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Marie-Mad

Marie Thérèse Bourdin, dite Marie-Mad, née le à Paris est une illustratrice et scénariste française de bande dessinée principalement connue pour Titounet et Titounette.

D’abord dessinatrice amatrice, elle signe ses planches du pseudonyme « Marie Mad » à partir de 1955 lors de la création de son personnage Titounet.

C’est dans la maison d’éditions Fleurus qu’elle passe la majeure partie de sa carrière. La reprise de Titounet et Titounette avec Titounet et Titounette dans la forêt d’automne en album à partir de 1958 lui permet d’acquérir une renommée plus grande. Le dernier album de la série officielle est paru en 1968 avec le tome 47 Préparons l’hiver !

L'accomplissement d'une vie par la bande dessinée

Enfance

Marie Madeleine Bourdin est née le à Paris. Elle est issue d’une famille modeste. Son père était ingénieur mécanicien et sa mère couturière[1]. Sa mère aimait beaucoup dessiner. Marie Madeleine à une sœur jumelle. Marie Madeleine va à l’école à Neuilly sur seine, dans une école laïque près de la mairie. Pendant son enfance Marie Madeleine lit beaucoup[1]. Ses parents lui achetaient des journaux illustrés tels que la semaine de Suzette avec les aventures de Bécassine, ou encore Fillette avec notamment les aventures de l’espiègle Lili. Elle lit également des albums comme ceux de Zig et Puce. Dans le journal de La semaine de Suzette[1], elle découvre Manon Iessel une illustratrice qu’elle admire beaucoup. Elle s’amuse d’ailleurs à recopier ses dessins. Marie Madeleine à toujours un crayon à la main et du papier à portée d’elle. C’est une petite fille très manuelle qui fait beaucoup de bricolage avec tout ce qu’elle peut trouver. Elle pratique également le scoutisme catholique pendant son enfance. Marie Madeleine habite à la campagne en Normandie. Elle joue beaucoup dehors, se promène dans la forêt à la découverte de la nature. Elle s’amuse à dessiner et reproduire tout ce qu’elle peut voir.

Études

Elle passe son brevet en 1939 (ce qui correspond aujourd’hui à un niveau 2de). Elle passe en parallèle, le concours d’entrée de l’école Duperré, l’école d’Arts appliqués de Paris. Elle est reçue 5e sur 6 places en . Elle obtient alors une bourse de la mairie de Neuilly lui permettant de financer ses études, à conditions de réussir les quatre années d’études. La guerre est déclarée lors de la rentrée de septembre 1939. L’école est alors délocalisée à Marseille. Son père qui avait déjà fait la guerre de 1914 n’était pas mobilisable. Marie Madeleine décide de rester près de sa famille à Paris et donc de ne pas suivre l’école.

Rencontre avec Gaston Courtois

Marie Madeleine doit alors trouver du travail[1]. Pendant 4 ans, elle enchaînera des petits emplois très difficiles, notamment en usine. Elle apprend en parallèle la dactylographie. Gaston Courtois, qui a fondé le mouvement Cœurs Vaillants, l'aide à trouver un poste de dactylographe à l’UOCF (Union des Œuvres Catholique de France) qui deviendra par la suite Fleurus. Marie Madeleine fait ainsi un premier pas dans le monde de l’édition.

La seconde guerre mondiale

Pendant la guerre, l'UOCF maintient son activité dans un Paris occupé par l'armée allemande. Marie Madeleine est très active durant cette période, notamment avec les enfants pour qui elle organise des ateliers. Les directeurs de l'entreprise sont de retour en 1944. Les conditions de travail restent difficiles, Marie Madeleine tombe malade par manque de nourriture. Au bout de quelques mois néanmoins, elle reprend son poste de dactylographe notamment pour Âmes Vaillantes. Le retour des directeurs entraîne la réouverture du centre de la rue Fleurus.

L'entrée à Fleurus (1944-1955)

L’abbé Courtois connaissait sa passion pour le dessin et savait qu’elle aurait dû intégrer l’école d’Arts Appliqués, il la transfère alors à l’atelier de dessin de la maison dirigée par F. A. Breysse. Ce bureau est avant tout un bureau de mise en page et de retouches. Elle y fait la connaissance de Manon Iessel[1] que ses dessins inspirent depuis sa jeunesse. Marie Madeleine y restera de 1944 à 1955.

À son arrivée à la rédaction, il y déjà avait une autre Marie Madeleine. Ses collègues l’ont alors appelé Marie Mad pour ne pas les confondre. Quand elle commence à dessiner, Marie Madeleine signait sous le nom de Bourdin mais elle signera finalement sous le pseudonyme de Marie Mad. Âmes Vaillantes publie une bande dessinée Lumière dans la tour[2] signée de Marie Mad. Il s’agit de sa seule bande dessinée d’aventures qui sera plus tard rééditée aux éditions du Triomphe.

Première histoire pour Âmes Vaillantes

En 1950, elle entre à la rédaction d’Âmes Vaillantes qui lui demande d’écrire une histoire pour les jeunes de 12-13 ans. L’arrivée d’un graveur à qui est confiée la rédaction de la fin de l'histoire contraint Marie Madeleine à ne plus se voir confier que des pages de travaux manuels et de petits dessins.

La création de Titounet et Titounette

Parallèlement, Marie Mad illustre des fils fixes, tels que petit frère et petite sœur, d’après un conte de Grimm pour les éditions du Berger. C’est à ce moment que naît la silhouette de Titounet. La création de Titounet, et plus tard Titounette, est inspirée de ses personnages créés auparavant. En 1954, la rédaction de Cœurs Vaillants[3], cherche à faire des bandes dessinées pour les petits. Plusieurs dessinateurs proposent des projets mais c’est le petit Titounet qui est retenu. En effet Marie Madeleine avait proposé ses croquis pour l’histoire de petit frère et petite sœur. C’est ainsi que Marie Madeleine dessine de courtes histoires de Titounet. En 1955, Cœurs Vaillants lui accorde un quart de page pour une bande dessinée destinée aux plus jeunes Titounet. Ce personnage connaît alors beaucoup de succès.

Le départ pour Perlin et Pinpin

L’abbé Courtois lui annonce son départ de Cœurs Vaillants, et la création d’un nouveau petit journal, qu’il voit comme le petit frère de Cœurs Vaillants, Perlin et Pinpin. Étant donné le succès du personnage, le père courtois lui demande alors de continuer l’histoire dans la nouvelle revue de Perlin et Pinpin lancée en 1956, nouveau journal pour les petits. Marie Madeleine crée alors le personnage de Titounette, la petite sœur[1] de Titounet. C’est le début d’une grande aventure avec cette série qui va se poursuivre pendant 27 ans. Étant ainsi sur d’avoir un travail régulier, Marie Mad quitte l’atelier pour travailler chez elle car elle perdait trop de temps dans les transports pour aller de son domicile aux éditions Fleurus. Marie Madeleine obtient donc un contrat de dessinateur « extérieur ». Au bout de quelques années, la rédaction lui propose de créer d’autres histoires mais Marie Madeleine, très attachée à Titounet et Titounette ne souhaite pas quitter son univers. Ainsi, elle publie en tout 52 histoires par an. Titounet et Titounette tiennent une place importante dans le magazine de Perlin et Pinpin. En effet les personnages sont environ une vingtaine de fois par an en couverture du magazine[4] sur les 52 numéros. De plus, leurs histoires se placent dès les premières pages du magazine sur deux planches.

En parallèle

Parallèlement, Marie-Mad travaille pour la Bonne Presse dans Bernadette[1] où elle crée « Nicou, Niquette et le lutin Plic ». Ce petit lutin est une sorte de conscience invisible des autres héros. Mais Titounet a toujours eu une priorité et une place privilégiée dans la carrière, et même la vie de Marie Madeleine.

L'heure de la retraite (1970- )

En 1970, elle s’installe dans l’Eure. C’est ici qu’elle prend sa retraite en 1982. Cependant, elle ne s’arrête pas là. Elle a un atelier chez elle dans lequel elle s’adonne toujours à la peinture et la sculpture. Elle dessine également bénévolement pour des petits journaux paroissiaux. Même à la retraite, Marie Madeleine reste très occupée. Marie Mad, toujours autant manuelle, continue de fabriquer ce qu’elle peut avec ce qu’elle trouve. Ainsi, elle décore des églises ou des chapelles comme la chapelle à Port-des-Barques en Charente-Maritime.

Une carrière après la retraite

Marie Madeleine n’a jamais voulu donner de cours. Selon elle, elle a reçu ce don du dessin gratuitement. Elle souhaite donc le partager gratuitement en retour en donnant beaucoup de conseils. Elle se sent utile grâce au dessin. Même après la retraite, Marie Madeleine ne s’est jamais véritablement arrêtée. Elle a toujours plein d’idées. Marie Madeleine tient beaucoup à son atelier. Cela lui permet de continuer à partager. En 2018, sa vue a beaucoup diminué. Elle ne peut donc plus dessiner. Elle continue tout de même à faire de la sculpture, du modelage et de la peinture. Son thème favori est la nativité. Elle fait des crèches notamment pour les églises ou pour sa paroisse.

L’œuvre - Titounet et Titounette

Les personnages

Titounet et Titounette sont frères et sœurs. Ce sont deux enfants entourés de leurs amis les animaux, Pluchon, Doudou, Top et Tap, Toufou. Marie Mad a toujours essayé de rendre les petits animaux les plus sympathiques possible que ce soit pour le petit ours, le lapin, l’écureuil, les deux petites souris, la biche et le petit loup. Chaque animal à son caractère, sa personnalité. L’ours a un bon cœur. Il y a la famille des herbes folles, les lapins qui sont très coquins. Le petit loup quant à lui est un sauvageon. Top et Tap sont des souris : Top fait toujours faire des bêtises à sa sœur. Ils font des blagues que Marie Madeleine n’a jamais osé faire quand elle était petite.

L'inspiration

Titounet et Titounette sont des enfants de la campagne. En effet Marie Madeleine a grandi à la campagne en Normandie près d’une forêt dans laquelle elle se promenait beaucoup pour partir à la découverte de la nature, des animaux… Marie Madeleine décide de ne pas parler de religion dans ses histoires pour ainsi pouvoir toucher tout le monde. Elle crée cette histoire comme une vie qu’elle aurait voulue. Elle dessine ce qu’elle aimerait que les enfants vivent. Il s’agit de sa perception idéale d’une enfance heureuse. Elle tente de faire jouer Titounet et Titounette d’une certaine manière pour que les enfants puissent reproduire leurs jeux dans la cour de l’école ou à la maison. Titounet et Titounette connaît un gros succès. Il y a même eu des produits dérivés. Elle est aidée de son amie d’enfance Jeannette Rabiller. Pour faire une bande dessinée, il y a un dessinateur et un scénariste. Les personnages sont comme leurs enfants. Marie Madeleine est à la fois dessinatrice et scénariste. Elle considère Titounet et Titounette comme ses enfants, comme l’œuvre majeure de sa vie.

Les idées n’ont jamais manqué à Marie Mad. Elle a toujours eu beaucoup d’imagination. Elle recevait beaucoup de courrier d’enfants qui lui donnait des idées[1], qui lui posaient des questions pour tel ou tel thème. Elle se remet sans cesse en question par rapport aux courriers qu’elle reçoit. Elle y répond, et apporte les modifications nécessaires. La sœur de Marie Madeleine avait 9 enfants. Ils étaient une grande source d’inspirations[5]. Elle notait soigneusement tous leurs mots et aventures qu’elle transférait dans ses histoires. Pendant de nombreuses années elle s’est aussi occupée de colonies pendant 3 semaines par an. Cela lui permettait aussi d’avoir de nombreuses idées. Les enfants sont émerveillés par la découverte des saisons. La neige en hiver, l’éclosion des fleurs au printemps… la nature est une véritable source d’inspiration. Marie Madeleine fait des modifications des personnages pour aller avec la mode de son temps.

Traitement

Titounet et Titounette se tiennent sur trois bandes avec trois cases par bandes. Marie Madeleine dessine d’abord au crayon. Elle recopie ensuite à l’encre de chine à la plume. Avant de commencer chaque image ; elle savait dans sa tête ce qu’elle allait dessiner. Pour l’exécution, une fois que la planche état dessinée, il fallait faire les textes pour que les bulles ne prennent pas trop de place. Elle commence donc toujours par les ballons de texte.

L'avenir de Titounet et Titounette

Dans les années 1990, René Bonnet fondateur de Fripounet et Marisette, l’a appelé en lui disant que Mr Chalufour des éditions de Triomphe la cherchait car il aimerait rééditer ses histoires en albums. Elle dut alors partir à la recherche de ses originaux dans son grenier et lui envoya. En effet, il s’agissait d’un lecteur qui lisait ses histoires étant enfant. C’est pour cela que rééditer les premières histoires de Titounet lui tenait à cœur. Aujourd’hui, ses bandes dessinées continuent à paraître. Le 27e album est prévu pour 2018. Les éditions du Triomphe ont également publié des aquarelles de Titounet et Titounette pour en faire une série sur les minis-Titounet. C’est une sorte d’éditions spéciale. Titounet a été traduit plusieurs pays, notamment en Colombie.

Ses Ĺ“uvres

Histoire d'une petite cévenole ou le Miracle de Notre-Dame Marie Rivier, édité par Apostolat de la Prière, Toulouse / Présentation de Marie, Ardèche, (1954)

Histoires aux Ă©ditions Fleurus

Parutions (première et dernière) aux éditions Fleurus dans Perlin et Pinpin.

  • Titounet et la fĂŞte de la forĂŞt, No 0 (promotionnel),
  • Titounet - Madame Binocle et la fin de l'annĂ©e, 1972[6]

Albums aux Ă©ditions Fleurus

  • Lumière dans la tour[7]
  • tome 1 : Titounet et Titounette dans la ForĂŞt d'Automne (1958)
  • tome 2 : Titounet et Titounette et l'hiver joyeux (1958)
  • tome 3 : Titounet et Titounette et l'ami printemps (1958)
  • tome 4 : Titounet et Titounette et les grandes vacances (1958)
  • tome 5 : Titounet et Titounette et les jours de fĂŞte (1959)
  • tome 6 : Le petit peuple de la forĂŞt (1958)
  • tome 7 : Titounet et Titounette jouent dans le jardin fleuri (1959)
  • tome 8 : Titounet et Titounette avec Top, le malin souriceau (1959)
  • tome 9 : Pluchon le petit ours (1959)
  • tome 10 : Titounet Titounette avec Sauvageon, le petit loup (1959)
  • tome 11 : Les beaux jeudis (1959)
  • tome 12 : La montagne jolie (1959)
  • tome 13 : Que de bonnes idĂ©es ! (1960)
  • tome 14 : Titounet Titounette et leurs amies les fleurs (1961)
  • tome 15 : Doudou Herbefol s'amuse (1961)
  • tome 16 : La colonie de vacances (1961)
  • tome 17 : Titounet Titounette avec Toufou le petit faon (1961)
  • tome 18 : L'Ă©veil de la forĂŞt (1962)
  • tome 19 : Jouons ensemble... (1962)
  • tome 20 : Les petits mĂ©tiers (1962)
  • tome 21 : Les espiègleries de Tap et Top (1962)
  • tome 22 : Titounet et Titounette se dĂ©guisent (1962)
  • tome 23 : Titounet Titounette au pays d'Auvergne (1963)
  • tome 24 : Jeux et rires ! (1963)
  • tome 25 : Automne joli... (1963)
  • tome 26 : Le chemin de l'Ă©cole (1963)
  • tome 27 : Chez nous (1964)
  • tome 28 : La forĂŞt joyeuse (1964)
  • tome 29 : Soleil et giboulĂ©es (1964)
  • tome 30 : La famille Herbefol (1964)
  • tome 31 : Souvenirs de vacances (1964)
  • tome 32 : Titounet et Titounette et l'ami Pluchon (1964)
  • tome 33 : Jeux d'hiver (1965)
  • tome 34 : Premier soleil (1965)
  • tome 35 : Bouquet d'automne (1965)
  • tome 36 : Les belles aventures (1965)
  • tome 37 : Jeudis de neige (1966)
  • tome 38 : Jouons avec eux (1966)
  • tome 39 : Petites mains agiles (1966)
  • tome 40 : Les farces de Sauvageon (1967)
  • tome 41 : Les idĂ©es de Pluchon (1967)
  • tome 42 : Titounet Titounette chez Patou et Manou (1967)
  • tome 43 : Vive l'automne (1967)
  • tome 44 : Le temps de NoĂ«l (1967)
  • tome 45 : Jeux de printemps (1967)
  • tome 46 : Le temps des vacances (1968)
  • tome 47 : PrĂ©parons l'hiver ! (1968)[8]

Références

  1. G. Lehideux, « Marie-Mad », Hop n° 143,‎ , p. 7-8
  2. « Lumière dans la tour », sur editionsdutriomphe.fr (consulté le )
  3. « Historique Coeurs Vaillants », sur coeurs-vaillants.fr (consulté le )
  4. « Les collections », sur bdtroc.fr (consulté le )
  5. « Vernon. Créatrice de Titounet et Titounette, Marie-Madeleine Bourdin va fêter ses 100 ans », sur actu.fr (consulté le )
  6. « Les collections », sur http://bdtroc.fr (consulté le )
  7. « Lumière dans la tour », sur editionsdutriomphe.fr
  8. « Titounet et Titounette - tous les albums », sur bedetheque.com (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • « Marie-Mad », dans Henri Filippini, Dictionnaire de la bande dessinĂ©e, Bordas, (ISBN 2-04-018455-4), p. 648.
  • M. Bera, M. Denni et P. Mellot, TrĂ©sors de la bande dessinĂ©e : BDM, Catalogue encyclopĂ©dique, Paris, Ed. de l’amateur.

Liens externes

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