Maurice Chevance
Maurice Chevance, dit Barrioz-Bertin, né le à Nanteuil-le-Haudouin (Oise) et mort le à Paris, est un homme politique et résistant français, Compagnon de la Libération par décret du 17 novembre 1945.
Maurice Chevance-Bertin
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Service historique de la DĂ©fense (GR 14 YD 1905)[1] |
Avant-guerre
Il travaille comme employĂ© de magasin avant de s'engager en 1929 comme soldat de 2e classe dans l'infanterie coloniale. Il sert en AlgĂ©rie, puis rĂ©ussit en 1932 le concours de l'Ăcole des officiers de Saint-Maixent et est nommĂ© lieutenant. Il est affectĂ© successivement en AlgĂ©rie, en Tunisie et au Tchad.
Seconde Guerre mondiale
- Il participe à la campagne de France comme commandant d'une compagnie de tirailleurs sénégalais du 8e RTS. Croix de Guerre.
- Démobilisé, il fonde à Marseille une agence militaire et coloniale, destinée à prendre en charge les bagages des militaires et des civils en transit. Cette petite société lui permet de rester en contact avec les milieux militaires et coloniaux et de faire de la propagande anti-allemande. Elle devient rapidement une officine de la résistance.
- Il est la premiĂšre recrue dĂšs le dĂ©but d' d'Henri Frenay avec qui il va se trouver Ă la direction du principal mouvement de RĂ©sistance Combat. Il le dirige effectivement Ă Marseille et dans toute la Provence. Il sera prĂ©sent quand, en , Jean Moulin viendra Ă Marseille demander Ă Frenay un rapport sur la RĂ©sistance française, puis, Ă nouveau, en quand le mĂȘme Jean Moulin reviendra, investi par de Gaulle de la mission d'unifier les mouvements. Ă Lyon, il est arrĂȘtĂ© par la Surveillance du Territoire et emprisonnĂ© avec d'autres camarades parmi lesquels Emmanuel Mounier, le fondateur d'Esprit. LibĂ©rĂ© avec la complicitĂ© d'un mĂ©decin lĂ©giste[2], il retourne au combat avec, Ă ses cĂŽtĂ©s, Benjamin CrĂ©mieux pour noyauter les administrations (NAP)[3]. Dans la nuit du , la deuxiĂšme arrestation, Ă Marseille, par la Gestapo, est immĂ©diatement suivie d'une des Ă©vasions les plus spectaculaires de l'histoire de la RĂ©sistance. Tout de suite aprĂšs le retournement de son secrĂ©taire, Jean Multon-Lunel, il Ă©chappe aux truands gestapistes d'Ernst Dunker-Delage, grĂące Ă un gardien de la paix, Marcel Koch (qui sera envoyĂ© Ă Fresnes dans un premier temps, puis Ă Buchenwald, oĂč il mourra en 1945) qui le conduit Ă un rĂ©seau de rĂ©sistants. AprĂšs un bref sĂ©jour Ă la clinique Bouchard Ă Marseille, Chevance Ă©chappe une fois encore Ă Ernst Dunker et Ă son Ă©quipe (Antoine Tortora et Gaston Daveau) en se sauvant quelques heures avant leur irruption dans une autre clinique Ă Aix-en-Provence[4]. Il se cache alors dans une ferme isolĂ©e de la commune de Mison prĂšs de Sisteron grĂące Ă Louis Martin-Bret, jusqu'Ă la fin de l'Ă©tĂ© 1943[5]. Puis il monte Ă Paris pour prendre la direction du ComitĂ© d'action militaire de la RĂ©sistance.
- Le , il part en mission Ă Londres pour Ă©tablir la liaison entre ce COMIDAC et l'Ă©tat-major des FFI.
- à son retour en France en , il prend le commandement des FFI pour le Sud-Ouest et le Centre, avec le grade de général de brigade. Il organise l'action de 30 000 hommes et libÚre la ville de Rochefort, négocie la reddition des troupes allemandes des poches de l'Atlantique et rétablit l'autorité de la République à Limoges, Toulouse, Montpellier, Bordeaux ou régnait une situation pré-insurrectionnelle.
- Maurice Chevance-Bertin est un des quatre généraux FFI, avec Jacques Chaban-Delmas (1915-2000), Pierre de Bénouville (1914-2001) et Alfred Malleret-Joinville (1911-1960). Un "Additif à l'annuaire des officiers généraux de 1946", daté du , précise : "Ces officiers ont reçu le titre de général de brigade en raison de leurs fonctions dans la Résistance et pour la durée de leur mission. Ce titre a été transformé en celui de général honoraire aprÚs la libération de la France" (ce document a été publié en annexe de l'ouvrage du général, "Vingt mille heures d'angoisse" [éditions Robert Laffont, collection "Vécu", 1990], page 251).
AprĂšs-guerre
- à la Libération, Henri Frenay le pousse à entrer en politique. Il est désigné pour occuper un des six siÚges réservés au mouvement "Combat" à l'Assemblée consultative provisoire. Il siÚge aux Commissions de la défense nationale de la France d'outre-mer et à celle des prisonniers et déportés et des pensions. Il met à profit la discussion du budget des services civils pour exposer ses idées sur la création d'une communauté impériale française. La contribution de l'empire à la défense de la patrie lui semble justifier cette initiative qui ne pourra vivre qu'avec une forte propagande et que si elle s'incarne dans une assemblée unique.
- Aux élections pour la premiÚre Assemblée nationale Constituante de , il est élu député de Guinée. Membre de la Commission de la défense nationale, il intervient dans la discussion du budget de 1946 et met en garde les socialistes contre une politique de réduction des dépenses militaires, arguant que l'armée coloniale exerce, en plus de sa mission militaire, des tùches économiques et sociales. Il dépose avec succÚs un amendement permettant d'instituer le scrutin de liste majoritaire pour l'élection des députés de l'Union française. Inscrit au groupe de la Résistance démocratique et socialiste, il vote les nationalisations de l'électricité et du gaz, des assurances mais ne prend pas part au vote sur celle du crédit. Il s'oppose au projet de Constitution qui sera rejeté par le référendum du .
- Il renonce à se représenter aux élections pour la seconde Assemblée nationale Constituante mais continue à s'intéresser à la politique d'outremer, dirigeant Climats, un hebdomadaire de l'Union des pays associés et réorganisant l'armée vietnamienne de Bao-Daï. En 1958, il fait campagne en faveur des idées constitutionnelles du général de Gaulle.
- AprĂšs la mort d'Henri Frenay, il publie des mĂ©moires oĂč, dans l'affaire de Caluire, il prend la dĂ©fense d'Henri Aubry et accuse RenĂ© Hardy.
Distinctions
- Commandeur de la LĂ©gion d'honneur
- Compagnon de la Libération par décret du 17 novembre 1945[6]
- Croix de guerre 1939-1945
- Médaille de la Résistance française, avec rosette par décret du 31 mars 1947[7]
Publication
- Général Maurice Chevance-Bertin, Vingt mille heures d'angoisse, Paris, Editions Robert Laffont, coll. « Vécu », , 253 p. (ISBN 978-2-221-06741-3, OCLC 260221937).
Références
- « https://francearchives.fr/fr/file/ad46ac22be9df6a4d1dae40326de46d8a5cbd19d/FRSHD_PUB_00000355.pdf »
- Maurice Chevance-Bertin. Recherché à nouveau pour internement administratif, Chevance-Bertin échappe à la police française le 30 avril 1942, mais se voit condamné par contumace à 10 ans de prison et 120 000 francs d'amende
- Opération d'infiltration et résistance au sein de l'administration française par le réseau de Noyautage des Administrations Publiques
- Dunker, arrivant trop tard, s'en prend au Docteur AndrĂ© Donnier et le fait arrĂȘter. Le chirurgien et sa femme seront faits "justes parmi les nations" au nom de l'Ătat d'IsraĂ«l, sources Association AJPN.
- Balique et Biaggi, "Ernst Dunker et la Gestapo de Marseille". p. 75
- « Maurice CHEVANCE-BERTIN », sur Musée de l'Ordre de la Libération (consulté le )
- « - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
Liens externes
- Ressource relative Ă la vie publique :
- La biographie de Maurice Chevance sur le site de l'Ordre de la Libération
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