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Marie de Hennezel

Marie de Hennezel, née Marie Gaultier de la Ferrière[1] le à Lyon, est une psychologue, psychothérapeute et écrivaine française.

Elle est connue pour son engagement à l'amélioration des conditions de la fin de vie. Ses ouvrages, ses deux rapports au gouvernement et ses prises de parole sur le sujet ont contribué à l'évolution de l'image du vieillir et du grand âge dans notre société.

Biographie

Ancienne élève des maisons d’éducation de la Légion d’honneur, Marie de Hennezel est diplômée de l'Institut de management et de communication interculturels (ISIT) (1966) et titulaire d' une maîtrise d’anglais de l'université Paris III.
Après avoir enseigné l'anglais, elle reprend des études pour devenir psychologue clinicienne. Elle obtient un diplôme d'études supérieures spécialisées (DESS) de psychologie clinique à l'université Paris IV puis un Diplôme d'études approfondies (DEA) de psychanalyse à l'université Paris VII en 1975. De 1975 à 1984, elle exerce comme psychologue clinicienne au sein de plusieurs bureaux d’aide sociale et au Planning familial, c'est l'époque de la loi Veil. Puis de 1984 à 1986 elle est psychologue clinicienne au sein d’un service de psychiatrie, au Centre hospitalier régional de Villejuif[2] - [3] - [4].

Par l'intermédiaire de son frère Jacques de la Ferrière, alors chef de protocole à l'Élysée, elle fait la connaissance du président Mitterrand en . S'ensuivront des rencontres avec François Mitterrand durant les douze dernières années de sa vie jusqu’en [3]. — Pour le 20e anniversaire de sa mort, Marie de Hennezel publie son ouvrage « Croire aux forces de l’esprit » qui dessine les contours de sa personnalité intérieure méconnue. —[5] - [6].

En 1987, elle intègre la première unité de soins palliatifs créée en France, à l'hôpital international de l'université de Paris, par François Mitterrand. À partir de 1992, elle partage son temps entre cette unité et une unité de soins Sida, à l'Hôpital Notre-Dame-du-Bon-Secours. Elle relate cette expérience auprès des personnes en fin de vie dans un livre préfacé par François Mitterrand : La mort intime[7] - [8], publié aux éditions Robert Laffont () et traduit dans une vingtaine de langues[2].

Son travail au sein d’associations diverses[N 1], et son engagement dans l’accompagnement de la fin de la vie auprès de personnes atteintes par le VIH[N 2] l’amène à compléter sa formation en psychanalyse jungienne avec une formation en hapno-psychothérapie au Centre international de recherche et de développement de l'haptonomie (CIRDH) en 1992[4].

Ĺ’uvre

De à , elle transmet l’expérience d'accompagnement, acquise auprès des personnes en fin de vie, à travers conférences[12] - [13] - [14] et formations destinées aux professionnels de santé.

En , le ministre de la Santé, de la Famille et des Personnes handicapées, Jean-François Mattei lui confie une mission et un rapport à rédiger sur la fin de vie. Ce rapport « Fin de vie, le devoir d’accompagnement » ()[15] a inspiré la mission parlementaire sur l'accompagnement de la fin de la vie [16], et la loi du « Droits des malades et fin de vie » en est un prolongement. Auditionné par la mission parlementaire, Jean-François Mattei, a regretté qu'« à la solidarité qui se manifestait autrefois autour des mourants se soit substituée une solitude, un chacun pour soi qui n’encourage pas à faire confiance aux autres et qui fait que l’on préfère compter sur soi[17].»

En , Philippe Douste-Blazy, ministre de la Santé, lui confie une mission de diffusion de la culture palliative[18]. Il met en œuvre une des mesures de son rapport, la création d’un numéro azur : « Accompagner la fin de la vie : s’informer, en parler », qu’il inaugure le . Marie de Hennezel effectue alors un tour de France des régions, pendant deux ans, pour évaluer l’avancée des soins palliatifs et animer des forums d’information sur la loi Leonetti et de sensibilisation aux bonnes pratiques en fin de vie. Elle remet à Roselyne Bachelot son rapport de mission « la France palliative »[19], dans lequel elle dénonce « l'inégalité de la diffusion de la culture palliative dans notre pays » et le manque de moyens pour la mettre en place. Elle fait toutefois état « d'initiatives intéressantes dont on pourrait s'inspirer » et de propositions concrètes[20]. Elle conclut en rappelant que ces mesures « supposent la volonté politique de faire de cette pédagogie de la loi, une priorité »[21].

En elle est nommée membre du comité de pilotage de l’Observatoire national de la fin de vie. Elle démissionne de ce comité en 2012, à la suite d’un désaccord concernant la méthodologie de l’observatoire, elle conteste l’utilité de multiplier des rapports onéreux qui risquent de rester lettre morte. Elle aurait, quant à elle, privilégié la rencontre « sur le terrain » des personnes qui sont directement confrontées aux difficultés de la fin de la vie [22] - [23] - [24].

Marie de Hennezel anime régulièrement des séminaires sur « l'art de bien vieillir » pour Audiens[25], la mutuelle et la caisse de retraite des professions du spectacle, de l'audio-visuel et de la presse. Elle est membre du comité d’honneur du collectif Plus digne la vie[26] et est également administratrice et membre du comité scientifique de la Fondation Korian[8], elle anime depuis 2010 des « parcours l'aventure de vieillir » au sein des résidences service Domitys[27] - [28].

En , à la demande de l'ONG Elise Care, Marie de Hennezel est partie au Kurdistan irakien former les psychologues chargées du soutien psychologique des réfugiés Yésidis, et notamment des femmes revenues des camps de Daesh[29].

Ouvrages

DĂ©corations et distinctions

En , comme Élisabeth Roudinesco, elle se porte candidate au fauteuil 36 de l'Académie française, laissé vacant par Philippe Beaussant[35]. C'est Barbara Cassin qui est élue[36].

Notes et références

Notes

  1. À partir de 1984, elle participe à un groupe de prières du mouvement Invitation à la vie, sans pour autant faire partie de l'organisation, et quitte ce groupe de prières en 1987. Marie de Hennezel est parfois confondue avec Marie d'Hennezel, actionnaire de la société Sevene Pharma et membre du mouvement Invitation à la vie. Cette confusion aurait conduit en 1996 à un article publié dans l'hebdomadaire L'Express[9] que Marie de Hennezel a jugé diffamatoire et auquel elle a répondu[10]. Cette homonymie a par ailleurs été relevée dans un article du Figaro[11].
  2. Comme en 1992, avec Jean-Louis Terrangle, la fondation de l’Association Bernard Dutant - Sida et Ressourcement pour venir en aide aux personnes séropositives, établie à Marseille et dont elle est restée présidente d’honneur, jusqu'à sa fermeture en 2018.

Références

  1. « Décret du 31 décembre 1998 », sur Legifrance, (consulté le ).
  2. Collectif Psychanalyse et politique, sous la direction de Jacqueline Sag, « Marie de Hennezel », sur dictionnaire-creatrices.com, n.r (consulté le ).
  3. Marie de Boëton, « Marie de Hennezel, l'écoute pour vocation », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. Christine Brisset, « note de lecture - Hennezel Marie de. La sagesse d’une psychologue. Paris : Jean- Claude Béhar (Sagesse d’un métier), 2009, 105 p. », Carrefours de l'éducation, no 31,‎ , p. 253 (lire en ligne, consulté le ).
  5. Anne-Laure Barret, « Marie de Hennezel, la confidente de Mitterrand », Le Journal du dimanche,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. Marie-France Chatrier, « Marie de Hennezel et Mitterrand: "Ce fut comme un coup de foudre" », Paris Match,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. (en) Brigid McConville, « An intimate until the end », The Independent,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Marie de Hennezel », sur fondation-korian.com, n.r (consulté le ).
  9. Annie Kouchner, « Ceux qui «harmonisent» la mort », L'Express,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. Hennezel Marie de, « Marie de Hennezel nous écrit », L'Express,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. Marc Mennessier, « OGM : les liaisons dangereuses du Pr Séralini », Le Figaro,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le ).
  12. Agnès Reffet, « Etre humain jusqu'au bout (résumé de la conférence donnée, le 31 janvier, à Genève, par Marie de Hennezel sur le thème «Humain jusqu’à la fin» », InfoKara, vol. 18, no 1,‎ , p. 27-28 (lire en ligne).
  13. Dr.Jean Martin, « Vieillir, c’est intéressant! », Revue Médicale Suisse (Réflexions),‎ (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  14. Eric Vrin et Jici Lord-Gauthier (travail universitaire), « Analyse et réflexion autour du texte de Marie de Hennezel: « Travail psychique et transformation au seuil de la mort » », Université de Québec à Montréal, département de psychologie, via Researchgate,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  15. « Mission « fin de vie et accompagnement » », sur vie-publique.fr, (consulté le ).
  16. Hélène Brocq, « Le psychologue clinicien : Un acteur incontournable du développement d'une culture éthique de l'écoute à l’hôpital », "Le Journal des psychologues", vol. 3, no 266,‎ , p. 27 (lire en ligne)
    « En 2003, le rapport sur la fin de vie, rédigé par notre collègue Marie de Hennezel, répondait sans aucune ambiguïté à [la] demande d’écoute de la souffrance. Ce rapport laissait entendre que le médecin ne pouvait, à lui seul, répondre à toutes les demandes qui étaient formulées à son endroit et qu’il était nécessaire de l’entourer de collaborateurs, dont les psychologues cliniciens, spécialement formés à l’écoute et à la prise en charge de la souffrance des malades, des familles et des soignants[…]. Malgré la très grande pertinence de ce document qui faisait une analyse rigoureuse et juste de la situation sur le terrain, les choses ont peu évolué. Les postes de psychologue clinicien sont restés relativement rares dans les services de médecine, eu égard aux immenses besoins »
    .
  17. « Rapport n° 1708, tome 1 », sur assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  18. « Rapport 29668 - La France palliative », sur vie-publique.fr.
  19. « Rapport sur les soins palliatifs par Marie de Hennezel: La France palliative », sur solidarites-sante.gouv.fr, (consulté le ).
  20. Jean-Yves Nau, « Soins palliatifs : état de carence généralisée », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  21. Martine Perez, « Soins palliatifs le retard français », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. Le Parisien, « « C'est du temps et de l'argent perdus » », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. René Schaerer, « Revue de presse, compte rendus de lecture », Jusqu’à la mort accompagner la vie, no 109,‎ , p. 85 (lire en ligne).
  24. Marie de Hennezel, « La loi Leonetti sur la fin de vie reste mal appliquée », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  25. « Chroniques de Marie de Hennezel », sur audienslemedia.org (consulté le ).
  26. « Comité d’honneur », sur plus dignelavie.com, n.r (consulté le ).
  27. « Domitys innove pour ses résidences Seniors », sur www.aladom.fr (consulté le ).
  28. Lille-actu, Philippe Courcier, « Marie de Hennezel à Cambrai : "Notre sensibilité, notre sensualité et notre perception ne vieillissent pas », sur Actu.fr, (consulté le ).
  29. « Formation de 6 jeunes femmes psychologues - Association EliseCare », Association EliseCare,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  30. Sophie Bernard, « Marie de Hennezel & Jean-Yves Leloup : L'art de mourir », sur Université de Liège, campus.uliege.be.
  31. Laurence Folléa, « François Mitterrand : sa vie spirituelle secrète », Psychologies Magazine,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  32. 6Medias, « Les confidences de l'amie psy de François Mitterrand », Le Point livres,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  33. « Vivre avec l'invisible », sur ActuaLitté, (consulté le ).
  34. DH.be, « FUNDP : 175 ans, avec le Roi », DH.be,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  35. « Candidatures au fauteuil de M. Philippe Beaussant », sur academie-francaise.fr, (consulté le ).
  36. « Élection de Mme Barbara Cassin (F36) », sur academie-francaise.fr, (consulté le ).

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