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Miss Major Griffin-Gracy

Miss Major Griffin-Gracy, communĂ©ment appelĂ©e Miss Major, est une militante trans amĂ©ricaine et une leader communautaire pour les droits des trans, avec une attention particulière portĂ©e aux femmes de couleur.

Miss Major Griffin-Gracy
Autres informations
A travaillé pour
TGI Justice (en)
Distinction
Acey Social Justice Feminist Award (d) ()

Elle dirige le Transgender GenderVariant Intersex Justice Project, dont l'objectif est de soutenir les personnes trans que l'on estime incarcĂ©rĂ©es de façon disproportionnĂ©e dans les systèmes pĂ©nitentiaires[1] - [2].Griffin-Gracy a militĂ© pour de nombreuses causes tout le long de sa vie, et a participĂ©, en 1969, aux Ă‰meutes de Stonewall, Ă  New York.

Biographie

Jeunesse

Griffin-Grady est nĂ©e dans les Quartiers sud de Chicago le [3], et a Ă©tĂ© dĂ©terminĂ©e garçon Ă  la naissance[4]. Elle a participĂ© Ă  des bals de Drag queen et de Drag king durant sa jeunesse. Elle dĂ©crit son expĂ©rience Ă  Chicago dans une interview de 1998. Elle pense aussi, qu'Ă  l'Ă©poque, ses amis et elle n'avaient pas conscience qu'elles et ils questionnaient le genre assignĂ© Ă  leur naissance, et note que la majoritĂ© de la terminologie contemporaine concernant les identitĂ©s de genre n'existait pas[5]. Elle rapporte qu'elle a fait son coming out trans adolescente, Ă  la fin des annĂ©es 1950[5].

New York

Griffin-Grady dĂ©mĂ©nage de Chicago Ă  New York. Alors que certains commerces, y compris des bars gay, refusaient l'entrĂ©e aux femmes trans[6] - [7], elle frĂ©quente la communautĂ© LGBT au Stonewall Inn, un bar du Greenwich Village. Elle se rappelle : « Nous pouvions aller au Stonewall, et tout allait bien, nous n'avions pas Ă  nous justifier »[6].

En 1969, Griffin-Gracy se trouvait au Stonewall Inn avec une petite amie lorsque la police y fit une descente[6], ce qui marqua le dĂ©but des Ă©meutes de Stonewall[8]. Griffin-Gracy fut une meneuse lors des Ă©meutes[9], mais fut frappĂ©e Ă  la tĂŞte par un officier de police  et fut mise en garde Ă  vue. Elle a rapportĂ© qu'en prison, un agent de correction brisa sa mâchoire[4]. En 1973[10], elle se rendit, avec sa camarade militante et femme trans Sylvia Rivera, Ă  un rassemblement gay Ă  Central Park, oĂą les participants ont huĂ© Rivera et l'ont forcĂ©e Ă  quitter l'estrade[4].

Elle fut condamnĂ©e Ă  cinq ans d'emprisonnement Ă  l'Ă©tablissement correction Clinton de Dannemora, oĂą elle a rencontrĂ© Frank « Big Black Â» Smith, qui avait participĂ© aux Ă©meutes d'Attica de 1971[11]. Elle a Ă©tĂ© libĂ©rĂ©e de Dannemora en 1974[11].

Californie

Griffin-Gracy a déménagé à San Diego, en 1978, et a organisé des efforts de la communauté et des mouvements populaire. Elle a d'abord commencé à travailler dans une banque alimentaire, et plus tard a fourni des services directs pour les femmes trans sans-abri ou qui ont été incarcérées, souffrant de toxicomanie[6]. Alors à San Diego, l'épidémie de SIDA a frappé les États-Unis. Griffin-Gracy s'est retrouvée à fournir des services de santé supplémentaire et à organiser plusieurs funérailles chaque semaine[6]. Elle a ensuite déménagé dans la Baie de San Francisco dans les années 1990, où elle a travaillé dans de multiples organismes VIH/SIDA, dont le Tenderloin AIDS Resource Center[12] - [13].

En 2003, elle a commencé à travailler au Transgender GenderVariant Intersex Justice Project (TGIJP), peu de temps après qu'il a été fondé par Alex Lee[1], bien que parfois, elle en soit considérée la fondatrice[14]. Elle est la directrice exécutive du projet[15] et dirige les efforts visant à soutenir les femmes transgenres qui ont été emprisonnées, en particulier les femmes de couleur[16]

Pensée

Griffin-Grady considère le fait d'ĂŞtre transgenre ou genderqueer comme le fait de « vivre en dehors de la loi Â»[17] en raison du rejet par le grand public, en particulier dans la recherche d'emploi ou dans les possibilitĂ©s d'Ă©ducation. Elle a Ă©galement fait valoir que, bien que beaucoup de personnes transcendes ou aux identitĂ©s queer ne soient pas emprisonnĂ©es, leurs identitĂ©s et leurs moyens d'expression sont contrĂ´lĂ©s par le comportement social et les politiques de l'Ă©tat[17]. Elle cite souvent le système pĂ©nitentiaire comme un des principaux facteurs d'incarcĂ©ration des personnes transgenres, plus particulièrement des personnes de couleur et des personnes Ă  faible revenu[17].

Elle a discutĂ© de la nĂ©cessitĂ© du militantisme pour les personnes transcendes en raison des histoires de discrimination. Dans les annĂ©es 1970, une amie nommĂ©e Puppy, une femme trans et travailleuse du sexe portoricaine, a Ă©tĂ© retrouvĂ©e morte dans son appartement[4] - [6]. Griffin-Gracy jugeait qu'il y avait des preuves de meurtre, mais les autoritĂ©s conclurent Ă  un suicide[4]. Elle dĂ©crit l'Ă©vĂ©nement et son impact sur elle dans une interview.

Griffin-Gracy a souvent critiqué le mouvement LGBT en raison de l'exclusion des personnes trans de la participation au mouvement et des postes de direction, notamment celles de la couleur, à faible revenu, ou qui ont déjà été emprisonnées[4] - [6] - [18].

Documentaire

Un documentaire intitulĂ© Major! sorti en 2016 dĂ©peint le rĂ´le de Griffin-Gracy comme militante et mentor de la communautĂ© transgenre, depuis les annĂ©es 1960.

Notes et références

  1. (en) Jayden Donahue, « Making it Happen, Mama: A Conversation with Miss Major », dans Eric A. Stanley, Nat Smith, Captive genders : trans embodiment and the prison industrial complex, Oakland, CA, AK Press, (ISBN 1849350701, lire en ligne), p. 269.
  2. « TGI Justice documentary about the Prison Industrial Complex », sur TGI Justice (consulté le ).
  3. Donahue 2011, p. 267.
  4. Jessica Stern, « This is What Pride Looks Like: Miss Major and the Violence, Poverty, and Incarceration of Low-Income Transgender Women », The Scholar & Feminist Online, Barnard Center for Research on Women, vol. Fall 2011/Spring 2012, no 10.1–10.2,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. Stryker, Susan (2008).
  6. (en) Elliot Owen, « Life of activism shaped trans woman's compassion », The Bay Area Reporter, BAR, Inc.,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. (en) Sally Hines, Gender diversity, recognition and citizenship : towards a politics of difference, Basingstoke, Palgrave Macmillan, , 150 p. (ISBN 978-1-137-31887-9 et 1-137-31887-2, lire en ligne), p. 33.
  8. (en) Sunnivie Brydum, « Does the Stonewall Commemorative Plaque Erase Trans People's Role in Riots? », Advocate.com, Here Media Inc.,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. Andrea J. Richie, « Living the Legacy of Rhonda Copelon », Cuny Law Review, vol. 15,‎ , p. 258 (lire en ligne, consulté le ).
  10. Transadvocate.com
  11. .
  12. (en) Patrick Califia-Rice, Speaking sex to power : the politics of pleasure and perversity, San Francisco, Calif., Cleis, , 1re Ă©d. (ISBN 1-57344-132-5, lire en ligne), p. 142.
  13. « Clearinghouse: Transgender Issues », Focus: A Guide to AIDS Research, University of California, San Francisco, vol. 13,‎ , p. 5.
  14. Donahue 2011, p. 268.
  15. « TGI Justice Staff and Leadership », sur TGI Justice (consulté le ).
  16. (en) Jason Lydon, C.B. Daring (dir.), J. Rogue (dir.), Deric Shannon (dir.) et Abbey Volcano (dir.), Queering Anarchism : Addressing and Undressing Power and Desire, Édimbourg, AK Press, , 255 p. (ISBN 978-1-84935-121-8 et 1-84935-121-X, lire en ligne), p. 192.
  17. Arlyn Katen, « Book Review: Captive Genders: Trans Embodiment and the Prison Industrial Complex », Berkeley Journal of Gender, Law & Justice, vol. 28, no 2,‎ , p. 313 (lire en ligne, consulté le ).
  18. Donahue 2011, p. 277.

Liens externes

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