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Maria Mandl

Maria Mandl (plus souvent orthographié par erreur Maria Mandel), née le à Münzkirchen en Autriche – à la frontière allemande près de Passau – et exécutée par pendaison le à Cracovie en Pologne, était gardienne SS (Aufseherin) de camps de concentration.

Maria Mandl
Maria Mandl
Maria Mandl après son arrestation par les forces armées américaines.

Surnom « La Bête féroce », « La Bête de Auschwitz »
Naissance
MĂĽnzkirchen, Autriche
DĂ©cès (Ă  36 ans)
Cracovie, Pologne
Origine Allemagne
Allégeance Drapeau de l'Allemagne nazie Allemagne nazie
Arme Schutzstaffel
Grade SS-LagerfĂĽhrerin
Années de service 1938 – 1945
Commandement SS-LagerfĂĽhrerin du camp pour femmes Ă  Auschwitz-Birkenau
Conflits Seconde Guerre mondiale

Biographie

Carrière

En , elle fut intégrée dans le personnel du camp de Lichtenburg comme Aufseherin (gardienne SS). Elle y travailla avec environ cinquante autres femmes qui comme elle appartenaient toutes à la SS. En , elle fut envoyée avec d'autres gardiennes dans le camp de concentration nouvellement ouvert de Ravensbrück près de Berlin. Les mauvais traitements qu'elle infligeait aux détenues impressionnèrent favorablement ses supérieurs — elle fut promue au grade d'Oberaufseherin. Dans ce camp, elle supervisait les travaux quotidiens et l'installation des Aufseherinnen qui étaient sous ses ordres. Sous son commandement, les détenues subirent la loi de ces traitements cruels (des coups et du fouet).

En , Mandl fut mutée dans le camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau et nommée SS-Lagerführerin. Là, elle fut surnommée par les autres « la Bête féroce ». Elle sélectionnait les détenues pour la chambre à gaz et participait aux mauvais traitements et humiliations. Surtout, elle prenait plaisir à sélectionner les enfants qui devaient mourir. Elle créa l'orchestre de déportées du camp d'Auschwitz. Witold Pilecki, résistant polonais déporté à Birkenau, en donne le portrait suivant :

« Un des monstres les plus odieux de ce camp des femmes de Birkenau, est une garde travaillant depuis longtemps dans le camp, Mandl. Cette femme est la pire des sadiques qu’on puisse imaginer. DĂ©jĂ  dans le camp de concentration de Ravensbruck, elle Ă©tait chargĂ©e du bloc correctionnel, elle a fait mourir de faim beaucoup de femmes et d’enfants. Cette femme pensait aux pires sanctions et pouvait sans mauvaise conscience regarder les femmes tomber et rester dans l’impossibilitĂ© de se relever sous les coups et les tortures qu’elle leur infligeait. Elle donnait systĂ©matiquement 25 coups de bâtons. Ă€ Birkenau elle est devenue la garde la plus ancienne et elle pouvait tranquillement laisser libre cours Ă  son sadisme. Elle cherchait avec le plus grand plaisir les personnes Ă  gazer et Ă  punir. En gĂ©nĂ©ral, ces sanctions n’avaient aucune raison d’être, juste parce que quelqu’un ne bougeait pas assez vite Ă  ses cĂ´tĂ©s ou d'autres raisons de ce genre[1]. »

Capture et procès

En après la libération du camp de Dachau par l'armée américaine, Mandl fuit de Mühldorf (en), l'annexe du camp principal où elle était alors affectée depuis , vers les montagnes du sud de la Bavière, avant de trouver refuge dans sa ville natale, à Münzkirchen en Haute-Autriche, non loin de la frontière allemande.

Mandl sera arrĂŞtĂ©e le par l'armĂ©e amĂ©ricaine. Après avoir Ă©tĂ© interrogĂ©e sur ses activitĂ©s dans les camps, elle sera extradĂ©e vers la Pologne en . Traduite devant le tribunal de Cracovie, elle est dĂ©clarĂ©e responsable de la mort d'environ 500 000 personnes (essentiellement des femmes), et un an plus tard[2] (en ), elle sera reconnue coupable et condamnĂ©e Ă  mort.

Exécution

Maria Mandl sera pendue le à l'âge de 36 ans. Peu avant l’exécution, elle demanda pardon pour « purger ses péchés » en compagnie de Therese Brandl, une autre Aufseherin. Stanisława Rachwałowa (une survivante polonaise d'Auschwitz, détenue durant l'affectation de Mandl et, après la guerre, arrêtée par les autorités communistes polonaises de l'après-guerre en tant que « militante anti-communiste ») fut emprisonnée dans une cellule à côté de celle de Maria Mandl et Thérèse Brandl. Rachwałowa maîtrisait suffisamment l'allemand pour comprendre que les condamnées priaient. Stanisława a déclaré qu’elle les vit pour la dernière fois dans les douches de la prison. Mandl et Brandl s'approchèrent de l’ancienne détenue en pleurant et Mandl lui demanda même pardon. Stanisława a donc mis toute sa haine de côté et lui a dit : « Je te pardonne au nom des prisonniers. ». Mandl et Brandl se sont alors agenouillées et lui ont embrassé les mains. Ensuite, Brandl et Rachwałowa retournèrent à leur cellule tandis que Mandl allait à la salle d’exécution. Toujours selon Rachwałowa, en chemin vers la salle, Mandl se serait retournée, l’aurait regardée en souriant et aurait dit en polonais : « Merci ». L'exécution n'eut pas lieu en public mais dans une salle d'exécution de la prison de Cracovie, par une corde courte, le à 7 h 9 du matin[2]. Le bourreau l'exécuta après quatre hommes condamnés. Ses derniers mots auraient été : « Vive la Pologne ! ». Son corps dépendu à 7 h 38 fut envoyé à l'université de Cracovie et remis aux étudiants en médecine[3].

Notes et références

  1. Witold Pilecki, Rapports Pilecki : Déporté volontaire à Auschwitz 1940-1943, Champ Vallon, , 324 p. (ISBN 978-2-87673-956-7)
  2. (it) « Maria Mandl: la Storia della “Bestia” di Auschwitz », sur vanillamagazine.it, Vanilla (magazine) (consulté le ).
  3. Maria Mandel

Liens externes

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