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Marc Caussidière

Marc Caussidière, né le à Lyon et mort le à Paris[2], est un ouvrier dans la soierie, courtier en marchandises, journaliste, préfet de police, député de l'Assemblée nationale constituante et révolutionnaire républicain français, membre également de la franc-maçonnerie et de la Société des Saisons[3].

Marc Caussidière
Caussidière, par Jean-Adolphe Lafosse (lithographie, 1848)
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Autres informations
Parti politique
Idéologie
Archives conservées par
Archives nationales (F/1bI/157/11)[1]
signature de Marc Caussidière
Signature de Marc Caussidière.

Biographie

Originaire d’une famille d’artisans, fils d’un ancien soldat de la République, Caussidière était, en 1834, dessinateur dans les fabriques de soieries de Lyon et de Saint-Étienne[4]. Il s’est révélé comme révolutionnaire lors de la sanglante insurrection lyonnaise de 1834, dans laquelle il a pris une part active comme chef et comme combattant, et où son frère a trouvé la mort.

Traduit devant la Cour des Pairs, il a été condamné à la détention et envoyé à la prison du Mont Saint-Michel, dont il a presque réussi à s’évader, n’était un de ses amis, compagnon de sa fuite, qui s’était cassé la jambe, en franchissant une dernière muraille. Caussidière ayant voulu rester à ses côtés, sa captivité dura jusqu’à l’amnistie accordée par le ministère Molé, en 1837[4].

Toujours animé de la même ardeur républicaine, il est alors devenu un des plus actifs propagateurs de la Réforme, l’organe le plus avancé du parti révolutionnaire. Pendant la révolution de février 1848, il s’est constamment tenu sur les barricades jusqu’au moment de la victoire de son parti, s’est installé de sa propre autorité à la préfecture de police, dont il s’est s’emparé et dont le gouvernement provisoire lui a bientôt officiellement attribué la direction. Il a eu dans ce poste l’habileté et l’énergie que réclamaient les circonstances, et s’est fait gloire de « faire de l’ordre avec du désordre Â»[4].

Il remplace les sergents de ville par les gardiens de Paris et crée le corps de la « Garde du Peuple Â», composé de tous les révolutionnaires récemment libérés. Cette garde comprenait quatre compagnies (La Montagnarde, Saint-Just, de février et Morisset). Ferme contre ses anciens amis politiques eux-mêmes, il réprima leurs tentatives nouvelles. Il résista ouvertement à la démonstration du où, à la demande d’une délégation de plus de 200 000 hommes conduite par le révolutionnaire Auguste Blanqui, le gouvernement provisoire accepta de reporter les élections, et fut encore, au , lors de la journée révolutionnaire pour un nouveau report des élections, parmi les défenseurs de l’ordre. La bourgeoisie vit en lui, un moment, son sauveur, et le département de la Seine l’envoya à la Constituante, avec une forte majorité, le douzième sur trente-quatre représentants[4].

Début , la Commission exécutive tente vainement de l’éliminer de la préfecture de police. Après l’échec de la manifestation républicaine du 15 mai 1848, son inaction l’a fait accuser devant l’Assemblée[5]. Démis de ses fonctions de préfet de police par la Commission exécutive, il s’est défendu à la tribune et fait distribuer un mémoire justificatif à ses collègues. Ayant démissionné de son mandat de député à l’Assemblée constituante, son mandat lui a été rendu avec éclat par les électeurs aux élections complémentaires de début juin. Mais, après l’échec sanglant des journées de Juin, une double demande d’autorisation de poursuites a été portée contre lui, et dans la nuit du 25 au , l’Assemblée, par un double vote, a accordé sa mise en accusation pour l’attentat du , mais l’a refusée pour l’attentat des journées de juin[4].

Après avoir prononcé en vain, dans cette circonstance, un très habile discours, il a dû prendre la fuite et de se réfugier à Londres, d’où il a fait paraitre ses Mémoires (Paris 1848, 2 vol. in-8°), contenant le récit et l’explication de toute sa conduite. Condamné par contumace à la déportation par la Haute Cour de justice de Bourges pour sa participation à la manifestation du 15 mai 1848, il a repris ses activités de courtier en vins et peut-être reçu de la reconnaissance de Rothschild, dont il avait protégé l’hôtel, en 1848, les sommes d’argent qui lui étaient nécessaires pour rentrer dans le commerce en Angleterre, puis aux États-Unis. Il est mort quelques jours seulement après être rentré à Paris, conséquemment à l’amnistie de 1859[4].

La ville de Saint-Étienne a honoré Marc Caussidière en attribuant son nom à une rue, située dans le quartier de Montaud où il a vécu.

Notes et références

  1. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_001513/d_228 » (consulté le )
  2. Notice de la BnF
  3. « CAUSSIDIÈRE Marc - Maitron », sur maitron.fr (consulté le )
  4. Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains contenant toutes les personnes notables de la France et des pays étrangers, Paris, Hachette, , 3e éd., 1862 p. (lire en ligne), p. 344.
  5. Mémoires de Caussidière, ex-préfet de police et représentant du peuple, Paris, Michel Lévy, (lire en ligne), p. 176.

Publications

  • Mémoires de Caussidière, ex-préfet de police et représentant du peuple, Paris, Michel Lévy, (lire en ligne), p. 216-7.

Bibliographie

  • « Marc Caussidière », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
  • Adolphe Chenu, ex-capitaine des gardes du citoyen Caussidière, Les Conspirateurs : les sociétés secrètes, la préfecture de police sous Caussidière, les corps-francs, Paris, Garnier frères ; D. Giraud et J. Dagneau, , 223 p. (lire en ligne).

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