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Mobilisation de 1813 en France

La mobilisation de 1813 en France est la résultante de la levée massive de nouveaux contingents militaires sous le Premier Empire, lors de l'année 1813, aprÚs la défaite subie par les forces armées de ce pays au terme de la Campagne de Russie de la fin de l'année 1812.

À la fin de cette funeste annĂ©e, la Grande ArmĂ©e sort exsangue de la terrible Retraite de Russie. Pressentant sans doute la menace que reprĂ©sente ce cinglant revers, l'Empereur procĂšde, par le biais d'un « SĂ©natus-consulte » promulguĂ© dĂšs le 11 janvier 1813, Ă  la mobilisation d'un contingent de 350 000 hommes. Ce premier acte lĂ©gislatif sera suivi d'autres tout au long de l'annĂ©e qui permirent la levĂ©e de conscrits, la mobilisation de rĂ©servistes et de Gardes nationaux ou le recrutement de volontaires ainsi que leur organisation en corps selon les alĂ©as des opĂ©rations militaires et les nĂ©cessitĂ©s du service aux fins tant de maintenir la pĂ©rennitĂ© des forces armĂ©es impĂ©riales en campagne Ă  l'Ă©tranger face Ă  un adversaire souvent supĂ©rieur en nombre que pour assurer la dĂ©fense du territoire national.

Situation de l'armée fin 1812

Statistiques non officielles des pertes subies en Russie par l'armée française, d'aprÚs Minard, 1869.

À l'issue de la bataille de la BĂ©rĂ©zina, l'armĂ©e française Ă©chappe aux forces russes menĂ©es par Koutouzov. MalgrĂ© les trĂšs lourdes pertes, qui donnĂšrent sa triste rĂ©putation Ă  cette bataille, elle esquive malgrĂ© tout la manƓuvre d'encerclement russe, et peut se retirer vers Vilnius et le DuchĂ© de Varsovie. Mais la faim, le froid et les Ă©pidĂ©mies ont dĂ©cimĂ© les troupes françaises et alliĂ©es[1] - [2].

En toute hĂąte, NapolĂ©on regagne Paris, seul, le , laissant le commandement de ce qui reste de la Grande ArmĂ©e Ă  Joachim Murat (qui le laisse Ă  son tour au vice-roi d'Italie EugĂšne de Beauharnais), pour rĂ©unir une nouvelle armĂ©e de jeunes conscrits. Un premier « SĂ©natus-consulte » de mobilisation est promulguĂ© le qui permet la levĂ©e d'un contingent de 350 000 hommes. Fort de ces renforts, il rĂ©unit en Saxe une armĂ©e de 400 000 hommes, toutefois composĂ©e majoritairement de jeunes conscrits inexpĂ©rimentĂ©s. Cette armĂ©e rejoint les restes de la Grande ArmĂ©e au printemps - juste Ă  temps pour le dĂ©but de la campagne d'Allemagne.

Cadre légal, organisation de la mobilisation

  • « SĂ©natus-consulte » promulguĂ© le , permettant la mobilisation d'un contingent de 350 000 hommes : 100.000 des classes 1809 Ă  1812, 150.000 de la classe 1813 et 100.000 de la Garde nationale[3]
  • Le , NapolĂ©on indique au Corps lĂ©gislatif qu'il va prendre personnellement le commandement de l'armĂ©e. Un Conseil de rĂ©gence est donc mis en place Ă  la fin du mois, l'ImpĂ©ratrice Marie-Louise devenant rĂ©gente[note 1].
  • Le , un « SĂ©natus-consulte » mobilise 180 000 hommes supplĂ©mentaires[4]. Cette nouvelle levĂ©e permet notamment la crĂ©ation du corps des Gardes d'honneur[5], celui-ci Ă©tant « admis dans la Garde le 29 juillet 1813 ; le 1er rĂ©giment fut attachĂ© aux chasseurs Ă  cheval, le 2e aux dragons, le 3e aux Grenadiers et le 4e aux Lanciers » [6]. Le 25, l'Empereur arrive Ă  l'armĂ©e Ă  Erfurt et prend le commandement des troupes.
  • Le , un appel par anticipation de la classe 1815 permet la mobilisation de 160 000 hommes.
  • Le , vingt-trois sĂ©nateurs et conseillers d'État sont envoyĂ©s dans les divisions militaires afin d'y agir en commissaires extraordinaires pour accĂ©lĂ©rer la conscription et l'organisation des gardes nationales[7].
  • Le , tous les Français sont appelĂ©s sous les armes, en vain : le 31, Paris est prise par les AlliĂ©s et le , le SĂ©nat destitue NapolĂ©on.

Réfractaires et déserteurs

Des gendarmes escortent des déserteurs qu'ils ont capturés avec l'aide des paysans locaux, pendant la campagne d'Allemagne

La menace alliée

La situation stratégique en Europe en 1813.

La SixiĂšme Coalition

Garnison française évacuant Spandau en Prusse le 27 avril 1813.

Encouragés par le dramatique échec français en Russie, les rois et pays vaincus au cours des guerres précédentes reprennent les armes contre la France et constituent, sous l'égide de l'Empire russe et du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande, une nouvelle coalition dirigée contre elle. Le , la Prusse, alliée forcée de Napoléon, change de camp et déclare la guerre à l'Empire tandis que l'armée russe avance vers l'Elbe, ouvrant par le fait la campagne d'Allemagne.

Conséquences de la mobilisation sur les effectifs et l'organisation de l'armée impériale

La Garde impériale rentre en France, octobre 1813.

Réorganisation générale de la Grande Armée

Compte tenu des lourdes pertes subies, de nombreux rĂ©giments fortement affaiblis sont dissous et leurs restes intĂ©grĂ©s en renforts de leurs unitĂ©s-sƓurs. Certains corps disparaĂźtront purement et simplement.

La Garde impériale

L'année 1813 verra plusieurs réorganisations au sein de la Garde impériale au fil de l'évolution des événements.

Infanterie
Cavalerie

Le , le 3e régiments de lanciers ( Lanciers lituaniens ) est dissout et ses éléments incorporés au régiment des Lanciers polonais.

Fin juillet, la cavalerie de la Garde se voit renforcée par quatre régiments de Gardes d'honneur - cavalerie légÚre recrutée sur base du volontariat au sein des classes sociales aisées de l'Empire. S'équipant à leurs frais, ceux-ci s'illustreront tout au long des campagnes de 1813 et 1814.

En dĂ©cembre, elle se voit adjoindre trois rĂ©giment d'Éclaireurs.

Artillerie, génie et services

Campagnes

Volontaires ou mobilisées, les troupes françaises rassemblées au fil de ces diverses levées prirent part à deux campagnes militaires majeures dans l'histoire militaire de l'Europe de l'époque, la campagne d'Allemagne de 1813 et celle de France en 1814.

Bibliographie

Ouvrages historiques

  • Jean & Raoul Brunon : Ls Ă©claireurs de la Garde impĂ©riale 1813-1814, Marseille
  • Liliane & Fred Funcken : L'uniforme et les armes des soldats du Premier Empire, Casterman 1968 pour le Tome I Des rĂ©giments de ligne français aux troupes britanniques, prussiennes et espagnoles, Casterman 1969 pour le Tome II De la garde impĂ©riale aux troupes alliĂ©es, suĂ©doises, autrichiennes et russes.
  • Philip Haythornthwaite (ill. Richard Hook), La Garde impĂ©riale, DelPrado & Osprey Publishing, coll. « Osprey / ArmĂ©es et batailles » (no 1), , 63 p. (ISBN 2-84349-178-9).

Romans

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. La décision de mettre en place une régence avait déjà été prise par un « Sénatus-consulte » daté du 5 février.

Références

  1. Fernand Beaucour Napoléon à la Bérézina. 26-29 novembre 1812, Centre d'études napoléoniennes, 2004, 92300 Levallois-Perret.
  2. Thierry Lentz, « le miracle de la Bérézina » in Nouvelle Histoire du Premier Empire (chapitre X).
  3. 1813 : Napoléon face à la sixiÚme coalition - voir section liens externes.
  4. id.
  5. Georges Carrot La Garde nationale (1789-1871): Une force publique ambiguĂ«, Éditions de l'Harmattan, 2001, (ISBN 2747501272), (ISBN 9782747501279) p. 194.
  6. L. & F. Funcken, Tome II, p. 58 in Bibliographie .
  7. 1813 : Napoléon face à la sixiÚme coalition déjà cité.
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