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Montquintin

Montquintin est un village de la commune belge de Rouvroy située en Région wallonne dans la province de Luxembourg. Il fait partie de la Lorraine gaumaise.

Montquintin
Montquintin
L'église Saint-Quentin et la ferme de la dîme
Administration
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
RĂ©gion Drapeau de la RĂ©gion wallonne RĂ©gion wallonne
Communauté Drapeau de la Communauté française de Belgique Communauté française
Province Drapeau de la province de Luxembourg Province de Luxembourg
Arrondissement Virton
Commune Rouvroy
Code postal 6767
Zone téléphonique 063
DĂ©mographie
Gentilé Montquintinois(e)
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 49° 33′ nord, 5° 28′ est
Localisation
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Montquintin

    Le site de Montquintin est classé depuis 1996 au Patrimoine exceptionnel de Wallonie.

    GĂ©ographie

    Situé à l’extrême sud de la province et à un jet de pierre de la frontière franco-belge, au sommet d'une crête à 320 mètres d'altitude, le village domine la région de Virton et la vallée du Ton, Il appartient à la Gaume, partie de la Lorraine belge. La butte de Montquintin constitue une "butte-témoin" isolée au sein du relief des cuestas, relief qui barre la région d'Est en Ouest, exposé vers le Sud et qui protège la région des vents. Montquintin est entouré par les vallées de la Chevratte et du Ton, un affluent de la Chiers. Sa situation en hauteur ooffre une vue à 360° sur le paysage environnant, jusqu'à Arlon.

    Étymologie

    Deux étymologies sont proposées. Cela pourrait être le « Mont de saint Quentin » puisque l'église est dédiée à ce martyr. Mais dans aucun document on ne trouve cette appellation. A l'ère chrétienne, sans doute a-t-on plutôt sacralisé le lieu d'un certain Quentin (ou Quintinus). Les archives mentionnent d'abord "Mont devant la Tore"; on ne sait s'il s'agit du village de Latour, dont Montquintin était fief, ou s'il s'agit d'une allusion au fait que Montquintin s'est construit en léger surplomb d'une tour de guet préexistant au château On trouve ensuite "Mont Quentin". Cette origine plus ancienne de Mons Quintini pourrait être en relation avec une villa romaine signalée dans la vallée, au lieu-dit "Argenfontaine". Cette étymologie est la plus probable. Les habitants de Montquintin sont appelés "les Montquintins" et non "Montquintinois"

    Curiosités

    La ferme de la dîme

    Construite en 1765, la ferme de la dîme[1] est un bâtiment tri-cellulaire comprenant un corps de logis, une grange et une étable. Construit avec des pierres du pays, il est un témoin de l’architecture rurale traditionnelle. Les pierres ont été recouvertes par un chaulage (au lait de chaux) pour les protéger des intempéries. Le toit est couvert de tuiles romaines et présente une faible pente. Les dépendances (grange et étable) sont surmontées d’un fenil. La croix au niveau de la cheminée, nous montre l’importance de la religion dans les croyances locales de l’époque. Après la Révolution française et la fin des privilèges, le bâtiment devint une école jusqu'en 1899 pour les enfants du village

    La Ferme de la Dîme est aujourd'hui une dépendance du Musée gaumais de Virton; elle abrite le "Musée de la Vie paysanne et Ecole d'autrefois" , reconstituant l'ameublement et les usages de la Gaume d'antan et ainsi qu'une ancienne salle de classe.

    L'Ă©glise Saint-Quentin

    Située au milieu du cimetière, lui-même surélevé, l'église Saint Quentin est de style roman. Elle a 12 m de long sur 5,20 m de large. Les murs ont une épaisseur de 1,10 m. Une des caractéristiques de l’église est son absence de clocher. Selon la légende, c’est pour mieux résister au vent qui souffle continuellement sur cette butte, mais c'est plutôt la foudre qui serait la cause. L'église est en effet située au plus haut sommet de la butte.

    Au XVe siècle, une chapelle sous croisée de voûtes a été ajoutée à l’église, une vaste fenêtre de style gothique flamboyant lui donnant plus de lumière. Une porte particulière percée près de cette fenêtre, et aujourd'hui rebouchée offrait aux seigneurs un accès privé à l’église. C'est là que se trouve, sous forme de dalle funéraire, le cénotaphe, de Monseigneur de Hontheim, le célèbre Justinus Febronius, mort au château mais inhumé dans la cathédrale de Trèves[2] :

    HIC.
    IN.CASTRO.OBIIT.
    II. SEPTEMBR.ANN.MDCCXC.
    IOANNES.NICOLAUS.AB.HONTEIM.
    EPISCOPUS. MYRIOPHITANUS.
    SUFFRAGANEUS.TREVIRENSIS.
    DOMINUS.IN.MONTQUINTIN.
    CONDOMINUS.IN.DAMPICOURT.
    ET.
    ROUVROIX.
    TREVIRIS.XXVII.IAN.MDCCI.NATUS.
    IBIDEM.BIDUO.POST.MORTEM.TUMULATUS.
    IN.PROSPERIS.ET.ADVERSIS.
    SEMPER.SIBI.PRAESENS.
    AMICUS.CONSTANS.
    PRUDENS.ET.
    PIUS.
    PATER.SUORUM.
    PATER.PAUPERUM.
    PATRUE.
    AVE.ATQUE.VALE.
    R[equiescas].I[n].P[ace].
    Justinus Febronius, illustre habitant de Montquintin.

    Ce qui signifie : "Ici, au château est mort le Jean-Nicolas de Hontheim, évêque de Myriophyte, suffragant de Trèves, seigneur de Montquintin, co-seigneur de Dampicourt et Rouvrois. Né le à Trèves et là-même inhumé deux jours après sa mort. Dans le bonheur ou le malheur, toujours en éveil, ami constant, sage et pieux, un père pour les siens, un père pour les pauvres. Mon oncle, salut et adieu. R[equiescas]. R[epose].E[n]. P[aix] !"

    Cette épitaphe[3] est due à son neveu et héritier, Jean-Jacques de Hontheim, né à Trèves le et mort à Montquintin le .

    Ce neveu, qui vécut au château voisin et à Virton, est enterré dans le cimetière où, sur sa pierre tombale, peut encore se lire cette épitaphe :

    IHS [Jésus Sauveur des Hommes]. CY GIT LE CORPS DE JEAN-JACQUES DE HONTHEIM, NE A TREVES LE 4 DECEMBRE 1741, DECEDE A MONTQUINTIN LE 3E DE . EN SON VIVANT, CONSEILLER AULIQUE DE L’ELECTEUR DE TREVES. VOUS QUI LISEZ CECI, PRIEZ DIEU AFIN QUE CELUI QUI METTOIT TOUT SON HONNEUR A ETRE FIDELE SERVITEUR DE DIEU ET LE PERE DES PAUVRES JOUISSE DU REPOS ETERNEL.

    La ferme seigneuriale et son colombier

    Une ferme avec jardin enclos dépendait du château. Dans l’ancienne basse-cour, on peut encore contempler les vestiges d’un colombier seigneurial du XVIIe siècle, qui mériterait une restauration. Ce colombier est un vestige rare dans la Gaume et il témoigne des privilèges des seigneurs de l’époque.

    GĂ©ographie de la Lorraine

    • Le nord de la Lorraine est la rĂ©gion la plus au sud de la Belgique. Contrairement Ă  l’Ardenne oĂą l’on trouve de nombreux plateaux, elle est caractĂ©risĂ©e par une alternance de trois cĂ´tes, dĂ©nommĂ©es "cuestas" et trois vallĂ©es oĂą passent les rivières : la Semois, la Vire et le Ton. La largeur du fond des vallĂ©es varie tandis que les cĂ´tes ont une altitude ne dĂ©passant pas 400 m.
    • Elle fait partie du bassin sĂ©dimentaire parisien.
    • Le terme de "Lorraine gaumaise" est depuis peu utilisĂ©, pour marquer les similitudes orographiques et ethnographiques existant entre la Gaume et le nord de la Lorraine française. En effet, le revers de la troisième cuesta, dite "bajocienne" , qui forme la limite franco-belge, donne sur la vallĂ©e de la Chiers et ses villages français: Longuyon, Marville, MontmĂ©dy, Stenay, etc.

    Les roches de cette région subissent un pendage vers le sud et affleurent en bandes monoclinales successives. Elles sont constituées de couches dures et tendres qui vont donner, suite à l’érosion des cours d’eau, un relief particulier, appelé relief de côtes.

    Bibliographie

    • Du Ton Ă  la Vire en flânant par Bampont, Ă©ditĂ© par la ville de Virton, 2001.
    • Croix et calvaires Ă  Rouvroy, Marcel Fourny, Ă©ditĂ© par le S.I. Le MĂ©ridional de Rouvroy, 1992.
    • Si Montquintin et Couvreux m’étaient contĂ©s…, Bernard Joannes, Les Ă©ditions de la Joyeuserie, 2007.
    • L’habitat et le village en Lorraine, Marcel Fourny, Ă©ditĂ© par le S.I. Le MĂ©ridional de Rouvroy, 1998.
    • Le musĂ©e de la vie paysanne de Montquintin 1965-2005, Constantin Chariot et Myriam Pezzin, chronique des musĂ©es gaumais, numĂ©ro spĂ©cial, 2005.

    Notes

    1. Au Moyen Âge et sous l’Ancien Régime, la dîme est une fraction variable, en principe un dixième, des produits de la terre et de l’élevage, versée à l’Église.
    2. Tombe se trouvant aujourd'hui déplacée dans le gymnasium.
    3. Cette épitaphe a été publiée par le curé de Villers-la-Loue, Ed. Deldime, "Villers-la-Loue et ses environs", dans : Annales, Institut archéologique du Luxembourg, tome XII, 26e fascicule, Arlon, 1880, p. 80.

    Liens externes

    • Site internet de l'A.S.B.L. "A Montquintin":
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