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Manoir de la Chaslerie

Le manoir de la Chaslerie est un édifice du XIVe, modifié du XVIe au XVIIe siècle, situé à Domfront-en-Poiraie, commune déléguée de La Haute-Chapelle, en France[1].

Manoir de la Chaslerie
Vue méridionale.
Présentation
Type
Construction
XIVe siècle, modifié du XVIe au XVIIe siècle
Patrimonialité
Site web
Localisation
Pays
RĂ©gion
DĂ©partement
Commune
Adresse
La Chaslerie
Coordonnées
48° 37′ 03″ N, 0° 40′ 58″ O
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Localisation

Le monument est situé dans le département français de l'Orne, à moins de km au nord du bourg de La Haute-Chapelle.

Le public peut visiter gratuitement l'extérieur du manoir tout au long de l'année. L'intérieur peut aussi se visiter par groupes et sur rendez-vous.

Historique

Le manoir a appartenu, jusqu'à la Révolution française, à la famille Ledin[2]. En termes de féodalité, la Chaslerie relevait de l'abbé et des religieux de l'abbaye de Lonlay. L'un des membres de la famille Ledin, gérant les intérêts privés du ministre Sully à cette abbaye, s'était assez enrichi dans ce rôle pour rebâtir le bâtiment principal en 1598, année de l'édit de Nantes. La violence de ces temps troublés explique le caractère défensif marqué du manoir. La famille Ledin occupa à diverses reprises la charge de vicomte de Domfront et s'éleva socialement, notamment grâce à des alliances, sans toutefois dépasser, du moins dans l'ordre administratif, des charges locales. Un Ledin avait essayé de faire valoir auprès du généalogiste de la Cour Charles d'Hozier (1640-1732) l'ancienneté de sa noblesse, en rapport notamment avec un siège de Domfront en 1382]. Mais d'Hozier n'avait pas confirmé ces prétentions. Il est de fait, cependant, qu'au XVIIe siècle, l'église Notre-Dame-sur-l'Eau, à Domfront, avait été en quelque sorte annexée par la famille Ledin qui y avait fait apposer ses armes à de multiples endroits et déposé les dalles funéraires de nombre de ses membres, y compris un élégant gisant en armure, sculpté dans le calcaire, et qui constitue, à ce jour, le seul gisant restant dans le département de l'Orne. Au moment de la Révolution, la famille Ledin était « tombée en quenouille » ; le gendre propriétaire de la Chaslerie, Louis-Marie de Vassy, comte de Brécey et de Pirou, seigneur de La Forêt-Auvray, fut député de la noblesse aux États généraux de 1789 puis émigra, de sorte que la Chaslerie fut vendue comme bien national. La famille Levêque, des gens de robe originaires du bourg voisin de Saint-Mars-d'Égrenne, en fit alors l'acquisition et la conserva pendant deux siècles.

L'ancien château, sauf les parties classées, est inscrit au titre des monuments historiques depuis le , l'ancienne allée d'accès du manoir depuis le . Le porche avec son dôme à l'impériale, les façades et les toitures du manoir comprenant le logis et ses deux tours d'angle, ainsi que les trois bâtiments qui lui font face (pavillon du XVIIe siècle et son escalier d'accès, anciennes écuries du XVIIIe siècle, pavillon du colombier du XVIIIe siècle), la cour avec ses murs de clôture et son bassin, la chapelle, avec son décor intérieur, la terrasse située à l'est du manoir supportant l'ancien jardin avec ses murs de clôture et de soutènement, ses douves et le bief situé à l'angle nord-est ainsi que le bief amont sont classés depuis le [1].

Architecture

La chapelle.

Le manoir de la Chaslerie constitue ce que, dans le bocage normand, on appelle un « village », avec ferme, pressoir avec son gadage, cave (pour le poiré et le calvados), fournils et puits. Diverses autres dépendances, elles en colombage, démontées depuis 1991 en prévision de leur restauration ultérieure, complétaient les abords. Le manoir proprement dit est bâti autour d'une cour fermée. Le bâtiment principal, à l'est de la cour, est flanqué en diagonale de deux tours coiffées en poivrières ; il porte la date de 1598. À l'intérieur, un grand escalier de granit à mur d'échiffre dessert le premier étage. À l'ouest de la cour sont édifiés une tour Louis XIII, remarquable par la hauteur de sa verge de cheminée de l'ordre de quinze mètres, un bâtiment d'écuries et un colombier. Au sud de la cour, la double porte charretière et piétonnière est surmontée d'un élégant dôme à l'impériale à courbures inversées, chef-d'œuvre de couverture. Sur l'ensemble des bâtiments sur cour, les cheminées sont décorées de boules de noblesse selon une tradition locale censée — du moins sous l'Ancien Régime — éloigner les agents du fisc en rappelant la noblesse des occupants. La chapelle, dédiée à sainte Anne et dont l'intérieur fut richement décoré de peintures murales à trois reprises (à la Renaissance, sous Louis XIV et au XIXe siècle), est bâtie à une vingtaine de mètres au sud du bâtiment principal. Avec ce dernier, différents murs percés de nombreuses meurtrières, murets et trois douves, elle entoure un terrain connu anciennement sous le nom de « Pournouët », ce qui renvoie au caractère marécageux des terrains en contrebas, à l'est. Une allée de deux kilomètres de long relie le manoir au bourg de la Haute-Chapelle.

Depuis 1991, les travaux de restauration ont principalement visé la mise hors d'eaux des habitations et la remise en état des abords, différents murs de soutènement aux alentours, (notamment autour du Pournouët et dans l'avant-cour du manoir) ayant longtemps servi de carrières pour encaisser des chemins agricoles. L'intérieur des bâtiments fait, depuis quelques années, l'objet d'un programme de dérestauration, réhabilitation et restauration. La restauration des épis de faîtage du manoir a été faite selon les modèles et canons de l'ancienne poterie de Ger, qui a cessé de produire au début du XXe siècle.

Notes et références

  1. « Ancien manoir de la Chaslerie », notice no PA00110820, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Dont les armoiries étaient « d'azur fascé, à trois étoiles en chef et un cœur en pointe, le tout d'or ».

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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