Manuel Torre
Manuel Torre, nom de scène de Manuel Soto Loreto, est un chanteur (cantaor) et auteur de chants (cantes) flamencos gitan espagnol né à Jerez de la Frontera (Cadix) en 1878 et mort à Séville en 1933.
Surnom | Niño de Jerez, El niño Torre |
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Nom de naissance | Manuel Soto Loreto |
Naissance |
Jerez de la Frontera |
Décès |
(à 54 ans) Séville |
Activité principale | chanteur |
Genre musical | flamenco |
Années actives | 1902-1931 |
Labels | Odéon, Gramófono |
Influences | Enrique El Mellizo |
Biographie
Manuel Torre naît dans le quartier de San Miguel, le . Il est le fils de Tomasa Loreto Vargas, de Jerez, et de Juan de Soto Montero, d'Algésiras, lui-même cantaor non professionnel. Il est le neveu de Joaquín La Cherna, cantaor et auteur de siguiriyas.
Il commence à chanter dans les cafés de Jerez avec le surnom d'El niño Torre, qui lui vient de son père, surnommé ainsi (Torre, « la tour ») en raison de sa stature. Il rencontre Enrique el Mellizo, qui l'initie au chant flamenco et dont il reprend le répertoire.
Il fait ses débuts professionnels à Séville en 1902 et au Café del Gato de Madrid, en 1909, année où il enregistre ses premiers disques.
En 1922, il est invité lors du concours de cante jondo qui se déroule à Grenade à l'initiative de Federico Garcia Lorca et Manuel de Falla.
Devenu indigent et atteint de tuberculose, Manuel Torre meurt le dans son fauteuil. Sa famille n'ayant pas les moyens de payer son enterrement, le cantaor Pepe Marchena (es), dit el Niño de Marchena organise un spectacle en son hommage afin de recueillir des fonds pour payer les obsèques. Une plaque commémorative et un buste à son effigie ornent la place où il est né.
Ses deux fils, Thomas et Pépé Torre, sont aussi chanteurs de flamenco.
Style
Manuel Torre est considéré comme l'un des plus influents cantaores gitans du début du XXe siècle, et comme l'une des figures représentatives du style de cante de Jerez. Sur scène ses prestations impressionnent le public, et c'est à son propos que Garcia Lorca parle pour la première fois de « duende » pour qualifier un état de transe lors de l'interprétation d'un chant flamenco. Manuel Torre, quant à lui, le définit ainsi : « Tout ce qui possède des sons noirs a du duende »[1].
Il se spécialise dans les chants primitifs tels les siguiriyas et les soleás, mais interprète aussi des chants de type andalou comme les tarantas et les mineras, ainsi que des saetas (chants religieux entonnés a cappella lors de la semaine sainte).
Enregistrements
Manuel Torre enregistre 49 cantes flamencos répartis en quatre séances d'enregistrement en 1909, 1922, 1929 et 1931. Pour ses premiers 78 tours, édités par Odéon en 1909, il est accompagné à la guitare par Juan Gandulla Habichuela[2] ; ensuite par El Hijo de Salvador, en 1922 lors du concours de cante jondo de Grenade chez Gramófono[2], par Miguel Borrull, en 1929 chez Odéon, et par Javier Molina, en 1931 chez Gramófono[3] - [4]. Ces disques 78 tours donnent une faible idée de ses talents, pour Antonio Mairena : « Les amateurs de flamenco qui ont seulement entendu ses enregistrements, ne connaissent que son ombre, car il a fait tous ses enregistrements dans un état inconscient »[5].
Enregistrements 1909
Disques Odéon, guitare Juan Gandulla Habichuela[6] - [7].
- cartagenera - Acaba penita acaba
- cartagenera - Como el tiempo es variable
- cartagenera - Yo te voy a comprar un refajo
- farruca - Que estaba llorando una farruca
- malagueña - Baje del cielo un castigo
- petenera - Yo ni aun durmiendo puedo tener
- petenera - Yo no creo en mi madre
- saeta - Por no saber lo que hacerle
- seguiriyas - A clavito y canelita
- seguiriyas - Por tu causita me estoy viendo malito en la cama
- seguiriyas - Siempre por los rinconcitos
- soleá - Pérdidas que aguardan ganancias
- soleá - Primita de mi alma
- tiento - A mi cuerpo lo voy a vestir
- tiento - Cuando me meto en mi cuarto
- tiento - 'En la casa de la pena
- tiento - Haga usted favor rey moro
- tiento - Tengo momentos en la noche
- tiento - Tú eres tontita inocente
Enregistrements 1922
Disques Gramófono enregistré en 1922 lors du concours de cante jondo de Grenade, à la guitare El Hijo de Salvador[6] - [7].
- seguiriyas - Siempre por los rincones
- seguiriyas - Queditos los golpes
- soleá - Tan solamente a la tierra
- soleá - Delante de un crucifijo
Enregistrements 1928-29
Disques Odéon, à la guitare Miguel Borrull[6] - [7].
- alegría - Yo le di un duro al barquero
- bulerías - Yo no sé por qué
- bulerías por soleá - Cuando me eches de menos
- campanilleros - A la puerta de un rico avariento
- fandangos - Mi caballo se paró
- fandangos - Una paloma blanca
- malagueña - Por buscar la flor que amaba
- saeta - Al son de roncas trompetas
- saeta - De sus barbas santas le jalaban
- saeta - Los cielos se oscurecieron
- saeta - Lo pasean por el pueblo
- seguiriyas - Con que dobles fatigas
- seguiriyas - Contemplarme a mí madre
- seguiriyas - Te fuiste de mi vera
- seguiriyas - Manuela de mi alma
- seguiriyas - Qué grandes son mis penitas
- seguiriyas - Siempre por los rincones
- soleá - Mal fin tengas
- soleá - Por nadie lo había yo hecho
- soleá - Por ti abandoné a mis niños
- taranto - Dónde andará mi muchacho
- taranto - Por Dios que me den la espuela
Bibliographie
- Bernard Leblon, Flamenco, Cités de la musique/Actes Sud 1995
Liens externes
Notes et références
- Federico Garcia Lorca Teoría y juego del duende 1933, Poésies III 1926-1936, NRF, Poesie/Gallimard
- El flamenco en la discografia primitiva sevilla.abc.es
- Manuel Torre andalupedia.es
- Pierre Lefranc Manuel Torre (1878-1933) 78 tours apaloseco.com
- Antonio Mairena: Confesiones de Antonio Mairena, Secretariado de Publicaciones de la Universidad de Sevilla, Seville, 1976
- Grabaciones históricas datos.bne.es
- Manuel Torre obra completa canteytoque.es