AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Maurice Chevance

Maurice Chevance, dit Barrioz-Bertin, né le à Nanteuil-le-Haudouin (Oise) et mort le à Paris, est un homme politique et résistant français, Compagnon de la Libération par décret du 17 novembre 1945.

Maurice Chevance-Bertin
une illustration sous licence libre serait bienvenue

Avant-guerre

Il travaille comme employĂ© de magasin avant de s'engager en 1929 comme soldat de 2e classe dans l'infanterie coloniale. Il sert en AlgĂ©rie, puis rĂ©ussit en 1932 le concours de l'École des officiers de Saint-Maixent et est nommĂ© lieutenant. Il est affectĂ© successivement en AlgĂ©rie, en Tunisie et au Tchad.

Seconde Guerre mondiale

  • Il participe Ă  la campagne de France comme commandant d'une compagnie de tirailleurs sĂ©nĂ©galais du 8e RTS. Croix de Guerre.
  • DĂ©mobilisĂ©, il fonde Ă  Marseille une agence militaire et coloniale, destinĂ©e Ă  prendre en charge les bagages des militaires et des civils en transit. Cette petite sociĂ©tĂ© lui permet de rester en contact avec les milieux militaires et coloniaux et de faire de la propagande anti-allemande. Elle devient rapidement une officine de la rĂ©sistance.
  • Il est la premiĂšre recrue dĂšs le dĂ©but d' d'Henri Frenay avec qui il va se trouver Ă  la direction du principal mouvement de RĂ©sistance Combat. Il le dirige effectivement Ă  Marseille et dans toute la Provence. Il sera prĂ©sent quand, en , Jean Moulin viendra Ă  Marseille demander Ă  Frenay un rapport sur la RĂ©sistance française, puis, Ă  nouveau, en quand le mĂȘme Jean Moulin reviendra, investi par de Gaulle de la mission d'unifier les mouvements. À Lyon, il est arrĂȘtĂ© par la Surveillance du Territoire et emprisonnĂ© avec d'autres camarades parmi lesquels Emmanuel Mounier, le fondateur d'Esprit. LibĂ©rĂ© avec la complicitĂ© d'un mĂ©decin lĂ©giste[2], il retourne au combat avec, Ă  ses cĂŽtĂ©s, Benjamin CrĂ©mieux pour noyauter les administrations (NAP)[3]. Dans la nuit du , la deuxiĂšme arrestation, Ă  Marseille, par la Gestapo, est immĂ©diatement suivie d'une des Ă©vasions les plus spectaculaires de l'histoire de la RĂ©sistance. Tout de suite aprĂšs le retournement de son secrĂ©taire, Jean Multon-Lunel, il Ă©chappe aux truands gestapistes d'Ernst Dunker-Delage, grĂące Ă  un gardien de la paix, Marcel Koch (qui sera envoyĂ© Ă  Fresnes dans un premier temps, puis Ă  Buchenwald, oĂč il mourra en 1945) qui le conduit Ă  un rĂ©seau de rĂ©sistants. AprĂšs un bref sĂ©jour Ă  la clinique Bouchard Ă  Marseille, Chevance Ă©chappe une fois encore Ă  Ernst Dunker et Ă  son Ă©quipe (Antoine Tortora et Gaston Daveau) en se sauvant quelques heures avant leur irruption dans une autre clinique Ă  Aix-en-Provence[4]. Il se cache alors dans une ferme isolĂ©e de la commune de Mison prĂšs de Sisteron grĂące Ă  Louis Martin-Bret, jusqu'Ă  la fin de l'Ă©tĂ© 1943[5]. Puis il monte Ă  Paris pour prendre la direction du ComitĂ© d'action militaire de la RĂ©sistance.
  • Le , il part en mission Ă  Londres pour Ă©tablir la liaison entre ce COMIDAC et l'Ă©tat-major des FFI.
  • À son retour en France en , il prend le commandement des FFI pour le Sud-Ouest et le Centre, avec le grade de gĂ©nĂ©ral de brigade. Il organise l'action de 30 000 hommes et libĂšre la ville de Rochefort, nĂ©gocie la reddition des troupes allemandes des poches de l'Atlantique et rĂ©tablit l'autoritĂ© de la RĂ©publique Ă  Limoges, Toulouse, Montpellier, Bordeaux ou rĂ©gnait une situation prĂ©-insurrectionnelle.
  • Maurice Chevance-Bertin est un des quatre gĂ©nĂ©raux FFI, avec Jacques Chaban-Delmas (1915-2000), Pierre de BĂ©nouville (1914-2001) et Alfred Malleret-Joinville (1911-1960). Un "Additif Ă  l'annuaire des officiers gĂ©nĂ©raux de 1946", datĂ© du , prĂ©cise : "Ces officiers ont reçu le titre de gĂ©nĂ©ral de brigade en raison de leurs fonctions dans la RĂ©sistance et pour la durĂ©e de leur mission. Ce titre a Ă©tĂ© transformĂ© en celui de gĂ©nĂ©ral honoraire aprĂšs la libĂ©ration de la France" (ce document a Ă©tĂ© publiĂ© en annexe de l'ouvrage du gĂ©nĂ©ral, "Vingt mille heures d'angoisse" [Ă©ditions Robert Laffont, collection "VĂ©cu", 1990], page 251).

AprĂšs-guerre

  • À la LibĂ©ration, Henri Frenay le pousse Ă  entrer en politique. Il est dĂ©signĂ© pour occuper un des six siĂšges rĂ©servĂ©s au mouvement "Combat" Ă  l'AssemblĂ©e consultative provisoire. Il siĂšge aux Commissions de la dĂ©fense nationale de la France d'outre-mer et Ă  celle des prisonniers et dĂ©portĂ©s et des pensions. Il met Ă  profit la discussion du budget des services civils pour exposer ses idĂ©es sur la crĂ©ation d'une communautĂ© impĂ©riale française. La contribution de l'empire Ă  la dĂ©fense de la patrie lui semble justifier cette initiative qui ne pourra vivre qu'avec une forte propagande et que si elle s'incarne dans une assemblĂ©e unique.
  • Aux Ă©lections pour la premiĂšre AssemblĂ©e nationale Constituante de , il est Ă©lu dĂ©putĂ© de GuinĂ©e. Membre de la Commission de la dĂ©fense nationale, il intervient dans la discussion du budget de 1946 et met en garde les socialistes contre une politique de rĂ©duction des dĂ©penses militaires, arguant que l'armĂ©e coloniale exerce, en plus de sa mission militaire, des tĂąches Ă©conomiques et sociales. Il dĂ©pose avec succĂšs un amendement permettant d'instituer le scrutin de liste majoritaire pour l'Ă©lection des dĂ©putĂ©s de l'Union française. Inscrit au groupe de la RĂ©sistance dĂ©mocratique et socialiste, il vote les nationalisations de l'Ă©lectricitĂ© et du gaz, des assurances mais ne prend pas part au vote sur celle du crĂ©dit. Il s'oppose au projet de Constitution qui sera rejetĂ© par le rĂ©fĂ©rendum du .
  • Il renonce Ă  se reprĂ©senter aux Ă©lections pour la seconde AssemblĂ©e nationale Constituante mais continue Ă  s'intĂ©resser Ă  la politique d'outremer, dirigeant Climats, un hebdomadaire de l'Union des pays associĂ©s et rĂ©organisant l'armĂ©e vietnamienne de Bao-DaĂŻ. En 1958, il fait campagne en faveur des idĂ©es constitutionnelles du gĂ©nĂ©ral de Gaulle.
  • AprĂšs la mort d'Henri Frenay, il publie des mĂ©moires oĂč, dans l'affaire de Caluire, il prend la dĂ©fense d'Henri Aubry et accuse RenĂ© Hardy.

Distinctions

Publication

Références

  1. « https://francearchives.fr/fr/file/ad46ac22be9df6a4d1dae40326de46d8a5cbd19d/FRSHD_PUB_00000355.pdf »
  2. Maurice Chevance-Bertin. Recherché à nouveau pour internement administratif, Chevance-Bertin échappe à la police française le 30 avril 1942, mais se voit condamné par contumace à 10 ans de prison et 120 000 francs d'amende
  3. Opération d'infiltration et résistance au sein de l'administration française par le réseau de Noyautage des Administrations Publiques
  4. Dunker, arrivant trop tard, s'en prend au Docteur AndrĂ© Donnier et le fait arrĂȘter. Le chirurgien et sa femme seront faits "justes parmi les nations" au nom de l'État d'IsraĂ«l, sources Association AJPN.
  5. Balique et Biaggi, "Ernst Dunker et la Gestapo de Marseille". p. 75
  6. « Maurice CHEVANCE-BERTIN », sur Musée de l'Ordre de la Libération (consulté le )
  7. « - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.