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NĂ©cropole de la Boixe

La nécropole de la Boixe est un ensemble de onze tumulus situés sur les communes de Vervant, Maine-de-Boixe et Cellettes, dans le département de la Charente, en France.

NĂ©cropole de la Boixe
Image illustrative de l’article Nécropole de la Boixe
Tumulus B de la Boixe
Présentation
Chronologie 4000 Ă  3000 av. J.-C.
Type NĂ©cropole
PĂ©riode NĂ©olithique
Fouille 1874-1876, 1998
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1889, 1971, Dolmen)
Logo monument historique Inscrit MH (1991, NĂ©cropole)
Caractéristiques
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 45° 50′ 34″ nord, 0° 08′ 55″ est
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Nouvelle-Aquitaine
DĂ©partement Charente
Commune Vervant
GĂ©olocalisation sur la carte : Charente
(Voir situation sur carte : Charente)
NĂ©cropole de la Boixe
GĂ©olocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
(Voir situation sur carte : Nouvelle-Aquitaine)
NĂ©cropole de la Boixe
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
NĂ©cropole de la Boixe

Historique

La première mention des tumuli figure dans la Statistique monumentale de la Charente de l'abbé Michon qui signale « vers le centre de la forêt de St-Amand de Boexe (sic), à peu de distance de la grande allée, sont deux tumulus coniques de médiocre grandeur »[1]. Ces deux tumuli correspondent aux tumuli A et B décrits par Gustave Chauvet et Auguste-François Lièvre dans leur description des fouilles de la nécropole de Boixe réalisées entre 1874 et 1876[2]. Lièvre et Chauvet mentionnent qu'à l'origine, la nécropole devait comporter une quinzaine de tumuli mais que deux ou trois furent entièrement démantelés pour en récupérer les pierres réutilisées pour l'empierrement des routes. Ils baptisèrent les onze tumuli encore visibles selon les lettres de l'alphabet de A à K[3].

Le dolmen B de la Boixe a été classé monument historique par la liste de 1889 et par arrêté du 11 mai 1971[4]. La nécropole de la Boixe a été inscrite monument historique par arrêté du 22 avril 1991[5].

Description

Les tumuli ont Ă©tĂ© Ă©difiĂ©s sur une ligne de faĂ®te d'un plateau situĂ© Ă  166 m d'altitude qui domine la vallĂ©e de la Charente. Quatre tumuli (A, B, G et H) se distinguaient des autres par leur taille imposante. Tous les tumuli sont de forme circulaire mais la forme des chambres et leur mode de couverture varient selon les Ă©difices : quatre chambres circulaires (tumuli C, E, F et I), deux chambres quadrangulaires et une polygonale Ă©taient recouvertes par encorbellement, trois chambres quadrangulaires Ă©taient recouvertes par une table de couverture. L'architecture des tumuli K Ă  O demeure inconnue[6].

Tumulus A

Le tumulus A, situĂ© sur la commune de Cellettes, a complètement disparu, ses pierres ont Ă©tĂ© rĂ©utilisĂ©es pour la construction d'un chemin entre Mansle et Saint-Amand. Il Ă©tait connu sous le nom de Gros-Dognon. Le dolmen qu'il renfermait aurait servi d'abri aux bergers avant sa destruction. Selon Chauvet et Lièvre, les deux tiers du tumulus Ă©taient dĂ©jĂ  manquants en 1875 mais l'on pouvait encore estimer, Ă  partir des vestiges, que le tumulus d'origine devait mesurer environ 140 m de circonfĂ©rence (45 m de diamètre) pour une hauteur maximale de m[3].

La Pierre du sacrifice vers 1890.

Il n'en demeure sur place que la moitiĂ© de la table de couverture du dolmen constituĂ©e d'un bloc parallĂ©lĂ©pipĂ©dique (environ 4,10 m de longueur, 1,60 m de largeur et Ă©pais de 0,70 Ă  0,95 m)[2] dont le poids est estimĂ© Ă  15 t. Ce bloc, qui repose dĂ©sormais directement sur le sol, est appelĂ© la Pierre du sacrifice en raison de la croyance selon laquelle la rainure en V qui la traverse transversalement en surface Ă©tait une rigole destinĂ©e Ă  l'Ă©coulement du sang des victimes sacrifiĂ©es sur la pierre. Il s'agit en rĂ©alitĂ© d'une marque pratiquĂ©e par les carriers en vue de son dĂ©bitage[2].

D'après les dimensions originelles de la table de couverture du dolmen, la forme de la chambre funĂ©raire aurait Ă©tĂ© de forme carrĂ©e et aurait mesurĂ©e environ 3,30 m de cĂ´tĂ©. L'un des orthostates dĂ©limitant la chambre comportait une sculpture de crosse caractĂ©ristique des dolmens de type angoumoisin du NĂ©olithique moyen. Cette dalle fut rĂ©cupĂ©rĂ©e par un habitant de Vervant pour en faire la margelle d'un puits mais il en existe deux moulages, rĂ©alisĂ©s lors des fouilles de 1874-1876, dont l'un est conservĂ© au musĂ©e Sainte-Croix de Poitiers et l'autre au musĂ©e des tumulus de Bougon[2].

Tumulus B

Ouverture vers la petite cellule dans la grande chambre du tumulus B.

Le tumulus B est situĂ© Ă  environ 200 m au sud du tumulus A. Il a Ă©tĂ© fouillĂ© en 1998 par JosĂ© Gomez de Soto. Il est de forme circulaire. Il mesure 90 m de circonfĂ©rence et environ m de haut[3]. Il comporte un double parement concentrique (18 m de diamètre pour le parement extĂ©rieur et 12 m de diamètre pour celui de l'intĂ©rieur). Le long couloir (d'environ m de long) dessert deux chambres funĂ©raires. La première chambre rectangulaire, de forme allongĂ©e, a Ă©tĂ© construite, entre les deux murs de parement, en associant des murs en pierre sèche et des piliers dans les angles. La seconde chambre, au dĂ©bouchĂ© du couloir, est une grande chambre rectangulaire dĂ©limitĂ©e par une alternance de murets en pierre sèche et d'orthostates[6]. Elle est recouverte d'une table de couverture de 4,25 m de long sur 2,25 m de large. Visible depuis l'extĂ©rieur, cette dalle Ă©tait connue sous le nom de Pierre-des-Fades[3]. Au fond de la chambre, une ouverture, taillĂ©e dans deux dalles juxtaposĂ©es, et ornĂ©e de deux lignes parallèles gravĂ©es, dĂ©bouche sur une petite cellule presque carrĂ©e (1,35 m sur 1,25 m), dĂ©limitĂ©e par des orthostates jointifs, au sol dallĂ©, et surmontĂ©e d'une dalle unique. Toutes les dalles en calcaire ont Ă©tĂ© soigneusement Ă©quarries et bouchardĂ©es[6].

Deux dalles comportent des gravures : une hache emmanchée en léger relief sur le côté droit en entrant dans la petite cellule et trois bandes verticales sur une paroi de la chambre. Aucun mobilier archéologique n'a été découvert dans les chambres mais le couloir comportait des dépôts humains datés du Néolithique final (Artenacien)[6].

Tumulus C

Le tumulus C est situĂ© Ă  environ 100 m Ă  l'ouest du tumulus B. Il mesure 55 m de circonfĂ©rence et sa hauteur est infĂ©rieure Ă  1,20 m[3]. Il a Ă©tĂ© fouillĂ© en 1998 par JosĂ© Gomez de Soto. Il comporte une chambre funĂ©raire ronde (2,70 m de diamètre)[3] dĂ©limitĂ©e par des murs en pierre sèche qui Ă©tait surmontĂ©e d'une couverture en encorbellement dĂ©sormais effondrĂ©e. Il est entourĂ© d'une structure parementĂ©e, d'environ 1,50 m de large qui a permis de condamner l'entrĂ©e du couloir en fin d'utilisation de la chambre[6].

Lors des fouilles de 1874-1876, quelques ossements humains et un petit mobilier archéologique furent découverts : des tessons de céramiques, un poinçon et un couteau en os, une hachette polie, et de petites armatures de flèches à tranchant de forme triangulaire et trapézoïdale. L'ensemble correspond à un matériel homogène caractéristique du Néolithique moyen[6].

Tumulus D

Le tumulus mesure environ 15 m de diamètre[6]. Sa hauteur ne dĂ©passe pas m[3]. Il renferme une chambre quadrangulaire longue de 2,75 m dont les parois sont constituĂ©es en alternance d'orthostates et de murets en pierre sèche. Elle devait ĂŞtre couverte par un encorbellement[6].

Selon Chauvet et Lièvre, la chambre fut réutilisée à de multiples reprises car les ossements humains retrouvés étaient très fragmentés et dispersés. Le matériel lithique découvert comprend trois haches, deux belles lames en silex, trois armatures de flèches (une en forme de losange, une à pédoncule, une à ailerons et pédoncule), plusieurs grattoirs et divers éclats en silex. La céramique retrouvée se limite aux tessons d'une poterie grossière mal cuite[3].

L’édifice pourrait avoir été réoccupé tardivement au Néolithique final (Artenacien)[6].

Tumulus E

Le tumulus mesure environ 46 m de circonfĂ©rence et sa hauteur ne dĂ©passe pas m. La chambre funĂ©raire est de forme circulaire (3,10 m de diamètre) et devait ĂŞtre recouverte par encorbellement. Elle Ă©tait accessible par un petit couloir de 0,70 m de largeur orientĂ© au sud-est. Chauvet et Lièvre ont signalĂ© avoir dĂ©couvert dans le couloir Ă  mi-chemin une dalle formant un seuil. Quelques ossements brisĂ©s et en très mauvais Ă©tat, des tessons d'une poterie grossière et un petit poinçon en os constituent l'ensemble du matĂ©riel archĂ©ologique qui fut dĂ©couvert[3].

Tumulus F

Le tumulus est situĂ© entre les tumuli C et D. Il mesure environ 40 m de circonfĂ©rence et sa hauteur ne dĂ©passe pas m. La chambre funĂ©raire est de forme circulaire (3,25 m de diamètre). Elle renfermait un squelette Ă  peu près complet et divers ossements provenant de plusieurs individus distincts (adulte et enfant). Les fouilleurs recueillirent deux hachettes et un objet en grès, trois Ă©clats et une belle lame de silex, un petit outillage (poinçon ou lissoir, objet indĂ©terminĂ©) en os et un vase fragmentĂ©[3].

Tumulus G

Le monument est très similaire au tumulus D. Le tumulus (environ 15 m de diamètre) renferme une chambre quadrangulaire allongĂ©e (3,70 m de long sur plus de m de large) dont les parois sont constituĂ©es en alternance d'orthostates et de murets en pierre sèche. L'entrĂ©e du couloir est marquĂ©e par deux dalles dressĂ©es de 0,75 m de large. Le sol du couloir Ă©tait recouvert de grandes dalles[6]. Hormis un fragment de crâne retrouvĂ©, la chambre semble avoir Ă©tĂ© complètement vidĂ©e Ă  une Ă©poque inconnue[3].

Tumulus H

Ce tumulus, Ă  l'est du reste de la nĂ©cropole, est complètement isolĂ©. Il mesure environ 23 m de circonfĂ©rence et il atteint 2,50 m de hauteur[3]. Le tumulus a Ă©tĂ© fouillĂ© Ă  une Ă©poque inconnue, son sommet est arasĂ© et la chambre qu'il renfermait a Ă©tĂ© en grande partie dĂ©truite, il n'en demeure qu'un fragment d'orthostate de 0,75 m de longueur[7]. Chauvet et Lièvre n'y dĂ©couvrirent que de rares ossements fragmentĂ©s[3].

Tumulus I

Le tumulus mesure 15 m de diamètre et m de hauteur. Il comporte une entrĂ©e au nord-est et un petit couloir de 0,60 m de large. La chambre Ă©tait dallĂ©e et devait ĂŞtre couverte par encorbellement. La fouille a mis au jour deux couches archĂ©ologiques distinctes. La couche supĂ©rieure contenait un crâne brisĂ©, une dent de porc et une poterie grossière attribuĂ©e Ă  l'Ă‚ge du bronze. La couche infĂ©rieure, moins Ă©paisse, renfermait une hachette en diorite Ă©brĂ©chĂ©e, une dent de carnivore percĂ©e et un petit Ă©lĂ©ment de parure en coquillage marin[3].

Tumulus J

Il est situĂ© Ă  peu près au centre de la nĂ©cropole. Il mesure 12 m de diamètre et 0,50 m de hauteur. Il renferme une chambre polygonale dĂ©limitĂ©e par des murets en pierre sèche. Un fragment de crâne et une hachette en diorite y furent retrouvĂ©s[3].

Tumulus K

Il ne comportait aucune structure interne et sa fouille n'a rien livré[3].

Folklore

Le tumulus A aurait été l'habitation de petits hommes velus mais très forts qui auraient transporté sur leur tête les blocs de pierre qui formaient les parois et la toiture de la chambre du dolmen[3].

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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