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Maurice Le Scouëzec

Maurice Le Scouëzec, né au Mans le et mort à Douarnenez le , est un peintre et graveur français de l'École de Paris.

Maurice Le Scouëzec
Maurice Le Scouëzec, Autoportrait[1].
Naissance
Décès
(Ă  58 ans)
Douarnenez
Nationalité
Activité
Enfant
Archives conservées par

Biographie

Né au Mans d'un père breton inspecteur des chemins de fer de l'Ouest, Maurice Le Scouëzec fréquente au début du XXe siècle l’univers créatif des peintres de Montparnasse où il côtoie des artistes comme Pablo Picasso ou Amedeo Modigliani. Embarqué sur de grands voiliers, il effectue de nombreux voyages autour du monde avant de rentrer en France et de mourir à Douarnenez. Maurice Le Scouëzec fut tour à tour pilotin sur les grands voiliers, soldat, globe-trotter, aventurier et artiste peintre[3].

On l'a dit anarchiste, mauvais soldat, contradicteur forcené ou matelot blackball, jugements auxquels il aurait souscrit sans réserves. Mais le peintre, qui avait acquis les premiers rudiments de son métier en 1900 à bord d'un voilier en route pour les mines de nickel de Nouvelle-Calédonie, ne saurait être évalué à l'aune de ces seuls traits[3].

Son Ĺ“uvre

Plaque au 35, rue Delambre à Paris sur la façade de l'hôtel Delambre, où Maurice Le Scouëzec vécut entre 1917 et 1924.
13 juillet, aquarelle[1].

Son Ĺ“uvre compte 3 717 numĂ©ros recensĂ©s en 2010[1] - [4]. De ses sĂ©jours au Soudan et Ă  Madagascar, il rĂ©alise un grand nombre de tableaux dĂ©peignant la vie des villages africains avec rĂ©alisme. Il expose ses toiles au Salon d'automne. Peintre entier et passionnĂ©, il se reflète dans la Bretagne qu’il peint, Ă  travers ses paysages tourmentĂ©s et ses portraits rĂ©alistes et âpres[5].

Peintre voyageur, amateur de lointains, il est aussi chroniqueur des parages du boulevard du Montparnasse. À Paris, au Cap Sizun ou à Madagascar, une même recherche qui guide sa pratique artistique : fixer, dans leur fugacité, des instants dérobés, savanes africaines harassées de soleil, visages ravagés des filles de Montparnasse, corps suppliciés sur la croix ou au fond des tranchées. Il étend son inspiration aux îles du Pacifique et à l'Océan Indien, escales parfois plombées de l'ennui qu'engendrent certaines navigations au long cours [c'était à l'époque des grands voiliers soumis au caprice des vents], parfois enchantées de parfums (Zanzibar, Mohéli) ou de couleurs (Madagascar)[6].

« L'œuvre de Maurice Le Scouëzec est marquée par une constante recherche de la vérité. Il prenait toujours un peu de recul sur son sujet pour en retranscrire sa vision du réel. On le voit bien à travers son choix des couleurs, la force et l'économie de son trait. Sa vie suit également ce cheminement. Malgré un début de carrière militaire, c'est un insoumis, condamné pour désertion. Dans son métier de peintre aussi il déserte. Tournant le dos au monde de l'art, alors qu'il expose dans les mêmes galeries que Lautrec, Picasso, est l'ami de Modigliani et tant d'autres. Il fuit les marchands de tableaux et part pour de longs séjours en Afrique. Son œuvre passera d'ailleurs un peu inaperçue jusqu'au milieu de la décennie 1980, lorsque son fils exhuma de la maison familiale un grand nombre de ses tableaux. Après une hémorragie cérébrale à Landivisiau en 1935, arrive la dernière phase de sa vie qu'il passera à Douarnenez, 1, rue du Centre. Sa peinture change, devient plus sensible, mais reprend toujours les mêmes obsessions. Sa manière de reconstruire des bâtiments, comme des blocs sans fenêtres, ses paysages minimalistes, ses corps tout en postures, où les couleurs remplacent les ombres[7]. »

Saint Roch guérit les pestiférés (1932), Pont-d'Ouilly, chapelle Saint-Roch.

Ă€ Saint-Marc-d'Ouilly, en 1932, dans la chapelle Saint-Roch alors rĂ©novĂ©e, il peint une fresque de 70 m2. Il raconte la vie du saint en huit tableaux : La Naissance de Saint Roch, Saint Roch refuse le sein le vendredi, Saint Roch distribue ses jouets, Saint Roch part en pèlerinage pour Rome, RĂ©ception de Saint Roch Ă  Aquapendente, Saint Roch malade en forĂŞt, Saint Roch guĂ©rit les pestifĂ©rĂ©s et Saint Roch en prison. Une neuvième fresque se trouve derrière l'autel : Saint Roch et les Anges[8].

À Douarnenez, vers la fin de sa vie, le peintre s'empare du thème celtique et notamment celui des îles d'Occident (son attrait pour Sein et Ouessant par exemple)[9].

Collections publiques

  • Ĺ’uvres de Maurice Le ScouĂ«zec
  • Portrait de femme nue.
    Portrait de femme nue[1].
  • .
    Pirogue avec des femmes (1931, Tamgobary, Madagascar), huile sur papier, 114 Ă— 200 cm[11].
  • Femmes du Cap Sizun en conversation (1922), huile sur papier marouflĂ© sur toile, 118 Ă— 89 cm.
    Femmes du Cap Sizun en conversation (1922), huile sur papier marouflĂ© sur toile, 118 Ă— 89 cm.
  • Port rouge Ă  Madagascar.
    Port rouge Ă  Madagascar[1].
  • Le Village de Pouldavid (halles de Douarnenez).
    Le Village de Pouldavid (halles de Douarnenez)[1].
  • La Plage du Ris (halles de Douarnenez).
    La Plage du Ris (halles de Douarnenez)[1].
  • Chapelle Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle (Douarnenez) (après juillet 1934).
    Chapelle Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle (Douarnenez) (après juillet 1934)[1].

Œuvres non localisées

  • La Visite des filles Ă  hĂ´pital Broca, huile sur toile[12]. Cette Ĺ“uvre fut mal accueillie au Salon d'automne de 1920[13].

Publications

  • Le Horn, Brasparts : Beltan, 1987.
  • Le Voyage de Madagascar, Brasparts : Beltan, 1988 (ISBN 2-905939-13-3). — Maurice Le ScouĂ«zec se voit dĂ©cerner, en 1930, le grand prix de Madagascar de la SociĂ©tĂ© des artistes français. Il l'accepte, non sans embarras, et se voit offrir un voyage Ă  Madagascar oĂą il sera reçu par l'administration coloniale. Le Voyage Ă  Madagascar relate et illustre le lent voyage en vapeur de Marseille Ă  Tamatave. Le ScouĂ«zec y exprime très directement son rejet de la sociĂ©tĂ©. Avant mĂŞme l'appareillage, il s'en prend Ă  la population bigarrĂ©e de Marseille, mais c'est aux passagers privilĂ©giĂ©s de la première classe, le gros ponte colonial, l'Ă©vĂŞque, l'Ă©picier, le notaire, qu'il rĂ©serve les traits les plus violents.
  • Sur les grands voiliers, Brasparts : Beltan, 1992.
  • L'Afrique (L'Ĺ“uvre Ă©crite du peintre Le ScouĂ«zec, vol. 3), Brasparts : Beltan, 1993.
  • L'Insoumis, Brasparts, Beltan, sd. — Compilation de textes consacrĂ©s par l’artiste Ă  sa vie de marin entre 1896 et 1901.

Notes et références

  1. Gwenc'hlan Le Scouëzec et Henry Le Bal, Maurice Le Scouëzec 1881-1940, Beltan, Brasparts, 2005 (ISBN 2-9516454-5-7).
  2. « https://www.univ-brest.fr/digitalAssets/41/41061_Fonds_archives_CRBC_2015_09_30.pdf » (consulté le )
  3. Gwenc'hlan Le Scouëzec et Henry Le Bal, Maurice Le Scouëzec 1881-1940, Beltan, Brasparts, 2005, diffusion Coop Breizh (ISBN 2-9516454-5-7).
  4. Gwenc'hlan Le Scouëzec, Le Scouëzec 1881-1940 Montparnasse La Bretagne L'Afrique, Le Mans, Cénomane, , 159 p. (ISBN 2-905596-59-7), p. 7.
  5. « Maurice Le Scouëzec (1881-1940) », sur www.galerie-doyen.com (consulté le ).
  6. Gwenc'hlan Le Scouëzec (éd.), « L'œuvre dessiné, peint et gravé de Maurice Le Scouëzec », Brasparts : Beltan, 1991.
  7. Mathyeu Le Bal, cité dans un article du journal Le Télégramme, no 20845, .
  8. « Histoire - Chapelle Saint-Roch », sur www.pont-douilly.com (consulté le )).
  9. Maï-Sous Dantec et Gwenc'hlan Le Scouëzec, Enez Eusa, Ouessant mystérieux : petit guide de l'île d'Ouessant, Quimper : Elisart, 2001.
  10. Henry Le Bal, Mathyeu Le Bal, David Raynal, Le Scouëzec - Montparnasse, Quimper, Éditions Palantines, 2014.
  11. Gwenc'hlan Le Scouëzec, Le Scouëzec 1881-1940 Montparnasse La Bretagne L'Afrique, Le Mans, Cénomane, , 159 p. (ISBN 2-905596-59-7), p. 102-103.
  12. Deux photographies en noir et blanc de l'époque de l'artiste sont conservées dans la collection Gwenc'hlan Le Scouëzec, sous le no 3557 du catalogue raisonné.
  13. Ar Men, n°31, p. 78, 1990.

Annexes

Bibliographie

  • Dictionnaire BĂ©nĂ©zit.
  • Henry Le Bal et Gwench'lan Le ScouĂ«zec, Maurice Le ScouĂ«zec 1881-1940, Brasparts, Beltan, , 250 p. (ISBN 2-9516454-5-7).
  • Henry Le Bal, Mathyeu Le Bal, David Raynal, Le ScouĂ«zec. Montparnasse, Quimper, Éditions Palantines, 2014 (ISBN 978-2-35678-097-3).

Liens externes

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