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Manu Layotte

Manu Layotte est un acteur et musicien français. Il fut le chanteur du groupe Les Casse-pieds. Il a composĂ© pour Cheb Khaled et plusieurs titres pour Mano Negra, dont « Darling Darling Â». Il est aussi auteur et organisateur de canulars audiovisuels, et est intervenu dans plusieurs Ă©missions de l'univers Groland.

Manu Layotte
Nationalité Drapeau de la FranceFrançaise
Profession Acteur
Chanteur
Films notables Philibert
Adèle blanc sec
L'Auberge espagnole
RaĂŻ

Biographie

En 1986, Ă  l'âge de 22 ans, Manu Layotte est l'un des principaux organisateurs du fameux festival de Sexcles en Corrèze oĂą vont se cĂ´toyer plus de vingt groupes phares de la scène alternative, avec entre autres (OTH, Les Garçons Bouchers, Los Carayos, Hot Pants, Parabellum, BĂ©rurier Noir, La Souris dĂ©glinguĂ©e, Freddy Finger Lee, etc.[1])

En 1988 Manu rejoint dans le mĂ©tro le groupe Les Casse Pieds au chant et aux claviers. Le groupe est rapidement propulsĂ© par les mĂ©dias grâce Ă  un canular les faisant passer pour le groupe vedette d'un grand film amĂ©ricain, Le Paris d'AmĂ©rique[2]. En 1989, le rĂ©alisateur Yves Boisset, sĂ©duit par leur culot, les fait jouer dans son tĂ©lĂ©film Le Suspect et participe lors d'interviews Ă  alimenter leur factice succès hollywoodien.

L'Ă©crivain amĂ©ricain Kevin Barrett confirme la vĂ©racitĂ© de cette histoire tirĂ©e par les cheveux dans son livre Truth Jihad, dans lequel il raconte avoir Ă©tĂ© accostĂ© dans un cafĂ© prĂ©s de Bastille par quatre va-nu-pieds ressemblant Ă  des Ramones première Ă©poque[3] - [4]. Layotte et son Ă©quipe demandèrent Ă  Barrett s'il voulait faire semblant d'ĂŞtre Christopher Maudson, un faux rĂ©alisateur australien. Barrett, totalement inconnu Ă  l'Ă©poque, entra dans la combine et donna des interviews Ă  divers mĂ©dia français, leur disant avec un faux accent australien qu'il Ă©tait ami de Francis Ford Coppola. Kevin Barrett se convertit plus tard Ă  l'islam et devint l'un des leaders de la thèse conspirationniste du . Dans son livre il Ă©crit que le canular des Casse Pieds « Ă©veilla sa curiositĂ© mĂ©taphysique sur ce qui est vrai et ce qui est faux Â». Pour lui l'Ă©pisode du mĂ©tro parisien lui dĂ©montra de façon dĂ©terminante qu'on ne peut pas croire ce qui est Ă©crit dans les journaux.

En 1990, Les Casse Pieds signent chez Claude Martinez un album intitulĂ© Steak your body, puis un maxi, Gitter bug, avec l'ingĂ©nieur du son anglais Tony Platt (en) et les dates de concerts s'enchainent Ă  l'Ă©chelon europĂ©en. En le magazine Rock&Folk relate le concert Ă  La Cigale oĂą le groupe reprend le titre Highway to Hell d'AC/DC en prĂ©sence d'Angus Young Ă  la guitare[5].

En juin 1992, lors de la fĂŞte de la musique sur la place du TrocadĂ©ro, aux cĂ´tĂ©s de Johnny Hallyday, Jimmy Somerville, Yannick Noah, Kaoma, entre autres, devant un parterre de 100 000 personnes et en direct sur TF1, Manu fait un scandale en critiquant la chaine[6]. Dès le lendemain plusieurs radios comme NRJ, Europe 1 arrĂŞtent de diffuser la musique des Casse-pieds. Ă€ l'inverse, Michel Polac apprĂ©cie le happening et en informe Laurent Ruquier qui invite hebdomadairement le groupe dans son Ă©mission Rien Ă  cirer sur France Inter.

En Manu Layotte et Jo Dahan, aidés du journaliste de Charlie Hebdo Olivier Cyran, se font passer pour des voleurs de poubelles de stars qui revendent très cher leur détritus à des fans et piègent ainsi le présentateur du journal de TF1 Jean-Pierre Pernaut qui est aussi l'animateur de l'émission de télévision Combien ça coûte ?[7]. D'autres médias se feront l'écho de ce canular, comme par exemple la télé NHK au Japon dans la célèbre émission How Mutch[2]. Jean-Pierre Pernaut ayant diffusé deux reportages truqués est obligé par le CSA de s'excuser publiquement lors de l'émission suivante.

L'Ă©crivain Daniel Pennac fait un clin d'Ĺ“il aux auteurs de ce canular dans son livre La Petite Marchande de prose. L'Ă©crivain Pierre PĂ©an le relate, lui aussi, dans son livre.

En 1995 Manu quitte le groupe Les Casse-pieds prétextant une certaine routine.

RepĂ©rĂ© sur scène par le rĂ©alisateur Thomas Gilou, il commence alors sa carrière d'acteur avec un rĂ´le dans le film RaĂŻ, auprès de Samy Naceri.  Il compose la majeure partie de la bande originale de film avec Daniel Jamet et Fred Manier sous le pseudo de « Bellek Â»[8].

En 1996, il compose le titre techno danse « Yo Digun Â» produit par Claude Martinez et mixĂ© par James F. Reynolds (Massive Attack, Coldplay, Pink Floyd...). Le titre entre au bout de six mois dans le top danse en Angleterre[9].

En 1997, Manu enregistre sous le pseudo MANHU son album Les dieux en ruine, avec des musiciens des Casse Pieds et Mano Negra, mixé par Paolo Damenti et Jean Labbé. L'année suivante, il compose le morceau Wonderful Life. Quelques années plus tard, en 2007, Manu Chao réarrangera le titre qui deviendra le single rainin in paradize, extrait de l'album de Manu Chao La Radiolina.

Dans les annĂ©es 2000 Manu et Jo Dahan, s'inspirant de leur canular « Poubelle de star Â» montent avec la participation de membres du Royal de luxe le spectacle La poudre aux yeux[10].

De 2002 Ă  2005 on peut entendre la voix de Manu Layotte dans le sampleur de l'Ă©mission Tout le monde en parle, parodiant le titre de Serge Gainsbourg transformĂ© en « Ardis son of a bitch Â»[11].

En parallèle des spectacles de rue et de rĂ´les dans des longs mĂ©trages, Manu Layotte compose des musiques de films et spot publicitaires depuis 2001, en faisant se rencontrer des musiciens  de styles complètement diffĂ©rents, tels que Fazil Kezal, Erwan Le Marc'hadour, Jean-Michel Bernard, Tippi Maya, Joe Strummer, Cheb Khaled, Leo Luxor, Cengiz Hartlap, etc. C'est ainsi qu'en 2004, il rĂ©unit le guitariste Daniel Jamet, la chanteuse Carta Atrac et le pianiste Laurent Petitgand pour une reprise du titre Instant Karma! de John Lennon en BO d'une campagne mondiale de la marque automobile Volkswagen. SĂ©duite par cette reprise, Yoko Ono les contacte pour leur proposer de produire un album de reprises de John Lennon. Pour des raisons de droit entre les maisons de disques le projet d'album n'aboutira pas.

Tout au long de son parcours, on retrouve Manu Layotte dans des événements pour le moins éclectiques. En 2003 il est responsable du casting du clip Manu Chao des Wampas. Il fait se côtoyer : Patrick Juvet, Dick Rivers, Jack Lang, Noir Désir, Guillaume Depardieu, Herbert Léonard, Louise attaque, l'équipe de Groland, etc. en fans des Wampas, et Gilbert Montagné en photographe.

Depuis 2012, Manu se consacre essentiellement Ă  l'Ă©criture de scĂ©narios dont Coach On, une sĂ©rie cynique sur la marchandisation des sentiments dans le monde libĂ©ral, intitulĂ©e l'amour est une chose trop importante pour ne pas le confier Ă  des professionnels, et un western long mĂ©trage South West. Il prĂ©pare aussi un nouvel album de blues tribal.

Filmographie

Cinéma

Télévision

Théâtre

  • Aux portes de la citĂ© de Christophe Dagobert, Théâtre de la Gobinière
  • 2007/08/09 : La Poudre aux yeux - Compagnie Cirkatomik
  • ? : Spectacle Le GĂ©ant - Compagnie Royal de luxe -
  • 2008 Ă  2014 : spectacle "Le Paris d'AmĂ©rique" - Compagnie Cirkatomik
  • 2012 Ă  2016 : Spectacle "Poubelle Stars" - Compagnie Cirkatomik

Musique

Notes et références

  1. B. Villeneuve, « Rock press "Sexcles le festival " », mensuel,‎ , Page 8 (lire en ligne).
  2. Virginie Félix, « Les faux éboueurs de la jet set débarquent à nantes », sur Telerama.fr, (consulté le ).
  3. Peter Culshaw (trad. de l'anglais), Clandestino. À la recherche de Manu Chao, Pantin, Le Castor Astral éditeur, , 317 p. (ISBN 979-10-278-0051-3, lire en ligne).
  4. peter culshaw, « Clandestino. À la recherche de Manu Chao », Le Castor Astral,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. « Recherche Les Casse Pieds sur CDandLP », sur www.cdandlp.com (consulté le ).
  6. ficelle93, « Les Casse Pieds - Le Métro - Trocadéro », (consulté le ).
  7. « L'émission «Combien ça coûte» de TF1 piégée par un canular », L'Humanité, (consulté le ).
  8. « Various - Bande Originale Du Film Raï », sur Discogs (consulté le ).
  9. Alistair Albrecht, « James Reynolds - Music Producer and Mix Engineer », sur www.jamesfreynolds-mixing.co.uk (consulté le ).
  10. Jeanne Dréan, « Royal répertoire de machines de luxe », 20 minutes, (consulté le ).
  11. « Tout Le Monde en Parle : échantillon audio », sur www.tlmp.net (consulté le ).

Liens externes

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