Monastère des Ursulines de Laval
Le monastère des Ursulines de Laval est un monastère d'Ursulines situé à Laval, créé au XVIIe siècle. Le couvent de Laval donna naissance à plusieurs autres monastères: Château-Gontier, Thouars, Dinan, Vitré.
Saint-Vénérand
L'Armurerie
A l'extrémité du cimetière de Saint-Vénérand, sur le bord de la rue Sainte-Anne[1], se trouvait une maison dite de l'Armurerie[2] donnée depuis peu pour servir de Petit Séminaire[3]. Cette maison appartenait alors à la confrérie du Saint-Sacrement, érigée dans l'église de Saint-Vénérand. La maison était dirigée par Guillaume Riviers[4].
Hauterive
Les habitants de la paroisse de Saint-Vénérand adressèrent une supplique à René du Bellay, seigneur d'Hauterives, chevalier de l'ordre du roi, lieutenant pour sa Majesté au gouvernement du Maine, en l'absence de Henri de Lavardin[5] pour qu'il voulût bien exempter cette maison des droits dont elle était chargée envers lui par son fief de Chanteloup[6]. René du Bellay, accordant aux habitants leur demande, exempta les maison, cour et jardin de tous droits à son égard[7].
Installation
Le , les membres de la confrérie du Saint-Sacrement, font à Françoise de la Croix[8], des lieux, maisons, cours et jardins appelés le Séminaire de la Confrérie, exploités par Guillaume Riviers pour leur servir de couvent et maison religieuse selon la règle de l'ordre.
Le même jour le sieur Beauvais, prêtre[9], accompagné de maître Croissant, notaire, se rendent aux lieux cédés et en prennent possession[10]. Jean Pellier, prêtre, prieur-curé de Saint-Vénérand et Saint-Melaine, Jehan Sergeul, sieur de la Brochardière, bâtonnier de la confrérie du Saint-Sacrement, Me Guillaume Riviers, l'un des fondateurs de la confrérie, Jean Saibouez, aussi fondateur et bâtonnier, Michel Paumard, bâtonnier, Jean Journée également fondateur et bâtonnier, adressèrent une requête à monseigneur François de Sourdis, archevêque de Bordeaux, en 1616, pour le prier de permettre à six religieuses Ursulines de cette ville de venir à Laval afin d'y fonder un monastère de leur ordre.
Arrivée à Laval
Origine : Bordeaux
Le , arrivent à Laval 6 religieuses ursulines[11] envoyées par l'archevêque de Bordeaux François de Sourdis, le 16 du même mois. Elles ont l'intention de fonder une maison de leur congrégation, et en ont obtenu la permission de l'évêque du Mans. Elles sont conduites par René de Beauvais, prêtre délégué par l'archevêque de Bordeaux. Elles prennent possession de suite du nouveau monastère. Guillaume Riviers est leur premier chapelain[12].
La Chronique des Ursulines, imprimée en 1673[13] donne quelques détails sur la fondation du monastère de Laval[14].
L'Armurerie
Les Ursulines s'établissent à l'Armurerie et y restent pendant plusieurs années.
La maison était située non loin d'une chapelle de Saint-Jacques[15] qui leur sert d'église, et où le Saint-Sacrement est placé le 30 juillet un mois après leur arrivée. Elles habitent longtemps cette maison qui, après leur départ est enfin appliquée à la destination indiquée par les fondateurs[16].
Le projet
Il est question un moment d'établir définitivement les Ursulines dans cette maison. Le , Jean Pellier[17], rassemble un conseil de paroisse, pour proposer aux habitants de céder aux religieuses le bas du cimetière. Ce terrain leur ayant été accordé, sœur Marie de Jantillau, première supérieure, et Anne Beauvais, sœur préfète, firent de suite des marchés avec un architecte, Étienne Corbineau, pour la construction d'une église et des bâtiments nécessaires pour loger la communauté naissante, et d'autres marchés avec Jehan et Denis Crosnier[18], de Laval, pour la fourniture de tuffeaux de toutes dimensions et ardoises pour la construction de ces édifices, suivant qu'il leur en sera donné avis par l'architecte, de manière à n'en laisser jamais chômer pendant les constructions.
Le projet n'a pas de suite, sans doute parce que le local ne pouvait convenir à une communauté en règle[19]. Néanmoins, les Ursulines admirent de nombreuses novices et une d'elles, nommée Jeanne de la Porte[20] meurt[21] le , et est enterrée dans la chapelle Saint-Jacques.
La maison de la Croix Blanche
Les Ursulines devaient s'occuper de l'enseignement des jeunes filles de la classe pauvre, qui est le but même de leur institut.
Les religieuses tournèrent leurs vues d'un autre côté de la ville, et y firent choix d'un terrain nommé L'Hôtellerie de La Croix-Blanche. En 1620, ces religieuses se déterminèrent à aller s'établir ailleurs. Elles achetèrent un terrain dépendant de la closerie de la Valette[22], encore existante à l'entrée de la route de Craon. Elles en prirent solennellement possession par la plantation de la croix, le [23]
Dans le terrain acheté par les Ursulines[24] se trouvait une auberge qui avait pour enseigne la Croix Blanche. De là pendant quelque temps on prit l'habitude d'appeler le nouveau couvent, la maison de la Croix Blanche. Les Ursulines achetèrent encore, en 1620[25] un jardin continu appartenant à Pierre Nyot, sieur des Rames, marchand. Tous ces terrains sont dits « situés près le pavé neuf de la ville de Laval et le chemin qui conduictde la porte de Beucheresse au Gué-d'Orgé. »[26]. En 1626, elles achètent encore, pour s'agrandir[27].
Construction
L'église fut dédiée à Sainte Hélène. On se mit tout de suite à l'œuvre. Des marchés avaient été passés dès l'année 1617 avec Étienne Corbineau, maitre architecte à Laval.
Il est chargé de la construction de l'église, des bâtiments, cloître, dortoir et réfectoire, ainsi que de la clôture des jardins[28]. Bernard Venloo, sculpteur, eut 9 livres pour la façon d'une figure placée au grand autel et 12 livres pour avoir sculpté une statue de Sainte-Hélène que l'on plaça au portail de l'église[29]. Pendant le cours des constructions, les Ursulines étendent leur enclos par l'acquisition de divers terrains contigus.
Le couvent des Ursulines fut construit par Étienne Corbineau entre 1620 et 1626. En 1627[30], Maître Lair, grand vicaire official du diocèse du Mans, revêtu d'un 1 aube, Les conduisit, portant le Saint-Sacrement[31].
- L'ancienne chapelle des Ursulines.
- L'ancienne chapelle des Ursulines.
- L'ancienne chapelle des Ursulines.
La grande galerie du Palais Saint-Georges à Rennes qui donne sur le jardin vers la Vilaine est très similaire au cloître du Monastère des Ursulines de Laval.
Extension
En 1621, la mère Louise Guays[32], dite de Jésus, originaire de Laval, alla fonder le Monastère des Ursulines de Tréguier ; en 1635 elle y recevait comme novice une de ses compatriotes, Renée Martin[33].
Le monastère de Laval donnait naissance en 1630 au Monastère des Ursulines de Château-Gontier, et en 1632 à celui du Monastère des Ursulines de Thouars.
L'évêque du Mans, Philibert Emmanuel de Beaumanoir de Lavardin, convoque en 1661 la communauté pour en obtenir une soumission aux lettres du Saint-Siège, condamnant les cinq propositions de Jansénius[34].
Ce jourduy 24 de juillet 1661 capitulairement assemblées toutes les révérendes de cette communauté suivant l'ordre qu'en y donne monseigneur nostre reverendissime evesque et supérieur, nous indigne révérende supérieure des Ursulines de cette communauté de Laval nous soumettons sincèrement aux déterminations des souverains pontifes Innocent X et Alexandre VII, touchant les cinq propositions de Cornélius Jansenius condamnées par ces deux papes et nos seigneurs les evesques comme eretiques, mal expliquées, et contre le vray sens de nostre père Saint-Augustin. Faict ce jour et an que dessus.
Sr Charlotte de Giroys. Sr Anne Godin. Sr Marie Billon. Sr Marie Cornillau. Sr Marguerite Lenain. Sr Jeanne Verger. Sr Marie Lenain. Sr Anne du Boys. Sr Angélique Patier. Sr Madeleine Cornillau. Sr Andrée de la Cour. Sr Marie Duchemin. Sr Marie du Bellay. Sr Gertrude Clouet. Sr Catherine Gaudin. Sr Colombe Cazet. Sr Ursule Chevalier. Sr Agnès Piette. Sr Gabrielle des Chapelles. Sr Candide Baillé. Sr Anne Charlot. Sr Marguerite Rivault. Sr Augustine de Bouëssel. Sr Pacifique Niot. Sr Jeanne Saiboués. Sr Anne Lasnier. Sr Marguerite Bruneau. Sr Catherine Delecu. Sr Anne Cazet. Sr Marie Hayneufve. Sr Charlotte Marest. Sr Marie Martin. Sr Marie Simon. Sr Jeanne Gouessé. Sr Marie Chapelet. Sr Magdelaine Treguel. Sr Marguerite Vivien. Sr Marie Charlot. Sr Françoise Edard. Sr Marie Simon de Saint-Augustin. Sr Marguerite Simon. Sr Marie Hennier. Sr Marguerite Fonteine. Sr Marguerite Le Duc. Sr Marguerite Boullain, Saint-Bernard. Sr Marie Bachelot. Sr Marie Duchemin. Sr Marie Le Cocq de la Présentation. Sr Thérèse Niot. Sr Ursule Simon. Sr Innocente du Verger. Sr Magdeleine Duchemin. Sr Renée Courte. Sr Marie Renusson, des Anges. Sr Marie Le Blanc. Sr Anne Charlot. Sr Magdelaine Marest. Sr Marie Edard. Sr Marguerite Garnier. Sr Jeanne Bouttier. Sr Françoise Le Clerc. Sr Renée Hennier. Sr Gabrielle Chapelle. Sr Marie-Joseph Marest. Sr Marie Magdelaine Bachelot. Sr Marie-Marguerite Garnier. Sr Ursule Charlot. Sr Anne-Charlot, de la Croix. Sr Hélène de Gennes. Sr C. Creslant. Sr Anne Cornuau. Sr Marthe Laguillée. Sr Jeanne Pichot. Sr Marie Boisnard. Sr Renée Hoyau. Sr Marie Calando. Sr Renée Turpin. Sr Marie Chaillé. Sr Madeleine Duchemin. Sr Marie de l'Assomption. Sr Marie-Marthe Le Clerc. Sr Elisabeth Hennier. Sr Marie Charlot de Saint-Alexis. Sr Anne Duchemin, de Saint-Joseph. Cette adhésion fut renouvelée en 1665 sur la demande de l'évêque du Mans, à qui ce second procès-verbal fut adressé : « Ce jourduy dix-septiesme du mois de juillet 1663 la communauté capitulairement assemblée au lieu du chapitre selon la forme, ordinaire pour signer le formulaire qui suit envoyé par nostre S. P. le pape Alexandre VII, et ordonné par Mgr l'evesque du Mans en date du 27 may 1665. « Je soussigné me soumets à la constitution apostolique d'Innocent X souverain pontife donnée le 31e jour de may 1653, et à celle d'Alexandre vu son successeur donnée le 16 d'octobre 1656, et rejette et condamne sincèrement les cinq propositions extraites du livre de Cornélius Jansenius intitulé Augustinus, dans le propre sons du mesme autheur, comme le Siège apostolique lescondamnées par les mesmes onstitutions. je le jure ainsy. Dieu me soit en ayde el ses saints évangiles. » Suivent 89 signatures. Celles de Charlotte Marest, C. Creslant, Marie Boisnard n'y figurent plus. On y trouve en plus celles de Marie Segrétin, Catherine Charlot, Renée et Adenette (Garnier), Renée Fontaine, Claude Le Blanc, Françoise Le Clerc, Anne Frin, Marie Le Febvre, Jeanne Le Duc. Au lieu de Colombe on lit Charlotte Cazet. Cette adhésion fut encore renouvelée le 17 décembre 1684.En 1679, quatre religieuses de Laval allèrent fonder le Monastère des Ursulines de Vitré[35].
Enseignement des jeunes filles
Suivant le but de leur institution, les dames Ursulines s'occupaient de l'instruction des jeunes filles. Elles tenaient un pensionnat. La grandeur de la maison et l'étendue de leur enclos y attiraient un grand nombre de pensionnaires. On recevait aussi des personnes âgées,peu aisées, qui trouvaient dans cette maison une retraite honnête et une vie peu dispendieuse. Le pensionnat était séparé de la maison conventuelle. Il est d'abord florissant, mais son audience baisse vers la fin du XVIIIe siècle, parce qu'on ne trouva plus que l'éducation fût assez florissante[36]. On voit qu'il y avait à l'époque où il a été rédigé 50 religieuses Ursulines, et qu'elles avaient environ 6000 livres de revenus, partie en fonds de terre, partie en rentes constituées[37].
Discorde
En 1673 et 1699, la discorde régnait au monastère de Laval ; pour ramener la paix dans cette maison « divisée», l'évèque du Mans, du consentement des religieuses, jugea convenable de leur envoyer[38] une supérieure prise dans un autre monastère. L'archevêque de Paris, chargé de cette mission, fit choix d'Anne de Bragelongne[39] installée comme supérieure de Laval au mois d'.
Louis de la Vergne Montenard de Tressan par la grâce de Dieu et ordination apostolique evesque du Mans, conseiller du Roy on ses conseils d'estat et privé, aux religieuses Ursulines du monastère de Sainte Croix de Laval, salut et bénédiction. L'estat pressant de vostre communauté nous ayant fait juger qu'il estoit nécessaire d'appeler une supérieure d'un autre monastère pour rétablir la paix et le bon ordre dans le vostre, nous avions par nostre ordonnance du 11 janvier dernier remis l'élection au 25 mars jour marqué par la bulle de vostre établissement, et nous dovions vous proposer trois religieuses professes de différents monastères capables d'estre supérieures, afin que l'une d'entre elles fust à la pluralité des voix; mais la division qui estoit (Mitre vous, nous ayant fait appréhender quelque nouveau trouble an sujet de l'élection, vous avez remis pour cette fois vostre droit d'élire une supérieure à Mgr l'archevesque de Paris, et l'avez supplié de vous en nommer une, et le Roy informé des dispositions de vostre communauté a voulu que Mgr de Paris vous choisit une supérieure, persuadé qu'estant aussy zellé et éclairé qu'il est il feroit un choix avantageux pour vous ; Mgr l'archevesque de Paris a par ordre du Roy et à vostre prière nommé la Mère de Bragelonne pour estre supérieure, comme très capable de bien exercer cette charge, par l'acte du 27 may dernier cy dessus. Nous qui désirons depuis longtemps de voir revivre dans vostre monastère l'union, la piété, la régularité, le recueillement et le zèle pour la perfection, persuadé par les tesmoignages de Mgr l'archevesque de Paris et de Mgr l'evesque de Chartres, et partout ce que nous avons reconnu de la vertu et de la capacité de la Mère de Bragelonne, nous avons loué et approuvé la nomination de Mgr l'archevesque de Paris faite à vostre réquisition et par ordre du Roy, avons confirmé et confirmons ladite Mère de Bragelonne pour supérieure de vostre monastère pendant trois ans qui commenceront du jour qu'elle entrera dans l'exercice de la charge, vous enjoignons de la recevoir, de luy obéir et la reconnoistre pour vostre supérieure, de luy rendre l'honneur, l'obéissance et tous les devoirs qui luy sont deubs. Donné au Mans ce 6e jour d'aoust 1699. Louis evesque du Mans. Par Monseigneur Honoré. Louis de la Vergne Montenard de Tressan à maistre Pierre
Humbert supérieur de la Mission et de nostre Séminaire, salut en nostre seigneur. Comme les personnes qui se sont données à Dieu par le vœu de religion sont la principale partie de nostre troupeau, nous devons veiller avec plus d'application sur leur conduite et prendre garde qu'elles ne se détournent de l'esprit de leur profession, c'est dans cette veûe que connoissant vostre zèle et vostre expérience dans la direction et conduite des âmes, nous vous commimes l'année dernière pour faire la visite et tenir le scrutin des communautés religieuses de la ville de Laval pendant que nous y faisions la visite des chapitres et paroisses de laditte ville, et sur vos procès verbaux et relations que vous nous listes de Testât de ces communautés en général et des filles en particulier qui les composent, nous publiasmes en chapitre les reglemens que nous crûmes nécessaires pour rétablir l'ordre en la communauté des Ursulines de Laval, mais la division des religieuses toujours funeste aux communautés rendit nos travaux inutiles, et Le mesme esprit qui a introduit l'inobservance de La règles fait négliger les ordonnances de visite, L'estat déplorable de cette communauté nous a fait penser souvent aux remèdes qu'on pourroit y apporter, et nous n'en avons pas trouvé de plus convenable que d'appeler une supérieure étrangère, Laquelle n'estant engagée en aucun parti peutl travailler plus efficacement à La réunion des esprits et dos cœurs, sansquoy on tenteroit inutilement de rétablir la régularité dans cette maison. Mais après avoir establi une supérieure d'un autre monastère, nous avons jugé que pour disposr les esprits à une parfaite réunion et une exacte régularité, il estoit nécessaire de faire faire les exercices spirituels à toutes les religieuses, persuadé qu'étant véritablement réconciliées a Dieu elles seront plus en estât de se réunir entre elles et de rentrer dans les voyes de la perfection, et parce que vous connoissez Testât et les besoins de cette communauté, nous vous commettons pour avec telles autres confesseurs que vous choisirez faire faire les exercices spirituels et la retraite à toutes les religieuses dudit monastère, leur faire des instructions, exhortations et conférences sur les obligations de leur estât et de leur perfection, les entendre dans la confession et les absoudre mesme des cas à nous réservés de droit ou par nous ou par nos ordonnances de visites, et les admettre à la sainte communion, les y trouvant bien disposées et ensuite faire une visite exacte tant sur le spirituel que sur le temporel, et faire tels reglemens que vous jugerez à propos, et parce que l'expérience du passé nous donne lieu de craindre qu'on n'observast pas ce que vous aurez ordonné, nous croyons qu'il est à propos d'y pourvoir et d'enjoindre à la supérieure : 1° D'assembler le chapitre toutes les semaines au jour marqué parles règles, d'y lire un chapitre de la règle ou des constitutions, d'expliquer les obligations qu'il renferme, et d'avertir celles qui manquent à les accomplir ; 2° Faire lire les reglemens de visite tous les mois ; 3° De veiller avec attention sur la conduite de tous les jours, daverlir pour la première fois charitablement et en particulier celles qui commettent quelque faute ; la seconde fois leur imposer pénitence, si elles ne l'amendent ; 4° D'avertir la supérieure d'estre mère commune et de traiter les sœurs également ; 5° Recommander aux sœurs de s'aimer cordialement sans aucune attache ni liaison particulière ; 6° Comme les liaisons particulières sont la source de la division des communautés et de tous les desordres qu'elles entraînent après soy, nous enjoignons à la supérieure de s'appliquer à retrancher toutes les amitiés particulières avec le mesme soin qu'elle doit travailler à faire cesser toutes les aversions, et si quelqu'une n'obeist pas à ses avis, elle luy imposera des pénitences selon la règle, et si après cela elle persiste, elle nous en donnera avis pour y estre pourveu par nous, et estre procédé contre les désobéissantes par les voyes de droit, et conformément à leur règle ; 7° Le recueillement intérieur est le soutien de la vie religieuse, et rien ne le fait tant perdre comme la communication avec les séculiers, c'est pourquoy la supérieure ne souffrira point qu'aucune religieuse escrive ou reçoive des lettres sans sa participation ni permission, ni qu'elle aille au parloir sans assistantes ; et si quelqu'une y contrevient, elle sera privée du parloir pour la première fois pendant trois mois, et si elle retombe elle sera privée pour un an, et encore désobéissante on nous en donnera avis pour y estre apporté l'ordre nécessaire ; 8° Si quelqu'une manque au vœu d'obéissance ou de pauvreté n'exécutant pas ce que la supérieure luy ordonnera ou retenant ou donnant du bien de la communauté, comme ses fautes sont très grieves et détruisent les fondemens de la Religion, elles doivent estre punies très sévèrement et lorsque la supérieure nous en avertira, nous y apporterons les remèdes convenables. Nous vous recommandons de travailler avec vostre zèle ordinaire à rétablir la paix et la régularité dans ce monastère et de faire inscrire sur les registres de la communauté nostre présente commission, enjoignons à toutes nos filles d'assister avec assiduité et d'écouter avec attention tous les avis salutaires qui leur seront donnés par nostre présent commissaire dans tous les entretiens, exhortations ef, conférences qu'il leur fera, et les exhortons toutes à faire des confessions générales. Donné au Mans le 16e aoust 1699. Louis, évesque du Mans. Par commandement de mondit seigneur,
Daligaust.L'esprit de discorde reparaît encore en 1717[40]. Antoine de la Ville[41], chargé par l'évêque de visiter le monastère de Laval, y arrive le ; il interrogea les religieuses, chacune en particulier, et promulgua un règlement qui fut approuvé par l'autorité diocésaine, le suivant[42] - [43]. Cette réforme était demandée par la majorité des religieuses. Le , M. de la Ville se trouvait de nouveau au monastère de Laval ; il y présidait à l'élection d'une nouvelle supérieure, qui fut Anne Frin[44]. Le , le monastère reçut la visite de l'évêque du Mans.
Nous Antoine de la Ville, prestre de la congrégation de la Mission ci supérieur du Séminaire du Mans, en vertu de la commission qui nous a esté donnée par l'evesque du Mans, le 2 novembre 1715 de visiter les communautés religieuses de ce diocèse, et suivant l'ordre spécial que nous avons reçu de mondit seigneurie mois de décembre dernier de faire La visite chez Les religieuses de la ville de Laval, avons commencé celle du monastère des religieuses Ursulines de Ladite ville le 7 janvier 1717 par une exhortation que nous avons l'aile auxdiles religieuses à la grille du chœur pour les porter a profiler de ladite visite, à chercher Dieu en toutes choses cl a renouveller entre elles l'union et la paix qui avoit été altérée à l'occasion de la pauvreté des religieuses différemmont pratiquée dans leur communauté. Nous estant ensuite transporté au confessionnal de la sacristie pour donner une entière liberté auxdites religieuses de nous dire chacune en particulier ce qu'elles jugeroient à propos au sujet de ladite visite et du bon ordre de leur maison, nous avons d'abord écouté et marqué par écrit tout ce que les vocales qui sont au nombre de 31 nous ont voulu représenter, nous avons ensuite fait venir les nouvelles professes, les sœurs converses et les novices, et après avoir entendu les unes et les autres chacune selon leur rang et leur avoir donné tout le temps de s'expliquer, il s'est trouvé 19 religieuses parmi les vocales qui nous ont marqué avoir mis en commun de leur propre mouvement et sans y estre sollicitées leurs petits ouvrages, leur argent et les petits présens qui leur avoient été faits en particulier, et qu'elles n'ont rien voulu réserver de superflu pour mettre leur conscience en repos, pour ne pas s'exposer au danger de faire des amas et des reserves et pour éviter plusieurs autres inconvéniens qui naissent de la propriété, elles nous ont demandé aussi avec instance d'estre maintenues dans la pratique où elles sont de ne faire aucun ouvrage pour leur particulier, mais que tous les ouvrages soient portés à la supérieure et conservés dans une chambre pour estre distribués selon les besoins qui se rencontrent. Nous avons trouvé les jeunes professes, les novices et les sœurs converses dans les mesmes sentimens, et elles nous ont fait la mesme demande. Parmi les autres religieuses vocales, il y en a une qui s'est contentée de nous dire qu'elle désiroit garder ses petits ouvrages avec la permission de la supérieure. Mais il s'en est trouvé onze qui nous ont représenté qu'elles pouroient pratiquer la véritable pauvreté en conservant certaines coutumes qui avoient été observées cy devant, dont la première estoit que celles à qui les parens faisoient quelque pension ou donnoient de teins en teins un peu d'argent le mettoient entre les mains d'une dépositaire particulière, et s'en servoient ensuite pour leur usage particulier ; la deuxiesme que quand on leur donnoit quelque présent pour la nourriture, comme volailles, fruits, sucreries, elles le recevoient avec permission de la supérieure, et le gardoient pour s'en servir suivant leur besoin ; enfin la troisiesme qu'elles faisoient de petits ouvrages en leur particulier, et qu'elles les gardoient avec permission pour les donner ensuite et en faire des présens. Elles ont souhaité qu'on observast les mesmes coutumes à l'avenir et nous ont demandé qu'il n'y eut point de chambre commune pour les ouvrages ; mais que la supérieure mit plus tost dans sa chambre, les petits ouvrages de celles qui ne voudroient point les garder. Il y eut aussy quelques religieuses parmy les onze vocales qui nous ont demandé un second confesseur ordinaire, à qui elles puissent se confesser une fois la semaine. Ensuite le onziesme jour du mesme mois, nous avons fait la visite au dedans de la maison étant accompagné de M. Duchemin de Gimbertière prestre de la paroisse de Saint-Vénérand, et ayant esté conduits dans les dortoirs, nous avons remarqué après avoir vu les petits ouvrages et les matières dont on se sert pour les faire que la supérieure ne peut pas les garder dans un lieu plus commode que dans une petite chambre contigue à la sienne, et dont la vue donne sur la cour des parloirs et du tour, qu'on y pourroit faire une porte de communication sans passer par le dortoir pour y entrer et qu'elle seroit désormais regardée comme appartenante aux supérieures. Enfin après avoir encore écouté ce que plusieurs religieuses nous ont voulu marquer pour le bon ordre de la maison, nous avons conclu la visite le 13 du mesme mois, el estant de rechef accompagné de M. Duchemin à La grille du chœur, après une exhortation sur la charité et L'union les religieuses doivent conserver entre elles, nous leur avons déclaré de vive voix les ordonnances suivantes. Ordonnances de la visite :
- Pour pratiquer plus exactement La charité mutuelle si nécessaire dans une communauté de religieuses, et qui vous a esté si spécialement recommandée dans la dernière visite du 30 avril 1715, nous vous conjurons par la charité de J.-C. d'oublier entièrement tous Les peines que vous vous estes faites les unes aux autres par le passé, de n'en plus parler, et de faire paroistre dans vos discours et dans toute vostre conduite que vous n'avez toutes qu'un mesme cœur et une mesme ame.
- Les ordonnances de la dernière visite estant de très grande importance, nous en renouvelions tous les articles et particulièrement ceux où il est dit qu'on aura grand soin de maintenir la pauvreté et l'obéissance religieuse dans toute sa rigueur, qu'on ne communiquera point les affaires de la maison aux personnes du dehors, et qu'on chassera toutes les courvatières de la maison.
- Quand quelque religieuse aura une pension de ses parens, ou recevra quelque présent en argent, si elle ne veut pas s'en servir pour son particulier, cet argent sera mis dans le depost de La communauté, et la dépositaire en rendra un compte exact à la supérieure, qui en prendra de tems en tems une somme convenable pour fournir aux petits besoins qui peuvent survenir. Mais si quelques religieuses veulent se donner à elles mesmes leurs petits besoins, nous leur laissons la liberté de mettre leur argent entre les mains d'une dépositaire particulière pour s'en servir avec la permission de la supérieure, à laquelle ladite dépositaire en rendra compte.
- Les autres presens qu'on fera aux religieuses pour la nourriture seront envoyés par la supérieure aux offices communs, sçavoir le sucre, la castonade et autres petites douceurs à l'infirmerie ; les volailles, fruits et choses semblables à la dépense, et La supérieure en fera part à toute la communauté si cela se peut ou seulement aux infirmes qui en auront besoin. Mais il est juste que celles à qui ces petits presens auront esté faits, et qui en auront un véritable besoin soient préférées aux autres, puis qu'on devroit leur donner tous les soulagemens nécessaires aux despens de la communauté, quand mesme elles ne recevroient rien du dehors.
- Le bon ordre demande qu'on ne travaille qu'au mois d'aoust aux petits ouvrages qu'on a coustume de faire dans cette maison. Si néanmoins il survenoit quelque nécessité d'y travailler pendant le cours de l'année, la supérieure pourra le permettre. Nous n'empeschons pas celles qui veulent garder leurs petits ouvrages de les réserver pour un tems avec la permission de la supérieure, pourveù qu'elles n'en fassent pas des amas inutiles. Et pour celles qui ne veulent rien avoir en leur particulier, elles porteront lesdits ouvrages à la mère supérieure, qui les gardera avec les matières propres à les faire dans la petite chambre adjacente à la sienne sans qu'il soit besoin d'autre chambre du commun.
- Lorsque quelque religieuse sera malade, elle ne disposera point de ce qu'elle peut avoir, mais la clef de sa chambre sera mise entre les mains de la supérieure qui doit après le décès des religieuses faire mettre dans les lieux à ce destinés tout ce qui se trouvera dans leurs chambres.
- Pour ce qui est du second confesseur que quelques-unes ont demandé celuy qu'elles souhaitoient n'ayant pas voulu se charger de cet employ, nous avons laissé la nomination d'un autre à Mgr l'evesque. Donné à Laval le 13 janvier 1717. De la Ville Nous avons lu les reglemens cy dessus, nous les louons et aprouvons. A Paris où nous sommes pour les affaires de nostre diocèse, ce 20 mars 1717.
A Paris ce 20 mars 1717. Mes très chères filles,
J'ay esté très touché de la division de sentimens qui a paru parmy vous ; mais j'espère que la sagesse de M. de la Ville aura tout pacifié dans la visite qu'il vient de faire par nostre ordre. J'ay approuvé les reglemens qu'il a jugé à propos d'établir, et je vous exhorte de les observer avec exactitude. Il a laissé quelques affaires à nostre décision. La première regarde le confesseur, et voicy ma réponse. Vous avez, mes très chères filles, M. Basset qui devroit suffire à toutes, s'il n'avoit pas eu le malheur de déplaire à quelques-unes d'entre vous. Je ne sçay en vérité pas pourquoy ; après un examen exacl de sa conduite, je l'ai trouvé très sage, et je suis convaincu que les discours de certains esprits malfaits et plus mal intentionnéz sont absolument faux ; ils sont obligez devant Dieu de réparer le tort qu'ils oui voulu faire à La réputation d'un confesseur qui mérite l'approbation de toutes les personnes raisonnables et non prévenues. Vous avez de plus M. Olivier etM. Rufin, et un père capucin ; j'approuve encore tels capucins que le R. P. gardien jugera capables, et que M. Bureau aura approuvés. En demandez-vous davantage, mes très chères filles? Notre souverain directeur, c'est Jésus-Chris! votre époux: si vous estes attentives à sa voix et aux Leçons intérieures qu'il voux donne, vostre confesseur n'aura pas beaucoup d'occupation, et ceux que je vous nomme vous apprendront aussi bien que d'autres en quoy consistent les obligations de vostre estât. Mais vous ne les ignorez pas, mes très chères filles, et vous n'avez besoin que d'une bonne volonté et d'un leur droit pour les pratiquer avez zèle. Tenez vous en donc aux confesseurs que je viens de vous marquer, et montrez en cela votre soumission, mes très chères filles, et si vous avez des désirs opposés, sacrifiez les à l'obéissance. C'est par ce moyen que vous obtiendrez la paix de vostre ame qui n'est pour l'ordinaire altérée que par la multiplicité des désirs, ce qui a fait dire a Saint-François de Sales, retenez le bien, mes très chères filles, j'ay peu de désirs, mais je souhaite n'en avoir point du tout ; ce saint père entend parler des désirs qui n'ont pas pour unique but la sainteté, la charité et l'obéissance. Ne désirez que le royaume de Dieu, sa justice, vostre sanctification, abandonnez tout le reste à vos supérieurs qui doivent savoir ce qui vous est utile. Une autre affaire, ou plus tost une autre question proposée à M. de la Ville, c'est de savoir si l'on obligera les novices à embrasser la pauvreté telle que quelques-unes la pratiquent, je réponds qu'il faut les y exhorter, et cependant leur laisser la liberté d'en user comme celles qui ne veulent pas s'y assujetir. Sur quoy nous défendons très étroitement d'empescher cette pratique de perfection conforme à la règle, d'en détourner les religieuses qui voudroient l'embrasser, de leur faire de la peine à l'occasion d'un si saint usage que nous approuvons, que nous louons et que nous recommandons. Je suis en nostre seigneur, mes très chères filles, vostre très affectionné serviteur. P. L., évesque du Mans.Nous Antoine de la Ville, prestre de la congrégation de la Mission supérieure du séminaire du Mans, suivant la commission à nous donnée par Mgr l'evesque du Mans, en date du 17 septembre de la présente année 1717. Signée Pierre evesque du Mans avec paraphe, portant pouvoir d'establir aux religieuses Ursulines de la ville de Laval tels règlements que nous jugerons utiles, et môme de mettre à l'avenir en commun les pensions que lesdites religieuses peuvent avoir, si elles le demandoient à la pluralité des voix, nous avons demandé le sentiment desdites religieuses après l'élection de la supérieure de leur communauté, et s'étant trouvé vingt deux religieuses professes dont il y en a dix neuf vocales qui nous ont prié d'ordonner que dans la suite les filles qui viendroient en religion metteroient leurs pensions et tout le reste en commun, comme les susdites vingt trois religieuses le pratiquent à présent, nous avons ordonné suivant leur demande et après qu'elles ont signé chascune en particulier de l'autre part que les filles qui seront reçues dans la suite pour estre religieuses dans leur communauté embrasseront le commun comme il est marqué cy dessus, sans obliger neantmoins les autres religieuses de ladite communauté, qui sont au nombre de douze, et qui sont en possession d'un usage contraire de suivre. Cette pratique de mettre en commun leur petit argent et ce qui leur vient de leurs parens ou de leurs petits travaux. Fait à Lavaldans le monastère desdites religieuses ce 22 septembre 1717. De la Ville. Anne Frin. Thérèze Niot, Anne de Saint-Joseph. Marie-Louise de Bouessel. Madeleine Gigoigne de la Nativité. Anne Touschard. Françoise Gehard. S. de Sainte-Croix. Marie Bidault. Marie de Villiers. Françoise Bidault Marie Legrand. Renée de Villiers. Perrine Aveneau. Françoise du Ronceray. Thérèse Sigay. Marie Lambert. Josephe Lasnier. Françoise Poirier. Madeleine Duchemin. Jacquine Roustille. Marie Touschard.Révolution française
En 1790[45], les Ursulines font la déclaration de tous les biens qu'elles possèdent tant en meubles qu'en immeubles. Elles déclarent posséder en propriétés rurales un revenu de 4198 livres et en rentes foncières 851 livres, ce qui fait un total de 5049 livres de revenu[46].
Pour satisfaire aux lettres patentes du roi du 18 novembre 1789, données sur le décret de l'Assemblée Nationale. a présente déclaration sera divisée en trois parties, la première comprendra les immeubles et revenus, la deuxième le mobilier et la troisième sera pour les charges.
PREMIERE PARTIE : DES IMMEUBLES ET REVENUS
Les bâtiments de la communauté des dames Ursulines consistent en une église lambrissée d'une moyenne grandeur, ornée avec décence pour la célébration du Saint-Mystère. Une petite chapelle collatérale et une petite sacristie, un chœur bas et un chœur haut pour les religieuses, une petite chapelle nommée la chapelle de la retraite au-devant de la chapelle collatérale de la dite église, un corps de logis et autres bâtiments qui entourent le cloître, le tout distribué en réfectoire, cuisines, salle du chapitre, cellules, infirmerie, cave, greniers, bûchers et autres appartements nécessaires pour une communauté, la cour d'entrée par laquelle le public vient à l'église, une cour intérieure, un bâtiment pour les pensionnaires, une autre petite cour au derrière, deux jardins, dans l'un desquels sont deux chapelles l'une nommée Saint-Joseph et l'autre Bethléem, deux petits vergers autrefois en jardin, et un pré de deux nommées de faucheurs au bas duquel il y a deux chapelles, une chambre sur chaque chapelle, une buanderie, un doigt au bout duquel est une grotte où est représentée la Madelaine au désert. Dans la cour par laquelle le public entre dans le parloir sont deux petits appartements pour la sœur tourière, au-dessus desquels sont des appartements servant de classe pour enseigner la jeunesse, des greniers dessus. Dans la cour par laquelle le public entre pour aller à l'église sont deux appartements pour loger le sacriste et deux garçons. Dans ladite cour est un corps de logis, une petite cour au derrière, un jardin de l'autre côté de ladite cour, au devant du logis qui règne le long de ladite cour, lesquels logis, cour et jardin sont affermés au Sr Bordeau, prêtre, suivant bail devant Rozière notaire, du 27 décembre 4782, moyennant soixante livres, 60 l. Une autre maison proche la petite halle affermée au Sr Henry, tailleur, par bail du 24 juillet 1780 moyennant deux cent quarante livres, 240 l.
HÉRITAGES DE CAMPAGNE
- La métairie de Toucheronde, paroisse de Saint-Denis-du-Maine, tenue à moitié fruits par Durand, estimée de revenu annuel, 670 l.
- La métairie de la Daudière, paroisse de Nuillé sur-Vicoin, tenue à moitié fruits par Jean Bouvier, 540 l.
- La métairie de la Tondelière, paroisse de Nuillé-sur-Vicoin, tenue à moitié fruits par Jean, veuf de Renée Gripon, 454 l.
- La métairie de la Guesnerie, paroisse de Montjean, tenue à moitié fruits par René Brehier et Jacquine Haribault, sa femme, 300 l.
- La métairie de la Maitrière, paroisse de Louverné, tenue à moitié fruits par Claude Jouet et Madelaine Jarry son épouse, 436 l.
- La métairie de la Boulayère, paroisse de Louverné, tenue à moitié fruits par Michel Rubillard et Marie Jouet son épouse, 200 l.
- La métairie de la Quinoulière, paroisse de Louverné, tenue à moitié fruits par René Jouet et Marie Garnier son épouse, 250 l.
- La closerie de Queumont, paroisse d'Avesnières. tenue à moitié fruits par Jean Auger et Jeanne Trouillard son épouse, 150 l.
- Les métairies de la Peaunière et du Petit Ligneut, paroisse de la Bazouge-des-Alleux, affermée à Pierre Bachelot, 648 l.
- La closerie de la Valette, paroisse de la Trinité, joignant l'enclos de la communauté et faite valoir par les dames religieuses, 240 l.
RENTES FONCIÈRES
- Rente donnée par le Sr Collet, affectée sur le lieu de la Roussière en Courbeveille,
- Idem par Les héritiers du Sr Le Segretain Soguinière, affectée sur le lieu de la Jubertière en Louverné.
- Idem dus par le Sr Sorin, affectée sur le lieu de la Gauterie, au Genest.
- Idem lieu de la Vannerie, paroisse de la Bazoudes Alleux
RENTES ET CONSTITUEES
- Rente de 300 l. créée sur l'Hôtel-de-Ville de Paris pour le principal de 15.4 151. dont il est du deux années.
- Autre de cent vingt livres duc par le Sr de Farcy et la demoiselle de Mué, 120 l.
- Autre de cent cinquante livres due par Mr de la Corbière, 150 l.
- Autre 1 de vingt livres due par la veuve Lemercier, 20 l.
- Autre de soixante quinze livres due par la veuve Le Boucher, 75 l.
- Autre de cinquante livres due par le sieur de la Roussellière, 50 l.
- Autre de trente sept livres 10 sols due par le Sr du Fresne, tanneur, paroisse d'Argentré, 7 l. 10 s.
- Autre de vingt sept livres originairement due par René Deffay et François Rouscat marchands de boisseaux et à présent par la veuve Chaubry, 27 l.
Total du revenu, 5.0491. 10 s. Observent les dames religieuses que sur leurs rentes constituées il y a soixante livres trois sols trois deniers de taxe royale qu'on leur retient, au moyen de quoi leur revenu demeure réduit à 4.988 1. 16 s. 9d.
DEUXIEME PARTIE : MOBILIER
Première section.
Meubles pour l'exercice du Saint Culte.
- Un soleil en argent doré pour l'exposition du très Saint-Sacrement, quatre petits vases d'argent doré propres à mettre des égrettes, deux petites croix d'argent, pour décorer la chapelle où l'on expose le Saint-Sacrement.
- Quatre calices, leurs païennes, leurs burettes, trois plateaux, deux petits chandeliers, une moyenne lampe, trois petites, un encensoir, une petite navette à mettre l'encens, une écuelle, deux ciboires, le tout d'argent et en partie doré, un bénitier de cuivre argenté.
- Un grand tableau faisant le fond du grand autel, représentant la Sainte-Croix patronne de l'Eglise.
- Deux autres autels, un dans le chœur vis à vis celui des dames religieuses et l'autre dans la chapelle de la Vierge, plusieurs tableaux tant dans lesdits chœurs que autour de l'église représentant des sujets de dévotion, plusieurs pièces d'ancienne tapisserie pour la décoration de l'église, tapis de pieds pour les marches de l'autel, tabernacle, chandeliers et ornements en bois doré, bouquets de fleurs artificielles, vases de bois doré, chasubles, tuniques, voiles, bourses, parements d'autel, le tout pour le service divin, de peu de valeur, mais avec simplicité et propreté, une chaire portative, plusieurs bancs et chaises tout autour de l'église.
- Linge pour l'église, nappes d'autel, amits, purificatoires, lavabos, surplis, aubes, rochets, cordons, corporaux et autres objets, le tout entretenu avec propreté et simplicité.
Section deuxième. Autres meubles de l'intérieur de la communauté.
- Le chœur bas des dames Ursulines est orné de salles en bois et boiserie. Dans le chœur haut il y a plusieurs bancelles. Au-dessus dudit chœur haut est le clocher garny de deux petites cloches pour avertir les religieuses de l'office.
- Le réfectoire est garni autour de tables et bancelles.
- La cuisine est garnie de tables, bancelles, chaudrons, casseroles, marmites, poêles, landiers, pelles, pinces, tourne broches et autres ustensiles en cuivre, fer et terre, et vaisselle d'étain.
- Une cuillère potagère, douze couverts et deux écuelles le tout d'argent pour le service de l'infirmerie, le service des hôtes et le repas que la maison donne aux festes de cérémonie aux supérieurs ecclésiastiques, chapelains et aux parents des religieuses.
- quatre douzaines d'assiettes de faïence commune, un service de plats de faïence, plusieurs verres
- La bibliothèque ne consiste qu'en livres pour l'autel, le chant pour le chœur, livres d'office pour les religieuses, livres de piété pour les lectures de la communauté.
- L'infirmerie est partagée en deux chambres pour la commodité des malades et des convalescents, ces appartements ainsi que les cellules des religieuses sont garnis d'armoires, prie-Dieu, tables, chaises, petits fauteuils jonchés, lits, images de dévotion et autres mêmes meubles pour le service des religieuses, le tout fort ancien et conforme à la simplicité monastique et à leur vœu de pauvreté.
- Le bâtiment pour les pensionnaires est composé de six grands appartements dont deux au rez-de-chaussée, servant l'un de réfectoire et l'autre de chauffoir, les quatre autres sont garnis de dix lits, petites armoires, chaises, il y a en outre douze petites chambres particulières garnies chacune d'un lit, table, chaise et quelques armoires qui sont dans les corridors ; le réfectoire est garni de tables et de bancelles et le chauffoir de chaises et bancelles, le tout fort ancien et de très peu de valeur. Observent les dames religieuses que plusieurs appartements de leur communauté sont meublés d'effets appartenant aux pensionnaires qui les habitent.
- A la lavanderie il y a deux grands mortiers, deux petits, deux chaudières, un chaudron et autres meubles de nécessité.
- Au tour et aux parloirs il n'y a que des bancelles.
- A la cave plusieurs chantiers, poulains à encaver, et des fuis de pipe et de busse pour mettre la boisson.
- Dans les greniers sont des pelles et un boisseau ferré.
- Pour les appartements occupés par les tourières il y a appartenant à la communauté que deux landiers, un bois de lit, paillasse, vergette, un tour de lit vert, une couette, une couverture de laine verte, une blanche, deux prie-Dieu, quatre tables, vingt-six chaises, un fauteuil et deux chenets, et le surplus appartient aux dites tourrières.
- Dans les appartements occupés par le sacriste et les deux garçons il n'y a appartenant à la communauté que deux bois de lit, trois paillasses, deux dedans de lit avec les rideaux et vergettes, deux coffres, une table et deux chaises et le surplus appartient aux dits garçons.
- Dans les classes formant trois grands appartements et trois petits il n'y a que des bancs, des fauteuils, une petite armoire pour mettre les livres de classe et papiers d'écriture et un petit dressoir.
- Dans les appartements intérieurs de la communauté servant à manger aux jardiniers, garçons et journaliers, il n'y a qu'une table, des bancelles et un mauvais coffre.
Section troisième. Autre mobilier appartenant à la communauté consistant en prisée de bestiaux qui sont sur les héritages détaillés ci-dessus, dont on ne retire aucun profit mais qui est nécessaire pour le produit des dits héritages suivant la coutume du pays.
- La prisée de bestiaux de la métairie de Touche-Honde en Saint-Denis est de la somme de 1410 livres en ce qui appartient à la communauté, 1410 l.
- Celle de la Daudrière en Nuillé-sur-Vicoin, 1318 l. Il y a en outre 90 boisseaux de seigle estimé, année commune, cinquante sols le boisseau, 225 l.
- La prisée de la Tondellière en Nuillé-sur-Vicoin, 850 l. Plus 64 boisseaux de seigle, 160 l. Plus 2 d'avoine à 25 sols le boisseau, 2 1. 10 s.
- La prisée de la Guesnerie en Montjean, 1030 l. Plus trente boisseaux de seigle mesuie de Vitré à raison de 3 livres 15 sols le boisseau, 112 l. 10 s.
- La prisée de la Maitrière en Louverné, 776 l. Plus 43 boisseaux de seigle mesure de Laval, 107 l. 10 s. Plus 37 d'avoine, 46 l. 5 s.
- La prisée de la Boulayère en Louverné, 1100 l. Plus 27 boisseaux de froment à 3 1. 10 s. le boisseau, 94 l. 10 s. Plus 20 de seigle, 50 l.
- La prisée delà Quinouillère en Louverné, 640 l. Plus 10 boisseaux de froment, 35 l., Plus 20 de seigle, 50 l. Plus 24 d'avoine, 30 l.
- La prisée de Queumont en Avesnières, 102 l. Plus 9 boisseaux de méteil à trois livres dix sols le boisseau pesant 31 livres, 31 l. 10 s.
- La prisée de La Peaunière et du Petit Ligneut en La Bazouge-des-Alleux, 608 l.
- La prisée de La Valette en La Trinité, 150 l.
Total général, 8.9281. 15s.
TROISIEME PARTIE
Etat de La communauté de Sainte-Ursule en ses charges. Cette communauté est établie à Laval il y a environ deux siècles, ce sont les habitants de la ville qui les ont fait venir pour l'utilité et l'instruction de la jeunesse, elle est actuellement composée de vingt-six religieuses.
Pour le service intérieur de la maison il y a deux filles domestiques pour la cuisine et basse cour, pour le service extérieur il y a deux sœurs tourières à gages, un sacriste, et deux garçons, tant pour la façon du jardin que pour veiller sur les héritages de campagne. Première section des charges annuelles dues sur le fonds et héritages de campagne.
- La métairie de Touche-Ronde, chargée de l'acquit de douze boisseaux méteil, dont moitié aux charges des religieuses et l'autre pour le colon. Les six boisseaux à raison de 3 livres, 18 l. Plus 2 boisseaux davoine moitié de quatre, 21. 10 s. Plus une rente de six livres dix sols, 61. 10 s.
- La métairie de la Tondellière doit 12 boisseaux d'avoine dont moitié pour les religieuses, 7 l. 10 s.
- La Guesnerie doit 12 boisseaux d'avoine dont moitié pour les religieuses, 7 l. 10 s. Plus une rente, 7 l. 10 s.
- Queumont doit la rente de 15 l.
- La Valette doit annuellement 7 l. 10 s. d'une part et d'autre 25 s. Total, 81. 15 s.
- La Peaunière et le Petit Ligneut doivent quatorze ordinaires de messe par semaine à raison de onze chaque. Total, 436 l. 16 s.
- Les religieuses sont tenues en outre de l'acquit de neuf messes par an pour diverses fondations à acquitter en divers endroits à raison de 12 sols chaque. 51. 8 s.
Seconde section des charges annuelles
- Est dus par la communauté une rente constituée de trente-six livres aux héritiers de M. Beauménil pour un principal de 900 livres, 36 1.
- Pour décimes, 180 l.
- Pour rétribution accordée au confesseur de la maison, 120l.
- Pour dépense de la sacristie, 300 l.
- Pour gages de domestiques ou journaliers, 384 l.
- Pour réfection et réparation tant sur les bâtiments de la communauté que sur les héritages de campagne. 1.000 l.
Total de la dépense annuelle, 2.534 1. 09 s.
RECAPITULATION
Les revenus annuels sont de 4.988 1. 16 s. 9 d. La dépense de 2.5331. 09 s. 2.4531. 07 s. 9d. Observent les religieuses que sur leur revenu elles sont arriérées des sommes cy après et que ce déficit provient du temps où elles avaient peu de pensionnaires, temps auquel elles furent contraintes d'emprunter pour vivre jusqu'à concurrence d'environ 8.000 l. Scavoir. Delà somme de 1801. pour une année qu'elles doivent de décimes échus en février 1790, cy, 1801. De celle de trois mille livres qu'elles doivent à diverses tant pour les matières fournies pour les réparations que pour provisions pour la maison cy, 3.000 l. De celle de 1747 livres 4 sols pour rétribution d'ordinaire de messes arriérées cy 1.747 l. 4 s.
Observent finalement que ce modique revenu avec le peu de bénéfice que produit leurs pensionnaires sont les seules ressources qu'elles ont pour payer leur nourriture et entretien et la nourriture des domestiques, d'où il résulte, qu'elles observent en toute sa rigueur le vœu de pauvreté qu'elles ont fait ; ce qu'elles espèrent c'est que La paix et l'abondance revenant dans Le royaume elles se trouveront moins gênées leur en coûtant moins pour leur nourriture, en tout événement à L'exemple de tous ceux qui ont embrassé La vie retirée, elles préféreront la pratique de Leur règle à tous Les faux plaisirs du monde et elles ne cesseront d'adresser au ciel Les pins ferventes prières pour le jour précieux de noire auguste monarque, pour le bonheur de la nation, pour l'heureux succès de L'assemblée nationale, la conservation de la religion catholique et romaine, la réformation dos abus et L'exécution de toutes les lois qui émaneront de la nation. Nous Judith de Carheil religieuse et supérieure de la communauté de Sainte Ursule de la ville de Laval soussignée, certifions le présent état sincère et véritable et conforme aux lettres patentes sus dattées, déclarons et affirmons n'avoir aucune connaissance qu'il ait été fait directement ny indirectement quelque distraction de titres, papiers et mobilier dépendant de notre communauté depuis que nous sommes dans ladite communauté et promettons que nous n'en souffrirons aucune pendant que nous serons en place et s'il en était fait à notre connaissance nous nous soumettons pour l'exécution des lois de l'état et la conservation des droits de la nation d'en instruire les juges désignés à cet effet ; et sera notre présent état et déclaration déposé par devant les juges royaux de cette ville au des dites lettre patentes. Donné en notre monastère de Sainte Ursule, à Laval. Mil sept cent quatre-vingt-dix sous le contre seing de notre sœur dépositaireLeur nombre avait bien diminué à l'époque de la Révolution française, car lorsqu'elles furent expulsées de cette maison, en septembre 1792, il n'y avait plus que 20 religieuses, et six sœurs converses. Il est vrai que depuis 2 ans, elles ne pouvaient plus recevoir de novices.
Quand on eut établi à Laval un évêque constitutionnel Noël-Gabriel-Luce Villar, ses partisans voulurent lui procurer un logement convenable, et un local pour son séminaire. Ils convoitaient le couvent des Ursulines qui, avec le pensionnat eût parfaitement convenu pour cette double destination, mais les lois en vigueur permettaient aux religieuses de conserver leurs maisons[47]
Le dimanche, , un rassemblement[48] se porta de grand matin aux Ursulines, ouvrit la porte de force et s'introduisit dans la maison, que les religieuses furent forcées d'évacuer pour se rendre chez les Bénédictines. Villar arriva aux Bénédictines presque en même temps que les religieuses chassées de leur couvent[49].
Le corps municipal, le lendemain de l'émeute, vint prendre les religieuses pour les reconduire dans leur maison, où pendant quinze mois encore, il leur fut permis de rester, en leur défendant de continuer l'instruction qu'elles donnaient aux enfants et en faisant fermer l'externat. On s'empara de leur église qui fut d'abord le lieu où se réunit le club ou société populaire, ensuite employée à d'autres usages. On laissa aux dames le chœur intérieur dans lequel elles établirent un autel. Le collège fut définitivement installé dans le couvent des Ursulines le .
Enseignement
Le bâtiment des Ursulines fut bientôt après donné au collège de Laval, qui deviendra en partie, après de nombreuses évolutions au XXe siècle le Lycée Ambroise Paré.
Liste des supérieures
- 1617 à 1628, Marie de Jeantilleau[50]
- 1631-32-33, Gabrielle de Fontenailles[51] - [52]
- 1635-36-39, Catherine des Anges
- 1639, Catherine de Cremoux
- 1640, Marie de la Jaille[53]
- 1642, Charlotte de Gyrois[54]
- 1645, Jacquine le Nain
- 1648, Marie Rousseau[55]
- 1652, Marguerite Marest[56]
- 1654-58-58, Anne Godin ou Gaudin[57] - [58]
- 1660-1661, Charlotte de Gyrois[59]
- 1661-1668, Anne Gaudin[59]
- 1665-1673, Marie Cornilleau[60]
- 1674-75-77, Anne Gaudin[61]
- 1680-81-82, Marie Simon[62].
- 1683-1686, Andrée de la Court[63]
- 1688-1689, Ursule Simon[64]
- 1691, Marie Charlot[65]
- 1692, Marie de Breslay[66]
- 1693-1694, Ursule Simon[61]
- 1696, Thérèze Nyot[67]
- 1699-l702, Anne de Bragelongne
- 1705-1708, Hélène de Gennes[68]
- 1708-1714, Marie le Blanc[69]
- 1717-1720, Anne Frin[70]
- 1720-1723, Anne Touschard[71]
- 1724-1728, Anne Frin[59]
- 1730-1734, Marie Duchemin[72] - [73]
- 1738, Françoise Bidault[74]
- 1740, Marie Duchemin[59]
- 1744-1746, Françoise Bidault[59]
- 1746-1750 M, Marie Ouvrard[75] - [76]
- 1750-1756, Françoise Besnard[77]
- 1756-1759, Marie Le Grand[78]
- 1759-1765, Louise Couanier[79] - [80]
- 1765-1771, Marie Touschard[81]
- 1771, Jacquine Roustille 2[82] - [83]
- 1777-1781, Marie Touschard[84]
- 1781-1787, Renée Guinoiseau
- 1787-1790, Jeanne Perron
- 1790, Judith de Carheil[85]
Voir aussi
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article..
- PRATIQUES DE PIÉTÉ, ET INSTRUCTIONS FAMILIÈRES, pour les pensionnaires et écolières des Religieuses Ursulines de la congrégation de Bordeaux. Augmentées des vêpres et complies du dimanche, avec toute l'office de la Vierge en français. A Laval, chez Andouard, libraire. Avec Permission. 1789. Petit in-12, de 360 pages.
- Mémorial de la Mayenne, 1845, Godbert, Laval, p. 221-223.
- Étienne-Louis Couanier de Launay, Histoire de Laval 818-1855, Godbert, [détail des éditions]
- Études sur les communautés et chapitres de Laval. D'après le manuscrit de Louis-Julien Morin de la Beauluère. Publiées et annotées par Louis de La Beauluère. Avec des additions de J.-M. Richard. Laval, Imprimerie L. Moreau, Libr. A. Goupil, 1891.
- Le commencements des Ursulines à Laval, est tiré de notes écrites par un prêtre qui eut longtemps la direction du séminaire, René Duchemin du Tertre, né en 1662 et mort en 1738. Il avait recueilli des renseignements sur l'histoire de Laval.
Article connexe
Liens externes
Notes et références
- Nommée précédemment la rue des Quatre-Œufs.
- (1559). Maison dite de l'Armurerie, située rue des Quatre-Œufs, avec deux jardins derrière, situés au faubourg du Pont-de-Mayenne, joignant d'un côté à la maison et jardin de François Lirochou. D'autre côté à la rue des Quatre-Œufs, abutant d'un bout à une petite rue tendant des dites maisons au cimetière Saint-Vénérand et d'autre bout au jardin de Guillaume Malherbe. — Le 19 décembre 1597 la maison de l'Armurerie fut adjugée par le juge de Laval à Tugale Baudeu, veuve de Guillaume Babou ; elle était saisie sur Pierre Herbebière et Renée Fournirr sa femme, par Jean Prudhomme et Nicolas Martin de Laval, ô défaut de paiement de sommes a eui dues par les dits Herbetière et Fournier. — Cette maison fut achetée 305 escus par la veuve Babou. (1598 ou vers 1600). Le sieur Riviers veut acheter la maison de l'Armurerie, tant celle qui est à la veuve Babou que ce qui était à la dame de la ville de Laval, pour y faire un collège. Il demande trois choses à M. et Mme de la Flotte, seigneur et dame ayant des droits sur cette maison : 1° Qu'il leur plaise que les dites choses demeurent quittes et franches de toutes les choses qui sont de debvoirs. (Il était dû deux boisseaux de froment rouge). — 2° Qu'ils lui donnent et quittent les ventes et issues qu'il pourra devoir pour le dit acquest. — 3° Qu'ils indemnent les dites choses. — Le dit Riviers promet qu'il fera mettre dans la chapelle neuve qui se fait, engravée en la muraille, une table de cuivre où sera reconnu le bienfait des dits seigneurs et dames etautres choses à leur louange. — Il sera dit tous les ans et fera dire à perpétuité une messe solennelle à tel jour qu'il plaira aux dits seigneur et dame où assistera le clergé et enfans et seront faites les recommandations des dits seigneur et dame à l'offairtouère de la messe comme bienfaiteurs. — Seront aussi les dits seigneur et dame tous les soirs en mémoire par les enfans du dit collège comme bienfaiteurs
- C'était plutôt une sorte de psalette, dans laquelle un ecclésiastique donnait des leçons de latin aux enfants de chœur de la paroisse et à quelques autres élèves. Pierre Berset et Jeanne Glorial, sa femme, avaient légué aussi 800 livres de rentes pour cette intention. C'était une dotation faite à la confrérie pour y loger un régent dont les fonctions consistaient à instruire les choristes de la paroisse. On y instruisait aussi les jeunes gens qui se destinaient à l'état ecclésiastique.
- Prêtre, chantre de l'Église de Saint-Vénérand, il est l'un des fondateurs de la Confrérie du Saint-Sacrement, et un des signataires de la demande adressée à l'archevêque de Bordeaux.
- Henri, marquis de Lavardin, baron de Tucé, Milesse, etc, chevalier des ordres du roi
- Droits qui consistaient en une rente de deux boisseaux de froment par chaque année.
- Il demanda pour prix de cette autorisation que les dames religieuses fissent mettre à leurs dépens, au lieu le plus éminent de l'église qu'elles devaient édifier, l'écusson des armes de sa maison, et qu'elles fissent dire en l'église du monastère, au jour et fête de Saint-René, pour lui et Catherine le Voyer son épouse et pour leurs successeurs, un anniversaire avec vigiles et grand-messe, avec recommandation du repos de leurs âmes ; et qu'au décès des sieurs et dames d'Hauterives il était célébré à perpétuité un service ou seraient appelés les officiers du fief. René du Bellay exigea aussi qu'elles reçussent dans Le Monastère, aux mêmes conditions (Pour entrer aux Ursulines on donnait comme dot, en 1635 et 1637, 2000 1. ou 2400 1., plus un trousseau de 50 1.) que Les autres religieuses, une fille parente des seigneurs d'Hauterives, ou toute personne de qualité à présentation et en outre que une fois L'année, lorsque le seigneur et La dame d'Hauterives seraient à Laval, elles vinssent Leur présenter un bouquet de fleurs de leur façon. Les dames religieuses devaient aussi faire moudre leur grain au moulin de Chanteloup. (Acte du 19 juin 1615 devant maître Estienne Touschard, notaire)
- Représentée par Robin Beauvais, prêtre, docteur en théologie, prieur du prieuré de Châtillon en Bordelais, son procureur spécial, cession aux sœurs religieuses.
- Procureur de la révérende sœur Françoise de la Croix.
- Réelle et actuelle, en le disant à haute voix devant témoins, jetant de l'eau dans la cheminée pour éteindre le feu, ouvrant et fermant les portes et les fenêtres, coupant et brisant des branches d'arbres et arrachant de l'herbe dans le jardin, mettant, dehors monsieur Riviers qui avait la jouissance de la maison et faisant tous les actes qui marquaient la vraie possession. Cette maison destinée à faire un collège ou séminaire, avait été achetée en partie avec 800 livres données par Pierre Bersrt et Jeanne Gloria sa femme, qui furent les premiers à contribuer à cette fondation.
- C'étaient: Marguerite de Lucinet, Renée de Beaunel, Anne de Beauvais, Catherine Horeau, Catherine de Cremoux, Françoise de la Croix.
- Le 30 juin, il transporta le Saint-Sacrement du cimetière de Saint-Vénérand aux Ursulines, dans la Chapelle Saint-Jacques, et toute la communauté y reçut la communion le lendemain. Six mois après l'installation des religieuses, elles perdirent leur chapelain Guillaume Riviers, qui mourut le samedi 10 décembre.
- Paris, 2 vol. in 4°.
- établissement de la Mère de la Croix, et le premier qu'elle fit hors de la province de Guienne, fut celuy de Laval, en l'année 1616, le 28 de juin. Il y avoit bien deux ans que les députez de la ville demandoient cette fondation et que monseigneur l'evesque du Mans en avoit écrit à monseigneur l'archevesque de Bordeaux. M. René de Beauvais, prieur de Castillon, fit divers voyages pour avancer cette affaire ; et mesme il conduisit deux filles de Laval, dont l'une estoit sa sœur, à Bordeaux, pour y faire leur noviciat. De Bordeaux il amena à Laval une mère de la Mère de la Croix, nommée Mlle Anne de Godin, qui par son bon exemple augmenta beaucoup le désir des habitans de Laval d'avoir des Ursulines. Enfin la Mère de la Croix prit les mères Marguerite de Lussaignet, Marie de Jentilleau, qui fut la première supérieure, Anne de Beauvais, Jeanne du Teil, Marie de Jaile, Catherine de Crémeux, Renée de Beauvais et Catherine Moreau, et les mena à Laval le 15 de juin 1616, après avoir toutes reçeu la sainte communion et la bénédiction de monseigneur le Cardinal. Elles furent accueillies à Laval avec une extrême joye; et un bon prestre appelé M. Riviers fut si charitable qu'il leur donna sa maison, sa chapelle, et tous les emmeublemens, ustensiles et autres choses nécessaires (T. I, p. 153).
- Bâtie dans le cimetière par Jacques Guéret, trente ans auparavant.
- Quoiqu'on l'appelat le Séminaire, ce n'était pas tout à fait ce qu'on entend par ce mot ; mais seulement une maison dirigée par un ecclésiastique qui enseignait le latin aux enfants de chœur de Saint-Vénérand et à quelques autres.
- Prieur de Saint-Vénérand.
- Les frères Jean et Denis Crosnier s'obligent à livrer la quantité nécessaire de tuffeaux à raison de 36 livres tournois le cent, « cent quatre pour cent comme la coustume et ordinaire est », et 101 milliers d'ardoises « de la grosse rousse noyre, bonne loyalle et marchande », frais de transport et tous droits compris ; ces matériaux étaient amenés par eau au port Saint-Julien.
- Le terrain qu'elles avaient choisi, placé entre le cimetière Saint-Vénérand et la rue Sainte-Anne, se trouva trop resserré, ayant d'un côté un passage conduisant au cimetière et de l'autre des propriétés particulières. Il était impossible de faire là des constructions convenables pour l'installation de Ursulines.
- Nécrologe d'Antoine Berset. Jeanne de la Porte était fille de Jean de la Porte,seigneur de la Teslinière et de Juliette Emond.
- De fièvres chaudes.
- Une chalande.
- M. Gigondeau, l'un des curés de la Trinité, présidait la cérémonie, à laquelle assistaient, outre le clergé de la paroisse, les Cordeliers, les Dominicains et les Capucins. M. Cazet de Vautorte, juge civil, posa la première pierre.
- Le 12 septembre 1619, les religieuses, achetèrent de Nicolas Bertrand, sieur de la Villée, avocat, et de Françoise Roullet, sa femme, les maisons, cour, jardins et terres appelés la Croix-Blanche, situés près le pavé neuf de la ville de Laval qui va de la Porte Beucheresse au Gué-d'Orger, pour la somme de 4500 livres; en même temps elles achetèrent, au prix de 8500 livres, de Catherine Hennier (Catherine Hennier épousa Robert Moraine, sieur de la Gratuisière. Elle était fille de René Hennier et de Geneviève Boulain. — René Hennier, son grand père, licencié es lois, lieutenant du juge de Laval, comparait au procès-verbal de réfondation de la coutume du Maine comme procureur de Guy, comte de Laval, le 7 octobre 1508.), veuve de Robert Moraine, le lieu de la Valette pour le réunir à la Croix-Blanche-
- Au prix de 300 livres
- L'acte d'achat de la Croix-Blanche mentionne l'intention des religieuses de « faire bastir une maison de collège avecq église ou chapelle, et autres édifices et accompaignemens nécessaires à l'establissement et demeure des dictes religieuses, qui seront tenues et obligées à l'advenir de faire prière ou recommandation particulière des dicts Bertrand et femme, et de leurs parens tant vivans que defuncts par chacun au jour et feste de Sainct-Françoys, sans lesquelles considérations iceulx Bertrand et femme ne consentiroient à la présente vendition ».
- Des terrains appartenant à Jean Garnier, sieur de Guesnault, marchand, mari de Jacquine Babin, et à Simonne Chalopin veuve de Jean Race, sieur de la Touche.
- Suivant une quittance devant maître Beudin, notaire,en date du 29 décembre 1626, il reçut la somme de 11192 l. 12 s. 4 d. pour tous les travaux concernant la main d'œuvre de la maçonnerie. Le compte du bois de charpente employé se monte à 15027 1. 9 s. 4d. 2. Ces sommes sont les seules dont il soit resté trace dans les archives, malheureusement bien incomplètes, des Ursulines de Laval. Le maître maçon employé par Étienne Corbineau s'appelait Jacques Ricoul. — Tous les payements sont faits par Pierre Cornilleau, sieur du Chastelier, qualifié de « intendant du bastiment des dames religieuses Ursulines. »
- « Je Bernart Vandelo, sculpteur, confesse avoir receu de Pierre Cornilleau, sieur du Chastelier, faisant pour les dames Ursulinnes de Laval, la somme de neuf livres pour la fasson d'une figure que je ai faicte au hault du grand autel de l'église desdictes dames Ursulines. De laquelle somme de neuf livres je en tiens quitte ledict Pierre Cornilleau. Faictsoubz mon seing le premier jour de septembre mil six cens vingt et six. — Plus paie audict Vanlo treze livres pour la façon de l'image saincte Hellaine qui est posée sur le portai de l'église des dames Ursulines. Faict le vingtiesme jour de septembre 1626. — Signât: Bernart Vanlo. » — La première de ces statues a disparu avec le retable construit par Étienne Corbineau. La seconde a probablement été détruite ou déplacée pendant la Révolution: on voit au-dessus de la porte la niche où elle était placée.
- M. Duchemin remarque seulement que ce fut après le 19 juillet 1625, car il avait trouvé quelque part que Sœur Charlotte Maignen, l'une d'elles, était décédée ce jour-là, et que son corps avait été déposé dans un cercueil de plomb, pour être transporté à l'église de la Croix Blanche.
- Chaque religieuse avait un cierge à La main. Le peuple se portait en foule pour voir cette prise de possession. Monsieur Lair n'était point connu dans la ville. Un contemporain raconte qu'il n'avait point de barbe et qu'il paraissait très jeune ; aussi, le peuple disait, en le voyant, que c'était la mère supérieure qui portait le Saint-Sacrement. Nécrologe d'Antoine Berset.
- Sur Louise Guays et plusieurs autres religieuses, voir Dom Piolin, Histoire de l'Eglise du Mans, t. VI, p. 58
- Fille de Mathieu Martin, sieur de la Blancherie, et de Renée Moraine, avec une dot de 2400 livres.
- Le registre capitulaire contient le procès-verbal de cette réunion, dont copie fut adressée à l’évêque : il est signé par 84 religieuses.
- Marie Dillon qui en fut la première supérieure, Hélène de Germes, Marie Bachelot et Françoise Grignon; elles y furent bientôt rejointes par trois de leurs sœurs, Marie-Louise de Boissai, Marie Martin et Anne Duchemin. (Voir : Paris-Jallobert. Journal historique de Vitré, p. 189). L'ancien monastère des Ursulines de Vitré est au XIXe siècle occupé par le collège communal. En 1675, le registre capitulaire mentionne le décès de M. Angibaust, confesseur de la communauté, et celui de M. Chariot de la Claverie qui lègue 200 livres pour être inhumé dans la chapelle fondée par Pierre Cornilleau ; à l'occasion de sou mariage il avait donné nos deux cloches qui furent fondues à la Révolution française.
- Les religieuses y recevaient aussi des personnes de tout âge qui y trouvaient une retraite décente et peu dispendieuse. Le bâtiment du pensionnat a servi à la bibliothèque de la ville depuis la révolution française. Il renfermera ensuite l'école normale de Laval au XIXe siècle.
- Julien Leclerc du Flécheray, Mémoire sur le comté de Laval
- Deux lettres de l'évêque du Mans, transcrites au registre capitulaire, jettent quelque lumière sur cet épisode de l'histoire des Ursulines de Laval et sur la vie intérieure de cette communauté.
- Religieuse du couvent de Mantes. Elle était fille de Charles de Bragelongue, seigneur de Villevenard, commissaire ordinaire des guerres à la conduite générale de la cavalerie, et de Madeleine Asselin.
- Le registre capitulaire en donne la preuve officielle.
- Prêtre de la congrégation de la Mission, supérieur du séminaire du Mans.
- En donnant cette approbation, l'évêque écrivit aux religieuses pour leur recommander la pratique et l'esprit de leur règle ; il leur indique les confesseurs qu'elles peuvent avoir comme auxiliaires de M. Basset, qui avait eu, paraît-il, « le malheur de déplaire à quelques-unes » ; il les presse de sacrifier « les désirs qui n'ont pas pour but unique la sainteté, la charité et l'obéissance » ; enfin, il approuve et loue la pratique de la communauté des pensions et de tout ce que les religieuses pouvaient posséder.
- Le 15 octobre 1727, la communauté se réunit pour délibérer sur les prières qui seront faites à L'intention de M. Basset qui vient de mourir ; il était aumônier de la maison depuis vingt-huit ans.
- Et y rendait obligatoire pour l'avenir la communauté des biens, sans toutefois y contraindre les douze religieuses qui formant la minorité (12 contre 22), préféraient conserver la propriété de leur pécule.
- Pour obéir aux lettres patentes du roi Louis XVI du 18 novembre 1789, données sur les décrets de l'Assemblée Nationale.
- A cette époque le monastère contenait 20 religieuses et 6 converses ; la sacristie renfermait un soleil de vermeil, 4 vases pour fleurs, 2 croix, 4 calices, 2 ciboires, 8 burettes, 3 plateaux, 2 chandeliers, une lampe, un encensoir, une navette, le tout d'argent ou de vermeil (Archives de la Mayenne, série Q). Le monastère consistait, suivant cette même déclaration, en une église avec une chapelle latérale, une sacristie, et un chœur pour les dames religieuses ; Les bâtiments entourant le cloître où se trouvaient le réfectoire, la cuisine, la salle du chapitre, les cellules, l'infirmerie ; Diverses cours, deux jardins, dans l'un desquels étaient deux chapelles, l'une nommée Saint-Joseph, l'autre Bethléem. Au bas de l'enclos les religieuses avaient construit deux pavillons dont les rez-de-chaussées faisaient également des chapelles avec chambres au-dessus. Il y avait une pièce d'eau dans les carrières d'où l'on avait extrait la pierre pour la construction du couvent. Près de là, une source coulait d'un rocher et alimentait une fontaine. On avait représenté dans cet endroit, sous une grotte, la Magdeleine au désert.
- Le fait est qu'à son arrivée on prit pour lui des appartements garnis à loyer qu'il s'en trouva froissé et qu'on le soupçonna de complicité dans l'émeute de la populace (10 juillet). Le 8 octobre 1791, l'administration acheta pour lui une maison en face de la principale porte de la cathédrale, l'hôtel de Montjean.
- Le mur est escaladé, la porte est ouverte par l'intérieur, et la maison envahie parla populace. Des gardes nationaux en uniforme, des hommes du peuple, quelques-uns armés, des femmes, des enfants, formait ensemble à peu près douze cents individus, sous les ordres d'un cabaretier, composaient L'émeute. La bande se répandit dans La maison parcourant les corridors, les cours, Les appartements, criant et vociférant qu'il fallait que les nonnes partissent et cédassent leur maison à l'évêque. Des membres de La municipalité, prévenus, étaient aussitôt accourus. Ils convinrent qu'on n'avait pas le droit de Les expulser ; ils n'engagèrent pas moins les dames à céder devant L'orage et à se retirer. « Si vous restez, leur dirent-ils, il va se passer de graves désordres; si nous appelons la garde nationale, on va se battre et il y aura du sang répandu. » Réunies à grande peine au chœur, elles se décidèrent à quitter leur maison et à aller demander asile aux Bénédictines, leurs plus proches voisines. Des officiers municipaux les accompagnèrent et leur ouvrirent un passage au milieu de la foule. Le peuple, après leur départ, se retira. Le pensionnat n'avait point été envahi, et la maison fut confiée aux grandes pensionnaires que la modicité de leur fortune faisait vivre retirées dans le monastère. Le 10 juillet 1791, Bry, aubergiste au Duc de Bretagne, es tallé ouvrir et défoncer les portes des dames Ursulines et les faire sortir de leur couvent ; Bry était avec des soldats de la milice bourgeoise et de sa compagnie, aussi honnêtes gens que lui. Les dames sont restées dans leur maison ; mais le 11 du même mois, accompagnés de nombreux bourgeois de la municipalité, ils ont sonné les cloches à leur arrivée et ont chanté le Te Deum en actions de grâces. — La maison a été mise au pillage par la milice bourgeoise
- Il protesta devant elles, dit qu'il était étranger à ce mouvement, et leur proposa sa protection. Ses avances furent reçues froidement ; on lui répondit seulement que ce qui faisait le plus de peine aux religieuses, c'était de n'avoir pu assister à la messe, celles des Bénédictines étant finies lorsqu'elles étaient arrivées. Elles acceptèrent un prêtre qu'on leur proposa, pourvu que ce ne fût point un prêtre constitutionnel. M. l'abbé Turpin du Cormier, frère du curé de la Trinité, leur fut envoyé.
- En 1622, Marie de Jeantilleau étant allée au Mans pour fonder un nouveau couvent, le monastère de Laval fut dirigé par Marie de la Jaille, préfète.
- Elle était de la maison de Fontenailles, ancienne au Mans : son père Julien de Fontenailles, chevalier, gentilhomme ordinaire de la Chambre du roi, était seigneur de Marigny, paroisse d'Alexain. Armes : d'azur treillissé d'argent, de 6 pièces.
- Un acte de 1632 mentionne les religieuses suivantes : Gabrielle de Fontenailles, supérieure, Marguerite Marest, préfète, Marie de Juillé, Catherine des Anges, Anne Godin, Marguerite et Marie Cornilleau, Jeanne Bignon, mères discrètes, agissant au nom de la communauté
- Elle appartenait à la branche de la Jaille-Talbot. La maison de la Jaille tire son nom du dit lieu à 2 lieues de Château-Gontier. Armes : d'or au léopard lionne de gueules et croisettes d'azur en orle
- Les Gyrois étaient seigneurs de Neuvy, de la Roche de Mayet. Armes : d'argent à la fasce d'azur.
- Elle mourut en 1652, supérieure des Ursulines : elle était fille de Claude II Rousseau, seigneur de Vicoin en Saint-Berthevin et de Julienne Simon. La famille Rousseau, originaire de Laval, a pour auteur Guillaume Rousseau qui vivait vers 1430. Armes : d'argent au cœur de gueules surmonté de 3 étoiles d'azur rangées en chef et soutenues d'un croissant de même
- Fille de noble Jacques Marest, écuyer, seigneur des Abattants, et de Mathurine Cazet. Armes: d'azur semé de coquilles d'argent, sans nombre à un lion aussi d'argent, lampassé et armé de gueules.
- Fille de Florent Gaudin, seigneyr du Couldray, licencié es droit et avocat, et de Renée Garnier. La famille Gaudin est originaire de Saint-Ceneré près Laval.
- Anne Gaudin signe comme supérieure dès la fin de 1652 au registre capitulaire. « Nièce de la Mère Françoise de la Croix, elle était venue à Laval deux ans avant la fondation, et ce furent ses vertus éminentes qui portèrent les habitants de la ville à demander des Ursulines. Elle mourut à Laval (12 mai 1677), en réputation de sainteté. » (D. Piolin. toc. cit.) Le jour de sa mort la communauté s'assembla pour délibérer sur les honneurs à lui rendre et les prières et mortifications à faire pour le salut de son âme; M. Bureau curé de la Trinité, confesseur du monastère, prend part à cette délibération, et l'on décide d'inviter les couvents de S. François et de S. Dominique à venir chanter un Libéra en l'église des Ursulines
- Pour la seconde fois.
- Fille de Pierre, seigneur du Chastelier et de Marie le Maczon. Armes : chargent à 3 corneilles de sable, membrées et becquées d'or. . Les Cornilleau étaient seigneurs de la Beroudière en Ceaulcé et de la Pellerine. Pierre Côrnilleau est qualifié par les Ursulines du titre de « nostre père temporel » ; il stipule au nom de la communauté dans les actes d'acquisitions de terrains, dans les contrats avec les Corbineau, et autres actes. Il eut pour successeur M. Le Clerc de la Galorière, qui mourut le 12 août 1672 et fut, comme son prédécesseur, inhumé dans l'église des Ursulines
- Pour la troisième fois.
- Elle naquit en 1625 et fut baptisée à la Trinité. Elle mourut le 28 avril 1712. Fille de Charles Simon, sieur du Tertre et de Thugale Duchemin du Courge. Entrée au couvent le 20 mars 1640. Le premier de la famille Simon qui commence une filiation suivie se nommait Jean et était maire de Laval en 1420. Armes : d'argent à une montagne de sinople accompagnée en chef d'une scie de sable sciant cette montagne.
- Entrée en religion le 13 janvier 1622. Fille de Gervais de la Court et d'Adnette de Cornilleau, seigneur et dame de Couebouc. Famille très ancienne à Laval, connue dès 1400.
- Cette Ursule doit être la même que Marie : elle avait probablement pris ce nom en l'honneur de Sainte Ursule, patronne de son ordre.
- Entrée le 2 juillet 1660, fille de noble Pierre Chariot, seigneur des Bigottières, et de damoiselle Jacquine Martin. Armes : d'azur au chevron d'argent à 3 roses, 2 en chef, une en pointe.
- Ancienne famille considérable en Anjou et au Maine : a donné un bailli de Sablé vers 1450, devenu sénéchal et juge ordinaire d'Anjou : il publia en 1462 une coutume d'Anjou. Armes : d'argent au lion rampant de gueules portant en sa patte droite un croissant d'or
- Fille de Pierre Niot des Loges, avocat au parlement, et de Suzanne Davazé. Un frère de Suzanne était religieux à la Collégiale Saint-Tugal de Laval.
- Née le 13 novembre 1644 à Vitré, l'un des quinze enfants de Jean de Gennes, sieur de la Matelais, secrétaire de la reine Anne d'Autriche, et d'Olive Billon, admise comme professe au monastère de Laval, le 5 mai 1661, l'une des fondatrices du monastère de Vitré, en 1679, élue supérieure de la maison de Laval)e 27 août 1705, morte supérieure du couvent de Vitré, le 15 août 1719. Armes : d'argent à 3 renards de sable 2 et 1.
- Fille de noble Jacques le Blanc de Vignolle, sieur de la Vignolles, avocat au parlement, et de Adnette Lanyer, son épouse. Armes : un cep de vigne.
- Armes : d'azur à 3 gerbes d'or 2 et 1.
- Fille de Marie Duchemin et de Pierre Touschard de Sainte-Plennes. Armes : d'argent à une bordure d'azur, chargée de ces deux mots: unica virtus.
- Entrée le 10 août 1649. Fille de noble Daniel Duchemin, sieur du Courge, et de Barbes Peslier, son épouse. Armes : d'or à un chameau de sable.
- Le 19 février 1733, la communauté décide de faire inhumer dans son cimetière, sur le désir de la défunte, la dame Marie Joly, qui était pensionnaire depuis trente ans
- Fille de Robert Bidault, écuyer, seigneur du Châtelier, et de Renée Salmon. — Sa sœur Marie était aussi Ursuline. Les Bidault sont anciens à Laval; Ainsi Jean était marié à Jacquine de Beré. Il vivait au commencement du XVe siècle. Nicolas Bidault, né le 28 octobre 1527, et Laurent son frère, né le 3 janvier 1529, fils de Nicolas et de Anne de Cordon, furent tous les deux cordeliers à Laval. Leur frère Jean fut inhumé dans l'église de ces religieux le 6 juin 1591. Les Bidault furent seigneurs de la Touche, des Landes, de Cornesse, de Glatigné, etc.
- Fille de André Ouvrard, écuyer, s. de la Baronnière, prévôt des maréchaux de la Flèche, et de Lia du Sol. Ouvrard: famille de Laval. Robin, né vers 1430, achète avec Thieuvrine sa femme, en avril 1512, de Jehan d'Estroirie et de Renée le Natural, sa femme, demeurant au bourg de Changé près Laval, le lieu de la Gousserie, paroisse de Montligné, pour la somme de neuf vingt dix livres. Pierre, écuyer, seigneur de la Saudrais, conseiller du roi, prévôt de la maréchaussée de Laval (1675), était le frère de notre religieuse. Il portait pour Armes : d'azur à une échelle d'or posée en bande.
- Elle fut réélue supérieure le 20 mars 1750, et mourut à la fin de juin ou au commencement de juillet de la même année. L'élection était présidée par Joseph-François Le Pelletier, curé et doyen de Laval, délégué par l'évêque du Mans; Pierre Martin, Etienne Piau, et Sébastien Courte, confesseurs ordinaires de la communauté, assistent à l'élection et signent le procès-verbal.Le 26 mai 1750, les religieuses décident de vendre à M. du Plessis Mongenard, pour 1500 livres, une maison sise en la rue Renaise « proche le collège. »
- Elue supérieure le 13 juillet 1750, réélue le 19 juillet 1753
- Elue le 19 juillet 1756
- Née le 4 septembre 1699, religieuse aux Ursulines de Laval, sous le nom de M° Saint-Charles, fille de Daniel Couanier, seigneur de Marbré, et de Marie Magdeleine de Launay. Sur les registres de la Sainte-Trinité de Laval, à la date du 30 janvier 1579, le nom de cette famille est écrit Couennyer. A la date du 5 août 1580, Coiagnier et à la date du 7 août 1381, Couannier. Cette dernière orthographe est celle adoptée par la famille. Armes : d'argent à 3 fasces de gueules, en chef 3 aigles éployées de sable.
- Elue le 19 juillet 1759, réélue en 1762
- Elue le 19 juillet 1765, réélue le 4 juillet 1768: les confesseurs de la communauté sont alors François Gaultier, sieur du Breil, Pierre Touchard, sieur de Sainte-Plenne et Joseph Beaumesnil
- Elle appartenait à une famille du présidial d'Angers.
- Jacquine Roustille, dite de Saint-Augustin, élue le 6 décembre 1771 ; elle ne figure pas parmi les novices et les professes admises par la maison de Laval. Son élection est présidée par Jacques-Henri du Puch, vicaire général du Mans ; assistent à l'élection Jean Turpin du Cormier, prieur de Parné, Pierre Touchard de Sainte-Pionne. François Ambroise Bidault, confesseurs, et Etienne Couanier, curé de la Trinité
- Elue le 16 septembre 1777
- Elue le 13 août 1789