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Marie-Ange Grenier

Marie-Ange Grenier est une médecin française et militante pour les droits des personnes trans. Elle est la fondatrice, au cours des années 1980, d'une des premières associations trans, l'Association médicale française pour l'aide aux transsexuels (AMEFAT).

Marie-Ange Grenier
Image illustrative de l’article Marie-Ange Grenier

Naissance
Belgique
Nationalité Française
Cause défendue Droits des personnes trans
Organisation Association médicale française pour l'aide aux transsexuels
Profession MĂ©decin

Biographie

Marie-Ange Grenier naît en Belgique[1]. Elle est médecin militaire de formation[2]. Femme trans, elle prend conscience d'être une femme dès l'enfance[1]. Elle entame une transition publique en 1977[3] après avoir épousé Marie-Claude Grenier neuf ans plus tôt[1] - [4]. Elles travaillent toutes deux comme médecins dans un hôpital et se partagent un cabinet d'ophtalmologie[1].

Marie-Ange Grenier fonde l'AMEFAT, Association médicale française pour l'aide aux transsexuels, en 1981[2] avec son épouse Marie-Claude[1], qui en est la présidente[5]. Il s'agit d'une des premières associations françaises de soutien aux personnes trans, après l'Association d'aide aux malades hormonaux (AMAHO) en 1965 et le Centre du Christ libérateur (CCL) en 1976[6], qui étaient toutefois toutes deux basées à Paris, alors que celle-ci l'est dans la région de Saint-Étienne (Loire)[7]. L'AMEFAT, qui réunit des médecins, des avocats et des juristes[5], est active à la fois dans le soutien aux personnes trans et dans le lobbying[2]. Le , l'association organise une réunion publique sur la prise en charge des chirurgies de réattribution sexuelle avec le docteur Jacques Breton de l'hôpital Lariboisière de Paris[8] - [9].

Image externe
Portrait de Marie-Ange Grenier par Philippe Le Tellier en 1983. Second portrait.

Ă€ travers l'AMEFAT, Marie-Ange Grenier cherche Ă  visibiliser la question trans[2] - [10]. Elle participe ainsi, en 1982, Ă  un dossier sur la transsexualitĂ© de la revue Masques, revue des homosexualitĂ©s[5], en 1983, aux UniversitĂ©s d’étĂ© euromĂ©diterranĂ©ennes des homosexualitĂ©s de Marseille[2] et Ă  la première Ă©mission de tĂ©lĂ©vision française grand public consacrĂ©e au transsexualisme, une carte blanche Ă  Anne Gaillard. Le documentaire, une carte blanche Ă  Anne Gaillard[2] de 52 minutes, intitulĂ© Le corps de mon identitĂ© : ĂŞtre transsexuel, est rĂ©alisĂ© par Michel Folin avec Jacques-RenĂ© Martin[11] - [12] et diffusĂ© dans Vendredi sur FR3 le [2] - [1] - [13] - [Note 1]. Il suit Marie-Ange Grenier accueillant d'autres femmes trans dans son cabinet[14]. La sociologue des mĂ©dias Karine Espineira observe qu'elle livre une figure rassurante et intĂ©grationniste des femmes trans vis-Ă -vis du public[15].

Cependant, d'après Maxime Foerster, auteur d'Une histoire des transsexuels en France, la « personnalité autoritaire » de Marie-Ange Grenier et sa « conception rigide de ce que doit être le transsexualisme », toute sauf consensuelle, ne permettent pas à l'AMEFAT d'avoir un impact significatif et de connaître une existence pérenne[2] ; elle disparaît avant la fin de la décennie 1980[16] avant d'être légalement dissoute en 1992[17].

Filmographie

  • 1982 : Le corps de mon identitĂ© : ĂŞtre transsexuel de Michel Follin, FR3[11]

Publications

  • « Quel matĂ©riau le sexe ? La perspective transsexuelle... : Les immatĂ©riaux », dans Élie ThĂ©ofilakis (dir.), Modernes et après ?, Paris, Autrement, , 241 p. (ISBN 2-86260-136-5).

Notes et références

Notes

  1. Un extrait du documentaire est disponible sur le site de l'INA. Il met en scène le témoignage d'un FtM belge, première apparition d'un homme trans à la télévision française.

Références

  1. « J'ai épousé une femme sans le savoir », L'Obs,‎ , p. 51 (lire en ligne).
    Une version plus complète est disponible en ligne dans sa traduction en turc : (tr) Attila İlhan, « Yanlış erkekler, Yanlış kadınlar », Milliyet,‎ (lire en ligne [PDF]).
  2. Foerster 2018, p. 172.
  3. Quiblier 1982, p. 130.
  4. Quiblier 1982, p. 129.
  5. Masques 1982, p. 134.
  6. Arnaud Alessandrin et Karine Espineira, Sociologie de la transphobie, Pessac, Maison des sciences de l'homme d'Aquitaine, coll. « Genre, cultures et sociétés », , 182 p. (ISBN 9782858924523, DOI 10.4000/books.msha.4833, lire en ligne), « Le mouvement social trans : mobilisations et visibilités », p. 115-129.
  7. Espineira 2007, p. 26.
  8. Jean-Yves Nau, « Le traitement chirurgical des transsexuels est pratiqué à l'Assistance publique de Paris », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  9. Jacques Breton, Charles Frohwirth et Serge Pottiez, Le Transsexualisme, étude nosographique et médico-légale : rapport de médecine légale, Paris, Masson, , 205 p. (ISBN 2-225-80636-5, lire en ligne), p. 30. Rapport présenté au 83e Congrès de psychiatrie et de neurologie de langue française à Besançon les 24-.
  10. (en) Olivia Fiorilli, « Policing the social body: Medicine and the administration of legal gender recognition in France and Italy, an historical perspective », Studies in History and Philosophy of Science Part C: Studies in History and Philosophy of Biological and Biomedical Sciences (en), vol. 78,‎ (DOI 10.1016/j.shpsc.2019.101182, lire en ligne).
  11. Espineira 2007, p. 162.
  12. « Le Corps de mon identité », sur Ardèche Images (consulté le ).
  13. Claude Sarraute, « S'arracher à la nature », Le Monde,‎ (lire en ligne). Version complète disponible sur l'Internet Archive
  14. Espineira 2007, p. 109.
  15. Karine Espineira, « La médiatisation des politiques transgenres : du statut de contre-public à l'inégalité de la représentation », Revue française des sciences de l'information et de la communication, no 4,‎ (DOI 10.4000/rfsic.695, lire en ligne).
  16. Benjamin Lisan, Traité sur les transidentités, en ligne, 1987, 2008-2020 (lire en ligne), « Associations transsexuelles ou succeptibles de les aider (1989) ».
  17. « Détail d'une annonce association : Association médicale française pour l'aide aux trans-sexuels », sur Journal-officiel.gouv.fr (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Masques, revue des homosexualitĂ©s, no 15, automne 1982, 194 p., dossier sur la transsexualitĂ© [lire en ligne] :
    • Jean-Michel Quiblier, « Une rencontre au quotidien avec Marie-Ange et Marie-Claude Grenier », p. 129-133
    • « L'A.M.E.F.A.T. », suivi d'un « Commentaire de l'AMEFAT sur la proposition de loi du sĂ©nateur Cavaillet », p. 134-138
  • Karine Espineira, Analyse de la construction des cultures de genre Ă  la tĂ©lĂ©vision. La transidentitĂ© de l'espace public Ă  l'espace tĂ©lĂ©visuel, UniversitĂ© de Provence Aix-Marseille I, , 372 p. (prĂ©sentation en ligne, lire en ligne [PDF]), p. 109-113.
    Thèse publiée : La transidentité : de l'espace médiatique à l'espace public, Paris, Éditions L'Harmattan, coll. « Champs visuels », , 187 p. (ISBN 978-2-296-06097-5).
  • Maxime Foerster, Elle ou lui ? : Une histoire des transsexuels en France, Paris, La Musardine, (1re Ă©d. 2006), 237 p. (ISBN 978-2-84271-400-0), p. 172.
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