Michel Roset
Michel Roset, né le et mort le à Genève, est une personnalité politique et ambassadeur genevois[1].
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Biographie
Famille
Il est le fils de Claude Roset (1495-1549), syndic[2] et soutien politique de Calvin et de Françoise Navis née vers 1500. Il a deux frères: Esdras Roset (qui sera aussi membre du Conseil des Deux-Cents) né vers 1536 et Osias Roset né vers 1538, et une sœur née vers 1540 nommée Léa Roset.
Au cours de sa vie il sera marié deux fois:
- En 1554, avec Philippa de La Mer, dont il aura 3 enfants : Samuel Roset (1556-†), Judith Roset (1558-†) et Daniel Roset (1558-1622), futur syndic de Genève.
- En 1560, avec Claudine de Roches, dont il aura au moins 8 enfants dont sept filles et un garçon : Esther Roset, Elisabeth Roset, Marie Roset, Dorothée Roset, Judith Roset, Léa Roset, Michel Roset (futur procureur général de Genève) et Jeanne Roset[3].
Carrière politique
Sa titulature exacte est « Seigneur de Châteauvieux, de Russin, de Dardagny et de Marval, citoyen de Genève; membre du Conseil des Deux-Cents, conseiller du Petit-Conseil, secrétaire d'État de Genève, Syndic, lieutenant de justice de Genève, Premier Syndic de Genève, Ambassadeur de la Seigneurie de Genève »[4].
Dès 1555-1556, il devient membre du Conseil des Deux-Cents de Genève, et parallèlement il est secrétaire d'État de décembre 1555 à 1557 et en 1559. En 1560, il est élu au sein du Petit-Conseil : il exerce la fonction officielle de syndic sans interruption de 1560 à 1612, et celle de premier syndic tous les 4 ans.
Il exerce aussi la fonction de lieutenant de justice de Genève à plusieurs reprises: 1563, 1567, 1571, 1575, 1579, 1582, 1586 et 1595.
En tant qu'« Ambassadeur de la Seigneurie de Genève » et grâce en partie à sa très bonne connaissance de l'allemand - qu'il a appris à Zurich à l'âge de 14 ans - il joue un rôle important dans la signature de deux traités de combourgeoisie avec Soleure en 1579 et avec Berne et Zurich en 1584, signés par Genève après ceux signés en 1526 avec Berne et 1519 avec Fribourg (ce dernier étant cassé en 1535 pour motif confessionnel)[5].
En 1559, il inaugure l'Académie de Genève aux côtés de Jean Calvin et Théodore de Bèze.
Il serait l'inventeur, le réinventeur ou l'instigateur de l'utilisation à cette époque à Genève du « mantelet »[6]. Le chant Cé qu'è lainô datant de 1603 mentionne en langue franco-provençale cette utilisation lors de la nuit de L'Escalade: « Is alaron vitaman sur la Treille Yon d'antre leu s'aveza d'onna adresse Et fit alla queri lé mantelet Pé s'an servi quemqn de parapet. »
En juillet 1603, à la suite de l'Escalade, il représente Genève lors de la signature du Traité de paix de Saint-Julien avec le Duc de Savoie.
Ses funérailles ont lieu en en la cathédrale Saint-Pierre de Genève où il est inhumé aux côtés de Théodore de Bèze.
Il est l'auteur de chroniques sur l'histoire de Genève intitulée Les chroniques de Genève publiées pour la première fois par Henri Fazy aux éditions Georg en 1894 d'après le manuscrit original. Une rue porte son nom dans le quartier des Pâquis à Genève.
Bibliographie
- Charles P. Marie, « La venue des "Eidgnots" : Michel Roset, (1534-1613) et ses alliés de Roches et Navis », Genève-lettres, no 13,‎ , p. 33-41
- Christophe Vuilleumier, Les élites politiques genevoises - 1580-1652, Genève, Éditions Slatkine, , p. 505-519, 613, 614, 618, 620, 622, 624, 626, 631, 634, [635], 638, 642, 645, 649, 653, 656, 660, 661
- Béatrice Nicollier, « Roset, Michel » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
Références
- Roset, Michel, dans le Dictionnaire historique de la Suisse.
- https://gw.geneanet.org/rossellat?lang=it&p=claude&n=roset
- « Généalogie de Michel Roset », sur Geneanet (consulté le ).
- « Généalogie de Michel Roset », sur Geneanet (consulté le ).
- Registres de la Compagnie des pasteurs de Genève. T. IV, 1575-1582, Volume 4 page 40.
- « En 1572 a lieu le massacre de la Saint-Barthélémy en France. Les Huguenots affluent à nouveau vers Genève et la ville doit penser à sa défense. Michel Roset invente l'année suivante un engin militaire, le « mantelet ». Son idée était d'abriter les arquebusiers des coups portés par l'ennemi, en les plaçant derrière une forte paroi de bois renforcée de plaques de fer clouées sur sa face antérieure, fixée sur un essieu muni de deux roues pour déplacer le tout. Cette paroi, dite également pavois ou bouclier, était percée aux trois quarts de sa hauteur d'ouvertures, permettant aux hommes de placer leurs armes en position de tir. Cet engin permettait aux gardes de recharger leurs armes à l'abri pendant que d'autres tiraient. Il fut utilisé la nuit de l'escalade pour déloger des Savoyards embusqués qui tentaient de faire sauter la Porte de Neuve ». Généalogie sur le site de Gilles Castelnau.