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Mer des Sargasses

La mer des Sargasses est une zone de l’océan Atlantique nord. Elle est bordée par le Gulf Stream à l'ouest et au nord-ouest, la dérive nord atlantique au nord, le courant des Canaries à l'est, et le courant nord équatorial au sud. Contrairement à toutes les autres mers du globe, elle n'a pas de côtes[1] - [2], si l'on excepte celle formée par les îles des Bermudes, proches de sa frontière ouest.

Mer des Sargasses
Image illustrative de l’article Mer des Sargasses
GĂ©ographie humaine
Pays cĂ´tiers Drapeau des Bermudes Bermudes (Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni)
GĂ©ographie physique
Type Mer
Localisation Océan Atlantique
CoordonnĂ©es 26° nord, 65° ouest
Subdivisions Aucune
Superficie 3 000 000 km2
Longueur 3 200 km
Largeur
· Maximale 1 100 km
Profondeur
· Maximale 7 000 m
Géolocalisation sur la carte : océan Atlantique
(Voir situation sur carte : océan Atlantique)
Mer des Sargasses

Elle a une largeur de 1 100 km, et une longueur de 3 200 km environ. Elle s'Ă©tend Ă  peu près de 70 Ă  40 degrĂ©s ouest de longitude et de 25 Ă  35 degrĂ©s nord de latitude. Elle tient son nom des algues dites Sargassum[3] - [4] qui ont la particularitĂ© d'y flotter, et s'y accumuler en surface. Le mot mĂŞme de « sargasse » vient du mot espagnol sargazo qui correspond au varech. En effet, la zone fut dĂ©couverte par Christophe Colomb, qui y nota l'abondance de vĂ©gĂ©taux en surface, signe pour lui de la proximitĂ© d'un continent.

Toutefois, il semble que le Portugais Diogo de Teive aurait atteint la mer des Sargasses vers 1452. Elle sera mentionnée sous le nom de mer de Baga dans une carte italienne de l'époque[5].

La mer des Sargasses a aussi la particularité d'être une zone calme, sans vent ni vague.

Explications

Le Gulf Stream et sa circulation dans l'Atlantique Nord.
Ligne de sargasse dans la mer du même nom. Ces lignes peuvent s'étirer sur plusieurs kilomètres.

La force de Coriolis crée, au niveau des océans, de grandes formes tourbillonnaires : vortex de vents, de vagues et de courants.

La mer de Sargasses est décrite de cette manière dans le roman de Jules Verne, Vingt mille lieues sous les mers (tome 2, chapitre XI) : « Au niveau de l'Atlantique Nord, cette force « enroule » le bras sud du Gulf Stream. Vers le quarante-quatrième degré de latitude nord, ce courant chaud se divise en deux bras, le principal se porte vers les côtes d'Irlande et de Norvège, tandis que le second fléchit vers le sud à la hauteur des Açores ; puis heurtant les rivages africains, et décrivant un ovale allongé, il revient vers les Antilles. Ce second bras entoure de ses anneaux d'eau chaude cette portion froide de l'océan qu'est la mer des Sargasses, tranquille, immobile, véritable lac en plein Atlantique. Les eaux du grand courant ne mettent pas moins de trois ans à en faire le tour, elles charrient aussi vers cette zone une foule d'objets flottants : herbages, algues et fucus. »

Dans cette zone a été découvert en 2010 un vortex de déchets, portés par les eaux depuis les rivages de l'Europe et de l'Amérique. Cette accumulation de déchets plastiques a été explorée en mai-juin 2014 par l'expédition 7e continent dirigée par Patrick Deixonne, qui avait pour but « d'étudier, de cartographier et de médiatiser cette pollution marine dangereuse »[6].

Malgré la prolifération de l'algue du genre Sargassum, cette mer est souvent considérée comme sans vie. Elle est en effet, très salée, et sous sa surface, le milieu est pauvre, et la région n'est pas riche en chlorophylle[7]. Suivant les sources, elle est surnommée « jungle flottante » ou « désert flottant ».

La mer des Sargasses joue également un rôle important dans la migration de l'anguille européenne et de l'anguille américaine : les larves des deux espèces y croissent, pour se diriger ensuite vers les côtes de l'Europe et de l'est de l'Amérique du Nord. Une vingtaine d'années plus tard, elles essayent d'y retourner pondre leurs œufs.

Phénomènes remarquables

  • La mer des Sargasses est la seule mer considĂ©rĂ©e comme ne possĂ©dant pas de rivages[1].
  • Les anguilles peuvent parcourir cinq mille kilomètres afin de s’y reproduire.
  • Selon les tĂ©moignages anciens, les thons Ă©taient très abondants dans « la mer herbeuse ». On a mĂŞme imaginĂ© dans les annĂ©es 1870 d'aller y exploiter les algues (en les brĂ»lant sur place et en ramenant les cendres pour remplacer le goĂ©mon difficile Ă  collecter en Bretagne)[8] tout en y pĂŞchant le thon pour compenser l'effondrement dĂ©jĂ  constatĂ© des pĂŞcheries europĂ©ennes.

Histoire

La mer des Sargasses aurait pu ĂŞtre connue des Carthaginois[9] - [10].

Christophe Colomb a décrit cette étendue d'eau[11].

Les marins qui sillonnaient l'Atlantique nord aux XVe et XVIe siècles, craignaient la mer des Sargasses. En effet, cette zone de calme plat, sans vent, s'opposait Ă  la progression des voiliers, il Ă©tait difficile d'en sortir. De plus, la prĂ©sence en grande concentration Ă  la surface des algues sargasses, de grande taille, donnait l'impression d'ĂŞtre « en panne Â» sur une sorte d'immense prairie marine d'algues gigantesques. Jean de LĂ©ry fait dans son Histoire d'un voyage faict en la terre de BrĂ©sil (1578), le rĂ©cit (chapitre XXI) de cette difficile traversĂ©e et dĂ©crit la bizarrerie de cette mer « herbeuse » et de ces herbes marines « flottans sur mer sans aucunes racines […], de couleur blafarde ou blanchastre comme foin fenĂ© ».

Notes et références

  1. (en) « The sea with no shores (La mer sans côtes) » [PDF], National Oceanic and Atmospheric Administration, (consulté le ).
  2. « cccturtle.org/bermuda/environm… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  3. « Sargasso Sea », Encyclopædia Britannica
  4. « High Seas Gems », Marine Conversation Biology Institute, (consulté le )
  5. Ouvrage Lisbonne hors les murs par la commission nationale pour la commémoration des découvertes portugaises dirigée par Michel Chandeigne.
  6. Jean-Luc Goudet, « L'expĂ©dition 7e continent traque les dĂ©chets plastiques en Atlantique Â», Futura-Sciences, 5 mai 2014
  7. Carte satellite de la richesse en phytoplancton dans l'Atlantique nord.
  8. Scan OCR du Journal géographique Le globe, organe de la société géographique de Genève pour ses mémoires et bulletins, 1877 (exemplaire de l'Université d'Ottawa)
  9. Marcel Moussette et Gregory A. Waselkov, Archéologie de l'Amérique coloniale française, Montréal, Lévesque Éditeur, , 458 p. (ISBN 978-2-924186-38-1), p. 19-26
  10. CUNLIFFE Barry, « Chapitre 2. Au-delà de « notre mer » », dans : , Pythéas le Grec découvre l’Europe du Nord. IVe siècle av. J.-C, sous la direction de CUNLIFFE Barry. Paris, Autrement, « Mémoires/Histoire », 2003, p. 29-47. URL : https://www.cairn.info/--9782746703612-page-29.htm
  11. IFM, « Objet: Les algues sargasses : fléau ou opportunité », Comité Toulon Provence Corse,‎

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • Jules Verne, Vingt Mille Lieues sous les mers. Voir Deuxième partie, Chapitre XI, La mer de Sargasses.

Liens externes

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