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Mine Opémiska

Le mine Opémiska, ou mine Opémisca, est une mine souterraine située à Chapais, dans le Nord-du-Québec. L'exploitation du gisement, découvert en 1929 par Leo Springer, a lieu en 1936 et 1937, puis de 1953 à 1991[1]. Depuis 2021, la société QC Copper & Gold entreprend des forages sur le site de l'ancienne mine. Un projet de relance et de mine à ciel ouvert est envisagé[2].

Mine Opémiska
Mine Opémiska de Chapais en 1979
Ressources
cuivre, or
Ouverture
1953
Fermeture
1991

Historique

DĂ©couverte du minerai

Expédition de prospection de Peter McKenzie, 1904.
Installations de la Mine Opemiska, années 1950.

Dès le milieu du XIXe siècle, des rapports géologiques attirent l'attention du gouvernement provincial et fédéral sur le potentiel minier du nord. Le rapport de James Richardson publié en 1870 pour la Commission géologique du Canada, souligne la présence d'importantes ressources minérales dans le secteurs du lac Chibougamau. Dès 1903, Peter McKenzie y découvre du cuivre, marquant le début de l'exploration minière intensive dans les environs[3] - [4].

En 1929, Leo Springer est informé par le cri Charles A. Dixon de la présence de minerai de cuivre dans la région du lac Opémisca. Les prospecteurs Springer, Jos Perry et Gaston Robitaille se rendent sur place et collectent des échantillons. Le premier y découvre un important gisement du cuivre prometteur[5] - [6]. En 1936, une première compagnie minière entreprend des forages sur le gisement, creusant 600 mètres de galeries sur le site. Elle cesse toutefois ses opérations l'année suivante. La chute du prix du cuivre et l'absence de route complique les opérations minières[6].

Le campement Opémiska

Résidences des employés de la mine Opémiska, années 1950.

La route reliant Chibougamau au Saguenay-Lac-Saint-Jean est inaugurée en 1949. L'ouverture de cette route de gravier, l'avènement de la société de consommation et l'augmentation des besoins en minerai pendant la Guerre froide stimulent l'industrie minière[7]. La mine Opémiska est remise en service dès 1953. La compagnie crée à la même époque le campement Opémiska : un village minier pour les travailleurs et leurs familles. L'entreprise assume la construction des maisons et les services essentiels du village minier. Il devient en 1955, la ville de Chapais[6] - [8].

Exploitation

Jusqu'en 1992, la mine Opémiska est le poumon économique et l'employeur principal de la communauté de Chapais. En 1991, la mine cesse ses opérations. Ses installations sont démantelées l'année suivante[4].

Au cours de ses années d'exploitation, la mine Opémiska exploite cinq puits :

Gestion des résidus miniers

Le 23 juin 2008, la digue retenant les résidus miniers de la mine Opémiska cède, faute d'entretient. Le bassin contenant l'équivalent de 400 piscines olympiques d'eaux polluées se déverse dans un ruisseau. La vague s'enfonce dans la forêt, arrachant la route et la voie de chemin de fer. Les eaux polluées atteignent les rivières Obatogamau et Opiwaka[14]. L'incident environnemental pousse les autorités gouvernementales à resserrer la surveillance des parcs à résidus miniers au Québec[15].

Projet de relance

En 2021, l'entreprise minière QC Copper & Gold réalise des forages sur le site de l'ancienne mine Opémiska, estimant que des milliers de tonnes d'or et de cuivre pourraient encore y être exploité. Un projet de mine à ciel ouvert est envisagé. Les travaux de forage sont poursuivis en 2022[16] - [2] - [17].

Archives

Les archives de la mine Opémiska sont conservées à la Société d'histoire de la Baie-James[18].

Bibliographie

  • Camil Girard, Normand Perron. Histoire du Saguenay-Lac-Saint-Jean. IQRC, PUL, coll. « les rĂ©gions du QuĂ©bec », 1989. (ISBN 2-89224-125-1)
  • Hubert Mansion. Chibougamau dernière libertĂ©. Michel BrĂ»lĂ©, coll. « La Saga du Nord », 2009. (ISBN 978-2-89485-444-0)
  • Marc Vallières. Des mines et des hommes : histoire de l'industrie minĂ©rale quĂ©bĂ©coise. QuĂ©bec, 2012. (ISBN 978-2-550-66300-3)
  • RĂ©jean Girard (dir.). Histoire du Nord-du-QuĂ©bec. IRNS, PUL, coll. « les rĂ©gions du QuĂ©bec », 2012. (ISBN 978-2-7637-958-1-2)
  • Sylvie Tremblay. Les rĂ©cits de Philippe Tremblay, 1929-1983 : arpentage primitif, mesurer le QuĂ©bec. GID, 2020. (ISBN 978-2-89634-432-1)

Notes et références

  1. Marc Vallières, Des mines et des hommes : histoire de l'industrie minérale québécoise des origines à aujourd'hui, Gouvernement du Québec, (ISBN 978-2-550-66300-3 et 2-550-66300-4, OCLC 828898826, lire en ligne)
  2. « Une fosse de cuivre près de Chapais? », sur www.lecitoyenrouynlasarre.com (consulté le )
  3. Gilles Boileau, « Chibougamau, dernière frontière », Histoire Québec, vol. 5, no 1,‎ , p. 36–39 (ISSN 1201-4710 et 1923-2101, lire en ligne, consulté le )
  4. Réjean Girard, Réginald Auger et Institut national de la recherche scientifique, Histoire du Nord-du-Québec, Presses de l'Université Laval, (ISBN 978-2-7637-9581-2, 2-7637-9581-1 et 978-2-7637-9582-9, OCLC 816812006, lire en ligne)
  5. Hubert Mansion, Chibougamau, dernière liberté : la saga du Nord, Michel Brûlé, (ISBN 978-2-89485-444-0 et 2-89485-444-7, OCLC 473695697, lire en ligne)
  6. Jean Désy et François Huot, La Baie-James des uns et des autres : Eeyou Istchee, Productions FH, (ISBN 978-2-9811250-0-2 et 2-9811250-0-1, OCLC 445235139, lire en ligne)
  7. Normand Perron et Réjean Girard, Le Nord-du-Québec, (ISBN 978-2-7637-2863-6 et 2-7637-2863-4, OCLC 987799396, lire en ligne)
  8. Normand Perron et Institut québécois de recherche sur la culture, Histoire du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Institut québécois de recherche sur la culture, (ISBN 2-89224-125-1, 978-2-89224-125-9 et 2-89224-126-X, OCLC 20098818, lire en ligne)
  9. « Mine Springer-Un - Chapais (Ville) », sur toponymie.gouv.qc.ca (consulté le )
  10. « Mine Springer-Deux - Chapais (Ville) », sur toponymie.gouv.qc.ca (consulté le )
  11. « Mine Perry - Chapais (Ville) », sur toponymie.gouv.qc.ca (consulté le )
  12. « Mine-Robitaille - Chapais (Ville) », sur toponymie.gouv.qc.ca (consulté le )
  13. « Mine Cooke - Chapais (Ville) », sur toponymie.gouv.qc.ca (consulté le )
  14. Zone Aucun thème sélectionné- ICI.Radio-Canada.ca, « Importantes conséquences environnementales », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  15. « Bombe environnementale à retardement », sur La Presse, (consulté le )
  16. mhlevesque, « Deux grands projets à Chapais en 2022 », sur Journal Informe Affaires, (consulté le )
  17. Karine Desbiens, « QC Copper and Gold veut redonner la vie aux gisements d’Opémiska, Chapais », sur La Sentinelle, (consulté le )
  18. « Guide des Archives », sur SHBJ (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

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