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Michel Eddé

Michel EddĂ© (en arabe : Ù…ÙŠŰŽŰ§Ù„ Ű§ŰŻÙ‡), nĂ© le Ă  Beyrouth[1] et mort le dans la mĂȘme ville[2], est un avocat, philanthrope et homme politique libanais[1] - [3].

Michel Eddé
Michel Eddé en 1988.
Fonctions
Ministre d'État
-
Ministre de la Culture
-
فوŰČي Ű­ŰšÙŠŰŽ (d)
Ministre libanais de l'Information
-
Youssef Gebran (d)
Roger Chikhani (d)
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  91 ans)
Beyrouth
SĂ©pulture
CimetiĂšre Ra's al Nab' (d)
Nom dans la langue maternelle
Ù…ÙŠŰŽŰ§Ù„ Ű„ŰŻÙÙ‘Ù‡
Nationalité
Formation
Activités

Il a été un défenseur, toute sa vie durant, de la pluralité confessionnelle au Liban et de la coexistence politique et culturelle entre les différentes communautés[4]. L'ambassade de France au Liban a salué, à sa mort, un "homme de dialogue et de concorde entre les communautés et les confessions"[3].

Études et carriĂšre privĂ©e

Issu d’une grande famille maronite de Beyrouth, Michel EddĂ© est diplĂŽmĂ© de la facultĂ© de droit de l'universitĂ© Saint-Joseph de Beyrouth en 1948[5].

Il rencontre durant ses Ă©tudes Michel Chiha, l’un des rĂ©dacteurs de la constitution libanaise, dont la philosophie inspirera sa vision du Liban et de l’identitĂ© du pays. Il dĂ©couvre aussi la pensĂ©e marxiste avec laquelle il maintiendra des affinitĂ©s, ce qui lui vaudra le sobriquet du « maronite rouge »[1].

À l'universitĂ©, il se lie d’amitiĂ© avec deux futurs prĂ©sidents du Liban, Elias Sarkis et RenĂ© Moawad[1].

1948 marque aussi l’annĂ©e de l’éveil de sa conscience politique, avec la crĂ©ation de l’État d’IsraĂ«l. Connaisseur de la culture juive et de la situation palestinienne, il Ă©crira plusieurs articles et animera des Ă©missions sur la question israĂ©lo-palestinienne[6].

Michel EddĂ© s’investit dans un premier temps dans son mĂ©tier d’avocat, ouvrant un cabinet d’avocats d’affaires en 1951. Il travaille beaucoup avec des entreprises libanaises, françaises, ainsi qu’en Afrique subsaharienne[1].

CarriĂšre politique

Michel EddĂ© s’engage en politique en 1966, lorsqu’il accepte la demande du prĂ©sident Charles Helou de participer au gouvernement de Rachid KaramĂ© en tant que ministre de la Poste et des TĂ©lĂ©communications et ministre de l'Information. Il a alors 38 ans.

Lors de sa prise de fonction, il se trouve face Ă  un secteur des tĂ©lĂ©communications en piĂštre Ă©tat[1]. EddĂ© mĂšne alors des politiques de rĂ©forme du secteur, supervisant notamment la construction d’un cĂąble sous-marin reliant le Liban Ă  la France[7], et l’installation de la tĂ©lĂ©vision en couleur au Liban. Pour avoir menĂ© ces projets d’infrastructures en partenariat avec la France, Michel EddĂ© sera fait commandeur de la lĂ©gion d’honneur en 1967.

Il est de nouveau rappelĂ© en politique en 1972 et s’engage aux cĂŽtĂ©s du prĂ©sident Elias Sarkis au dĂ©but de la guerre civile. Il devient ministre de l'Information pour la seconde fois entre 1980 et 1982 dans l'Ă©quipe de Chafic Wazzan. Bien qu’il n’affichait pas l’ambition de devenir prĂ©sident, son nom est proposĂ© pour reprendre les rĂȘnes du pays lors du dĂ©part d’Elias Sarkis en 1982, mais l’invasion israĂ©lienne l’empĂȘche d’accĂ©der Ă  ce poste[1]. En 1984, en pleine guerre civile, il devient prĂ©sident de la commission d'enquĂȘte et d'information pour la libĂ©ration du territoire libanais, alors occupĂ© par les IsraĂ©liens[8].

Michel EddĂ© occupera encore plusieurs postes de ministre dans diffĂ©rents gouvernements, dont ministre de la Culture et de l'Enseignement supĂ©rieur entre 1992 et 1996 dans le gouvernement de Rafiq Hariri. Il restera cĂ©lĂšbre comme ministre de la Culture pour avoir menĂ© des politiques de dĂ©fense du patrimoine libanais, menacĂ© durant l’aprĂšs-guerre[9] - [10], et comme ministre de l’Enseignement supĂ©rieur pour avoir pris plusieurs mesures visant Ă  redresser le niveau de l’enseignement supĂ©rieur libanais et Ă  limiter la prolifĂ©ration de « fausses » universitĂ©s[1]. Entre 1996 et 1998 il est nommĂ© ministre d'État sans portefeuille[5].

Outre ses mandats ministĂ©riels, son nom a de nouveau Ă©tĂ© avancĂ© Ă  plusieurs reprises pour devenir prĂ©sident du Liban. Il est l’un des candidats les plus sĂ©rieux pour l’élection de 2007, mais n'accĂšdera finalement pas Ă  la prĂ©sidence[11]. En 2012, il est Ă  nouveau pressenti pour devenir prĂ©sident[12], mais il dĂ©clinera l’offre.

La mĂȘme annĂ©e, Michel EddĂ© est Ă©levĂ© Ă  la dignitĂ© de grand officier de la LĂ©gion honneur par l'ambassadeur de France Patrice Paoli[13].

Engagements et vie privée

Proche du patriarche maronite Nasrallah Boutros Sfeir, il est prĂ©sident de la Ligue maronite de 2003 Ă  2007 et PDG du quotidien francophone L'Orient-Le Jour depuis 1990. Il dĂ©fend la libertĂ© d’expression des journalistes et l'indĂ©pendance du journal[14], dans un pays oĂč la presse est souvent soumise Ă  des intĂ©rĂȘts particuliers[15].

Il apporte son soutien Ă  de nombreuses associations libanaises et finance des bourses dans les universitĂ©s[16] - [17]. Il est l’un des principaux promoteurs des "Restos du cƓur" au Liban[18].

Son nom est citĂ© dans le scandale des Panama Papers pour une sociĂ©tĂ© Ă©cran situĂ©e aux Îles Vierges britanniques dont il Ă©tait le bĂ©nĂ©ficiaire[19].

Il épouse Yola Doumit en 1959, avec qui il aura cinq enfants dont Salim Eddé, cofondateur de l'entreprise Murex avec ses frÚres[20].

Distinctions

Notes et références

  1. « Michel EddĂ© : ses rĂ©alisations, ses passions, ses marottes Â», sur lorientlejour.com, 3 novembre 2019
  2. « Michel Eddé est décédé », sur Libnanews.com, (consulté le )
  3. « Les hommages affluent aprÚs le décÚs de Michel Eddé », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le )
  4. « Michel EddĂ©, hĂ©raut du vivre-ensemble, s’en est allĂ© », sur L'Orient-Le Jour, (consultĂ© le )
  5. Université Saint Joseph, « Notices biographiques des lauréats », sur www.usj.edu.lb
  6. Mīƥāl (1928- ) Iddih et Ù…ÙŠŰŽŰ§Ù„ (1928- ) Ű„ŰŻÙ‘Ù‡, « BnF Catalogue gĂ©nĂ©ral », sur catalogue.bnf.fr (consultĂ© le )
  7. Commission des archives diplomatiques, Documents diplomatiques français, Paris, , p. 405
  8. « La rĂ©sistance dans le Sud : Nationalisme et esprit de sacrifice », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  9. Elisabetta Pietrostefani, « L’évaluation du patrimoine urbain : le cas libanais », Cairn,‎ (lire en ligne)
  10. « Un calendrier et un budget », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  11. Mouna NaĂŻm, « Nouveau report du scrutin prĂ©sidentiel libanais », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  12. « Liban : l'impossible élection du nouveau président », sur Franceinfo, (consulté le )
  13. Fady NOUN, « Michel EddĂ© grand officier de la LĂ©gion d’honneur - Fady NOUN », sur L'Orient-Le Jour, (consultĂ© le )
  14. « L'Orient-Le Jour », sur L'Orient-Le Jour (consulté le )
  15. « Liban : Des mĂ©dias fortement politisĂ©s, une libertĂ© d’expression attaquĂ©e | Reporters sans frontiĂšres », sur RSF (consultĂ© le )
  16. « [USJ - Services] - Le service social étudiant », sur www.usj.edu.lb (consulté le )
  17. « Lancement du Prix Michel Eddé », sur summary_large_image (consulté le )
  18. « Mise au point au sujet des Restos du cƓur », sur L'Orient-Le Jour, (consultĂ© le )
  19. « « Panama papers » : de riches Français muets sur leurs montages offshore », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  20. « Salim Eddé. Un entrepreneur philanthrope qui a du flair », sur magazine.com.lb (consulté le )
  21. Remise doctorats Honoris causa, vendredi 17 juin 2016, Amphithéùtre Pierre Y. abou Khater, Campus des sciences humaines de l'université Saint-Joseph de Beyrouth

Liens externes

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