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Margaret Abbott

Margaret Abbott (Calcutta, - Greenwich, Connecticut, ) est une golfeuse américaine.

Margaret Abbott
Image illustrative de l’article Margaret Abbott
Contexte général
Sport Golf
Biographie
Nom de naissance Margaret Ives Abbott
Nationalité sportive Drapeau des États-Unis Américaine
Nationalité États-Unis
Naissance
Lieu de naissance Calcutta
Décès
Lieu de décès Greenwich, Connecticut
Taille 180 cm
Palmarès
Compétition Or Arg. Bro.
Jeux olympiques 1 0 0

En 1900, elle remporte une médaille d'or en golf aux Jeux olympiques de Paris. C'est la première femme américaine médaillée d'or à des Jeux olympiques et la seule de son sport jusqu'à son retour au programme des Jeux de Rio 2016. Mais elle ignore jusqu'à son décès que le concours qu'elle a remporté sur le parcours de Compiègne avait le statut d'épreuve olympique.

Biographie

Margaret Ives Abbott est née le à Calcutta, en Inde[1] - s.v.''«_Abbot_(-Dunne),_Margaret_Ives_»_2-0">[2]. Elle est la fille de Charles Patterson Abbott[3], un marchand américain, et de Mary Perkins Ives[1]. Après la mort de son père, quand elle est très jeune, Margaret déménage à Boston avec sa mère et ses frères et sœurs[1]. Lorsqu’elle est adolescente, sa mère devient rédactrice littéraire au Chicago Herald et la famille déménage en Illinois[1].

En , la haute sociĂ©tĂ© de Chicago se passionne pour le golfcol. 2_4-0">[4]. Dès l’annĂ©e suivante, Margaret Abbott rejoint le Chicago Golf Club de Wheaton[1]. Elle est 2 de handicap après un an de golf, et remporte des tournois locaux[1]. Grande et athlĂ©tique, elle symbolise l'Ă©mergence d’une gĂ©nĂ©ration de sportives amĂ©ricaines, qui commencent Ă  s'affranchir des corsets et autres carcans, prĂ©mices du grand virage fĂ©minin des annĂ©es 1920. En , elle part pour la France pour un long sĂ©jour programmĂ© par sa mère, femme de lettres et Ă©ditrice, qui veut visiter l'exposition universelle de Paris et travaille sur un guide de voyage[1]. Étudiante en arts, elle suit, Ă  Paris, les enseignements d’Auguste Rodin et d’Edgar Degas[1] - s.v.''«_Abbot_(-Dunne),_Margaret_Ives_»_2-1">[2] - [5].

C'est sur le parcours de Compiègne, que Margaret Abbott entre dans l’histoire olympique, un fait d'armes dont elle ne sera jamais consciente. Elle pense en effet s'ĂŞtre inscrite Ă  un tournoi quelconque. Les Jeux de la IIe Olympiade dĂ©butent Ă  Paris le [6]. Ces Jeux olympiques, les deuxièmes de l'histoire, ne sont pas encore un Ă©vĂ©nement sportif majeur pour les diffĂ©rents États participants. Ils se dĂ©roulent sur six mois, sans cĂ©rĂ©monie d'ouverture et de clĂ´ture, de façon relativement confidentielle, et dans une certaine confusion : ces compĂ©titions sont organisĂ©es en marge de l'attraction principale de Paris cette annĂ©e-lĂ , l'Exposition universelle. De nombreux athlètes ne sont pas au courant que les compĂ©titions auxquelles ils participent, en s'y inscrivant, se dĂ©roulent dans ce cadre, encore peu connu, des olympiades[1] - [7]. Ă€ l'initiative du gouvernement français et contre l'avis du baron Pierre de Coubertin, des femmes participent, pour la première fois, Ă  certaines compĂ©titionsII-16_8-0">[8]. Elles ne sont que vingt-deux sur les 997 participants connus[6]. Pierre de Coubertin n'y Ă©tait pas favorable, affirmant : « Le vĂ©ritable hĂ©ros olympique est Ă  mes yeux l'adulte mâle individuel. Les Jeux olympiques doivent ĂŞtre rĂ©servĂ©s aux hommes, le rĂ´le des femmes devrait ĂŞtre avant tout de couronner les vainqueurs »[9].

En Ă©tĂ© , Margaret Abbott lit dans un journal une annonce relative Ă  un tournoi de golf amateur ouvert aux femmes[10]. Elle dĂ©cide de s’y inscrire et encourage ses amis Ă  faire de mĂŞme[10]. Le au plus tard, Margaret s’acquitte d’un droit d’entrĂ©e de 10 francs afin de participer Ă  un « championnat de dames », le « Prix de la ville de Compiègne », qu’elle croit n’être que l’épreuve fĂ©minine d’un tournoi international de golf organisĂ© par la SociĂ©tĂ© de sport de Compiègne et devant dĂ©buter au plus tĂ´t le et s’achever au plus tard le [11]. Les Ă©preuves de golf durent deux jours, mettant en lice trente hommes et treize femmes reprĂ©sentant cinq nations, sur le parcours de Compiègne qui est dĂ©crit par la presse amĂ©ricaine comme « un admirable 18 trous et des amĂ©nagements parfaits. De nombreux bunkers dĂ©fendent les trous ; des arbres hauts, d'Ă©pais buissons et de hautes herbes rendent le jeu difficile. ». Margaret Abbott dĂ©croche son titre olympique sur neuf trous, avec un score de 47[1] - s.v.''«_Abbot_(-Dunne),_Margaret_Ives_»_2-2">[2]. Elle devient ainsi non seulement la première championne olympique de golf[1] - [10] - [12] mais aussi la troisième femme Ă  remporter un titre olympique, tous sports confondusII-16_8-1">[8] et la deuxième dans une Ă©preuve fĂ©minine[6] - II-16_8-2">[8] - [note 1]. En rĂ©compense, elle reçoit un bol en porcelaine de Saxe serti d'or ciselĂ©[1] - [10]. Elle dĂ©clare Ă  la presse devoir sa victoire au fait que « les Françaises n'avaient pas l'air de savoir ce qu'Ă©tait le golf, venues jouer en jupe Ă©troite et talons hauts »[13]. Seules des AmĂ©ricaines sont sur le podium de l'Ă©preuve fĂ©minine. La mère de Margaret Abbott a elle aussi participĂ© Ă  la compĂ©tition et s'est classĂ©e septième : c'est la seule Ă©preuve olympique ayant vu la participation d'une mère et de sa fille[1].

Ă€ Paris, outre ses participations occasionnelles Ă  des tournois de golf, et ses Ă©tudes artistiques, elle rencontre Finley Peter Dunne, qui devient un humoriste amĂ©ricain de renom. Ils se marient en 1902. En 1902 toujours, elle remporte la Coupe Femina, Ă  Paris, un tournoi prĂ©curseur des Championnats de France fĂ©minins de golf qui dĂ©butent en 1908. Puis elle rentre avec son Ă©poux Ă  New York. Ils ont quatre enfants : trois fils — dont, en 1908, le futur scĂ©nariste hollywoodien Philip Dunne — et une fille[1]. Elle continue Ă  jouer au golf mais, gĂŞnĂ©e par une douleur chronique au genou due Ă  une chute de bicyclette dans son enfance, elle ne concourt plus sĂ©rieusementcol. 2_15-0">[14].

Elle meurt le à Greenwich, dans le Connecticut[1] - s.v.''«_Abbot_(-Dunne),_Margaret_Ives_»_2-3">[2]. À sa mort, même ses enfants ignorent qu'elle est la première Américaine championne olympique. Le fait est mis en exergue ultérieurement par l'historienne du sport Paula Welch, professeure à l'Université de Floride et spécialiste de l'histoire olympique, qui, examinant les compétitions et les résultats des Jeux de Paris, prouve que le tournoi de Compiègne qu'elle a gagné a bien fait partie du programme olympique[12] - [7].

Notes et références

Notes

  1. La première femme à avoir remporté une épreuve féminine aux Jeux olympiques est la joueuse de tennis britannique Charlotte Cooper[6] - II-16_8-3">[8]. La première femme à avoir remporté un titre olympique est la navigatrice américano-suisse Hélène de Pourtalès : elle partage avec son mari, Hermann, le titre en voile, dans la catégorie des bateaux de un à deux tonneauxII-16_8-4">[8].

Références

  1. Fox 2018.
  2. s.v.''«_Abbot_(-Dunne),_Margaret_Ives_»-2" class="mw-reference-text">Mallon et Jerris 2011, s.v.« Abbot (-Dunne), Margaret Ives », p. 25.
  3. Leonard 1901.
  4. col. 2-4" class="mw-reference-text">Welch 1982, p. 753, col. 2.
  5. Fuller 2016, p. 31.
  6. Centre d'Ă©tudes olympiques 2011, p. 4.
  7. Jean-Gabriel Bontinck, « Médaillée d'or à son insu », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  8. II-16-8" class="mw-reference-text">Conseil Ă©conomique et social et Leclercq 2007, p. II-16.
  9. Mustapha Kessous, Les 100 histoires des Jeux olympiques, Presses Universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », (lire en ligne), chap. 3951
  10. Encyclopædia Britannica 2006.
  11. MĂ©rillon 1901, p. 75.
  12. (en) « Margaret Abbott Biography and Olympic Results », sur sports-reference.com
  13. (en) Paula Welch, History Of American Physical Education And Sport, Charles C Thomas,,
  14. col. 2-15" class="mw-reference-text">Welch 1982, p. 754, col. 2.

Voir aussi

Bibliographie

  • [Centre d'Ă©tudes olympiques 2011] Centre d'Ă©tudes olympiques, Jeux Olympiques d'Ă©tĂ© : aperçu du contenu des archives concernant leur prĂ©paration, leur organisation et leur dĂ©roulement pour la pĂ©riode de Ă  (fiches de fonds d'archives historiques), Lausanne, ComitĂ© international olympique, coll. « Publications du Centre d'Ă©tudes olympiques / Archives historiques », , 2e Ă©d. (1re Ă©d. ), 1 vol., 65, 21 Ă— 29 cm (lire en ligne [fac-similĂ©]), fiche no 2 (« Paris – Jeux de la IIe Olympiade »), p. 4-5.
  • [Conseil Ă©conomique et social et Leclercq 2007] Conseil Ă©conomique et social (avis du) et AndrĂ© Leclercq (sur le rapport prĂ©sentĂ© par, au nom de la section du Cadre de vie), Le sport au service de la vie sociale, Paris, Direction des Journaux officiels, coll. « Journal officiel de la RĂ©publique française / Avis et rapports du Conseil Ă©conomique et social », , 1re Ă©d., 1 vol., III-161, 24 cm (ISBN 978-2-11-120741-7, EAN 9782111207417, OCLC 493508378, SUDOC 114017409, prĂ©sentation en ligne, lire en ligne [fac-similĂ©]).
  • [Fuller 2016] (en) Linda K. Fuller, Female Olympians : a mediated socio-cultural and political-economic timeline, New York, Palgrave Macmillan, , 1re Ă©d., 1 vol., XV-220, 15 Ă— 22 cm (ISBN 978-1-137-59481-5, EAN 9781137594815, OCLC 7335334167, DOI 10.1057/978-1-137-58281-2, prĂ©sentation en ligne, lire en ligne).
  • [Leonard 1901] (en) John W. Leonard, Who’s who in America : a biographical dictionary of notable living men and women of the United States, Chicago, A. N. Marquis, , XVI-1352 p. (lire en ligne [fac-similĂ©]), s.v.« Abbott, Mary Perkins », p. 3, col. 2.
  • [Mallon et Jerris 2011] (en) Bill Mallon et Randon M. N. Jerris, Historical dictionary of golf [« Dictionnaire historique du golf »], Lanham, The Scarecrow Press, coll. « Historical dictionaries of sports » (no 3), , 1re Ă©d., 1 vol., XLIX-797-[16], 23 cm (EAN 9780810871977, OCLC 717101083, prĂ©sentation en ligne, lire en ligne), s.v.« Abbot (-Dunne), Margaret Ives », p. 25.
  • [MĂ©rillon 1901] Daniel MĂ©rillon (dir.), Exposition universelle internationale de , Ă  Paris : concours internationaux d'exercices physiques et de sports, t. 1, Paris, Imprimerie nationale, , 1re Ă©d., 1 vol., 281, gr. in-8o (lire en ligne [fac-similĂ©]), 3e partie (« ExĂ©cution »), chap. [2] (« Rapports spĂ©ciaux sur chaque concours »), sect. 1 (« Jeux athlĂ©tiques »), II (« Jeu de golf »), p. 77-80.
  • [Welch 1982] Paula Welch, « Mes recherches sur Margaret Abbott », Revue olympique : organe officiel du mouvement olympique, no 182,‎ , p. 752-754 (lire en ligne [fac-similĂ©], consultĂ© le ).

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