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Motte de la Jacquille

La Motte de la Jacquille est un tumulus daté du Néolithique situé sur la commune de Fontenille dans le département de la Charente, en France.

Motte de la Jacquille
Image illustrative de l’article Motte de la Jacquille
Porte du dolmen conservée au Musée d'Angoulême
Présentation
Chronologie Ve millénaire av. J.-C. - IIIe millénaire av. J.-C.
Type tumulus
PĂ©riode NĂ©olithique moyen et final, Artenacien
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (2015)
Caractéristiques
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 45° 54′ 27″ nord, 0° 10′ 05″ est
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Nouvelle-Aquitaine
DĂ©partement Charente
Commune Fontenille
GĂ©olocalisation sur la carte : Charente
(Voir situation sur carte : Charente)
Motte de la Jacquille

Historique

Le monument est mentionné pour la première fois par l'abbé Michon en 1848[1] puis par F. Marvaud en 1862, Trémaud de Rochebrune en 1865. Il est étudié par Auguste-François Lièvre en 1881 et Claude Burnez en 1976. Il a été exploité comme carrière et a subi de nombreuses fouilles clandestines en 1914, 1923, 1960, 1978-1979[2]. Il fait l'objet d'une première fouille archéologique limitée en 1982-1983, dirigée par E. Gauron, puis d'une seconde plus complète en 2014 dirigée par Vincent Ard[3].

La Motte de la Jacquille a été inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 22 avril 1991, puis classé par arrêté du [4].

Architecture

La Motte de la Jacquille fut Ă©difiĂ© sur une petite hauteur Ă  112 m d'altitude[2] dominant les alentours et d'oĂą on peut apercevoir les tumuli de Tusson Ă  l'ouest et celui de la Folatière au sud. C'est un grand tumulus circulaire de 31 m de diamètre et 2,8 m de hauteur. Il comporte deux murs de parement concentriques[3].

La chambre funĂ©raire mesure 4,20 m de long sur 2,20 m de large. Elle est de forme quasiment rectangulaire, orientĂ©e nord-ouest/sud-est[3]. La chambre est dĂ©limitĂ©e par onze orthostates bouchardĂ©s, dont la hauteur varie entre 1,90 m et 2,25 m. Les dalles ont Ă©tĂ© dressĂ©es dans un rainure creusĂ©e dans le sol naturel[2]. Selon Emmanuel Mens, plusieurs dalles constituent des rĂ©emplois d'un autre monument qui fut dĂ©mantelĂ©[3]. Les parois nord et est sont adossĂ©es Ă  des murets de pierres sèches soigneusement Ă©quarries. La hauteur sous dalle devait ĂŞtre d'environ 1,80 m mais la table de couverture qui la recouvrait a disparu. Divers blocs gisant Ă©pars autour de la chambre pourraient correspondre Ă  la table d'origine après sa destruction par des pilleurs. Des traces de dallage au sol ont Ă©tĂ© mises en Ă©vidence[2].

La paroi sud de la chambre comportait une ouverture taillĂ©e dans deux dalles juxtaposĂ©es dont il ne subsiste que la partie supĂ©rieure. Cette ouverture (m sur 0,90 m) Ă©tait, cĂ´tĂ© couloir, fermĂ©e par une porte constituĂ©e d'une dalle de 1,10 m de hauteur, 0,85 m de largeur et cm d'Ă©paisseur. Cette porte comporte des gonds tronconiques sculptĂ©s, un en haut et un en bas, celui du bas venant pivoter dans une crapaudine (16 cm de diamètre) creusĂ©e Ă  l'extrĂ©mitĂ© de la dalle de seuil (0,92 m de long sur 0,40 m de large et 15 cm d'Ă©paisseur). Un dispositif similaire devait exister dans un linteau supĂ©rieur ou une dalle de couverture mais il n'a pas Ă©tĂ© retrouvĂ©[2]. Il s'agit lĂ  de la plus ancienne porte en pierre connue en France Ă  ce jour. La dalle visible sur place est une copie de l'originale conservĂ©e au musĂ©e d'AngoulĂŞme[3].

L'extrĂ©mitĂ© du couloir cĂ´tĂ© chambre est marquĂ©e par deux orthostates. Le couloir est coudĂ© et s'oriente vers le sud-est. Il est dĂ©limitĂ© par des murets en pierres sèches, avec inclusion d'orthostates, sur environ 11 m de longueur (pour 1,10 m de largeur et 1,40 m de hauteur) jusqu'au mur de parement extĂ©rieur. Il Ă©tait recouvert de dalles en pierre, dont deux ont Ă©tĂ© retrouvĂ©es[2]. L'entrĂ©e du couloir Ă©tait masquĂ©e par un muret se confondant avec le mur de parement (comme Ă  la Petite-PĂ©rotte)[3].

Matériel archéologique

Les ossements humains retrouvés ont été attribués à seize adultes et huit enfants[2].

Les tessons de céramique correspondent à deux types de céramique : une première, épaisse, de couleur brune ou rougeâtre à gros dégraissant et une seconde, de couleur noire, fine, à décor incisé de lignes incisées et de chevrons. L’outillage lithique découvert comprend trois armatures de flèches tranchantes, dix armatures perçantes, un petit couteau, des éléments de grattoirs et dix-sept autres silex. Un petit outillage en os (trois poinçons) a aussi été retrouvé. Les éléments de parure se composent de perles (une en os, trois en calcite et une en purpura lapillus)[2].

Les armatures de flèches tranchantes sont caractéristiques du Néolithique moyen régional mais la céramique, attribuée à la période artenacienne, indique une réutilisation du monument au Néolithique final[3].


Notes et références

  1. Jean-Hippolyte Michon (préf. Bruno Sépulchre), Statistique monumentale de la Charente, Paris, Derache, (réimpr. 1980), 334 p. (lire en ligne), p. 138
  2. Gauron et Massaud 1987
  3. Joussaume 2016
  4. « Dolmen ou tumulus de la Motte de la Jacquille », notice no PA00104575, base Mérimée, ministère français de la Culture

Voir aussi

Bibliographie

  • E. Gauron et J. Massaud, « Le dolmen de la Motte de la Jacquille (commune de Fontenille, Charente). Un Ă©lĂ©ment architectural inĂ©dit. », Bulletin de la SociĂ©tĂ© prĂ©historique française, vol. 84, no 2,‎ , p. 60-64 (DOI 10.3406/bspf.1987.9810, lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Roger Joussaume, Palets et minches de Gargantua : MĂ©galithisme dans le Centre-Ouest de la France, Association des Publications Chauvinoises, , 388 p. (ISBN 979-1090534391), p. 245-248. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Jean-SĂ©bastien Pourtaud, Dolmens, menhirs, tumulus et pierres Ă  lĂ©gendes en Charente, Les Indes savantes, , 280 p. (ISBN 978-2-84654-581-5), p. 163-166

Articles connexes


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