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Mine de Voisey's Bay

La mine de Voisey's Bay, ou mine de la baie de Voisey, est une mine de nickel-cuivre-cobalt exploitée par Inco, une filiale de l'entreprise brésilienne Vale, et située à proximité de la baie du même nom, dans la province de Terre-Neuve-et-Labrador, au Canada. Les importantes réserves et ressources, ainsi que les fortes teneurs en métaux, en font l'un des principaux gisements mondiaux de nickel sulfuré avec ceux de Sudbury, Norilsk, Jinchuan ou encore Raglan[1]. La découverte du gisement en 1993 est considérée comme l'une des plus importantes de la fin du XXe siècle pour les gisements nickélifères[2]. Ouverte en 2005, la mine est programmée pour fonctionner pendant 30 ans et fermer en 2035.

Mine de Voisey's Bay
Puits principal de la mine de Voisey's Bay en 2008
Ressources
Exploitant
Inco (filiale de Vale)
Employés
450 personnes
Ouverture
2005
Fermeture
2035
Pays
Province
Coordonnées
56° 20′ 05″ N, 62° 06′ 11″ O
GĂ©olocalisation sur la carte : Terre-Neuve-et-Labrador
(Voir situation sur carte : Terre-Neuve-et-Labrador)
GĂ©olocalisation sur la carte : Canada
(Voir situation sur carte : Canada)

Les réserves et ressources cumulées du gisement sont estimées à 141 millions de tonnes, avec des teneurs de 1,63 % en nickel, 0,85 % en cuivre et 0,09 % en cobalt.

GĂ©ographie

Situation

La mine de Voisey's Bay est situĂ©e sur la cĂ´te orientale de la province de Terre-Neuve-et-Labrador, donnant sur l'ocĂ©an Atlantique. Elle se trouve Ă  environ 35 km au sud-ouest du village de Nain[2], Ă  75 km au nord-ouest de la communautĂ© de Natuashish, et Ă  plus de 1 100 km au nord de Saint-Jean de Terre-Neuve, la capitale provinciale.

Géologie régionale

Le gisement de Voisey's Bay est situĂ© au sein du batholite de Nain, principalement constituĂ© d'anorthosite, de granite et d'autres types d'intrusions associĂ©es. DatĂ© du MĂ©soprotĂ©rozoĂŻque (1 363 – 1 289 Ma), il est constituĂ© de deux sĂ©quences d'intrusions, avec une Ă©volution du magma caractĂ©risĂ©e par des dĂ©buts de sĂ©quences Ă  intrusions anorthositiques, puis un passage progressif vers des intrusions de plus en plus granitiques en fin de sĂ©quence[3].

Gisement

Intrusion de Voisey's Bay

Le gisement de Voisey's Bay est localisĂ© au sein de l'intrusion homonyme, datĂ©e de 1 332,7 ± 1,0 Ma, ce qui en fait l'une des plus anciennes unitĂ©s du batholite de Nain. Elle intruse un vieux socle du PalĂ©oprotĂ©rozoĂŻque constituĂ© de gneiss. L'intrusion s'Ă©tend sur une longueur d'environ km et est constituĂ©e de deux chambres magmatiques, la Western Deeps Chamber et la Eastern Deeps Chamber, reliĂ©es par le dyke de Discovery Hill, long de km pour une largeur variant entre 10 et 100 m[4].

RĂ©serve et ressource

Tableau récapitulatif de la réserve et de la ressource du gisement de Voisey's Bay
Réserve (Mt) Concentrations réserve (%)[note 1] Ressource (Mt) Concentrations ressource (%)[note 2]
Année Prouvée Probable Ni Cu Co Mesurée Supposée Ni Cu Co
2003[5]28,12,32,851,680,1454,016,01,600,800,10
2014[6]11,92,82,371,320,11-----

Historique

DĂ©couverte

La présence de minéralisations de nickel et de cuivre à Voisey's Bay est connue dès 1985, pendant les campagnes d'études aéroportées menées par le Département des Mines et de l'Énergie de Terre-Neuve. Cependant, les faibles teneurs en métaux relevées dans les roches affleurantes ne permettent pas de conclure à un potentiel d'exploitation et le site n'est pas davantage étudié. Le gisement est découvert par hasard au cours de l'été 1993 par les géologues prospecteurs Al Chislett et Chris Verbiski, alors à la recherche de gisements de diamant pour le compte de la compagnie Diamond Fields Resources, qui tombent sur des échantillons enrichis en chalcopyrite, minéral porteur du cuivre, avec une teneur en ce métal estimée à 2 % dans les échantillons. Diamond Fields Resources mène par la suite deux campagnes de sondages par forage, au cours des années 1994 et 1995, qui mettent en évidence un très fort enrichissement en nickel, la présence de plusieurs types de minerais, comme la cobaltite ou la magnétite[7]. Les sondages réalisés au niveau de l'« Ovoid » et du « Mini-Ovoid » révèlent des ressources de 31,7 millions de tonnes pour des teneurs de 2,83 % en nickel, 1,68 % en cuivre et 0,12 % en cobalt[1].

NĂ©gociations et ouverture de la mine

L'accord d'exploitation de la mine est signé le , entre le gouvernement canadien, Inco Ltd, et Voisey's Bay Nickel Company[8].

Vers une mine souterraine

La mine est exploitée en puits ouvert depuis son ouverture en 2005.

En mars 2013, le gouvernement de la province de Terre-Neuve-et-Labrador et Vale parviennent Ă  un accord pour prolonger la durĂ©e de vie de la mine d'une quinzaine d'annĂ©es par une Ă©volution de l'exploitation en souterrain[9] - [10]. L'accord entre les deux parties stipule Ă©galement une dĂ©rogation accordĂ©e Ă  l'exploitant, pendant les 3 annĂ©es suivant l'accord, d'extraire le minerai sans avoir Ă  le raffiner dans la province. En contrepartie, Vale verse une compensation financière au gouvernement provincial Ă  hauteur de 100 millions de dollars[9]. La mine souterraine est prĂ©vue pour ĂŞtre opĂ©rationnelle en 2020, tandis que l'arrĂŞt les opĂ©rations dans le puits ouvert est programmĂ© pour 2021. Les travaux de creusement de la mine souterraine ont dĂ©butĂ© en 2016 et devraient s'achever en 2022[11]. Cette nouvelle infrastructure permettra de maintenir l'extraction de minerai jusqu'en 2032 et l'activitĂ© minière jusqu'en 2034[10] - [11]. Les infrastructures souterraines seront constituĂ©es de deux mines exploitant les corps minĂ©ralisĂ©s de Red Brook et de l'Eastern Deeps. Les estimations rĂ©alisĂ©es projettent un pic de production de 42 kt de concentrĂ© de nickel et de 20 kt de concentrĂ© de cuivre[10].

Extraction et traitement

Infrastructures

Notes et références

Notes

  1. Les concentrations indiquées sont les valeurs moyennes de concentration de la réserve prouvée et de la réserve probable.
  2. Les concentrations indiquées sont les valeurs moyennes de concentration de la ressource mesurée et de la ressource supposée.

Références

  1. Li et Naldrett 1999, p. 2
  2. Higgins 2018, Introduction.
  3. Myers et al., p. 910-913
  4. Saumur et al., p. 695
  5. (en) Gustavson Associates, LLC, Independent Technical Report Voisey's Bay Project Royalty, Labrador, Canada, Boulder, Colorado, International Royalty Corporation, , 72 p. (lire en ligne), p. 61-65.
  6. (en) Annual Report 2014, Vale S.A., , 286 p. (lire en ligne), p. 67-69.
  7. (en) Jeff Desjardins, « The Story of Voisey’s Bay: The Discovery (Part 1 of 3) », sur http://www.visualcapitalist.com, (consulté le ).
  8. (en) Canada. « Voisey's Bay development agreement ». (version en vigueur : 30 septembre 2002) [lire en ligne (page consultée le 25 décembre 2018)]
  9. Raymond Desmarteau, « Mine de Voisey's Bay au Labrador - Entente d'exploitation sous-terraine », Radio Canada International, (consulté le ).
  10. (en) « Voisey's Bay Mine Expansion », Hatch, (consulté le ).
  11. (en) « Vale’s Voisey’s Bay nickel mine and concentrator is transitioning from open pit to underground mining »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur http://www.vale.com (consulté le ).

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Keith Storey, Études sur les politiques pour le Nord : un aperçu de l'activitĂ© minière au Labrador, Action Canada, , 20 p. (lire en ligne [PDF]).
  • Canadian Environmental Assessment Agency, Rapport de la commission d'Ă©valuation environnementale : Projet Voisey's Bay [« Environmental Assessment Panel report on the proposed Voisey's Bay mine and mill project »], Gouvernement du Canada, , 211 p. (ISBN 978-0-662-27511-4, OCLC 43765511, prĂ©sentation en ligne, lire en ligne).
  • [Kerr 2003] (en) A. Kerr, « Voisey's Bay and the nickel potential of Labrador: a summary for the nonspecialist », Current Research, Newfoundland Department of Mines and Energy Geological Survey,‎ , p. 231-239 (lire en ligne [PDF]).
  • [Li et Naldrett 1999] (en) C. Li et A.J. Naldrett, « Geology and petrology of the Voisey's Bay intrusion: reaction of olivine with sulfide and silicate liquids », Lithos, Elsevier, vol. 47,‎ , p. 1-31 (ISSN 0024-4937). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
  • [Myers et al. 2008] (en) John S. Myers, Ronald J. Voordouw et Tanya A. Tettelaar, « Proterozoic anorthosite-granite Nain batholith: structure and intrusion processes in an active lithosphere-scale fault zone, northern Labrador », Canadian Journal of Earth Sciences, vol. 45, no 8,‎ , p. 909-934 (DOI 10.1139/E08-041, rĂ©sumĂ©). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
  • [Saumur et al. 2015] (en) B.M Saumur, A.R. Cruden, D. Evans-Lamswood et P.C. Lightfoot, « Wall-rock structural controls on the genesis of the Voisey's Bay intrusion and its Ni-Cu-Co magmatic sulfide mineralization (Labrador, Canada) », Economic Geology, Society of Economic Geologists, vol. 110,‎ , p. 691-711 (ISSN 0361-0128). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.

Liens externes

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