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Moteur rotatif

Un moteur rotatif est un moteur à explosion tournant autour de son vilebrequin qui reste fixe. Ce type de moteur était très courant au début de l'aviation (dans les années 1910) quand le rapport puissance/poids était le critère principal devant la consommation et la fiabilité.

Moteur Le RhĂ´ne 9C.

Il est courant d'appeler abusivement moteurs rotatifs les moteurs Ă  piston rotatif tels que le moteur Wankel ou la Quasiturbine.

Historique

Plusieurs précurseurs ont très tôt tenté l'aventure du moteur rotatif dont le trois-cylindres de Stephen Balzer dans un quadricycle de 1894 et le cinq-cylindres de Félix Millet sur sa motocyclette de 1893.

Le moteurs les plus connus sont les Gnome, Le RhĂ´ne et Clerget, qui Ă©quipèrent les avions des pionniers de l'aviation avant d'ĂŞtre fabriquĂ©s en très grande sĂ©rie (plusieurs dizaines de milliers avec les fabrications sous licence) pour fournir les avions de combat de la Première Guerre mondiale. La sociĂ©tĂ© Clerget-Blin, principal concurrent de Gnome et Le RhĂ´ne (qui formèrent Gnome et RhĂ´ne après la Première Guerre mondiale, puis la SNECMA après la nationalisation de 1946), a Ă©galement produit des moteurs rotatifs en quantitĂ© (environ 30 000). La sociĂ©tĂ© allemande Motorenfabrik Oberursel fabriquera Ă©galement en grande quantitĂ© des copies de moteurs Le RhĂ´ne capturĂ©s.

Bentley reprit et améliora les moteurs Clerget pour ses moteurs B.R.1 et B.R.2 ; de même Siemens-Halske (en) perfectionna les modèles Oberursel avec un train d'engrenage, réducteur de vitesse et faisant tourner l'hélice en sens inverse du moteur, donc diminuant l'effet de couple.

Le prix de ces moteurs varie entre 12 000 FRF et 25 000 FRF de l'Ă©poque soit l'Ă©quivalent de 25 000 Ă  55 000 euros.

Cette technologie est rapidement abandonnée après la Première Guerre mondiale.

Technique

Ces moteurs sont toujours en Ă©toile (5 Ă  11 cylindres) avec quelques essais peu convaincants de moteur Ă  double Ă©toile. D'une cylindrĂ©e de 9 Ă  15 L, ils dĂ©veloppent entre 50 et 140 chevaux. Le taux de compression est faible, aux alentours de 5:1. Dans les annĂ©es 1910, leur poids est la moitiĂ© de ceux des moteurs conventionnels (par exemple 140 kg pour un 110 ch). Les ultimes dĂ©veloppements seront des 9-cylindres de 150 ch, puis des 11-cylindres qui atteindront 200 ch (pour 23 L de cylindrĂ©e)

Suivant les constructeurs, les moteurs auront des soupapes:

  • dites automatiques, avec l'admission s'ouvrant sous l'effet de la diffĂ©rence de pression (comme un clapet) sur les premiers moteurs Gnome, tandis que l'Ă©chappement est commandĂ© par came et poussoir
  • uniques, soit une lumière d'admission de deux-temps obturĂ©e par le piston, et une soupape d'Ă©chappement commandĂ©e classiquement par came et poussoir, sur les moteurs Gnome « monosoupape » ;
  • commandĂ©es classiquement par came, poussoir et renvoi, sur les moteurs Le RhĂ´ne et Clerget.

Sur les premiers moteurs Gnome, l'admission d'air passe par l'axe du moteur. Le carburant est injecté dans le carter et le mélange gazeux est admis dans le cylindre par un conduit traversant le piston, fermé par une soupape flottante. Ce mode de carburation impose pratiquement un réglage fixe de l'alimentation[1].

Avantages et inconvénients

Le principal avantage de ce type de moteur est son faible poids, car :

  • le volant moteur est inutile, vu la masse des cylindres en mouvement,
  • la dimension des ailettes est minimale, leur rotation assurant un excellent refroidissement.

Les inconvénients sont nombreux mais étaient négligés pendant la guerre :

  • le rendement est faible, consĂ©quence du mauvais contrĂ´le de l'admission du mĂ©lange air-essence ;
  • l'effet de couple est fort en raison de l'importance de la masse en rotation, et très sensible sur les avions lĂ©gers des dĂ©buts de l'aviation ;
    • tout changement d'attitude se traduit par une force de prĂ©cession (rĂ©sultant de l'effet gyroscopique ou force de Coriolis) considĂ©rable (voir l'article sur le Sopwith Camel) ;
    • pour une hĂ©lice dextrogyre, l'avion se cabre lorsqu'on veut tourner Ă  gauche (ou pique quand on tourne Ă  droite), et tourne Ă  gauche lorsqu'on pique (ou tourne Ă  droite lorsqu'on cabre) ;
  • la lubrification est très compliquĂ©e, le problème Ă©tant rĂ©solu par un circuit d'huile ouvert : pour cinq litres de carburant, un litre d'huile est Ă©jectĂ© en tĂŞte de cylindre d'oĂą la nĂ©cessitĂ© d'un capot supĂ©rieur pour sauvegarder la visibilitĂ© du pilote ;
  • l'absence de rĂ©glage de puissance (pas de carburateur) obligeait Ă  un fonctionnement en tout ou rien : atterrissage moteur coupĂ© obligatoire. Des palliatifs seront trouvĂ©s, entre autres le shunt, agissant sur l'allumage pour ne faire fonctionner que trois ou six des neuf cylindres ;
  • la maintenance est dĂ©licate.

Principaux avions équipés de moteurs rotatifs

Galerie d'images

  • Gnome Delta 9 cylindres
    Gnome Delta 9 cylindres
  • Gnome et RhĂ´ne 9N - 150 ch
    Gnome et RhĂ´ne 9N - 150 ch
  • Oberursel UR-II
    Oberursel UR-II
  • Une autre photo de l'UR-2
    Une autre photo de l'UR-2
  • Monosoupape 14-cylindres en double Ă©toile
    Monosoupape 14-cylindres en double Ă©toile
  • Bentley BR2
    Bentley BR2
  • Moteur rotatif Cornu, conçu et fabriquĂ© en 1898 Ă  Lisieux.
    Moteur rotatif Cornu, conçu et fabriqué en 1898 à Lisieux.
  • Moteur rotatif Cornu ouvert.
    Moteur rotatif Cornu ouvert.

Utilisations hors aéronautique

Moteur rotatif Ă  l'avant de la Megola

Il y eut quelques essais d'utilisation sur des motocyclettes comme celle de Félix Millet équipée d'un moteur rotatif dans la roue arrière ou la Megola dans la roue avant, sans succès durable.

Notes et références

  1. Les premiers moteurs d'aviation - Dominique Otello, Aviation-fr.info [PDF]

Liens externes

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