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Martha (opéra)

Martha, oder Der Markt zu Richmond (Martha, ou Le Marché à Richmond) est un opéra comique romantique en quatre actes de Friedrich von Flotow, sur un livret allemand de Friedrich Wilhelm Riese, basé sur une histoire de Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges.

Martha, oder Der Markt zu Richmond
Description de cette image, également commentée ci-après
Friedrich von Flotow, en 1847
Nbre d'actes 4
Musique Friedrich von Flotow
Livret Friedrich Wilhelm Riese
Langue
originale
Allemand
Sources
littéraires
Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges
Durée (approx.) env. 130 minutes
Création
Kärntnertortheater
Vienne (Autriche) Drapeau de l'Autriche Autriche
Création
française

Théâtre italien de Paris, Salle Ventadour

Versions successives

1850, version tchèque
1858, versions française, anglaise et italienne

Personnages

  • Lady Harriet Durham, demoiselle d'honneur de la reine Anne (Martha), soprano
  • Nancy, sa servante (Julia), mezzo-soprano
  • Plunkett, un jeune fermier, basse
  • Lyonel, son frère de lait, tĂ©nor
  • Sir Tristan Mickleford, le cousin de Lady Harriet, basse
  • Sheriff, basse

Airs

  • « Ach! so fromm, ach! so traut» (Lyonel)
  • « Blickt sein Aug Â»
  • « Lasst mich euch fragen Â» (Plunkett)
  • « Letzte Rose Â» (Martha, puis Lyonel)
  • « Mag der Himmel Euch vergeben Â» (Prière de Lyonel)
  • « Schlafe wohl! Und mag Dich reuen Â» (Quatuor)
  • « Was soll ich dazu sagen ? Â»(Quatuor)

Flotow avait composé le premier acte d'un ballet, Harriette, ou la servante de Greenwiche, sur un texte de Saint-Georges, pour la ballerine Adèle Dumilâtre. Les deux autres actes sont l’œuvre de Friedrich Burgmüller et Édouard Deldevez. Il fut d'abord exécuté à l'Opéra Le Peletier à Paris le . L'opéra Martha est une adaptation de ce ballet.

Appréciation critique

Selon Gustav Kobbé, Martha, bien qu'écrit par un natif de Mecklembourg et créé à Vienne, est un opéra français dans le caractère et l'élégance. Flotow avait reçu une formation musicale en France. De même, l'histoire originelle et le livret se situent dans la tradition de Daniel Auber. Flotow avait étudié la composition à Paris avec Anton Reicha, de 1827 à 1830. Il quitta Paris lors de la Révolution de Juillet mais a séjourné à Paris par deux fois, de 1835 à 1848, puis de 1863 à 1868.

Historique des représentations

La première de Martha a eu lieu au Kärntnertortheater à Vienne le [1]. D'autres productions ont suivi à Weimar (), Dresde (), Leipzig () et Berlin (). On monte l’œuvre à Budapest, en Hongrie () et à Prague, en allemand, () et en tchèque (). À Londres, on peut voir diverses versions, en allemand au Théâtre de Drury Lane (), en italien à Covent Garden () et en anglais, également à Drury Lane ().

Aux États-Unis, Martha est joué en anglais au Niblo's Garden à New York le avec la soprano Anna Bishop, et à la Nouvelle-Orléans le , en français. La première australienne a lieu à Melbourne le .

En France, on joue l'opéra en italien au Théâtre italien de Paris dans la salle Ventadour le et en français dans plusieurs théâtres de province à compter de et au Théâtre-Lyrique à Paris le .

La popularité de Martha a reçu un nouvel élan en 1906 quand il a été mis en scène au Metropolitan Opera de New York, dans une production en italien qui comptait dans ses rangs le grand ténor Enrico Caruso. Caruso jouera le rôle de Lyonel de nombreuses fois durant les saisons suivantes. Il a enregistré des extraits de la version italienne de l'opéra. Des productions récentes ont été montées au Royaume-Uni, notamment à l'Opera South (Surrey) en 1986 et 2009 et au Bel Canto Opéra en 2002. Le Michigan Opera Theatre l'a présenté en 1985.

Contenu musical

L'ouverture est l'une des Ĺ“uvres les plus populaires de von Flotow. Elle commence par une lente introduction en la mineur, suivie rapidement d'un thème en la majeur (la prière de Lyonel dans l'Acte II, « Mag der Himmel Euch vergeben Â»). On revient en la mineur avec un motif agitĂ© qui reprĂ©sente lady Harriet et Nancy vaquant Ă  leurs occupations, menant au thème en do majeur du chĹ“ur des paysannes de l'acte I. Revient ensuite le thème agitĂ©, mais en la majeur. Il conduit sans modulation au motif de la prière de Lyonel, sur lequel l'ouverture se termine. Les variations d'ombre et de lumière et l'ombre sont des rĂ©miniscences de Schubert ou de Weber (par exemple dans l'ouverture du FreischĂĽtz) mais sans modulation dans des tonalitĂ©s Ă©loignĂ©es.

Bien que l'ouverture se termine sur un climat assez sombre, l'opéra se terminera de façon heureuse. La légèreté de l'héroïne et de la sincérité de Lyonel en sont ses thèmes. La musique dramatique, entre Lyonel et Harriet, à l'acte IV, est lourde, tandis que la participation des scènes comiques est aussi (mais différemment) efficace. Dans son propre langage, comme Mozart dans Don Giovanni ou Verdi dans Un ballo in maschera, von Flotow compose une musique chaleureuse dans un contexte tragique et dramatique.

La mĂ©lodie traditionnelle irlandaise de Thomas Moore The Last Rose of Summer, Ă  l'acte II, est une citation rĂ©ussie. La mĂ©lodie apparaĂ®t alors comme un leitmotiv pour reprĂ©senter le dĂ©sir de Lyonel. L'opĂ©ra comporte beaucoup de mĂ©lodies originales. La plus cĂ©lèbre, la romance de Lyonel Ă  l'acte III, « Ach, so fromm Â», n'avait pas Ă©tĂ© Ă©crite Ă  l'origine pour cet opĂ©ra, mais pour L'âme en Peine (produit par l'OpĂ©ra de Paris en 1846).

Distribution

Rôles Tessitures Créateurs,
[1]
Lady Harriet Durham, Demoiselle d'honneur de la reine Anne (Martha) soprano Anna Zerr
Nancy, Sa servante (Julia) mezzo-soprano Therese Schwarz
Plunkett, Un jeune fermier basse Karl Formes
Lyonel, Son frère de lait ténor Joseph Erl
Sir Tristan Mickleford, Le cousin de Lady Harriet basse Carl Just
Sheriff basse Alois Ander
La reine Anne RĂ´le muet
Chœur : courtisans, pages, dames, chasseurs, fermiers

Argument

L'action se passe Ă  Richmond, en 1710.

Acte I

Lady Harriet Durham, une demoiselle d'honneur de la reine Anne, est fatiguĂ©e de la vie de cour, et en a assez de ses admirateurs aussi nombreux qu'insipides. Elle se retire Ă  la compagne ; mais elle s'y ennuie et dĂ©cide alors d'assister Ă  la foire de Richmond oĂą les filles se font embaucher comme domestiques. Dans un Ă©clat de rire, elle et sa confidente Nancy se font engager comme servantes par deux jeunes agriculteurs, Lyonel et Plunkett, qui sont Ă  la recherche d'un couple de jeunes filles pour faire leur mĂ©nage. Lady Harriet se fait appeler Martha, et Nancy Julia. « Martha Â» donne sa main Ă  Lionel, « Julia Â» la sienne Ă  Plunkett et l’argent est Ă©changĂ©. Mais au moment oĂą les deux femmes veulent regagner la demeure de Lady Harriet, les deux fermiers font valoir leur droit et les emmènent avec eux.

Acte II

Rapidement les deux agriculteurs en pincent pour leurs nouvelles servantes - Lyonel pour Harriet et Plunkett pour Nancy. Harriet pense que Lyonel est de meilleure condition qu'il n'y paraît. C'est un orphelin qui a été recueilli par les parents de Plunkett dans sa petite enfance. Les jeunes filles sont totalement inaptes à leurs tâches, ce qui exaspère Plunkett. Enfin, au moment d'aller au lit, elles s'échappent par la fenêtre. Les jeunes agriculteurs éprouvent désespoir et colère devant la perte de leurs servantes. Le chagrin de Lyonel est si grand qu'il tombe dans un état de mélancolie.

Acte III

Errant dans la forêt, Lyonel rencontre une partie de chasse royale et reconnaît lady Harriet. Il lui déclare son amour, mais elle le repousse. Lyonel lui rappelle son contrat de le servir pendant une année. Elle dit à la compagnie que le jeune homme est fou, et des ordres sont donnés pour emprisonner le jeune homme. Lyonel a une bague que son père lui a donné. En cas de difficulté, il doit l'envoyer la reine. Il supplie son ami de se rendre à la cour.

Acte IV

Fichier audio
La dernière rose de l'été
The Last Rose of Summer interprétée par Adelina Patti en 1906)
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Il s’avère que cette bague a appartenu au Comte Derby, gentilhomme qui a pris la fuite après l’échec du complot qui devait ramener Jacques II sur le trĂ´ne. Avant de mourir, il a confiĂ© son fils Ă  la mère de Plunkett. Ainsi, Lyonel est l’hĂ©riter lĂ©gitime du titre et des terres. MalgrĂ© tous les honneurs qu’il reçoit, Lyonel est malheureux. Il est amoureux fou de Lady Harriet mais ne peut se dĂ©cider Ă  lui avouer son amour. Nancy et Plunkett dĂ©cident d’organiser une rencontre entre la Comtesse et Lyonel, dans le parc. Une douce voix familière s’élève soudain, chantant « La dernière rose de l’étĂ© Â». Quelques instants plus tard, « Martha Â» est dans les bras de Lyonel. L'opĂ©ra se termine par un double mariage.

Enregistrements

  • Édouard de ReszkĂ© : La chanson du porteur, enregistrĂ©s par la Columbia en 1903[2]
  • SchĂĽler/Berger/Tegetthof/Anders/Fuchs, 1944, live Ă  Berlin, Orchestre et chĹ“ur de l'opĂ©ra d’État de Berlin, Opera d’Oro
  • Rother/Berger/—/Anders/Fuchs, 1951, Urania
  • Molinari-Pradelli/Rizzieri/Tassinari/Tagliavini/Tagliabue, 1953, Fonit Cetra
  • KlobuÄŤar/Rothenberger/PlĂĽmacher/Wunderlich/Frick, 1960, extraits EMI
  • Verchi/Los Angeles/Elias/Tucker/Tozzi, 1961, live Ă  New York, Celestial Audio
  • Heger/Rothenberger/Fassbaender/Gedda/Prey, 1968, EMI : Ă  recommander
  • Heinz Wallberg, conductor; Lucia Popp, Harriet; Doris Soffel, Nancy; Siegfried Jerusalem, Lyonel; Karl Ridderbusch, Plumkett; Siegmund Nimsgern; ChĹ“ur de la Radio bavaroise; Orchestre de la Radio de Munich, 1977, RCA : Ă  recommander
  • Netopil/Reinprecht/Bönig/Jordi/Scharinger, 2003, live Ă  Vienne, incomplet, ORF

Notes et références

  1. Piotr Kaminski, Mille et un opéras, Fayard, coll. « Les indispensables de la musique », , 1819 p. (ISBN 978-2-213-60017-8), p. 439
  2. (it) [vidéo] Édouard de Reszké chante "Chi mi dira" dans Martha, the Columbia Record Co. 1903 sur YouTube

Liens externes

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