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Marcel De Corte

Marcel De Corte est un philosophe belge, catholique néothomiste et maurrassien, né le à Genappe et mort le à Tilff.

Marcel De Corte
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  89 ans)
Tilff
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Biographie

Après des études à l’Athénée de Nivelles et un doctorat en philosophie et lettres (philologie classique) à l’Université libre de Bruxelles, obtenu en 1928, Marcel De Corte enseigne durant deux ans les langues anciennes à l’Athénée de Hannut. Lauréat du concours universitaire et boursier du Gouvernement belge, il suit des cours à Paris (École Normale supérieure, Sorbonne, Institut Catholique de Paris), puis effectue une enquête sur les manuscrits d’Aristote dans quatre universités italiennes.

Il est nommé assistant à l’Université de Liège en , puis chargé de cours en . Il est agrégé de l’enseignement supérieur en philosophie (thèse sur la doctrine de l’intelligence chez Aristote) en 1934. Il devient professeur ordinaire le premier et est titulaire d'une chaire relevant principalement de l’histoire de la philosophie ancienne et de la philosophie morale. Il enseigne à l’Université de Liège jusqu'à sa retraite en 1975[1].

Philosophe catholique, il est surtout marqué par la pensée du maître de l'Action française, Charles Maurras[2]. Il est également influencé par Jacques Maritain, auquel il s'oppose ultérieurement au sujet de l’« impossible antisémitisme »[3]. Hostile à la Nouvelle Théologie et au dialogue avec les Juifs, Marcel De Corte déclenche au printemps 1939 une polémique où il cherche à faire condamner pour hérésie le « spiritualisme frénétique » de « catholiques-traîtres » comme Emmanuel Mounier, François Mauriac et surtout Jacques Maritain, « marié à une Juive », qui « a enjuivé sa vie et sa doctrine » et dont la philosophie est « falsifiée [...] comme le passeport d'un espion juif », véritable incarnation de « ce que les Allemands appellent avec tant de raison un Rassenschander, un souilleur de la race »[4]. Cette querelle, symptomatique d'un antijudaïsme catholique sous-jacent, n'a cependant guère eu le temps de se déployer quand éclate la Seconde Guerre mondiale[4].

Lors de la Question royale, il est un partisan acharné du maintien de la monarchie. Marcel De Corte est aussi l'auteur de nombreux articles dans le quotidien La Libre Belgique, de 1950 à 1966, ainsi que dans les périodiques français Itinéraires, revue catholique traditionaliste et anticommuniste de Jean Madiran, et La Nation française, hebdomadaire royaliste de Pierre Boutang. Il est en 1952 l'un des membres originels du groupe belge du Comité européen pour le progrès économique et social.

Catholique thomiste, Marcel De Corte est représentatif d'un courant qui, à l'aune de la philosophie thomiste, remet en cause les évolutions et transformations sociales nées de la Révolution française qui ont abouti à notre société dite « moderne ». L'égalitarisme, l'urbanisation, la mondialisation, ou encore le marxisme sont pour lui autant de manifestations de la désintégration sociale et morale de l'Homme. Cette dernière étant celle de la société chrétienne paysanne occidentale, du Moyen Âge, une société proche de la nature, hiérarchisée et localiste[5] - [6].

Ouvrages

  • La libertĂ© de l'esprit dans l'expĂ©rience mystique (Paris, Éd. de la Nouvelle Équipe, 1933)
  • La doctrine de l'intelligence chez Aristote, essai d'exĂ©gèse (prĂ©face d'Étienne Gilson, de l'AcadĂ©mie française. Paris, Vrin, 1934)
  • Le Commentaire de Jean Philopon sur le Troisième Livre du « TraitĂ© de l'Ă‚me » d'Aristote (Liège, Fac. de Philosophie et Lettres; Paris, Droz, 1934)
  • Aristote et Plotin. Études d'histoire de la philosophie ancienne (Paris, DesclĂ©e De Brouwer, 1935)
  • La Philosophie de Gabriel Marcel (Paris, TĂ©qui, 1938)
  • L'Essence de la poĂ©sie. Étude philosophique de l'acte poĂ©tique (Bruxelles, Cahier des Poètes Catholiques, 1942)
  • Incarnation de l'homme. Psychologie des mĹ“urs contemporaines (Paris, Libraire de MĂ©dicis, 1942 ; rĂ©Ă©dition anastatique : Bruxelles, Éd. Universitaires, 1944)
  • Philosophie des mĹ“urs contemporaines (Bruxelles, Éd. Universitaires, 1944)
  • Du fond de l'abĂ®me. Essai sur la situation morale de notre pays au lendemain de la LibĂ©ration (Bruges, DesclĂ©e De Brouwer, 1945)
  • Essai sur la fin d'une civilisation (Bruxelles, Éd. Universitaires ; Paris Libraire de MĂ©dicis, 1949)
  • Mon pays oĂą vas-tu ? Philosophie et histoire de la crise belge de 1950 (Paris-Bruxelles, Éd. Universitaires 1951)
  • (CoĂ©crit avec Marie de Corte, son Ă©pouse) Deviens ce que tu es : LĂ©on, notre fils, 1937-1955..., Ă©ditĂ© en 1956 et prĂ©facĂ© par Gustave Thibon (Paris, Éd. Universitaires, 1956 ; rĂ©Ă©dition : Paris, Nouvelles Éditions Latines, 1969)
  • J'aime le Canada français (QuĂ©bec, Presses Universitaires Laval, 1960)
  • L'homme contre lui-mĂŞme (Paris, Nouvelles Éditions Latines, 1962)
  • L'intelligence en pĂ©ril de mort (Paris, Club de la Culture française, 1969)
  • De la Justice (JarzĂ©, Dominique Martin Morin, 1973)
  • De la prudence. La plus humaine des vertus (JarzĂ©, Dominique Martin Morin, 1974)
  • De la force (S.1. Dominique Martin Morin, 1980)
  • De la tempĂ©rance (S.1. Dominique Martin Morin, 1982)
  • Descartes, philosophe de la ModernitĂ© (prĂ©face d'Arnaud JaĂżr), Paris, L'Homme Nouveau, coll. « Hora Decima », 2022, 226 p. (ISBN 978-2-915844-13-9).

Notes et références

  1. Site de l'Université de Liège
  2. Francis Balace, op. cit.
  3. Bernard Hubert ( dir. ), Jacques Maritain en Europe : la réception de sa pensée, Beauchesne, 1996, p. 157-162
  4. Michel Fourcade, « Un antijudaïsme de bric-à-brac ? Retour sur une controverse doctrinale de 1939 », in Danielle Cohen-Levinas et Antoine Guggenheim (dir.), L'Antijudaïsme à l'épreuve de la philosophie et de la théologie, Seuil, 2016 (ISBN 978-2-02-129548-1), p.537-550.
  5. « L'homme contre lui-même | Marcel De Corte | Philosophie de la religion | 9782851621146 | Club », sur www.club.be (consulté le )
  6. L'intelligence en péril de mort, Paris, 1969

Sources

Liens externes

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