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Dolmens des PĂ©rottes

Les dolmens de la Grosse Pérotte et de la Petite Pérotte sont des mégalithes situés sur le territoire de la commune de Fontenille en limite de la commune de Luxé dans le département de la Charente, en France. Ce sont des dolmens de type angoumoisin. La Petite Pérotte a fait l'objet d'une fouille archéologique récente.

Dolmens des PĂ©rottes
Image illustrative de l’article Dolmens des Pérottes
Dolmen de la Petite PĂ©rotte
Présentation
Nom local Dolmens des Perrottes
Type Dolmen
PĂ©riode NĂ©olithique
Fouille 1873, 2012-2013
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1900)
Caractéristiques
Matériaux calcaire
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 45° 54′ 45″ nord, 0° 08′ 36″ est
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Nouvelle-Aquitaine
DĂ©partement Charente
Commune Fontenille
GĂ©olocalisation sur la carte : Charente
(Voir situation sur carte : Charente)
Dolmens des PĂ©rottes

Historique

Au XVe siècle les dolmens bornaient la seigneurie de Château-Renaud et se nommaient déjà Pérottes[1]. Ils ont été décrits dès 1826 par Chaudruc de Crazannes puis par l'abbé Michon en 1844[2]. Les habitants du pays les dénommaient alors Pierres de la Pérotte[3]. La première fouille officielle du site est réalisée par Auguste-François Lièvre en 1873[2]. Les dolmens des Pérottes sont classés monuments historiques depuis 1900[4].

En 2012-2013, la Petite Pérotte a fait l'objet de fouilles archéologiques dirigées par Vincent Ard[5]. A l'issue de ces fouilles, la chambre de a été consolidée par l'installation d'un pilier central et le comblement total de son intérieur[2].

Description

Les deux dolmens de la Grosse Pérotte et de la Petite Pérotte, parfois orthographiés Perrottes[1], sont des dolmens de type angoumoisin. Ils sont distants d'une cinquantaine de mètres.

Architecture

Le monument a Ă©tĂ© Ă©difiĂ© sur une petite hauteur Ă  31 m d'altitude. Le tumulus circulaire d'origine devait atteindre 15 m de diamètre et il comportait deux murs de parement concentriques distants d'environ m. Le mur de parement interne est chaĂ®nĂ© avec les parements du couloir, ce qui laisse supposer une construction en deux phases : chambre, cairn et couloir puis deuxième mur de parement[5].

Reconstitution de la Petite PĂ©rotte

La chambre funĂ©raire fut recouverte d'une monumentale table de couverture en calcaire mesurant 4,75 m de longueur, 2,60 m de largeur pour une Ă©paisseur moyenne de 1,40 m, dont le poids est estimĂ© Ă  39 tonnes. Elle reposait Ă  l'origine sur neuf orthostates (quatre sont encore visibles) dont la surface interne fut Ă©galisĂ©e par martelage et abrasion Certaines dalles comportent des rainures d'emboĂ®tement entre deux piliers consĂ©cutifs. Les plus grands orthostates mesurent 2,30 m de hauteur et leur poids est estimĂ© Ă  environ 2 tonnes. La chambre a une forme polygonale. Le sol Ă©tait dallĂ©. Elle dĂ©bouche Ă  l'est sur couloir (7,60 m de long ouvrant au sud-est) dont elle Ă©tait peut-ĂŞtre isolĂ©e par une porte constituĂ©e d'une grande dalle actuellement visible cĂ´tĂ© nord[5].

La chambre est complĂ©tĂ©e par une cellule latĂ©rale d'environ m2 ouvrant sur le cĂ´tĂ© sud du couloir. D'un diamètre d'environ 1,50 m, elle Ă©tait couverte d'une unique table de couverture et son sol Ă©tait dallĂ©. Ce type de construction, dolmen angoumoisin associĂ© avec une chambre annexe, existe aussi dans le tumulus B de la Boixe[5].

Mobilier funéraire

La chambre contenait des ossements de six individus et des tessons d'un gobelet décoré d'impressions de cordelette[2]. Des restes de deux petits vases et deux armatures de flèche à tranchant transversal, le tout datant du Néolithique moyen, ont été retrouvés dans la cellule latérale. Ce matériel archéologique disparate a été attribué à diverses périodes du Néolithique (moyen, final) et au Campaniforme[5].

Grosse-PĂ©rotte

La Grosse-PĂ©rotte

Architecture

Faute de fouille, la forme du tumulus, dĂ©sormais disparu, est inconnue mais il devait ĂŞtre similaire Ă  celui de la Petite PĂ©rotte[5]. La table de couverture est brisĂ©e en trois morceaux et mesure plus de m de longueur, presque autant de largeur et 1,75 m d'Ă©paisseur[1]. Elle repose sur une dix orthostates Ă©quarris[5]. Une onzième dalle servait de porte. La chambre devait ĂŞtre de forme rectangulaire Ă  l'origine[5]. Elle mesure 3,40 m de long sur 2,30 m de large, haute de m[1]. Le couloir d'accès est orientĂ© au sud-est.

Deux orthostates des parois de la chambre comportent un dĂ©cor. Une dalle du fond de la chambre est gravĂ©e d'un dessin reprĂ©sentant une hache (de 40 cm de haut et 14 cm de large)[1], avec le tranchant dirigĂ© vers le haut et la première dalle Ă  droite en entrant dans la chambre est sculptĂ©e, en bas-relief, de deux crochets parallèles, dont la partie supĂ©rieure a Ă©tĂ© brisĂ©e Ă  une pĂ©riode rĂ©cente. L'un des piliers ouest comporte une Ă©chancrure ouvrant vers la masse tumulaire[5].

Mobilier funéraire

La chambre a été vidée en 1873 par le propriétaire du champ où se situe le dolmen[2]. Les ossements retrouvés comprenaient des humérus calcinés appartenant à au moins neuf individus, dont six avec la cavité olécranienne trouée[1].

La matériel archéologique découvert se composait de tessons de poterie ornés de chevrons, d'un grattoir, d'armatures de flèches, d'une hachette en pierre noire, d'un objet en os ou en bois de cerf et d'éléments de parure (rondelles en os provenant d'un collier)[1].

Notes et références

  1. Lièvre 1881-1882
  2. Pourtaud 2021.
  3. Jean-Hippolyte Michon (préf. Bruno Sépulchre), Statistique monumentale de la Charente, Paris, Derache, (réimpr. 1980), 334 p. (lire en ligne), p. 145
  4. « Dolmens de la Grosse Pérotte et la Petite Pérotte », notice no PA00104371, base Mérimée, ministère français de la Culture
  5. Joussaume 2016

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Jean-Hippolyte Michon (prĂ©f. Bruno SĂ©pulchre), Statistique monumentale de la Charente, Paris, Derache, (rĂ©impr. 1980), 334 p. (lire en ligne), p. 145-146
  • Auguste-François Lièvre, « Exploration archĂ©ologique du dĂ©partement de la Charente », MĂ©moire de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique et historique de la Charente,‎ 1881-1882, p. 54-55 (lire en ligne)
  • Roger Joussaume, Palets et minches de Gargantua : MĂ©galithisme dans le Centre-Ouest de la France, Association des Publications Chauvinoises, , 388 p. (ISBN 979-1090534391), p. 238-244. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Jean-SĂ©bastien Pourtaud, Dolmens, menhirs, tumulus et pierres Ă  lĂ©gendes en Charente, Les Indes savantes, , 280 p. (ISBN 978-2-84654-581-5), p. 157-163

Articles connexes

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