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Mine d'uranium d'Imouraren

La mine d'uranium d'Imouraren (ⵉⵎⵔⴰⵔⵏ en caractères tifinagh) est gisement d'uranium Ă  faible teneur que la compagnie Orano a eu le projet d'exploiter avec une mine Ă  ciel ouvert, qui se situe entre le Sahel africain et le dĂ©sert du Sahara, Ă  l'ouest du massif de l'AĂŻr, Ă  160 km au nord d’Agadez et Ă  80 km au sud d’Arlit, au Niger.

Mine d'uranium d'Imouraren
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Ressources
Exploitant
Imouraren SA :
56,65 % Areva
23,35 % SOPAMIN
10 % Etat du Niger
10 % Kepco
Localisation
Coordonnées
18° 05′ 29″ N, 7° 26′ 12″ E
GĂ©olocalisation sur la carte : Niger
(Voir situation sur carte : Niger)
GĂ©olocalisation sur la carte : Afrique
(Voir situation sur carte : Afrique)

Description du gisement

Le gisement contient « une grande quantitĂ© d’uranium, mais de faible teneur (0,8 kg d’uranium par tonne de minerai en moyenne) et Ă  des profondeurs importantes (entre 110 et 170 m) »[1].

Le projet de mine Ă  ciel ouvert couvre une surface de km de long sur 2,5 de large pour un gisement de près de 200 km2[1].

En 2009, le site d'Imouraren est considĂ©rĂ© par Areva, dĂ©sormais Orano, comme l’un des gisements uranifères les plus importants au monde, l'entreprise estime que le site contient 275 000 tonnes de minĂ©rai en terre et vise une production de 5 000 tonnes d'uranium pendant 35 ans[2]. Pour estimer le potentiel du gisement, Areva s'est basĂ© seulement sur des relèvements de radiomĂ©trie, alors que les gĂ©ologues considèrent que cette mĂ©thode donne des rĂ©sultats imprĂ©cis et parfois faux[2].

Historique

Le gisement est découvert par les équipes du Commissariat à l'énergie atomique en 1966[1].

Selon Areva, « après plusieurs campagnes d’exploration, deux études de faisabilité sont conduites en 1974 et 1983 préparant le site à une future exploitation. Le projet est arrêté à la suite de la chute brutale des cours mondiaux de l’uranium. Leur faiblesse persistante pendant deux décennies empêchera toute mise en exploitation économiquement viable du gisement. »[1]

La donne change dans les années 2000 avec la flambée des cours de l'uranium et la peur d'une possible pénurie[3].

Après l'obtention d'une concession d'exploitation, le chantier de mise en exploitation est lancé par Areva le [4]. De 2009 à 2014, Areva dépense 900 millions d'euros pour mettre en exploitation le gisement[2]. Prévue un temps pour 2012[1], la mise en exploitation du gisement est d'abord reportée fin 2014[5] puis sine die[6]. Areva vend une partie des équipements et rapatrie ses salariés français[2].

En , Areva, désormais Orano, licencie la grande majorité des employés du site d'Imouraren. Une quarantaine d’emplois sont conservés pour la surveillance et la maintenance du site[7]. Fin 2019, la mine n'est toujours pas exploitée, car les cours mondiaux d'uranium ne permettent pas une exploitation rentable de ce site[8].

En mars 2023, la direction d'Imouraren SA, propriété de l'Etat du Niger et d'Orano Niger, annonce démarrer les essais d'exploitation de la mine à partir de 2024. L'entreprise dévoilera si le site est rentable ou non en 2028[9].

Montage industriel

Imouraren SA, la structure de coentreprise propriétaire de l'exploitation, est composée de[10] :

En 2009, les investisseurs comptent investir au moins 1,2 milliard d'euros au Niger pour ce projet, un pays qui fournit alors plus du tiers du combustible utilisé dans les centrales nucléaires françaises[11].

Inquiétudes sur l'impact environnemental et sanitaire

D'après l'association Survie, une ONG spécialisée dans les relations franco-africaines, l'exploitation de la mine telle qu'envisagée par Areva (mine à ciel ouvert) aurait « des conséquences sanitaires et sociales désastreuses pour la population locale à majorité touareg et pour l’environnement »[12].

Le Collectif "Areva ne fera pas la loi au Niger" dénoncent le « prix ridicule » payé par Areva au Niger pour le projet d’exploitation du gisement d’Imouraren, au regard des dégâts sanitaires et environnementaux, qu’elles estiment considérables[13].

De nombreuses ONG demandent à Areva et au gouvernement nigérien de bloquer l’exploitation du site d’Imouraren en attendant les conclusions d’une étude d’impact indépendante[14].

Ce point de vue n'est pas partagé par l'ensemble des acteurs locaux de la région, notamment du fait des retombées socio-économiques positives espérées pour cette région déshéritée du Sahel.

Références

  1. « Areva au Niger » [PDF], sur http://www.areva.com, (consulté le )
  2. Thierry Gadault, « Uranium : la mauvaise mine d'Areva au Niger », sur lejdd.fr, Le Journal du Dimanche, (consulté le )
  3. Rapporteur Spécial de l'Énergie, rapport Assemblée nationale
  4. L'Express - 05/05/2009 : Dans l'arène d'Imouraren
  5. « Niger : Imouraren démarrera fin 2014 », sur http://www.jeuneafrique.com/, (consulté le )
  6. « L'accord entre le Niger et Areva conclu en pleine déprime de l'uranium », sur http://www.rfi.fr/, (consulté le )
  7. « Niger: Areva licencie près de 180 employés du site d'Imouraren », sur http://www.rfi.fr/, (consulté le )
  8. « Niger : les mines d'uranium ne sont plus rentables, victimes de l’effondrement des cours mondiaux », sur Franceinfo, (consulté le )
  9. « Orano cible 2028 pour exploiter le gisement d’uranium d’Imouraren au Niger – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com (consulté le )
  10. (en) NEA-IAEA Uranium Group, Uranium 2009 : Resources, Production and Demand, Paris, OECD Nuclear Energy Agency, , 456 p. (ISBN 978-92-64-04789-1)
  11. Afrik.com - 8 janvier 2009 : Niger : Areva, maître de la plus grande mine d’uranium d’Afrique
  12. RFI - 4/05/2009 : Uranium : le gisement géant d’Imouraren sur les fonts baptismaux
  13. Les Afriques - L’exploitation d’Imouraren par Areva suscite de l’inquiétude chez les ONG
  14. « Les Afriques », sur Les Afriques (consulté le ).

Articles connexes

Liens externes

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