Santo subito
Santo subito est une locution italienne qui veut dire « canonisez-le tout de suite ! » (littéralement « saint tout de suite »). Elle est utilisée par les catholiques qui demandent la canonisation rapide d'une personne après sa mort.
Depuis la promulgation de la bulle pontificale Novæ leges pro causis sanctorum de 1983, le procès en canonisation d'une personne ne peut pas intervenir avant un délai de 5 ans après la mort de cette personne. De tradition séculaire, il était possible pour le pape de déclencher la procédure de procès en canonisation immédiatement à la mort d'une personne si le peuple en faisait la demande lors par exemple de son enterrement. Ce fut le cas de quelques papes dans le passé qui ont été canonisés ou béatifiés quelques décennies après leur mort seulement, comme saint Jean XXIII, saint Léon IX ou encore saint Célestin V. Les papes Anaclet, Sixte II et Martin Ier devinrent rapidement saints en raison de leur martyre.
Autrefois, la canonisation pouvait être vox populi : presque tous les papes des cinq premiers siècles ont ainsi été déclarés saints[1].
Invention de l'expression
Lors des funérailles du pape Jean-Paul II, une partie des catholiques présents dans le « carré polonais » ont souhaité la béatification immédiate du pape Jean-Paul II en brandissant des banderoles portant Santo subito en italien et en criant « santo subito ». Le futur pape Benoît XVI, alors encore cardinal Ratzinger et responsable de l'office religieux, n'a pas répondu immédiatement à ces souhaits d'autant plus que ce mouvement était mûrement préparé et non spontané : l'exécuteur testamentaire de Jean-Paul II Stanisław Dziwisz a joué un rôle non négligeable et des banderoles étaient faites par le Mouvement des Focolari[2]. Il a cependant permis dérogation à la bulle papale imposant un délai de 5 ans, en autorisant la béatification le , le procès en béatification étant ouvert en la basilique Saint-Jean de Latran, le .
Liste des causes
Liste des causes ayant été ouvertes avant le délai de cinq ans fixés en 1983 :
- Mère Teresa, décédée le , fut béatifiée le , devant une foule de 300 000 fidèles. Sa renommée mondiale a sans doute aidé la cause de sa béatification, lancée par l'archevêque de Calcutta.
- Jean-Paul II.
- Lucie dos Santos, décédée le dont l'ouverture du procès est annoncée le , trois ans après sa mort[3]. Les cousins de Sœur Lucie, Francisco et Jacinta, également témoins aux visions de la Vierge Marie déjà 88 ans avant, ont été béatifiés en 2005.
- Jacques Hamel, assassiné le dont l'ouverture du procès est annoncée le de la même année.
Notes et références
- (en) Christopher M. Bellitto, 101 Questions & Answers on Popes and the Papacy, Paulist Press, , p. 149.
- Philippe Levillain, Moment Benoît XVI, Fayard, , p. 80.
- Ici