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Marie-Claude Teissier-Landgraf

Marie-Claude Teissier-Landgraf, née à Hyères le , est une écrivaine française. Fille d'une mère lyonnaise et d'un père tahitien, elle a passé une partie de sa jeunesse en France métropolitaine et la majeure partie de sa vie en Océanie (Tahiti, Vanuatu, Australie). Elle a travaillé dans le domaine de l'action sociale, notamment au sein d'organisations internationales.

Marie-Claude Teissier-Landgraf
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Biographie
Naissance
Nationalité
Domicile
Activités

C'est principalement après avoir pris sa retraite en 2000 qu'elle se consacre à la littérature, avec la publication d'une biographie, de nouvelles et de deux romans autobiographiques. Elle fait également partie des fondateurs de la revue littéraire polynésienne Littérama'ohi en 2002.

Biographie

Jeunesse et formation

Marie-Claude Teissier-Landgraf naît à Hyères le 16 avril 1939. Sa mère est originaire de Lyon, son père, militaire et écrivain, est Tahitien. Du fait d'un problème de santé, il vit depuis 1934 en France métropolitaine où il a dû être évacué. À cause de la Seconde Guerre mondiale, la famille doit rester en France et regagne Papeete en 1946[1].

Après plusieurs années à Tahiti, Marie-Claude Teissier-Landgraf retourne en France hexagonale en 1955 pour y poursuivre ses études. Elle y obtient le baccalauréat puis un Diplôme d’État d’assistante sociale, spécialisé pour l’Outre-Mer[1].

Action sociale

Après la fin de ses études, Marie-Claude Tessier-Landgraf revient en Polynésie où elle travaille pendant dix-sept ans comme assistante sociale[1]. Elle y crée le service territorial scolaire social, le service social de l'hôpital territorial et du bureau territorial d'éducation de la santé. Elle met en place des cantines scolaires et un programme de santé dentaire et d'éducation nutritionnelle pour l'enseignement primaire[2].

En 1972, elle part en Nouvelle-Zélande pour préparer un diplôme en éducation pour la santé[1].

À partir de 1980, elle travaille à la Commission du Pacifique Sud. Pendant trois ans, elle effectue de nombreux déplacements en Océanie (notamment en Polynésie, Mélanésie et Micronésie). Elle produit du matériel audiovisuel éducatif et des livres techniques dans le domaine de la santé[1], notamment pour des programmes de nutrition et de prévention du diabète[2]. En 1983, elle s'installe au Vanuatu où elle reste quatorze ans. Dans le cadre de son travail pour l'Unicef et pour d'autres institutions, elle participe à la conception, l'écriture et l'illustration de dix-huit livres dans le domaine de l'éducation à la santé[1], en particulier pour le contrôle du paludisme[2].

De 1997 à 2000, elle retourne travailler en Polynésie française[1].

Carrière littéraire

En dehors de ses écrits professionnels, Marie-Claude Tessier-Landgraf commence à écrire pour le plaisir dans les années 1990[2].

En 1994, sa nouvelle « Rose et Marguerite » remporte un concours, ce qui la pousse à écrire[2].

En 1995, elle publie Le russe de Belfort, la première biographie du peintre Nicolaï Michoutouchkine, promoteur de l'art océanien. Il s'agit d'un ouvrage bilingue, publié par l’Institut des Études du Pacifique Sud – Université de Fidji[1].

En 2000, elle prend sa retraite et se consacre davantage à la littérature[1]. En 2002, elle participe à la fondation de la revue littéraire polynésienne Littérama'ohi avec d'autres d'écrivains comme Flora Aurima-Devatine, Patrick Amaru, Danièle Helme, Jimmy Ly, Chantal T. Spitz et Rai Chaze[3]. L'objectif de cette revue est de faire connaître la richesse et la diversité des auteurs et autrices de Polynésie française[4].

Elle publie également des nouvelles dans le mensuel francophone Tahiti-Pacifique[1].

En 2004 paraît son roman autobiographique Hutu Painu, Tahiti, racines et déchirements, qui rencontre un grand succès[1]. Le livre est traduit en anglais sous le titre Tahiti Beloved and Forbidden. Il suit la vie de Sophie, jeune fille métisse qui arrive à Tahiti après la Seconde Guerre mondiale et raconte la vie à Tahiti à cette époque[5]. D'après le chercheur Didier Lenglare, Marie-Claude Teissier-Landgraf cherche à travers ce livre à se faire accepter par les Tahitiens comme afa farāni, Franco-tahitienne. Elle y raconte le processus de socialisation et d'hybridation culturelle du personnage principal. Par le titre du livre, elle choisit d'accepter de s'identifier à l'expression « Hutu painu », habituellement méprisante, qui désigne l'étranger, celui qui vient de l'extérieur sans se fixer[6]. Des extraits de ce roman sont lus à la Comédie Française lors de la Semaine de l’Océanie en 2006[1].

En 2006, elle s'installe en Australie. Elle continue à se rendre en Polynésie et publie à l'occasion du Salon du livre de Tahiti le roman Atea roa – Voyages inattendus[1]. Il s'agit de la suite d'Hutu Painu. Le livre raconte le retour de Sophie en France et ses difficultés à y être acceptée en raison de sa culture tahitienne. Comme Hutu Painu, Atea roa propose une réflexion sur l'identité tahitienne et française et sur le métissage[3].

Œuvres

Biographie

  • Le russe de Belfort : trente-sept ans de voyages du peintre Nicolaï Michoutouchkine en Océanie, Institut des études du Pacique Sud, (ISBN 982-02-0101-2 et 978-982-02-0101-9, OCLC 36612093, lire en ligne)

Romans

Nouvelles

  • « Rose et Marguerite », Tahiti-Pacifique, no 63,
  • « Vous avez dit draguer ? », Tahiti-Pacifique, no 69,
  • Nouvelles dans Nouvelles d'Océanie, vol. 1, Revue Brèves, (ISBN 978-2-916806-12-9, 2-916806-12-1 et 978-2-916806-13-6, OCLC 717764908, lire en ligne)
  • « 11h33 à Uturoa », Tahiti-Pacifique, no 150,
  • « Surprise en Micronésie », Tahiti-Pacifique, no 155,
  • « Cyclone Josua », Tahiti-Pacifique, no 150,
  • « Le temps du pardon », Tahiti-Pacifique, no 175,
  • « Te’ite et Tereop », Littérama'ohi, no 9, (lire en ligne)
  • « À la recherche du pardon », Littérama'ohi, no 14, (lire en ligne)

Articles

  • « Où en sommes-nous ? », Littérama'ohi, no 3, (lire en ligne)
  • « Une langue pour imaginer », Littérama'ohi, no 4, (lire en ligne)
  • « Vers le nord », Littérama'ohi, no 5, (lire en ligne)
  • « On change les pions, on recommence », Littérama'ohi, no 7, (lire en ligne)
  • « Le tourbillon francophone », Littérama'ohi, no 12, , p. 44-50 (lire en ligne)
  • « Spiritualité dans la vie et l’œuvre de Nicolai Michoutouchkine », Littérama'ohi, no 15, (lire en ligne)
  • « Histoire, Mémoire de l’Oubli », Littérama'ohi, no 16, , p. 10 (lire en ligne)

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Sylvie André, « Écrire le passé dans les littératures contemporaines du Pacifique francophone », dans Encyclopédie des historiographies : Afriques, Amériques, Asies : Volume 1 : sources et genres historiques (Tome 1 et Tome 2), Presses de l’Inalco, coll. « TransAireS », (ISBN 978-2-85831-345-7, lire en ligne), p. 529–547
  • Estelle Castro, « Teissier-Landgraf, Marie-Claude », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber, Le dictionnaire universel des créatrices, (ISBN 978-2-7210-0650-9 et 2-7210-0650-9, OCLC 1352068970, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) Andrew Cowell, Maureen DeNino, « Reading Tahitian francophone literature: The challenge of scent and perfume », International Journal of Francophone Studies, vol. 16, nos 1-2, , p. 113-133 (DOI 10.1386/ijfs.16.1-2.113_1, lire en ligne [PDF])
  • Didier Lenglare, Reconnaissance de l'Autre et métissage culturel à travers les littératures et paralittératures de la Polynésie française et de la Nouvelle-Calédonie: contextes et textes, (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Károly Sándor Pallai, La micrologie de l'identité archipélique, Budapest, (lire en ligne)
  • Jean-Luc Picard, Ma'ohi tumu et hutu painu : la construction identitaire dans la littérature contemporaine de Polynésie française, Metz, Université de Lorraine, (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Liens externes

Références

  1. « Marie-Claude Teissier-Landgraf », sur Île en île, (consulté le )
  2. Estelle Castro, « Teissier-Landgraf, Marie-Claude », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber, Le dictionnaire universel des créatrices, (ISBN 978-2-7210-0650-9 et 2-7210-0650-9, OCLC 1352068970, lire en ligne)
  3. Jean-Luc Picard, Ma'ohi tumu et hutu painu : la construction identitaire dans la littérature contemporaine de Polynésie française, Metz, Université de Lorraine, (lire en ligne)
  4. « Littérama'ohi, Présentation », sur Île en île, (consulté le )
  5. (en) Alexander Mawyer, « Review of Tahiti Beloved and Forbidden », The Contemporary Pacific, vol. 24, no 1, , p. 214–218 (ISSN 1043-898X, lire en ligne, consulté le )
  6. Didier Lenglare, Reconnaissance de l'Autre et métissage culturel à travers les littératures et paralittératures de la Polynésie française et de la Nouvelle-Calédonie: contextes et textes, (lire en ligne)
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