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Marcus Musurus

Marcus Musurus ( grec moderne : ÎœÎŹÏÎșÎżÏ‚ ÎœÎżÏ…ÏƒÎżáżŠÏÎżÏ‚), ou Marc Musurus, en italien Marco Musuro, nĂ© Ă  RĂ©thymnon en CrĂšte en 1470, mort le , est un hellĂ©niste et humaniste d'origine grecque. Musurus Ă©tudie Ă  Florence oĂč il apprend le grec ancien et le latin. Sa connaissance du latin, peu commune Ă  l'Ă©poque pour un Grec, faisait l'Ă©tonnement d'Érasme. Il Ă©dite plusieurs auteurs anciens, grecs ou latins, et travaille auprĂšs de l'imprimeur Alde Manuce. Il est nommĂ© par le SĂ©nat de Venise censeur des ouvrages imprimĂ©s en grec puis titulaire de la chaire de grec. Il occupe ensuite la chaire de grec Ă  l'universitĂ© de Padoue. Converti au catholicisme, il est nommĂ© archevĂȘque de Monemvasie (ville sous protectorat vĂ©nitien), mais meurt en 1517 avant d'exercer la fonction[1].

Biographie

Marcus Musurus Ă©tait nĂ© vers 1470 Ă  RĂ©thymnon dans l’üle de CrĂšte. Il fut amenĂ© fort jeune en Italie par son pĂšre, riche nĂ©gociant, et placĂ© sous la direction de Janus Lascaris, qui lui fit faire de rapides progrĂšs dans la connaissance des auteurs classiques. Musurus ne tarda pas d’ĂȘtre admis au nombre des savants qui furent si utiles Ă  Alde Manuce pour la rĂ©vision des manuscrits grecs, et il fit partie de l’acadĂ©mie qui s’assemblait dans l’atelier de ce fameux imprimeur. Antoine-Augustin Renouard conjecture que Musurus fut chargĂ©, par le SĂ©nat de Venise, d’exercer une sorte d’inspection littĂ©raire sur les ouvrages que les Aldes mettaient sous presse ; mais, ajoute ce bibliographe, ce fait n’est pas suffisamment prouvĂ©[2]. Il fut nommĂ© professeur de lettres grecques Ă  l’UniversitĂ© de Padoue, et sa rĂ©putation y attira bientĂŽt un nombre infini d’auditeurs de toutes les parties de l’Italie, de la France et de l’Allemagne. Érasme nous apprend qu'il remplissait ses fonctions avec tant de zĂšle, que, dans une annĂ©e, il laissait Ă  peine passer quatre jours sans donner des leçons publiques (Lettr., liv. V, 23). L’invasion des Français en Italie, par suite de la ligue de Cambrai, le dĂ©termina en 1509 Ă  retourner Ă  Venise, oĂč il continua de se livrer Ă  l’enseignement avec beaucoup de succĂšs. AprĂšs la retraite des Français, Musurus vint occuper sa chaire Ă  l’acadĂ©mie de Padoue. Il fut appelĂ© Ă  Rome en 1516 par le pape LĂ©on X, qui le rĂ©compensa des services qu’il avait rendus aux lettres, en le nommant archevĂȘque de Monemvasia. On prĂ©sume, d’aprĂšs le tĂ©moignage de plusieurs savants, que Musurus professa la littĂ©rature grecque Ă  Rome[3]; mais ce ne fut que peu de temps ; il tomba malade de chagrin, si l’on en croit Paul Jove, pour n’avoir pas Ă©tĂ© compris dans une nouvelle promotion de trente cardinaux, et mourut d’hydropisie le . Musurus n’avait pas cinquante ans. Il fut inhumĂ© dans l’église Sainte-Marie de la Paix. Il n’a publiĂ© qu’un petit nombre de vers grecs et quelques prĂ©faces, et cependant la postĂ©ritĂ© le place Ă  cĂŽtĂ© de Janus Lascaris, de ThĂ©odore Gaza et des plus illustres grammairiens. Comme Ă©diteur, on doit Ă  Musurus la premiĂšre Ă©dition des ComĂ©dies d’Aristophane, Alde, 1498, avec une prĂ©face ; celle de l’Etymologicum magnum, Zacharie Kalliergis, 1499, avec une prĂ©face[4]; celle des ƒuvres de Platon, Alde, 1513 ; celle du Dictionnar. gr. d’HĂ©sychios, ibid., 1514, d’aprĂšs le seul manuscrit connu ; celle d’AthĂ©nĂ©e, ibid., 1514 ; de Pausanias, ibid., 1516 ; des Orationes lectissimĂŠ de Saint GrĂ©goire de Nazianze, ib., 1516 ; enfin l’édition d’Oppien De natura seu venatione piscium, Florence, Giunti, 1515, in-8°. Musurus revit la Grammaire latine d’Alde et la publia en 1516, avec une prĂ©face fort curieuse, que Renouard a insĂ©rĂ©e en entier dans ses Annales des Aldes, p. 121. Comme poĂšte, on Ă  de lui des Epigrammes grecques dans le Dictionnar. grĂŠc. copiosissim., Venise, 1497, et dans l’édition de MusĂ©e, Venise, 1517 : mais de toutes les piĂšces de Musurus, la plus Ă©tendue comme la plus cĂ©lĂšbre est un PoĂšme grec de deux cents vers hexamĂštres et pentamĂštres Ă  la louange de Platon, imprimĂ© dans l’édition des ƒuvres de ce philosophe, revue par notre illustre philologue. Il a Ă©tĂ© traduit en autant de vers latins par Zanobi Acciaiuoli, et publiĂ© sĂ©parĂ©ment avec cette version par Philipp Muncker, Amsterd., 1676, in-4° de 20 pag., et avec de nouvelles notes, par les soins de Butler, Cambridge, 1797. Cette piĂšce a Ă©tĂ© traduite de nouveau en latin par John Foster, qui l’a donnĂ©e Ă  la suite de l’Apologie des accents grecs, contre Henry Gally, avec ses notes et celles de Jer. Markland (voy. Ann. des Aldes, p. 105). Michel Margunius a insĂ©rĂ© Epigrammes grecques de Musurus dans ses Symmicta. (Papadopoli, Hist. gymnas. Patavini). Quelque temps avant sa mort, il avait traduit en latin un traitĂ© De podagra, qu’Henri Estienne a publiĂ© avec la version de Musurus dans les MedicĂŠ artis principes, 1567. On a encore de lui une Lettre italienne dans la Raccolta de Pino.

Liste des ouvrages

  • Aristophanis Comoediae Novem, Ă©dition Marcus Musurus et Aldo Manuce, 1498, Venise. [lire en ligne]

Références

  1. Alexandre Embiricos, La Renaissance crétoise, Les Belles Lettres, 1960, p. 58-59.
  2. Antoine-Augustin Renouard, Annales de l'imprimerie des Alde, ou Histoire des trois Manuce et de leurs Ă©ditions, vol. 2, Paris, chez Antoine-Augustin Renouard, , p. 26.
  3. Voyez Lazare de BaĂŻf, citĂ© par Bayle, et l’AbrĂ©gĂ© de la vie de Musurus par Reusner.
  4. Bayle a remarquĂ© que tous ceux qui regardaient Musurus comme l’auteur de l’Etymologicum magnum ont Ă©tĂ© dans l’erreur ; en effet cet ouvrage est citĂ© par Eustathe ; cette faute a cependant passĂ© dans plusieurs dictionnaires.

Liens externes

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