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Marie de la Trinité

Marie de la Trinité (Lyon, - Marsannay-la-Côte[1], ) est une religieuse dominicaine française dont la spiritualité a influencé Hans Urs von Balthasar[2].

Marie de la Trinité
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Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Paule Marie Aimée de Mulatier
Nationalité
Activité
Religieuse
Autres informations
Ordre religieux

Biographie

Paule de Mulatier, de son nom d'état civil, naît à Lyon en 1903 dans une famille d'industriels. Elle est la dernière d'un frère et cinq sœurs.

Marie de la TrinitĂ©, issue d'une famille cultivĂ©e, connaissait l'anglais, l'allemand[3] et l'italien[4], et bien sĂ»r le latin. Elle apprit le grec du Nouveau Testament et l'hĂ©breu biblique. Elle apprit Ă©galement le droit canonique et le chant grĂ©gorien. Elle publia un guide de lecture biblique paru Ă  56 000 exemplaires.

Elle discerne tĂ´t sa vocation religieuse et a le dĂ©sir d'entrer au carmel, mais en 1930, elle entre, sur le conseil de son directeur spirituel, le père Jean-Marie PĂ©rier[5], chez les Dominicaines missionnaires des campagnes, sous le nom de « Marie de la TrinitĂ© Â», petite congrĂ©gation naissante d'une dizaine de religieuses. Elle y fait sa profession en 1932, devient maĂ®tresse des novices en 1933 et la congrĂ©gation prend alors une ampleur rapide. Avec l'aide du père Antonin Motte[6], elle se consacre davantage Ă  l'oraison dans les annĂ©es 1940, lorsque la congrĂ©gation s'est affermie. Elle Ă©crit trente-cinq carnets spirituels entre 1942 et 1946 et bĂ©nĂ©ficie de plusieurs grâces mystiques.

Cependant elle éprouve une dépression après 1944 qui lui vaudra plusieurs traitements, dont quatre ans de psychanalyse sous la direction de Jacques Lacan[7]. Lacan avait d'emblée compris que le nœud du problème de la religieuse se situait dans le vœu d’obéissance et non ailleurs. Elle écrit ainsi à la mère Saint-Jean, fondatrice de la congrégation : « Je suis très en sécurité avec lui, car il comprend les choses spirituelles et ne les élimine pas comme les précédents (médecins), au contraire. »[8]

Après cette crise, elle entreprend en 1956 une formation de psychothérapeute avec l'appui du cardinal Maurice Feltin et de Lacan[9], et travaille à l'hôpital Vaugirard (Paris) dans les services de médecine psychosomatique, tout en participant aux axes forts de la vie de sa communauté.

Elle rejoint ensuite sa communauté à Flavigny, soignant la fondatrice jusqu'à la fin, en menant de plus en plus une vie de solitude et de méditation, ayant choisi de rester seule dans son ermitage de Flavigny, lorsque la communauté déménage à Luzarches en région parisienne en 1970. Elle reçoit régulièrement pour des partages d'Évangile en petit comité.

Elle meurt d'un cancer en 1980, le jour de la fête de la Présentation de la Vierge.

Ses écrits sont publiés après sa mort, grâce à une sœur de la congrégation[10].

Publications

  • Consens Ă  n'ĂŞtre rien, Carnets 1936-1942, Éditions Arfuyen, 2002
  • Entre dans ma Gloire, Carnets 1942-1946, Éditions Arfuyen, 2003
  • Le Petit Livre des grâces, Éditions Arfuyen, 2003
  • De l'angoisse Ă  la paix, Éditions Arfuyen, 2003
  • Paule dite Marie : Une femme cachĂ©e, Éditions Arfuyen, 2004
  • Je te veux auprès de moi (Agenda 1927-1930), Éditions Arfuyen, 2005
  • Frère Dominique : Le cĹ“ur au large ! (1952), Cerf, 2006
  • Le Silence de Joseph, prĂ©face du P. Dominique Sterckx, carme dĂ©chaux, Éditions Arfuyen, 2007
  • Les Grandes Grâces, Carnets 1 ( — ), Cerf, 2009
  • RevĂŞtir le sacerdoce, Carnets 2 ( — ), Cerf, 2011

Références

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. Ayant reçu l'un de ses ouvrages, le thĂ©ologien Hans Urs von Balthasar Ă©crivit Ă  son propos : « Les thèmes traitĂ©s sont du plus haut intĂ©rĂŞt. Le style est dense. Il faut mettre du temps, l’écho ne sera peut-ĂŞtre pas Ă©norme, mais cela est plutĂ´t un argument POUR le livre. Il faudra que les thĂ©ologiens et les spirituels s’y mettent, car la moisson est extrĂŞmement riche, aussi pour le sermon et la mĂ©ditation des simples chrĂ©tiens. Merci de tout cĹ“ur pour ce trĂ©sor Â» (28/02/1987).
  3. La famille avait employé des gouvernantes anglaises ou allemandes.
  4. Elle a passé deux années scolaires dans un pensionnat en Italie.
  5. Dominicain (1868-1936), prieur provincial de Lyon de 1919 Ă  1935.
  6. Né René-Jean Motte (1902-1989). Futur provincial de la province dominicaine de France de 1938 à 1947.
  7. Claire Brunet, « Une lettre » dans La Revue lacanienne, 2009/1 no 3, p. 15-18.
  8. Épreuve et guérison
  9. Lettre de Lacan à Sr Marie de la Trinité, le 19 septembre 1950
  10. Sœur Albert, née Christiane Sanson (1911-2004)

Voir aussi

Bibliographie

  • Camille de Belloy, o.p., « Sacerdoce et sacrifice chez Marie de la TrinitĂ© : un Ă©clairage thomiste », La Vie spirituelle (), p. 533-554.
  • Christiane Sanson, Marie de la TrinitĂ© : De l'angoisse Ă  la paix, Cerf, 2003

Liens externes

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