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Maurice Ringot

Biographie

Maurice Ringot est fils et petit-fils de marbriers-sculpteurs, il fut élève au collège Saint-Winoc de Bergues, étudia ensuite chez les Frères des Écoles chrétiennes de Saint-Omer puis entra à l'École des beaux-arts de Lille et à l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. De retour à Bergues, il se maria avec Hélène Sagary et installa son atelier, rue de l'Arsenal, où il sculpta sa première œuvre monumentale : le Jean Gutenberg destiné à orner la façade du journal le Nord Maritime à Dunkerque. En 1910, il déménagea à Malo-les-Bains, à l’angle de l’avenue About et de la rue Gaspard-Neuts, où il s’installa dans un atelier plus vaste, mieux adapté aux compositions de grande taille. Il y employa une vingtaine d’ouvriers et plusieurs artistes accomplis comme Louis Piron ; sa famille allait compter dix enfants et cinq de ses six fils : André, Pierre, Jean-Baptiste, Léon et Antony (qui reprit ensuite à Bergues la marbrerie de son oncle Julien Ringot) travaillèrent successivement avec lui perpétuant ainsi la tradition familiale de marbriers-tailleurs de pierre. Son sixième fils, Maurice, religieux, hérita lui aussi des dons artistiques de son père.

Les deux guerres l'obligèrent à quitter son atelier de Malo. Tout d'abord en 1917, il réussit à déménager le matériel indispensable pour travailler au Trait en Normandie. Puis en 1942-1943, il gagna le quartier du Banc Vert à Petite-Synthe où il édifia avec ses aides une véritable cité de logements et ateliers. En 1944, troisième déménagement vers Croix, près de Lille, mais sans matériel cette fois et, au retour, le sculpteur trouvera les statues et projets en cours brisés. Il fallut donc reprendre le travail à zéro, réaménager l'atelier de Malo, racheter matériaux et outils dispersés ou pillés. Avec l'aide de ses fils revenus de captivité, il se remit à la tâche et sculpta entre autres, le monument d'Oye-Plage, les statues des églises de Bapaume et Malo.

Diversité de son œuvre

Maurice Ringot fut un maître de la statuaire, un artiste capable de sculpter tous les styles : du classique gréco-romain appris aux Beaux-Arts au stylisé de ses derniers personnages, en passant par le néo-gothique, le romantique et le Modern style de la Belle Époque.

Il est difficile d’évaluer le nombre exact de toutes les réalisations de ce créateur incessant.

Maurice Ringot fut l’auteur d’un très grand nombre de monuments aux morts de la Première Guerre mondiale, de Dunkerque, Coudekerque, Saint-Pol-sur-Mer, Leffrinckoucke, Bergues, etc. jusqu’aux environs de Lille, Armentières et Béthune et même en Normandie où on lui doit les deux monuments de Caudebec-en-Caux.

La ville de Dunkerque lui commanda le groupe de deux statues symboliques intitulé À la Ville de Paris, Dunkerque martyre reconnaissante qu’elle offrit à sa ville marraine après la Seconde Guerre mondiale.

Il édifia aussi des calvaires ainsi que des chapelles de style néo-gothique comme celle, en 1947, en l’honneur de saint Willibrord, à l’entrée de Gravelines.

Pour les églises, il sculpta des chaires, des chapiteaux, des fonts baptismaux, des bas-reliefs, des confessionnaux, des chemins de croix, des autels et de très nombreuses statues. C’est à Lille que Maurice Ringot réalisa son chef-d’œuvre, inauguré en 1936, le tympan Saint-Eubert de la cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille.

Il exécuta également des bustes de personnalités telles que les maires Paul Verley de Dunkerque, Adolphe Geeraert de Malo, Gustave Fontaine de Coudekerque…

Maurice Ringot fut chargé par ailleurs de l’ornementation architecturale d’édifices publics comme les postes de Dunkerque aujourd’hui détruites et la mairie de Malo. Colonnes, cheminées, plafonds, corniches, médaillons et blasons agrémentèrent de nombreuses maisons particulières et commerciales. On lui confia ainsi la décoration des Arcades, café renommé de Dunkerque et pour la pâtisserie Debée qui avait pour enseigne Au Chinois il sculpta des dragons et autres motifs orientaux ; il réalisa également plusieurs décors de façades sur la digue de Malo.

Ĺ’uvres dans le domaine public

Une partie des œuvres de Maurice Ringot fut malheureusement détruite durant la Seconde Guerre mondiale, mais subsistent encore aujourd’hui, entre autres, pour ne citer que quelques villes :

À Bergues, sa ville natale, où il participa à la restauration du Mont-de-Piété au début des années 1900 :

  • dans l’église Saint-Martin, le drapelet de Saint-Winoc ;
  • au 58 de la rue Carnot un tympan de fenĂŞtre sculptĂ© reprĂ©sentant une allĂ©gorie du commerce des cĂ©rĂ©ales datant de 1907 ;
  • le gĂ©ant de la ville : l’Électeur de Lamartine crĂ©Ă© le ;
  • le monument aux morts, inaugurĂ© en 1923.

À Rosendaël:

  • le monument du cinquantenaire de la ville, rĂ©alisĂ© en 1910, transportĂ© place Voltaire en 1921 ;
  • le mĂ©morial de la guerre 1914-1918 situĂ© face Ă  l’église Notre-Dame (1921) ;
  • de part et d’autre du mĂ©morial, les monuments dĂ©diĂ©s Ă  FĂ©lix Coquelle (1928) et Ă  l’abbĂ© Bonpain (1949) ;
  • la dĂ©coration intĂ©rieure du château Coquelle.
Maison Ringot 51 rue Gustave Lemaire Malo-les-Bains

Ă€ Malo-les-Bains :

  • la façade « Belle Époque » de la maison situĂ©e au 51 rue Lemaire ;
  • le monument du dĂ©positoire du cimetière Ă©levĂ© Ă  la mĂ©moire des soldats morts en 1914-1918 ;
  • les statues (saint Joseph, SacrĂ©-CĹ“ur…) dans l’église Notre-Dame-du-SacrĂ©-CĹ“ur, près du portail principal, place Turenne.

Ă€ Dunkerque :

  • le Jean Gutenberg, sa première Ĺ“uvre, dans le hall A du lycĂ©e Jean-Bart ;
  • le buste de Florent Guillain, au port, datant de 1923 ;
  • la statue de la Vierge placĂ©e, en 1934, dans une niche d’angle en surplomb sur le presbytère de la Petite-Chapelle ;
  • le bas-relief du bâtiment situĂ© au 53 rue du Magasin-GĂ©nĂ©ral ;
  • le grand calvaire du cimetière, le buste du maire Charles Valentin.

Ă€ Lille :

  • le tympan du portail mĂ©ridional de la cathĂ©drale Notre-Dame-de-la-Treille sculptĂ© dans la pierre blanche de Brauvilliers ; toute l’histoire de saint Eubert, Ă©vangĂ©lisateur du Nord des Gaules au IIIe siècle, y est reprĂ©sentĂ©e avec 80 personnages de 1,20 m de hauteur en moyenne, sur trois niveaux.
Monument aux Morts créé par le sculpteur Ringot pour la municipalité du Trait (Seine-Maritime)
Monument aux Morts créé par le sculpteur Ringot pour la municipalité du Trait (Seine-Maritime)

Au Trait :

  • le Monument aux Morts. La première pierre du monument est posĂ©e le 3 aoĂ»t 1919. Toutefois, en aoĂ»t 1944, une bombe Ă©clate dans le cimetière et dĂ©truit le monument, reconstruit dès 1948. En 2012, profitant d’une restauration, le monument aux morts dĂ©mĂ©nage place du 11 novembre, devant la Mairie. Une esquisse y est d’ailleurs visible[2].

Images

  • Monument en l'honneur de RenĂ© Bonpain, RosendaĂ«l
    Monument en l'honneur de René Bonpain, Rosendaël
  • Le monument aux morts de La BassĂ©e
    Le monument aux morts de La Bassée
  • Monument commĂ©moratif de la fondation de RosendaĂ«l, 1910, architecte Gontier.
    Monument commémoratif de la fondation de Rosendaël, 1910, architecte Gontier.
  • Monument en l'honneur de FĂ©lix Coquelle, RosendaĂ«l
    Monument en l'honneur de Félix Coquelle, Rosendaël
  • Monument aux Morts Bois-Grenier
    Monument aux Morts Bois-Grenier

Notes et références

Références

Autres sources

  • Laurentine Moritz-Bart, « Un grand sculpteur de notre Flandre Maritime, Maurice Ringot (1880-1951) », Revue des Amis du vieux Dunkerque, n°13, 1981
  • Robert Noote, Bergues Saint-Winoc, coll. MĂ©moire en images, Ă©ditions Alan Sutton
  • Dunkerque magazine, no 183
  • Documents familiaux

Voir aussi

Liens externes

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