ans dâexistence, en 1911, la meunerie « Van Assche frĂšres et sĆurs » cessa toute activitĂ©. La concurrence des grandes minoteries, ainsi que des farines importĂ©es de lâĂ©tranger, Ă©tait alors trop forte pour cette petite entreprise familiale.
RĂ©affectations multiples
AprĂšs avoir Ă©tĂ© fermĂ© pendant quelques annĂ©es, le moulin fut rĂ©affectĂ©, hĂ©bergeant ainsi diverses activitĂ©s successives. DĂšs 1914, et ce jusquâen 1923, une partie des bĂątiments fut louĂ© afin dâaccueillir une fabrique de thermosiphons pour le forçage du chicon, lĂ©gume dont les paysans dâEvere sâĂ©taient convertis Ă la culture dĂšs le dernier quart du XIXe siĂšcle. En 1921, une autre partie de lâĂ©difice fut louĂ©e Ă ce qui devint la « Tannerie-Chromerie du Moulin ». AprĂšs la mort de Jean-Baptiste, ultime descendant de la famille Van Assche, le moulin fut lĂ©guĂ© au beau-frĂšre de ce dernier, Frans Van Hove. Alfons Van Hove, son fils, y monta ensuite une entreprise de construction de petites machines Ă bois mais au succĂšs mitigĂ©. Une fabrique de boyaux destinĂ©s Ă la boucherie-charcuterie occupa Ă©galement le bĂątiment par la suite. Cette boyauderie fut reprise en 1928 par Oscar Tausig.
La mouture d'Ă©pices
Fils de boucher, Oscar Tausig cessa la fabrication de boyaux aprĂšs quelques annĂ©es. Il se lança alors dans le commerce de saucisses, de colorants et dâĂ©pices, trĂšs demandĂ©es par les bouchers-charcutiers. Parmi les Ă©pices moulues et mises en vente sur place, citons le poivre, le clou de girofle, la noix de muscade, le paprika ou encore de la coriandre. Lâentreprise connut un grand succĂšs et Ă©tait rĂ©putĂ©e pour la qualitĂ© de ses produits. La mouture des Ă©pices au moulin dâEvere perdura pendant plusieurs dĂ©cennies, mĂȘme aprĂšs la mort dâOscar Tausig en 1970.
Le musée
La vente de la sociĂ©tĂ© « Oscar Tausig » Ă lâentreprise ISFI (International Spice and Food Import) en 1983 impliqua la dĂ©localisation de sa production vers Braine-l'Alleud et signifia donc la fin des activitĂ©s au moulin dâEvere. DĂšs 1979, la commune entreprit des dĂ©marches en vue du classement du site â moulin, parc et allĂ©e pavĂ©e â mais elles nâaboutirent que le grĂące notamment Ă lâintervention de lâasbl CEBE (Commission de lâEnvironnement de Bruxelles et Environs). Ă partir de 1994, cette association commença des travaux de recherche et dâĂ©tude du moulin. AprĂšs ĂȘtre entrĂ©e en pleine propriĂ©tĂ© du site en 2002, la commune dâEvere entreprit en 2006 la rĂ©novation du site, qui Ă©tait en piteux Ă©tat. La fin des travaux en 2008 permit lâouverture du MusĂ©e bruxellois du Moulin et de lâAlimentation dĂšs le mois de septembre. Outre la prĂ©sentation d'objets relatifs Ă l'histoire du moulin et de la meunerie, cette jeune institution musĂ©ale adopta comme politique dâoffrir annuellement Ă ses visiteurs une nouvelle exposition temporaire sur le thĂšme de l'alimentation.
Activités
Au fil des annĂ©es, le MusĂ©e bruxellois du Moulin et de lâAlimentation a dĂ©veloppĂ© des activitĂ©s variĂ©es pour ses visiteurs (visites guidĂ©es, visites gourmandes, ateliers culinaires (groupes-individuels), livrets-jeu, stages pour enfants) et a participĂ© Ă de nombreux Ă©vĂ©nements : JournĂ©es du patrimoine, Place aux enfants !, Nocturnes des MusĂ©es bruxellois, Week van de Smaak, Erfgoeddag, visites de la CEBE, âŠ
AccĂšs et transport
Tram :
- 55 (arrĂȘt Tilleul)
- 7 (arrĂȘt Paul Brien)
Bus :
- 45 (arrĂȘt Oude-Kapelleke)
- 59 (arrĂȘt Chaumontel)
- 64 et 65 (arrĂȘt Notre-Dame)
- 66 (arrĂȘt Kurth)
- De Lijn 270, 271, 272 et 471 (arrĂȘt Vandevelde)