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Marché de Talensac

Le marchĂ© couvert de Talensac est l'un des seuls marchĂ©s couverts de Nantes[Note 1], situĂ© dans le quartier Hauts-PavĂ©s - Saint-FĂ©lix. Avec ses 150 commerçants, c'est probablement le plus connu et le plus frĂ©quentĂ© des marchĂ©s nantais[1].

Marché de Talensac
Image illustrative de l’article Marché de Talensac
Le marché de Talensac vu de la rue Jeanne-d'arc
Situation
CoordonnĂ©es 47° 13′ 16″ nord, 1° 33′ 29″ ouest
Pays Drapeau de la France France
Ville Nantes
Quartier Hauts-Pavés - Saint-Félix
Espace public Halle couverte
Morphologie
Forme rectangulaire
Histoire
Création
GĂ©olocalisation sur la carte : Nantes
(Voir situation sur carte : Nantes)
Marché de Talensac
GĂ©olocalisation sur la carte : Loire-Atlantique
(Voir situation sur carte : Loire-Atlantique)
Marché de Talensac
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Marché de Talensac

Localisation

SituĂ© Ă  moins de 100 mètres de la rue Paul-Bellamy, le marchĂ© se trouve au centre d'un espace public dĂ©limitĂ© par les rues Talensac au nord, Jeanne-d'Arc Ă  l'est, Basse-Porte au sud et de Bel-Air Ă  l'ouest.

Histoire

Les anciens abattoirs

Le marché se dresse à l'emplacement des anciens abattoirs municipaux ouverts en 1829 sur le site d'une tenue agricole acquise par la ville au début du XIXe siècle.

Ces abattoirs publics dont l'entrée se trouvait rue Talensac furent inaugurés le . Ils se composaient de deux bâtiments édifiés autour d'une place plantée de marronniers, présentant un porche central de plein cintre couronné d'un fronton triangulaire en tuffeau, flanqué d'ailes perpendiculaires plus basses coiffées de toitures à double pente festonnées d'ardoises. L'ensemble était clôturé par de hautes grilles que l'on s'empressait de refermer afin d'éviter que les animaux ne tentent de s'en échapper. De l'autre côté de la rue se tenait un marché de la boucherie[2].

Dès 1880, le « conseil central d'hygiène publique et de salubritĂ© de la Loire-InfĂ©rieure » (CCHPS) nomme une commission pour Ă©tudier « le dĂ©placement de l'abattoir de Nantes ». Le rapport de 16 pages qui est remis en 1882 et imprimĂ© en 1899, statue sur la fermeture de Talensac principalement pour cause d'insalubritĂ© pour le voisinage (immeubles construits autour de l'abattoir après son ouverture) et la pollution de l'Erdre - aujourd'hui occupĂ© par le cours des 50-Otages. Le rapport met Ă©galement en cause le mauvais Ă©tat des bâtiments et le manque de place pour les 151 bouchers qui y exerçaient Ă  cette Ă©poque. Le document prĂ©conise son transfert sur un site de 60 000 m2 (150 x 400 m) soit 4 fois plus grand que le site de Talensac[3].

En 1910, pour une question d'hygiène et d'aménagement urbain, la municipalité décide de transférer « La tuerie aux bestiaux », comme l'avaient surnommée les Nantais à l'époque, sur l'île Beaulieu (dans la partie est de l'actuelle île de Nantes) et en en confie la conception à l'architecte lyonnais Tony Garnier, mais un ancien entrepreneur conteste le choix du site retenu et propose un nouvel emplacement, toujours sur l'île Beaulieu, mais plus à l'ouest entre les boires de Toussaint et des Récollets. Le projet est néanmoins suspendu à la suite du déclenchement de la Première Guerre mondiale[3].

Il faudra attendre l'entre-deux-guerres pour que la question du transfert des abattoirs soit remise à l'ordre du jour, dans le cadre d'une réorganisation des marchés sur Nantes : le marché de la rue de Feltre et celui de la place Saint-Similien sont supprimés au grand dam des usagers et des commerçants[4].

On opte pour la construction de nouveaux abattoirs intercommunaux sur un site de 2,6 hectares sur la commune de RezĂ©, Ă  la confluence de la Loire et de la Sèvre Nantaise, sur les basses prairies de la « TĂŞte-des-Mottes », le cĂ´tĂ© nord de la place GĂ©nĂ©ral-Sarrail. Les plans sont Ă©tablis en 1923 et la dĂ©cision de transfert est prise en 1929. Ce site annexĂ© par la suite Ă  la ville de Nantes sera en activitĂ© jusqu'en 1975, avant d'ĂŞtre transfĂ©rĂ© un kilomètre plus loin, dans l'ancien marais du Seil situĂ© toujours Ă  RezĂ© (ce dernier Ă©quipement fonctionna jusqu'en 1989)[3].

La conception et la construction du marché

Le transfert de l'activité de l'abattoir de Talensac vers son nouveau site a lieu le [3].

Le maire Léopold Cassegrain organise, le suivant, un concours d'architectes afin d'y envisager la construction d'un grand marché central couvert. Le cahier des clauses du concours indique que « la plus grande latitude est laissée aux concurrents pour ce qui concerne les procédés d'exécution des ouvrages, leur forme et leur disposition. » Cet espace devra comporter : un marché entièrement clos, réservé aux bouchers et aux charcutiers ; un marché couvert pour les marchands de beurre, d'œufs, de volailles ; un marché en plein air pour les légumes, les marchands de bimbeloterie et d'articles divers[2].

Le , les architectes Henri Vié (père et fils) et Georges Desfontaines, associés à l'entrepreneur de BTP Jean Le Guillou[5], sont désignés pour mener à bien le projet parmi les douze candidatures déposées[4]. Celui-ci présente trois sections concentriques construites en « escalier » du fait de la déclivité du terrain (le marché est en effet édifié sur une colline dont la pente méridionale descend vers l'Erdre[4]). Ces parties sont :

  • un marchĂ© fermĂ© au centre avec, Ă  l'extrĂ©mitĂ©, cĂ´tĂ© rue de Bel-Air, une partie abritant la conciergerie et les services,
  • un marchĂ© couvert non clos ceinturant le bâtiment central,
  • un marchĂ© dĂ©couvert sur le pourtour du bâtiment[2].

Le marchĂ© couvert d'une toiture parabolique est constituĂ© d'une halle centrale close de 160 mètres de long sur 16 mètres de large pour une superficie de 2 550 m2. On y accède par 10 entrĂ©es : 7 de plain-pied et 3 autres par l'intermĂ©diaire de perrons de 3, 5 ou 7 marches.

Le marchĂ© couvert, mais non clos, Ă©tabli sous un auvent de 9 mètres de largeur sur le pourtour du vaisseau central, entoure celui-ci sur trois cĂ´tĂ©s. D'une superficie de 2 655 m2, il est entièrement de plain-pied avec le marchĂ© de plein air qui occupe tout le reste du terrain sans autre dĂ©nivellation, dĂ©limitĂ© par les rues prĂ©cĂ©demment citĂ©es. Sa surface bĂ©tonnĂ©e entoure le marchĂ© couvert sur 5 mètres de largeur, avec 2 terre-pleins aux extrĂ©mitĂ©s, soit une superficie totale de 2 927 m2.

Sous la partie cĂ´tĂ© rue de Bel-Air, un sous-sol de 1 145 m2 pouvant contenir 100 caveaux individuels et une grande cave pour les besoins de la Ville est prĂ©vu. Les amĂ©nagements intĂ©rieurs comprennent 208 emplacements. Chacun comporte un cloisonnement en briques enduites de ciment et un Ă©tal avec tiroir-caisse et coffre Ă  outils. Deux allĂ©es orientĂ©es dans le sens de la longueur permettent d'accĂ©der aux quatre rangĂ©es d'Ă©tals[2].

La démolition des abattoirs commence en et se poursuit jusqu'en novembre[3]. Les travaux de construction vont ainsi s'échelonner sur trois ans. Ainsi, en août 1935, les piliers de soutènement sont réalisés. En février 1936, les parois latérales sont construites : des murs en briques jaunes sur un soubassement de briques rouges de Chartres (matériau déjà utilisé pour le lycée Gabriel-Guist'hau notamment[4]) enduit d'un crépissage, tandis que les loges en briques tapissées de petits carreaux sont achevées. À l'automne 1936, le terrain est planté de rangées de platanes. La construction du marché est assortie d'importants travaux de voirie sur les rues Talensac et de Basse-Porte : les becs à gaz disparaissent, remplacés par des lampadaires électriques[2].

Le marchĂ© qui aura coĂ»tĂ© 2 700 000 francs[4] est inaugurĂ© le par le successeur de LĂ©opold Cassegrain, Auguste Pageot. IdĂ©alement situĂ© Ă  proximitĂ© de la route de Rennes (dont la rue Paul-Bellamy forme un ancien tronçon), par sa taille et la diversitĂ© de ses produits, il connaĂ®tra aussitĂ´t un succès qui ne s'est pas dĂ©menti depuis, restant l'un des marchĂ©s nantais les plus courus.

En 2003-2004, des travaux de mise aux normes sont effectués : les sols, peintures, éclairages et accès ont été rénovés, l'architecture extérieure du bâtiment étant préservée.

À compter du printemps 2019, le marché offre des nocturnes tous les jeudis soir entre 16 h et 20 h. Près de la moitié des 68 commerçants y participent[6].

Sources

Notes

  1. L'autre marché couvert nantais est celui des Châtelets situé Place Pirmil.

Références

Liens externes

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