Mortier (couvre-chef)
Le mortier, appelé aussi « toque », est le couvre-chef des magistrats dans les pays de tradition germano-canonique. Les couleurs des bandes changent en fonction du degré de juridiction ou du type de juridiction. Un mortier de juge sera orné d'argenté, un mortier de résident, de rouge, etc.
L'usage est de moins en moins rĂ©pandu et trĂšs peu de juges le portent Ă l'audience. Toutefois, il doit ĂȘtre portĂ©, au moins Ă la main, lors des cĂ©rĂ©monies officielles, telles les audiences de rentrĂ©e.
Le mortier fait partie aussi, avec la toge, de la tenue des diplÎmés lors de la cérémonie de la remise de leurs diplÎmes. Le mortarboard anglo-saxon est une toque de forme carrée, ornée d'un tassel, le pompon long, agrémenté ou non d'un petit pendentif doré indiquant l'année[1].
Histoire
Le mortier est probablement issu du biretta, un chapeau semblable qui était porté par le clergé catholique.
Mais le biretta lui-mĂȘme est sans doute une Ă©volution du pileus quadratus romain, une sorte de calotte surmontĂ©e d'un carrĂ© et d'une protubĂ©rance.
Le pileus Ă©tait remis cĂ©rĂ©monieusement par son maitre Ă l'esclave affranchi, lui permettant d'aller librement et d'ĂȘtre traitĂ© en homme libre. On peut donc y voir une symbolique pour la remise d'un diplĂŽme de fin d'Ă©tudes.
Biretta en italien est un mot dĂ©rivĂ© du latin mĂ©diĂ©val birretum, du bas latin birrus "large manteau Ă capuche", avec peut-ĂȘtre une origine gauloise, ou du grec ancien ÏÏ ÏÏÏÏ pyrrhos "couleur de flamme, jaune"[2].
Galerie
Magistrats français
- Portrait de Jean-Antoine de Mesmes (1598 - 1673), président au Parlement de Paris, en 1653 par Philippe de Champaigne.
- Claude Ambroise RĂ©gnier, duc de Massa, Garde des Sceaux, en 1808.
- Eustache-Marie Courtin (1769-1839), Procureur Impérial à Paris, vers 1810.
- Session Ă la Grand'Chambre de la Cour de cassation en 1899. Noter Ă©galement le couvre-chef des avocats au premier plan.
- Alexis Ballot-Beaupré, premier président de la Cour de cassation entre 1900 et 1911.
Magistrats allemands
- Juges du Tribunal fédéral du travail à Cassel en 1980.
- Dr. Karin GraĂhof, juge du Tribunal constitutionnel fĂ©dĂ©ral, Ă Karlsruhe le .
- Session du Ier Sénat du Tribunal constitutionnel fédéral, à Karlsruhe le .
- Klaus Winter, juge du Tribunal constitutionnel fédéral.
- Helga Seibert, juge du Tribunal constitutionnel fédéral, à Karlsruhe le .
Notes et références
- Emmanuelle Jardonnet, « La remise des diplÎmes "à l'américaine" : le retour de la solennité », sur lemonde.fr, .
- (en) « biretta | Etymology, origin and meaning of biretta by etymonline », sur www.etymonline.com (consulté le )