Mirian III d'Ibérie
Mirian III dâIbĂ©rie (vers 277-361 ; en gĂ©orgien : ááá ááá III) est le fondateur de la dynastie des ChosroĂŻdes et un roi d'IbĂ©rie de 284 Ă 361[1].
Mirian III | |
Le sarcophage du roi Mirian III dans la cathédrale de Samtavissi | |
Titre | |
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Roi d'Ibérie | |
â | |
Avec | Rev II (345-361) |
Prédécesseur | Aspagour Ier |
Successeur | Sauromace II |
Biographie | |
Dynastie | ChosroĂŻdes |
Date de naissance | c.â277 |
Date de décÚs | |
Conjoint | Abeschoura Nana |
Enfants | Rev II, une fille, Bakar |
Origine
Selon les Chroniques gĂ©orgiennes, Mirian serait le fils dâun roi perse nommĂ© KasrĂ© (c.-Ă -d. « Khosrov ») ou KasrĂ© Ardachir[2] et dâune esclave. Il aurait Ă©tĂ© choisi par son pĂšre Ă l'Ăąge de 7 ans pour Ă©pouser en 284, Ă la demande de la noblesse gĂ©orgienne, Abeschoura, la fille et hĂ©ritiĂšre dâAspagour Ier, le dernier roi arsacide.
RĂšgne
Le roi Mirian rĂšgne au dĂ©but comme vassal de la Perse oĂč se succĂšdent son pĂšre puis son frĂšre nommĂ© « Bartom » (?) par la Chronique gĂ©orgienne et enfin son neveu[3].
Selon Pierre le Patrice, il est Ă©galement reconnu par Rome en 298 lors de la Paix de Nisibe qui prĂ©voit « qu'il recevra des Romains les insignes royaux »[4]. Dans ce contexte, Mirian se rapproche ensuite de lâArmĂ©nie Ă la suite de lâunion de son fils aĂźnĂ© Rev, associĂ© au trĂŽne, avec la fille de Tiridate IV d'ArmĂ©nie, et de lâempereur romain Constantin Ier, qui reçoit son autre fils Bakar comme otage Ă Rome.
Mirvan correspond sans doute au roi « Méribane d'Ibérie » qui, selon l'historien contemporain Ammien Marcellin, reçoit vers 360 des présents de Rome, qui souhaite s'attacher son alliance contre les Perses[5].
Conversion au christianisme
Le roi Mirian III devient le premier roi chrĂ©tien dâIbĂ©rie. Il Ă©tablit le christianisme comme religion d'Ătat. Il fonde une Ă©glise dans sa capitale Mtskheta sur le lieu oĂč est plus tard Ă©levĂ©e la cathĂ©drale de SvĂ©titskhovĂ©li.
La conversion vers 337 du roi et de son Ă©pouse, la reine Nana, qui bĂ©nĂ©ficie dâune guĂ©rison miraculeuse, est longuement dĂ©crite dans la Chronique gĂ©orgienne. Elle est attribuĂ©e Ă lâaction de sainte Nino ou Nina de GĂ©orgie.
Mirian III doit s'affranchir de la religion paĂŻenne qu'il pratiquait antĂ©rieurement, sous l'influence de prĂȘcheurs venus de Syrie et de Palestine, qui essaimaient leur foi dans tout le Proche-Orient, et principalement de sainte Nino, originaire de Cappadoce, mais probablement venue de Constantinople pour prĂȘcher, en particulier dans la ville alors paĂŻenne de Mtskheta.
En se convertissant au christianisme en , au-delà du choix spirituel, Mirian III fait un choix politique car il s'affranchit du puissant clergé païen de l'époque et obtient le soutien, contre les menaces iraniennes, de la puissante communauté chrétienne implantée déjà dans de nombreuses villes de l'Empire romain.
Famille et descendance
Il Ă©pouse :
- en 284, Abeschoura d'Ibérie, morte lorsque Mirvan avait 15 ans (292) ;
- aprÚs 292, Nana, fille d'un certain « Uliotoros du Pont » que Cyrille Toumanoff interprÚte en Olympios[6], dont sont issus :
Notes et références
- Cyrille Toumanoff, Les dynasties de la Caucasie chrétienne de l'Antiquité jusqu'au XIXe siÚcle : Tables généalogiques et chronologiques, Rome, , p. 524.
- Le nom « Khosrov » nâa pas Ă©tĂ© utilisĂ© par les Sassanides du IIIe siĂšcle ; quant Ă ArdachĂźr Ier, mort en 241, il ne peut ĂȘtre le pĂšre de Mirian. Certains auteurs ont tentĂ© de tourner cette difficultĂ© en attribuant Ă Sapor Ier, mort en 272, la paternitĂ© de Mirian, mort en 361. Cyrille Toumanoff Ă©met par ailleurs l'hypothĂšse que Mirian n'est peut-ĂȘtre pas un Sassanide mais un Mihranide.
- Christian Settipani relÚve que la généalogie des rois sassanides contemporains est bien connue et aucun ne correspond à ces personnages.
- Jean GagĂ©, La montĂ©e des Sassanides, Ăditions Albin Michel, Paris, 1964, fragments 13 et 14 de Pierre le Patrice, p. 299-300.
- Ammien Marcellin, livre XXI, chapitre 6, § 8 On s'efforca notamment de gagner, à force de dons et surtout l'envoi de riches vétements, les rois Arsace et Méribane, l'un d'Arménie, l'autre d'Ibérie, dont la défection en pareille circonstance eût porté à l'empire un coup fatal.
- Christian Settipani estime de son cÎté qu'il s'agit bien plus vraisemblablement de Iulius ThothorsÚs, roi du Bosphore entre 285 et 308.
Bibliographie
- Cyrille Toumanoff, Les dynasties de la Caucasie chrétienne de l'Antiquité jusqu'au XIXe siÚcle : Tables généalogiques et chronologiques, Rome, , p. 377 et 524.
- Marie-FĂ©licitĂ© Brosset, Histoire de la GĂ©orgie depuis lâAntiquitĂ© jusquâau XIXe siĂšcle, vol. 1-7, Saint-PĂ©tersbourg, 1848-58 (lire ce livre avec Google Books : , p. 83-133).
- (en) Cyrille Toumanoff Chronology of the early Kings of Iberia Traditio, vol. 25 (1969), p. 1-33