Margarita Nelken
Margarita Nelken (nĂ©e MarĂa Teresa Lea Nelken y Mansberger[1]) (Madrid, - Mexico, ) est une femme politique du Parti socialiste ouvrier espagnol sous la Seconde RĂ©publique espagnole, une figure du Parti communiste d'Espagne pendant la guerre d'Espagne, et une des reprĂ©sentantes du courant fĂ©ministe espagnol des annĂ©es 1930. Ses activitĂ©s l'ont parallèlement portĂ©e vers l'Ă©criture, le journalisme et la critique d'art.
Députée aux Cortes républicaines IIIe législature de la Seconde République espagnole (d) Badajoz (d) | |
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Députée aux Cortes républicaines IIe législature de la Seconde République espagnole (d) Badajoz (d) | |
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Députée aux Cortes républicaines 1re législature de la Deuxième République espagnole (d) Badajoz (d) | |
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Juan Morán Bayo (d) |
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Margarita MarĂa Teresa Lea Nelken y Mansberger |
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Biographie
Margarita Nelken est née à Madrid en 1894 dans une famille juive dont le père est un joaillier espagnol et la mère française, les deux d'origine allemande [2]. Sa sœur cadette, Carmen Eva Nelken (dite Magda Donato), est une actrice réputée[3].
Les travaux de Paul Preston soulignent le mode de vie en marge des conventions adopté par Nelken durant son existence. L'historien y voit notamment une entrave à sa carrière politique, y compris au sein des partis socialiste ouvrier, puis communiste, auxquels elle appartient successivement, Nelken n'ayant jamais eu une position hiérarchique équivalente à une Dolores Ibárruri[4].
Mandat Ă©lectif
Nelken entre au parlement en octobre 1931 sur les listes du Parti socialiste ouvrier espagnol de Badajoz et est réélue en 1933 et en 1936. Dans le débat sur le droit de vote des femmes de 1931, elle rejoint les positions des anti-suffragistes : son ouvrage La mujer ante las Cortes Constituyentes, paru la même année, se fait l'écho d'une conception répandue chez une partie de la gauche parlementaire et partagée par Victoria Kent, selon laquelle le suffrage féminin serait influencé par le clergé espagnol[5].
Guerre d'Espagne
Nelken, qui milite au sein de l'Unión de Mujeres Antifascistas (Union des femmes anti-fascistes), participe à la bataille de Madrid en . Elle rejoint le Parti communiste à la fin de l'année. C'est dans ce cadre qu'elle prend en charge l'Agencia de Información Mundial Antifascista, l'agence de presse communiste qui relaie une propagande de guerre s'inspirant de la ligne officielle soviétique. Un essai de César Vidal prête une part de responsabilité à Nelken dans le massacre de Paracuellos de novembre à [6].
Dans une étude consacrée au même sujet, l'historien Ian Gibson n'attribue en revanche aucun rôle à Nelken dans les décisions prises au cours de la journée du [7].
Par ailleurs, l'écrivain et militant marxiste Julián Gorkin accuse Nelken d'avoir été agent de la Guépéou en Espagne et d'avoir, à ce titre, contribué à l'élimination de certains anarchistes et membres du Parti ouvrier d'unification marxiste[8].
Écrits sur le féminisme
L'Ă©tude de Nelken La condiciĂłn social de la mujer. Su estado actual: su posible desarrollo, publiĂ©e en 1919[9] est une analyse des dĂ©buts du fĂ©minisme en Espagne, qui s'inscrit dans une argumentation socialiste et prend pour objet d'Ă©tude les masses[10]. L'ouvrage dĂ©clenche une polĂ©mique après la condamnation du livre par l'Ă©vĂŞque de LĂ©rida et vaut Ă Nelken l'hostilitĂ© durable de la droite catholique[11]. D'autres essais suivent comme MaternologĂa y puericultura en 1926, La mujer ante las Cortes Constituyentes en 1931 notamment.
Pendant la guerre d'Espagne et les années de mise en place du franquisme, le féminisme dont Nelken et d'autres députées "de la Seconde République espagnole se font les porte-paroles suscite une réaction du camp nationaliste qui lui oppose un contre-discours, étudié en parallèle par les historiens du genre"[12].
Travaux de critique d'art
Du début du siècle aux années 1930, Nelken publie des analyses de critique d'art dans une vingtaine de périodiques principalement espagnols, français et allemands, ce qui lui est facilitée par sa maîtrise des langues étrangères[13].
Les conceptions esthétiques de Nelken se caractérisent par un rejet de l'académisme, un goût affirmé pour l'expressionnisme et un discours critique qui, selon une récente étude, durcit au fil du temps ses schémas d'analyse marxistes[14].
Au Mexique, Nelken couvre des expositions d'art pour le journal l'Excélsior[15].
Bibliographie
- 1919 / 1921[9] : La condiciĂłn social de la mujer. Su estado actual : su posible desarrollo
- 1926 : MaternologĂa y puericultura
- 1927 : En torno a nosotras
- 1929 : Tres tipos de vĂrgenes
- 1930 : Las escritoras españolas
- 1931 : La mujer ante las Cortes Constituyentes
- 1936 : Por qué hicimos la revolución
- 1943 : Las Torres del Kremlin
- 1944 : Primer frente
- 1965 : El expresionismo mexicano
Notes et références
- Shirley Mangini González, Las modernas de Madrid : las grandes intelectuales españolas de la vanguardia, Barcelone, Ediciones PenĂnsula, 2001, p. 204
- Paul Preston « Margarita Nelken : a full measure of pain », in Doves of war : four women of Spain, Boston, Northeastern University press, 2003, p. 300-301. L'historien considère Nelken comme doublement marginalisé par ses origines juives et par l'athéisme dans lequel elle a été élevée.
- Shirley Mangini González, Las modernas de Madrid : las grandes intelectuales españolas de la vanguardia, p. 189
- Paul Preston « Margarita Nelken : a full measure of pain », in Doves of war : four women of Spain
- Cité par Paul Preston, Doves of war, p. 322
- CĂ©sar Vidal, Paracuellos-Katyn: un ensayo sobre el genocidio de la izquierda, Madrid, LibrosLibres, 2005, (ISBN 84-96088-32-4)
- Ian Gibson, Paracuellos: cómo fue, Madrid, Plaza & Janés, 1983, (ISBN 84-01-45076-4). Seconde édition : Madrid, Temas de Hoy, 2005.
- Julián Gorkin, Les communistes contre la révolution espagnole, Belfond, Paris, 1978.
- Shirley Mangini González estime que cet ouvrage date du début des années 1920.
- Shirley Mangini González, Las modernas de Madrid, p. 95
- Paul Preston, Doves of war, p. 309
- Danièle Bussy-Genevois, « Les femmes de la Cause », Clio, no 5, 1997, « Guerres civiles ».
- Fernando GarcĂa RodrĂguez, MarĂa Victoria GĂłmez Alfeo, « Margarita Nelken y El FĂgaro », Historia y ComunicaciĂłn Social, 2000, 5, p. 115-143, lire en ligne. Cette Ă©tude des activitĂ©s de critique d'art et de journaliste de Nelken entre 1900 et 1930 dresse une liste des pĂ©riodiques dans lesquels ont paru ses publications.
- Fernando GarcĂa RodrĂguez, MarĂa Victoria GĂłmez Alfeo, « Margarita Nelken y El FĂgaro », p. 119
- Fernando GarcĂa RodrĂguez, MarĂa Victoria GĂłmez Alfeo, « Margarita Nelken y El FĂgaro », p. 117
Liens externes
- (es) Blanca Bravo Cela, « Margarita Nelken y Mansberger (dans Diccionario Biográfico Español) », Madrid, Real Academia de la Historia, (consulté le )