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Monument du prince Albert de Prusse

Le monument du prince Albert de Prusse est une statue en l'honneur du prince Albert de Prusse (1809-1872). Il représente le frère du roi prussien Frédéric-Guillaume IV et de l'empereur Guillaume Ier en 1870, alors qu'il participe à la guerre franco-prussienne. La statue des sculpteurs Eugen Boermel et Conrad Freyberg, datant de 1901, se trouve à l'extrémité nord de la Schloßstraße (de) à Berlin-Charlottenbourg.

Monument du prince Albert de Prusse
Présentation
Type
Fondation
Commémore
Créateurs
Matériau
socle en granite, clôture en fer forgé, statue en bronze
Hauteur
4,5 m
Patrimonialité
Heritage monument in Berlin (d)
Localisation
Adresse
Coordonnées
52° 31′ 09″ N, 13° 17′ 46″ E
Carte
Le monument dans l'axe visuel du château de Charlottenbourg

Emplacement et orientation

Le monument est situé sur la promenade du milieu de Schloßstraße au coin de Spandauer Damm (de). L'axe visuel de la Schloßstraße est aligné avec le château opposé de Charlottenburg . Le centre de l'axe visuel pointe vers le dôme du palais et vers la grande statue équestre du grand électeur de Schlüter dans la cour du palais. La promenade centrale de l'allée de 72 mètres de large, très appréciée des touristes, est aménagée avec un grand chemin de promenade et est bordée de tilleuls. De l'autre côté des voies de circulation se trouvent les anciennes casernes d'officiers du régiment des Gardes du Corps de Stüler, construite dans le style classique tardif, avec la Collection Scharf-Gerstenberg (de) et le Musée Berggruen, ainsi que le Musée Bröhan voisin. Vers le sud, l'avenue de 900 mètres de long mène à la Sophie-Charlotte-Platz, à l'ouest de la rue se trouve le quartier de Klausenerplatz (de), à l'est se trouve le parc Schustehrus (de).

Les sculpteurs

Le monument devant le musée Bröhan et le musée Berggruen

On ne sait pas exactement quelle a été la part de responsabilité des deux artistes Eugen Boermel et Conrad Freyberg dans la réalisation du monument. Il est très probable que Boermel ait été responsable de la statue, tandis que Freyberg, plutôt doué pour la peinture, aurait surtout réalisé les reliefs du socle. Le fait que Freyberg, en tant que camarade de régiment du prince Albrecht, se soit représenté lui-même sur le relief du socle oriental et qu'un relief porte son nom plaide en ce sens[1]. De plus, les peintures de soldats et de chevaux avec des descriptions riches en personnages de moments calmes de la guerre franco-prussienne faisaient partie des spécialités de Freyberg. En revanche, Boermel, élève de Begas, vient de se faire un nom avec le groupe de monuments 14 pour la Siegesallee de Berlin, dévoilé en 1900, avec la statue centrale de l'empereur Sigismond. Ce travail marque sa percée de petit sculpteur à sculpteur monumental et le place dans le groupe des sculpteurs privilégiés des commandes d'État de l'empereur Guillaume II, commanditaire et financier de la Siegesallee. Le monument au prince Albert de Prusse est sa première grande commande après la Siegesallee et son second monument en général[2]. Le critique d'art contemporain Paul Kühn lui reproche d'être resté bloqué dans les apparences de l'école de Begas.

Le monument

Le monument est solennellement dévoilé le 14 octobre 1901 en présence de l'empereur Guillaume II[3]. La statue d'Albert repose sur un piédestal (socle) qui, selon l'inscription, provient de l'usine de granit Kessel & Röhl (de) à Berlin. La zone du monument est entourée d'une grille décorative. Sous le numéro de catalogue 35, l'exposition berlinoise Ethos & Pathos - Die Berliner Bildhauerschule 1786–1914 présente en 1990 une version réduite en bronze de la statue (hauteur 74,3 cm). Elle est coulée chez Gladenbeck (de) à Berlin et se trouve en propriété privée[4].

Représentations

Relief de dédicace (relief sud)
Relief avec la scène de la bataille de Loigny
Relief ouest Poursuite de l'ennemi par Frenois sur Sedan

Les sculpteurs conçoivent le prince comme un général de cavalerie, fonction en laquelle il exerce notamment le commandement de la 4e division de cavalerie, affectée à la 3e armée, pendant la guerre contre la France, et participe à plusieurs batailles. La statue de bronze, classée monument historique, est orientée vers le château et montre le général de cavalerie avec son manteau de général largement ouvert et recouvert de fourrure, qui tombe jusqu'aux genoux. Sous le manteau, le prince porte une redingote. La tête tournée vers la droite et légèrement relevée est recouverte d'une casquette à visière, le regard est dirigé vers le lointain. Le personnage tient une cravache dans la main droite et des gants dans la gauche. De hautes bottes à manchettes habillent les jambes, la jambe droite est légèrement avancée. Un long sabre est ajouté en guise d'attribut. Comme le suggèrent les scènes des reliefs du socle, la représentation du futur Generaloberst Albrecht fait référence à 1870[5].

Bas-reliefs

Quatre plaques de bronze sont incrustées dans la base. Deux d'entre eux montrent des scènes de bataille de la guerre franco-prussienne de 1870/71[1].

  • La plaque du cĂ´tĂ© nord face au château porte l'inscription en trois lignes 1809–1872 / Albrecht / Prinz von Preussen sous un blason.
  • La plaque de bronze opposĂ©e, sur le cĂ´tĂ© sud, est constituĂ©e d'un arc en plein cintre ornĂ© d'une couronne en haut et d'un aigle en bas, assis, ailes dĂ©ployĂ©es, sur des drapeaux de troupes couchĂ©s. L'inscription en cinq parties est encastrĂ©e entre la couronne et l'aigle : Dem fĂĽrstlichen ReiterfĂĽhrer / und ritterlichen Prinzen, in / Unterthänigkeit und treuer / Verehrung gewidmet von seinen / Kameraden 1901.
  • Le relief oriental du prince Albert parmi des Français armĂ©s dispersĂ©s au soir d'Orgères montre une scène du 2 dĂ©cembre 1870 de la bataille de Loigny[6]. Dans la moitiĂ© droite de l'image sont reprĂ©sentĂ©s des combattants allemands, dans la moitiĂ© gauche des combattants français, tous assis ou debout devant une cheminĂ©e. Les soldats français portent des Ă©paulettes - dans l'armĂ©e française, les Ă©quipages portaient Ă©galement des Ă©paulettes, pas seulement les officiers, mais uniquement en laine. Un Français s'adresse en gesticulant au prince Albert (dessinĂ© avec la mĂŞme physionomie et le mĂŞme Ă©quipement que sur la statue), qui est assis sur une chaise en face de lui, l'air serein et lĂ©gèrement souriant, avec son sabre. Ă€ cĂ´tĂ© de lui, un soldat se penche vers le prince et lui parle Ă©galement, le bras tendu vers l'avant. Derrière Albert se tiennent, dans leurs uniformes, le peintre Freyberg, qui s'immortalise ici, et, avec des mines pensives, le major Hagen et le major von Reclam. Les noms des Allemands sont gravĂ©s sur le pourtour du relief comme suit : Prinz Albrecht von PreuĂźen, Maler Conrad Freyberg; Major Hagen, Major v. Reclam. La scène porte l'inscription en bas Ă  droite : ORGÉRES – LOIGNY, 2.
  • Le relief ouest opposĂ©, Poursuite de l'ennemi via Frenois sur Sedan[6], reprĂ©sente un dĂ©tachement de cavalerie du 31 aoĂ»t 1870 avec le prince Albert Ă  sa tĂŞte Ă  ou près de FrĂ©nois (gravure : Frenois 31 aoĂ»t 1870). De gauche Ă  droite, l'image montre les personnes suivantes, respectivement les noms suivants sont gravĂ©s dans le cadre du relief : Prinz Albrecht von PreuĂźen Erbprinz â—Ź Bernh. v. Sachs. Meiningen â—Ź Leutnant Strahl â—Ź Major von Gra(?)deki â—Ź Major v. Versen (de) â—Ź Kammerd. Ferdinand â—Ź Oberst Wright (de). En tant que colonel, Wright commande le 5e rĂ©giment de dragons. Bernard de Saxe-Meiningen participe Ă  la guerre en tant qu'officier d'ordonnance de la 6e division de cavalerie. Une mer de drapeaux Ă  l'arrière-plan droit de l'image indique la force principale de la cavalerie qui suit immĂ©diatement. Les chevaux galopent sur des clĂ´tures abattues, des gourdes, des sacs Ă  dos, des fusils et des casquettes de soldats Ă©parpillĂ©s sur le sol. En ce jour de bataille de Sedan, le roi Guillaume de Prusse et son Ă©tat-major observent la bataille depuis une colline près de FrĂ©nois. Vers 7 heures du soir, l'adjudant-gĂ©nĂ©ral de NapolĂ©on III, le comte Reille, chevauche sur les hauteurs de FrĂ©nois et remet au roi l'offre de capitulation française[5].

Bibliographie

  • Peter Bloch, Sibylle Einholz, Jutta von Simson (Hrsg.): Ethos & Pathos – Die Berliner Bildhauerschule 1786–1914. Band Ausstellungskatalog. Berlin 1990, (ISBN 3-7861-1597-4), S. 47 ff. und Band Beiträge zur Ausstellung. Berlin 1990, (ISBN 3-7861-1598-2), S. 420.
  • Uta Lehnert: Der Kaiser und die Siegesallee. RĂ©clame Royale. Dietrich Reimer Verlag, Berlin 1998, (ISBN 3-496-01189-0).
  • Paul KĂĽhn: Börmel, Eugen. In: Ulrich Thieme, Felix Becker (Hrsg.): Allgemeines Lexikon der Bildenden KĂĽnstler von der Antike bis zur Gegenwart. BegrĂĽndet von Ulrich Thieme und Felix Becker. Band 4: Bida–Brevoort. Wilhelm Engelmann, Leipzig 1910, S. 204–205 (Textarchiv â€“ Internet Archive). 

Liens externes

Références

  1. Prinz Albrecht von PreuĂźen, Bronzestandbild. In: Lexikon: Charlottenburg-Wilmersdorf von A bis Z. (berlin.de).
  2. Uta Lehnert: Der Kaiser und die Siegesallee …. S. 361.
  3. Ethos & Pathos … Band Beiträge zur Ausstellung. … S. 420.
  4. Ethos & Pathos … Ausstellungskatalog. … S. 50.
  5. Ethos & Pathos … Ausstellungskatalog. … S. 51.
  6. Griebens ReisefĂĽhrer Berlin und Umgebung. Verlag Albert Goldschmidt, Berlin 1909, S. 149.
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