Mort et funérailles de Jean-Paul II
La mort de Jean-Paul II a eu lieu au Vatican le à 21 h 37 locale. Il est mort à 84 ans, après 26 ans et demi de pontificat. À la suite de la lente agonie du Pape, plusieurs dizaines de milliers de fidèles s'étaient spontanément rassemblés devant les appartements papaux sur la place Saint-Pierre à Rome depuis la veille au soir.
Les funérailles qui ont suivi se sont déroulées pendant six jours.
Les derniers jours du Pape, sa mort et ses funérailles sont abondamment suivies par la presse internationale[1].
Derniers jours
Le à 21 h 37, le Vatican annonce la mort du souverain pontife[1] et les cloches de la basilique Saint-Pierre de Rome retentissent. Le cardinal Camillo Ruini, vicaire du pape, est chargé, selon le droit canonique, d'annoncer la mort officielle du pape, aux fidèles et au monde. Le soir de la mort, c'est le Substitut Leonardo Sandri, comme le veut la tradition, qui a annoncé la nouvelle aux fidèles[2].
Cause du décès
En 2007, le médecin du pape a insisté sur le fait que la lente agonie du pape ne constitue pas un cas d'euthanasie[3].
Funérailles
Événements en France
Toutes les cloches des églises de France ont retenti à 18 h 30 et même le grand bourdon Emmanuel de Notre-Dame de Paris, qui ne retentit que pour les évènements historiques de l'Histoire de France, a sonné le glas. Contrairement à de nombreux autres pays, le deuil national n'est pas décrété mais les drapeaux sont mis en berne sur les monuments publics[4].
Enterrement
La Messe de Requiem, présidée par le cardinal Joseph Ratzinger et retransmise dans le monde entier, a duré environ trois heures et s'est déroulée sur le parvis de la basilique Saint-Pierre. Près d'un million de personnes étaient présentes devant la basilique Saint-Pierre. La cérémonie fut précédée par le défilé protocolaire et l'installation des deux cents dignitaires, parmi lesquels figuraient de nombreux chefs d'État, dont le président de la République italienne, Carlo Azeglio Ciampi, et son épouse, Franca Pilla. La procession se composait de près de 3 000 clercs, dont 107 cardinaux, 700 archevêques et évêques du monde entier. Une partie des chrétiens présents lors de la cérémonie ont exprimé leur désir de voir Jean-Paul II canonisé, en scandant « santo subito » (saint tout de suite). Le futur pape Benoît XVI, alors encore cardinal Ratzinger et responsable de l'office religieux, n'a pas répondu immédiatement à ces souhaits d'autant plus que ce mouvement était mûrement préparé et non spontané : l'exécuteur testamentaire de Jean-Paul II Stanisław Dziwisz a joué un rôle non négligeable et des banderoles étaient faites par le Mouvement des Focolari[5].
Lors de la cérémonie de mise en bière, à partir de 7 h 30, Mgr Pietro Marini a lu le Rogitum, où les œuvres du Pape sont consignées. Le visage du Pape est ensuite recouvert d'un voile de soie blanche, puis le Rogitum, scellé dans un tube et un sac de monnaies frappées pendant son pontificat sont déposés dans son cercueil de cyprès. Après l'office funèbre, celui-ci est ramené en procession à l'intérieur de la basilique où il est encastré dans un deuxième cercueil, de plomb, puis un troisième, d'orme verni, sur lequel le blason du pape et un crucifix sont déposés. Jean-Paul II est enterré dans la crypte de la basilique Saint-Pierre au Vatican à 14 h 20. La cérémonie d'inhumation s'est déroulée en l'absence des médias et a duré deux heures. Il repose près de la sépulture de l'apôtre saint Pierre, dans le caveau occupé avant lui par le pape Jean XXIII béatifié en 2003. Selon le Vatican, la niche a été réaménagée comme une cellule de monastère. Une grande dalle en marbre blanc de Carrare recouvre le caveau[6].
Statistiques
D’après le service d’information du Vatican[7], plus de 6 000 accréditations (journalistes, photographes, reporters de radio-télévision) ont été délivrées pour la couverture de l’événement. Radio Vatican et le CTV ont permis la libre reproduction de leurs signaux. 137 chaînes couvrant 81 pays ont diffusé la messe de funérailles, tandis que Radio Vatican transmettait la cérémonie en sept langues. Le site Internet du Saint-Siège a reçu 1 300 000 visites en quelques jours.
MĂ©diatisation
L'agonie de Jean-Paul II, sa mort et ses funérailles sont largement couverts par la presse internationale. Le journal italien La Repubblica écrit ainsi que « dans ce monde global et médiatisé, la mort d’un pape s’est transformée, pour la première fois, en un bouleversant événement planétaire qui a éclipsé toute autre réalité »[1].
Voir aussi
- Liste des dignitaires aux funérailles du pape Jean-Paul II (en)
Notes et références
- Simonetta Ciula, « Italie : consensus émotionnel et maintien des antagonismes critiques », Hermès, vol. n° 46, no 3,‎ , p. 125 (ISSN 0767-9513 et 1963-1006, DOI 10.4267/2042/24065, lire en ligne, consulté le )
- Décès du pape Jean-Paul II - édition spéciale de France 2, le 2 avril 2005 (archives INA.fr)
- Catholicnews
- La mise en berne des drapeaux en France pour la mort du pape crée un début de polémique, Le Monde, 4 avril 2005
- Philippe Levillain, Moment Benoît XVI, Fayard, , p. 80.
- Jean-François Prévost, Credo, Odile Jacob, , p. 342.
- VIS : Service d'information du Vatican
Bibliographie complémentaire
- Joanna Nowicki, « La mort de Jean-Paul II et ses lectures nationales », Hermès, vol. n° 46, no 3,‎ , p. 107 (ISSN 0767-9513 et 1963-1006, DOI 10.4267/2042/24062, lire en ligne, consulté le )
Liens externes
- http://www.vatican.va/gpII/documents/delegazioni-uff-esequie-jp-ii_20050408_en.html (site officiel du Vatican) : liste des délégations officielles (en anglais)