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Mayville (Le Touquet-Paris-Plage)

Mayville ou, en anglais, an anglo-french pleasaunce dĂ©signe le projet de station balnĂ©aire au sud de Paris-Plage, hameau de Cucq dans le dĂ©partement du Pas-de-Calais, projet initiĂ©, Ă  la fin du XIXe siĂšcle, par John Whitley, homme d’affaires britannique francophile. Ce projet grandiose ne verra pas le jour.

Armoiries du projet de la station balnéaire Mayville.
Photo simulant le projet Mayville.
Plan général de Mayville.

Le projet

Objectif et localisation

DĂšs 1892, John Whitley, qui veut apporter un prolongement Ă  l'amitiĂ© du roi Édouard VII avec le gouvernement français, avec l'entente cordiale entre la France et l'Angleterre, souhaite crĂ©er un centre de divertissement, une station balnĂ©aire grandiose, une pleasance. Cela permettrait de renforcer le rapprochement des deux peuples. Il se met Ă  la recherche d'un site qui pourrait accueillir ce projet, pour cela il parcourt la cĂŽte française de la Manche et finit par choisir un endroit oĂč s'Ă©tend une superbe forĂȘt et la nouvelle station de Paris-Plage[Note 1], crĂ©Ă©e par Alphonse Daloz[1].

Élaboration

John Whitley arrive Ă  Paris-Plage en 1894, la station ne compte que 173 constructions[2], et dĂ©cide d'acheter, vers le sud de Paris-Plage, en bordure de mer, trois kilomĂštres de cĂŽte, sur 500 mĂštres de profondeur. Son projet est appelĂ© « Mayville », en l'honneur de la Princesse May Ă©pouse du duc d’York, futur George V, roi de Grande-Bretagne en 1910. Pour la rĂ©alisation de « Mayville », il constitue, en 1895, la Mayville Company Ltd, encouragĂ© et appuyĂ© par un comitĂ© de plus de cinquante membres dont Louis Pasteur, Sarah Bernhardt, Carrier-Belleuse et le duc de Morny[1]. Le siĂšge est Ă  Étaples avec des bureaux Ă  Londres au 14 Cockspur Street, S.W. et Ă  Paris au 25 rue de la Paix.

Plan et infrastructures

Plan du projet Mayville.

Les plans de la future station balnéaire sont confiés à Charles Garnier, architecte de l'opéra de Paris.

Le projet grandiose prĂ©voit un espace quatre fois plus vaste que Paris-Plage et n’est ni gĂ©omĂ©trique (Ă  la diffĂ©rence de Paris-Plage), ni symĂ©trique (Paris-Plage Ă©tant rejetĂ© Ă  la pĂ©riphĂ©rie).

Il y est prĂ©vu une gare de chemin de fer, une Ă©glise catholique et un temple protestant, des grands hĂŽtels, des restaurants, une jetĂ©e promenade sur la mer, on surnomme Mayville le Newport de l'Europe, un casino, un jardin zoologique avec lac, un PrĂ©-Catelan comme celui du bois de Boulogne, une bibliothĂšque salle de concert, une succursale du Louvre (grand magasin parisien), un marchĂ©, des golf links, un champ de courses, des terrains de polo, de cricket, de football et de baseball, des courts de tennis, un vĂ©lodrome, un gymnase, une Ă©cole d’équitation, un hammam, etc[1].

MĂ©diatisation

Brochure éditée en 1896.

En 1896 est Ă©ditĂ© l'ouvrage an anglo-french pleasaunce, illustrĂ© par Phil May, qui explique le projet Mayville et ses nombreux atouts[Note 2]. On peut l'acheter en France, pour le prix de 3 francs Ă  Paris librairie Galignani au 224 rue de Rivoli et Ă  Boulogne-sur-Mer librairie Merridew.

La publicitĂ© est largement diffusĂ©e en Angleterre et aux États-Unis, on y annonce cette plaisance franco-anglaise, avec saison d’étĂ© et saison d’hiver, situĂ©e entre Londres et Paris, avec le climat français, la vie française, et un nouveau bois de Boulogne, dotĂ©e d'un centre de sports en plein air.

La compagnie des chemins de fer du Nord donne son accord pour l’établissement d’une voie ferrĂ©e jusqu’au centre de Mayville depuis la ligne Paris-Calais[1].

Contestation

AprĂšs un dĂ©but prometteur et enthousiaste, en , Ă  l'hĂŽtel des Dunes de Paris-Plage, il prĂ©sente son projet devant une assemblĂ©e qui l'accueille favorablement mais, quelques annĂ©es aprĂšs, Ă  la vue du dĂ©tail du projet, les habitants de Paris-Plage se dressent contre celui-ci, estimant que la gare est trop loin (environ 1,5 kilomĂštre) et craignent la disparition de leur station. Il faut pourtant noter que Paris-Plage est bien intĂ©grĂ© Ă  Mayville. Ernest Legendre et son journal Paris-Plage en appellent au patriotisme, il Ă©crit « Il y avait encore Ă  vendre quelques terrains nus, Ă  l’extrĂ©mitĂ© des habitations et des Ă©lĂ©gantes villas : notre insulaire les achĂšte, et le voilĂ  aussitĂŽt qui s’installe Ă  l’anglaise, qui arbore le drapeau britannique et annexe Paris-Plage Ă  l’Angleterre. Que disons-nous ? Paris-Plage ! Il n’existe plus ! BiffĂ©, supprimĂ©, noyĂ© dans Mayville, du nom d’une princesse anglaise Ă  laquelle Sir John Whitley entend faire honneur du territoire conquis. ». La presse parisienne prend le relais, et on peut lire « Ces Anglais prennent des allures de conquĂ©rants auxquels toutes les fantaisies sont permises » ou « Nous sommes encore les maĂźtres chez nous et les Anglais ne sont pas prĂšs de rĂ©gner de nouveau dans notre ïŹĂšre France qui les expulsa jadis de si verte façon »[1].

Abandon

John Whitley finit par renoncer à son projet en 1898, la Mayville Company Ltd est liquidée.

En 1902, aprĂšs quelques annĂ©es passĂ©es Ă  Hardelot-Plage oĂč il a lancĂ© la station, il rachĂšte aux hĂ©ritiers Daloz le reste du domaine, grĂące Ă  l'aide de son ami banquier Allen Stoneham, et crĂ©ent, ensemble, le « Touquet Syndicate Ltd » qui sera le dĂ©but de l'essor de la station balnĂ©aire Paris-Plage qui deviendra Le Touquet-Paris-Plage[1].

HĂ©raldique

Blason de {{{commune}}} Blason
D'argent à une nef équipée et habillée au naturel, flammée d'argent croiseté de gueules, voguant sur des ondes au naturel mouvant de la pointe ; au chef bastillé de gueules chargé d'une lyre d'or adextrée d'une rose blanche, feuillée et tigée au naturel, et senestrée d'un brin de pyrole aussi au naturel.
Devise
Gaudium adfero « J'apporte la joie »
DĂ©tails
On note la similitude de ce blason avec celui de la ville de Neufchùtel-Hardelot associé à John Whitley, créateur de la station balnéaire d'Hardelot-Plage.

Création de John Whitley avec le concours du College of Arms de Londres.

Nom de Mayville

Ce nom de Mayville fait sa rĂ©apparition en 1976 avec le hameau de Mayvillage, avenue François-Godin, sur les plans de l'architecte Jacques Labro[1] et, lorsque le Conservatoire du littoral fait l'acquisition, en 1982, d'un terrain situĂ© sur les communes du Touquet-Paris-Plage et de Cucq, qui porte l'appellation les dunes de Mayville, d'une superficie de 76,244 hectares[3].

Pour approfondir

Bibliographie

  • (en) John Whitley, Mayville an anglo-french pleasaunce : its attraction and aims, Le Touquet-Paris-Plage, T. Fisher Unwin, Paternoster square London, 60 p. (lire en ligne)

Articles connexes

Notes et références

Notes

  1. Paris-Plage devient commune en 1912 sous le nom de Le Touquet-Paris-Plage
  2. Ouvrage, en anglais, voir Bibliographie

Références

  1. Patrimoines - Pas-de-Calais le département, « Le projet de Mayville : "an anglo-french pleasance" », sur patrimoines.pasdecalais.fr (consulté le ).
  2. Édouard LĂ©vĂȘque, Histoire de Paris-Plage et du Touquet souvenirs et impressions, Le Touquet-Paris-Plage, Charles Delambre Ă  Paris-Plage et Ă  Montreuil sur Mer, , 601 p. (lire en ligne), p. 169
  3. « Espace protégé FR1100131 - dunes de Mayville », sur Le site de l'inventaire national du patrimoine naturel (consulté le ).
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