Accueil🇫🇷Chercher

Michel-Charles Chégaray

Michel-Charles Chégaray (, Bayonne - , Paris) est un magistrat et homme politique français.

Biographie

Fils de Martin-Charles Chegaray, maire d'Anglet et de Bayonne, il fit ses études classiques au collège Henri IV, puis à la faculté de droit de Paris. Il entra en 1826 dans la magistrature comme juge-auditeur au tribunal de Bayonne, devint, l'année d'après, substitut du procureur du roi dans cette ville, et passa à Orthez en la même qualité.

La révolution de Juillet 1830 lui donna de l'avancement. Nommé successivement procureur du roi à Montbrison, substitut du procureur général à la cour royale de Lyon (), puis procureur du roi à Lyon en .

Chegaray fut, de plus, en vertu d'une ordonnance royale du , dĂ©signĂ© avec Plougoulm, Franck-CarrĂ© et la Tournelle, par le gouvernement de Louis-Philippe, pour porter la parole, comme avocat gĂ©nĂ©ral, devant la cour des pairs, dans le grand procès politique de Lyon, Saint-Étienne, Paris, etc., dit procès d'avril. Comme les PrĂ©venus, par la voix d'un de leurs avocats, Me Jules Favre, avaient peint la rĂ©pression sous les couleurs les plus sombres et reprochĂ© au parquet de Lyon d'ĂŞtre restĂ© inactif en prĂ©sence des assassinats que lui avait dĂ©nonces la clameur gĂ©nĂ©rale, Chegaray, qui prĂ©cisĂ©ment avait exercĂ© Ă  Lyon les fonctions de procureur du roi, rĂ©pliqua que des plaintes formelles n'avaient pas Ă©tĂ© dĂ©posĂ©es, et prĂ©tendit qu'Ă  l'examen, les faits qu'on avait signalĂ©s d'une manière assez prĂ©cise pour qu'ils fussent pris en considĂ©ration, avaient Ă©tĂ© reconnus faux ou exagĂ©rĂ©s. Il soutint, en outre, que l'armĂ©e Ă©tait innocente des accusations odieuses dont elle Ă©tait l'objet, accusations dans lesquelles il voyait le rĂ©sultat d'un système dont l'application aurait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© plusieurs fois faite, « parce que l'armĂ©e Ă©tait restĂ©e fidèle Ă  son devoir, parce qu'elle avait constamment suivi le chemin de l'honneur... ». D'après la dĂ©position du gĂ©nĂ©ral Aymar, le nombre des morts et des blessĂ©s aurait Ă©tĂ© Ă  peu près Ă©gal de part et d'autre; mais suivant Chegaray, qui donnait ces renseignements comme prĂ©cis, le nombre des militaires blessĂ©s ou tuĂ©s avait Ă©tĂ© de 322, dont la moitiĂ© Ă©taient morts sur le coup, et le nombre des civils tuĂ©s s'Ă©levait Ă  109; il ne parlait pas de ceux qui n'avaient Ă©tĂ© que blessĂ©s. ChĂ©garay prit encore la parole après le rĂ©quisitoire du procureur gĂ©nĂ©ral Martin (du Nord), pour reproduire en la dĂ©veloppant, l'argumentation de ce magistrat. Il insista longuement sur les faits immĂ©diats qui lui paraissaient de nature Ă  prouver que tout, jusqu'Ă  l'heure mĂŞme de l'insurrection, avait Ă©tĂ© prĂ©vu et mĂ©ditĂ© : telles Ă©taient l'attaque des petits postes militaires, l'arrestation des soldats d'ordonnance, l'affluence en masse des Mutuellistes et des membres de la SociĂ©tĂ© des droits de l'homme sur plusieurs points, la construction simultanĂ©e des barricades en divers lieux. L'autoritĂ©, d'après Chegaray, avait Ă©tĂ© partout attaquĂ©e; elle n'avait fait que se dĂ©fendre. Après avoir soutenu que les faits individuels cites par les dĂ©fenseurs Ă©taient con trouvĂ©s, l'avocat gĂ©nĂ©ral s'attacha Ă  montrer que l'insurrection n'avait pas Ă©tĂ© amenĂ©e par une cause industrielle, mais qu'elle avait Ă©tĂ© prĂ©parĂ©e par un parti politique, par le parti rĂ©publicain. Faisant allusion enfin aux tentatives des accusĂ©s pour repousser la compĂ©tence de la cour des pairs, Chegaray termina par les paroles suivantes : « Que n'a-t-on pas fait, messieurs, pour obtenir un tel rĂ©sultat ? Complication de difficultĂ©s matĂ©rielles, appels captieux Ă  une gĂ©nĂ©rositĂ© qui, dans de telles circonstances, eĂ»t Ă©tĂ© faiblesse ou aveu d'impuissance, nĂ©gation de votre compĂ©tence, attaques Ă  vos personnes, Ă  votre juridiction, insultes, menaces aux tĂ©moins produits devant vous saturnales furieuses jusqu'au sein de vos audiences, rien n'a Ă©tĂ© Ă©pargnĂ©. Vous avez patiemment, glorieusement triomphĂ© de tous ces obstacles. Vous achèverez ce grand ouvrage, et votre arrĂŞt montrera enfin que sur cotte terre de France, il y a un autre droit que la force, une autre justice que la victoire. » 

Chegaray fut nommé procureur général près la Cour d'Orléans, en 1835, et près celle de Rennes en .

Lors des élections du , il fut élu député des Basses-Pyrénées et siégea dans la majorité conservatrice. Conseiller général des Basses-Pyrénées, depuis 1838, Chegaray fut réélu député : le , puis le , le (à cause de sa promotion au poste d'avocat général à la Cour de cassation), et le .

Haut fonctionnaire du gouvernement, il lui donna constamment son suffrage et soutenu les ministères Molé et Guizot.

La république de 1848 l'avait révoqué comme magistrat et momentanément écarté du parlement; il ne fit pas partie de la Constituante. Mais le , il fut élu représentant du peuple à l'Assemblée législative par le département des Basses-Pyrénées. Il prit place à droite, et appuya de ses votes la majorité anti-démocratique. Ce fut lui qui fut chargé du rapport sur la réintégration des magistrats de la Cour des comptes révoqués en 1848. Rallié au gouvernement de l'Élysée, puis à l'Empire, il reçut de Napoléon III le titre de conseiller à la Cour de cassation le . Il exerça ces fonctions jusqu'à sa mort.

Il avait épousé Anne d'Eichthal, fille du baron Louis d'Eichthal et sœur de Gustave et Adolphe d'Eichthal, dont il eut une fille, mariée à Adolphe-Gustave Quesnel.

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

Notes et références

    Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.